Athéna

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Athéna
Déesse de la religion grecque antique présente dans la mythologie grecque
Athéna pensive, bas-relief (vers 460 avant notre ère), musée de l'Acropole d'Athènes. Avant une épreuve sportive, la déesse semble réfléchir à la meilleure stratégie à adopter pour remporter la victoire[1].
Athéna pensive, bas-relief (vers 460 avant notre ère), musée de l'Acropole d'Athènes. Avant une épreuve sportive, la déesse semble réfléchir à la meilleure stratégie à adopter pour remporter la victoire[1].
Caractéristiques
Nom grec Ἀθηνᾶ
Fonction principale Déesse de la guerre et de la sagesse[2]
Fonction secondaire Déesse de la stratégie et des inventions[3], protectrice des héros, patronne des artisans ainsi que des arts et des lettres
Résidence Mont Olympe
Lieu d'origine Grèce
Période d'origine Antiquité
Groupe divin Divinités olympiennes
Équivalent(s) par syncrétisme Minerve, Menrva
Famille
Père Zeus
Mère Métis
Symboles
Attribut(s) L'égide, la lance, le casque, le sarment, le serpent et la victoire ailée
Animal Chouette

Athéna (en attique Ἀθηνᾶ / Athēnâ), ou Athéné (en ionien Ἀθήνη / Athḗnē), est une déesse grecque antique, identifiée à Minerve chez les Romains. Elle joue un rôle important dans la mythologie grecque. Elle est également appelée « Pallas Athéna », déesse de la sagesse, de la stratégie militaire, des artisans[4], des artistes et des maîtres d'école.

Athéna est le type achevé de la divinité poliade[5] : elle était considérée comme la patronne et protectrice de plusieurs cités de Grèce, notamment celle d'Athènes. Elle est généralement montrée dans l'art portant un casque et tenant une lance. Ses principaux symboles incluent la chouette, l'olivier, l'égide et le Gorgonéion.

Athéna, avec Aphrodite et Héra, est l'une des trois déesses dont la querelle provoque la guerre de Troie. Elle joue un rôle actif dans l'Iliade, où elle assiste les Achéens, et dans l'Odyssée, où elle est la conseillère divine d'Ulysse.

Athéna est également la déesse protectrice des héros ; elle apporte son soutien à Persée, Héraclès, Bellérophon et Jason.
En tant que patronne de l'artisanat et du tissage, Athéna était connue sous le nom d'Ergane.
Elle est également une déesse guerrière et elle menait les soldats au combat sous le nom d'Athéna Promachos.

Le Parthénon sur l'acropole d'Athènes lui est dédié, ainsi que de nombreux autres temples et monuments.
Son festival principal à Athènes était les Panathénées, célébrées pendant le mois d'Hécatombéon en plein été ; c'était le festival le plus important du calendrier athénien.

Noms et épithètes

Athéna

Le nom divin Athéna (Athéne dans le langage épique, Athana en dorien) est lié à celui de la ville d'Athènes, situation atypique parmi les principales divinités grecques[6]. Il est généralement estimé que c'est le nom de la déesse qui dérive de celui de la cité, et non l'inverse[7],[8],[9],[10].

Athéna serait donc originellement la déesse de la cité d'Athènes (et peut-être plus précisément de son Acropole), et apparaît peut-être sur une tablette mycénienne en tant que « Maîtresse d'Athènes » (At(h)ana Potnia)[7],[11]. En tout cas son nom se présente dans les textes les plus anciens sous une forme adjectivale Athenaia/Athenaie « l'Athénienne »[6] ou « celle qui appartient à Athènes »[8] qui pourrait indiquer qu'il s'agit initialement de la seconde partie de son nom (comme dans la forme homérique Pallas Athenaie)[6]. Mais il resterait alors à expliquer pourquoi seule la forme raccourcie Athéna a été préservée[6].

Pallas

La déesse est aussi appelée Pallas, dont l'origine et le sens sont obscurs, et a suscité diverses interprétations depuis l'Antiquité : selon certains cela renvoie à la notion de « jeune fille » ou de « vierge », pour d'autres une « brandisseuse d'arme »[12]. Le Pseudo-Apollodore donne deux origines mythologiques possible, reprenant le nom de deux personnages qu'Athéna aurait tué : une compagne de jeu, Pallas fille de Triton ; Pallas le Géant, dont elle utilise la peau comme bouclier[13].

Il s'agit d'une épithète poétique de la déesse, qui ne renvoie pas à un pouvoir particulier. Le terme apparaît à 47 reprises chez Homère, toujours en connexion avec la déesse, sous la forme Pallas Athenaie « Pallas Athéna », qui pourrait aussi s'interpréter comme « Pallas d'Athènes » ou « Pallas l'Athénienne » et pu laisser supposer l'existence d'une déesse appelée Pallas, ce qui n'a jamais été confirmé. Par la suite Athéna peut être appelée Pallas de manière isolée, à partir de son hymne homérique et souvent dans les dédicaces de l'Acropole. C'est de ce terme que dérive le mot Palladion, désignant une statuette de la déesse ayant une fonction protectrice[14].

Les épithètes/épiclèses

Dans la littérature et l'épigraphie, Athéna est désignée par diverses épithètes (ou épiclèses) mettant en avant ses diverses qualités, en plus de Pallas.

Dans les épopées homériques, elle peut être appelée de manière indépendante Tritogénie, terme qui peut dériver du lac Triton, ou bien du troisième jour du mois[15] ou encore du fait qu'elle est née de la tête de Zeus[16], et Atrytoné, signifiant peut-être l'« Infatigable »[15].

Son épithète homérique la plus commentée est Glaukopis, dont le sens reste discuté, glaukos signifiant la couleur bleu clair (ou pers) ou bien un éclat lumineux, tandis que glaux signifie « chouette » : « aux yeux pers », « aux yeux brillants », « aux yeux de chouette »[17],[18].

Sa sagesse est mise en avant dans les épithètes Polymétis et Polyboulos, indiquant qu'elle est bien pourvue en métis, l'intelligence rusée, et en conseils avisés. Elle peut d'ailleurs être simplement désignée Métis, comme sa mère[19].

Parmi les épithètes renvoyant à ses pouvoirs et fonctions, la plus commune est Polias « de la cité », la fonction de protectrice des cités, partagée avec d'autres divinités[20]. Promachos « celle qui combat au premier rang » ou « championne » renvoie à son aspect martial. Erganè « travailleuse » à son patronage des artisans et des travaux manuels[16].

Mais ces trois domaines ne sont pas forcément les plus représentés parmi la grande variété d'épithètes cultuelles qui renvoient aux différents pouvoirs et qualités dont elle dispose, parmi lesquels on trouve des noms liés à sa condition divine (Thea « déesse », Pantheia « commune à tous les dieux », Aphthartos Thea « déesse immortelle »), à sa puissance (Potnia « maîtresse », Kuria et Hyperdexia « dominatrice »), à sa condition féminine (Koria/Kourè/Akraia « fille », Parthenos « vierge »), à ses qualités mentales (Pronoia « prévoyante », Epekoos/Hypakoos « attentive », « à l'écoute »), à son rôle protecteur (Soteira « sauveuse », aussi Alexiados/Apotropaios « qui écarte les maux »), à la nature (Kuparissia « du cyprès », Alseia « de l'altis »), etc. Bien d'autres renvoient aux lieux où elle est vénérée (épiclèses « topologiques » : Alalkomenia, Itonia, Kynthia, Lindia, Onkais, etc.), et certaines à des divinités auxquelles elle est associée, notamment Arès dans un contexte guerrier, sous la forme Athéna Areia « Athéna d'Arès »[21].

Attributs et symboles

L'« Athéna Giustiniani », copie romaine d'une statue d'Athéna des Ve – IVe siècle av. J.-C.. La déesse est représentée en armes, avec à ses pieds le serpent gardien de l'Acropole athénienne. Musées du Vatican.

Comme la plupart des divinités grecques, Athéna dispose d'attributs qui reflètent ses pouvoirs et domaines d'intervention, aussi certaines de ses caractéristiques telles que sa masculinisation, et permettent de l'identifier dans l'art. Elle est sans doute la déesse qui en a le plus à son actif[22].

Une déesse en armes

Drachme athénienne du IIIe siècle av. J.-C. représentant à l'avers Athéna casquée et au revers la déesse armée, dans la posture de sa statue du Parthénon.

En tant que déesse guerrière, Athéna est une déesse en armes, souvent représentée avec son casque, sa lance et son bouclier[23]. La statuette protectrice appelée Palladion (« Petite Pallas ») est censée la représenter en guerrière[24].

Elle dispose de l'égide, symbole d'invulnérabilité partagée avec Zeus, est une arme sous forme de tunique en peau de chèvre simultanément protectrice et inspiratrice de terreur à ses adversaires[25],[26],[23]. Dans l'art, elle est souvent représentée sous une forme combinant la cuirasse et le manteau, avec des motifs de serpent sur la frange et parfois la tête de la Gorgone[27].

En effet son autre arme redoutable est le Gorgonéion, masque de méduse souvent porté sur un bouclier ou sur l'égide, pétrifie ceux qui croisent son regard[23].

Les animaux d'Athéna

Athéna tenant un casque et une lance, accompagnée d'une chouette. Lécythe attique à figures rouges, vers 490-480 av. J.-C. Metropolitan Museum of Art.

La déesse Athéna est associée à plusieurs animaux.

Son animal-attribut le plus courant est la chouette (chevêche d'Athéna), qui est en quelque sorte son animal de compagnie[23]. Elle est en particulier représentée sur les monnaies athéniennes. C'est un attribut de sagesse, symboliquement lié à sa vision perçante qui lui permet de se repérer dans l'obscurité là ou les autres sont aveugles.

Sur l'Acropole athénienne, elle est associée au serpent qui garde le rocher[23].

Parmi les autres animaux qui lui sont associés se trouve le Sphinx, et, en Messénie voire en Béotie, le corbeau[23].

Autres attributs

L' olivier, plus précisément sous sa forme domestique, lui est associé en lien avec le mythe qui lui fait affronter victorieusement Poséïdon et en fait la protectrice d'Athènes. Cet olivier primordial est présent sur l'Acropole où il symbolise la permanence de la cité. Il semble aussi que la statue de la déesse à Athènes ait été sculptée dans du bois d'olivier[28].

Buste d'Athéna couronnée, protectrice des labeurs et des arts.

* La couronne, souvent avec des fruits sur la tête, symbolise Athéna unificatrice protectrice des labeurs, des sciences et des arts fêtée aux panathénées.[réf. nécessaire]

Origines

Époque mycénienne

Les tablettes d'argile du XIIIe siècle av. J.-C. inscrites en linéaire B mises au jour dans les palais mycéniens ont livré les noms de diverses divinités recevant des offrandes, parmi lesquelles se trouvent notamment Zeus, Poséidon, Héra ou encore Artémis. Athéna pourrait figurer sur l'une d'entre elles, retrouvée à Cnossos en Crète, mais ce n'est pas assuré : on y lit en effet la séquence Atana Potnia (par syllabes : a-ta-na-po-ti-ni-ja). Potnia est un nom signifiant « Maîtresse »/« Dame », couramment employé dans les noms divins de l'époque en association avec des noms de lieux. Atana rappelle phonétiquement le nom d'Athènes, donc cette expression est généralement traduite par « Maîtresse d'Athènes », donc la déesse Athéna. Mais le terme Atana pourrait faire référence à un autre lieu[11],[29].

Il a aussi été supposé de voir des antécédents à l'iconographie d'Athéna dans des images de la période mycénienne qui y ressemblent, notamment les représentations d'une déesse portant un bouclier, sur une citadelle. Il a également été souligné que les temples d'Athéna de l'Acropole d'Athènes et de Mycènes se situent sur des anciennes citadelles mycéniennes. Cette déesse jouerait alors le rôle de protectrice des forteresses mycéniennes, des palais qui s'y trouvent (une « Dame du Palais » ?) et des rois qui y résident, préfigurant le rôle d'Athéna protectrice de cités. Les représentations de serpents dans l'art mycénien ont aussi été interprétées comme annonçant Athéna. Tout cela est conjectural[30],[24],[8],[9].

Hypothèses sur les origines

La question des origines des divinités grecques est épineuse, elle adonné lieu à de nombreuses propositions reposant sur l'analyse de l'étymologie des noms divins et le comparatisme mythologique, aussi les tentatives de reconstitution de la religion du monde égéen de l'âge du bronze, tout cela étant marqué par de nombreuses incertitudes. Du reste, une partie des spécialistes de la religion grecque considère ces recherches comme vaines et sans grand intérêt, préférant s'en tenir à l'analyse des divinités dans les périodes et contextes où elles sont effectivement attestées[31],[32].

Selon Martin P. Nilsson, les origines d'Athéna sont à chercher dans le fonds religieux de l'âge du bronze, donc les cultes des époques minoenne et mycénienne. La déesse nait de la fusion de deux figures présentes dans l'art de ces périodes : une déesse au bouclier vénérée par les Mycéniens, et une déesse au serpents vénérées par les Minoens. Ann Baring et Jules Cashford ont prolongé cela en postulant que la déesse minoenne aurait eu un aspect matriarcal, tandis que l'autre reflèterait des aspects aryens/doriens plus marqués par le patriarcat[33]. En effet pour l'approche féministe qui suppose l'existence d'un système matriarcal aux temps primordiaux, et d'une « Grande déesse » dominant alors le panthéon, l'émergence d'Athéna est vue comme le reflet du triomphe du patriarcat, qui conduit à l'élaboration, à partir des déesses dominantes anciennes, d'une déesse guerrière et vierge, dépouillée de sa féminité, et en quelque sorte traitresse à son sexe[34].

Ces différentes propositions, en plus de reposer sur le postulat d'un indémontrable matriarcat originel qu'aurait remplacé le patriarcat à un moment indéterminé, partent du principe que le fait qu'une déesse ait des attributs guerriers est une anomalie, parce que c'est un domaine masculin par excellence. Or les religions proche-orientales et égyptienne ne manquent pas de déesses qui présentent des aspects martiaux (Ishtar, Astarté, Anat, la déesse-soleil d'Arinna, Neith) qui ont pu servir de modèles à Athéna. Cela rejoint plus largement la question des influences orientales sur la religion — ou du moins la mythologie — grecque, visibles en particulier dans les épopées d'Homère et d'Hésiode. De manière plus polémique, Martin Bernal a développé une hypothèse d'une « Athéna noire » (Black Athéna) importée depuis l’Égypte, essentiellement interprétée dans sa dimension africaine, ce qu'il inscrit plus largement dans d'hypothétiques origines « afroasiatiques » de la culture grecque classique. Ses propositions ont été réfutées par la plupart des hellénistes et des égyptologues qui s'y sont intéressés[35].

Quant aux comparaisons avec d'autres mythologies de peuples de langue indo-européenne, elles ont par exemple tracé des similitudes entre Athéna et des déesses indiennes (Durga, Kali, Devi) qui pourraient renvoyer à des origines communes[36],[37].

Pouvoirs et fonctions

Comme le reste du cercle des divinités principales de la Grèce antique, Athéna a des pouvoirs qui ne se limitent pas à un seul domaine. Cela ressort aussi bien dans la littérature que le culte, notamment par l'analyse de ses épithètes poétiques et cultuelles (épiclèse). On reconnaît des domaines privilégiés où s'exprime sa puissance, qui sont particulièrement nombreux, même en comparaison des autres grandes divinités grecques[38] : elle est une protectrice des cités, une déesse guerrière, elle seconde son père Zeus dans le rôle de garant de l'ordre social et des institutions civiques (notamment de rites de passage), elle est une déesse des arts et des techniques, caractérisée par son ingéniosité et son intelligence (mètis). S'y ajoutent d'autres fonctions, souvent dérivées des précédentes, parfois trop peu documentées pour être interprétées avec un certain degré de certitude.

La protection de cités

Un des aspects les plus fondamentaux d'Athéna est son rôle de protectrice des cités. C'est pour cela qu'on a pu en faire une descendante des déesses armées figurant dans l'art mycénien, qui semblent protéger les forteresses de cette période, mais c'est impossible à prouver[39],[10],[24].

Cela se manifeste par son épiclèse la plus courante, Polias, qui se retrouve partout (Athènes, Priène, Pergame, Cos, etc.)[40] et aussi Poliouchos[41], et d'autres telles que Poliatis, Polémadoxos, etc.[42]. Ses nombreuses épiclèses renvoyant à des noms de cités ou de lieux (topologiques) font aussi référence à ce rôle protecteur[43],[44]. Enfin on retrouve ce rôle dans d'autres dénominations de la déesse comme Soteira « Sauveuse » et Nikè « Victoire » qui renvoient plus largement à son rôle de sauvegarde des communautés et se recoupent avec son caractère guerrier[45].

Dans l'espace civique, ses sanctuaires sont à plusieurs reprises situés sur les acropoles, les points les plus élevés et les mieux défendus, ou plus généralement près des ouvrages défensifs (son sanctuaire de Tégée se nomme Eryma, « Rempart »), ce qui en fait plus largement une déesse des citadelles et des forteresses[43],[46],[47]. Ce rôle est évidemment celui qu'elle exerce dans la cité d'Athènes, la cité qui a plus que les autres revendiqué ses faveurs, où elle dispose de son sanctuaire principal sur l'Acropole. Mais on la retrouve dans une situation semblable dans la cité rivale de Sparte, à Argos et Trézène en Argolide, à Lindos à Rhodes[38], à Gortyne en Crète, à Emporio sur l'île de Chios[46], etc. et dans l'Iliade à Troie[46].

La protection de la cité troyenne est censée être incarnée par une statuette de la déesse ayant une valeur de talisman protecteur, le Palladion, qui représente la déesse en armes ; une fois que Troie se la fait dérober par Ulysse et Diomède, sa chute est imminente. Aux époques historiques, plusieurs cités ont proclamé le posséder à leur tour, à commencer par Athènes et Rome (dans le temple de Vesta), mais aussi Argos et Sparte. Quelles que soient leur origine, on y trouvait des effigies de la déesse censées protéger la cité[48],[46],[49],[50].

La guerre

Tétradrachme Stépanophore représentant Athéna coiffée du casque attique à cimier et aigrette.
Amphore « pseudo-panathénaïque » à figures noires, vers 500-485 av. J.-C., représentant Athéna en combattante. Walters Art Museum.

Un des importants traits d'Athéna est son rôle guerrier. Il couvre plus précisément certains aspects du domaine militaire, en particulier ceux liés à sa fonction de protectrice des cités : « le rôle d’Athéna comme divinité guerrière est d’assurer la victoire, la formation et l’entretien militaire du corps civique pour protéger la cité placée sous son égide » (A. Paillard)[51]. Hésiode dans sa Théogonie (925-926) la décrit comme « éveilleuse terrible du tumulte de la bataille, infatigable meneuse d'armées, maîtresse qui se réjouit des cris, de la guerre et de la bataille[24]. »

Il n'est pas anodin que la déesse ait été revêtue d'attributs guerriers : la guerre est omniprésente dans le monde des cités grecques ; la sagesse implique que la cité soit protégée non seulement spirituellement, mais aussi physiquement[52].

En plus des épithètes renvoyant à la protection des cités, ce domaine est visible dans plusieurs autres dénominations de la déesse plus directement liées à la guerre et à la violence. Une d'entre elles, Areia, est dérivée du nom du plus belliqueux des dieux, Arès. Elle est également dénommée Promachos « celle qui combat au premier rang », Lageitarra « conductrice de l'armée », Agelaa « preneuse de butin », tout cela renvoyant à différents moments des conflits : elle participe au combat hoplitique, dirige les troupes, disperse les ennemis, pille. Une autre de ses épithètes rattachable à cette sphère est Sthenias « forte ». Elle est enfin celle qui octroie la victoire, sous son épiclèse Athéna Nikè « victoire », dont le culte se développe à Athènes au sortir des guerres médiques. Dans l'Asie mineure hellénistique, notamment à Pergame, elle est vénérée comme Nikèphoros, « qui apporte la victoire »[53],[54].

Athéna est donc à plusieurs reprises associée à l'autre dieu qui exerce ses compétences dans ce domaine, Arès, parfois vénérée à ses côtés. Ils président aux conflits armés, aux clameurs des combattants, aux déprédations[55]. L'Hymne homérique à Athéna indique :

« Je chanterai Pallas Athènaiè, puissante protectrice des villes, et qui s'occupe, avec Arès, des travaux guerriers, des villes saccagées, des clameurs et des mêlées. Elle protège les peuples qui vont au combat ou qui en reviennent. Salut, Déesse ! Donne-moi la bonne destinée et la félicité[56]. »

La manière donc les compétences d'Athéna se combinent avec celles d'Arès et les complètent dans le domaine guerrier est souvent vue chez les historiens comme une opposition entre la sagesse et la brutalité : déesse de la mètis, elle incarne la force rationnelle, l'art de la stratégie, de la guerre ordonnée, qui lui fait inventer le char de guerre et présider aux danses guerrières, alors que lui incarnerait la violence guerrière qui se déchaine au combat de manière irréfléchie[57],[58],[59]. Mais en pratique les textes antiques décrivant l'Athéna guerrière ne la différencient pas vraiment d'Arès dans ses fonctions, et ils ne les opposent pas[60].

Dans l'iconographie, le caractère guerrier d'Athéna se voit par le fait qu'elle est représentée armée[61]. Dans ses sanctuaires, les offrandes d'armes sont courantes[61]. On lui fait en particulier des offrandes à l'issue de conflits militaires, pour la remercier d'avoir octroyé la victoire. Il peut s'agir de monuments érigés pour l'occasion, ou de prises de guerre, comme les chaînes enlevées aux Spartiates par les guerriers de Tégée, qui les consacrent à Athéna Aléa[62]. Plusieurs rites du culte d'Athéna ont un caractère guerrier et se déroulent lors de célébrations militaires, notamment à Sparte selon ce qu'évoque Polybe (Histoires, IV, 35,2), et comprennent des concours sportifs qui ont sans doute un caractère guerrier[63].

Dans la mythologie, Athéna prend les armes à plusieurs reprises. Ce sont ses conseils qui guident les dieux lors de la Gigantomachie. Selon certaines traditions, c'est au cours de cet affrontement qu'elle tue elle-même le Géant Pallas dont elle utilisera la peau comme armure, et, parfois, orne ses épaules des ailes du géant vaincu. Ceci lui aurait valu son nom de « Pallas Athéna »[réf. nécessaire].

La vie civique et les rites d'intégration

Athéna exerce également son patronage sur les cités en lien avec leur activité politique, ce qui ressort dans plusieurs de ses épiclèses en plus de Polias[64], surtout à Athènes, qui lui donnent un rôle de patronne des groupes de sociabilité et des subdivisions politiques de la cité[46],[65], exercé à plusieurs reprises aux côtés de son père Zeus, dieu politique majeur, avec lequel elle est garante de l'ordre social, de l'administration et de la justice[66],[67].

Sous le nom Boulaia les membres du conseil de la Boulè d'Athènes lui adressent un hommage lors de leurs réunions, en même temps qu'à Zeus Boulaios, et sous celui de Thémis elle est une garante de l'exercice de la justice. Elle aurait fondé le tribunal de l'Aréopage, où elle participe au jugement d'Oreste dans les Euménides d'Eschyle. Elle porte également le nom d'Archégète à Athènes et à Sparte, qui lui donne un rôle de chef, de guide et de fondatrice[68]. À Sparte à l'époque romaine, Pausanias (III, 11, 9) rapporte qu'on trouve un duo Athéna Agoraia-Zeus Agoraios, protecteurs de l'agora[65].

Athéna apparaît souvent en tant que Phratria « de la phratrie », subdivision de la communauté citoyenne d'Athènes, lorsqu'elle reçoit avec Zeus Phratrios des sacrifices pendant la fête des Synoikia qui commémore l'unification de l'Attique[65]. Cela lui confère aussi un rôle dans l'intégration des jeunes hommes dans le corps civique, en particulier lors de la fête athénienne des Apatouries. Cette épiclèse se retrouve dans d'autres cités où elle est connectée à des groupes de citoyens : Thasos, Cos, Lindos[46]. La présence d'enfants exerçant le rôle de prêtres dans ses temples de Tégée, Phocis et Siris pourraient également être des réminiscence de rites initiatiques de jeunes hommes patronnés par Athéna[46].

En lien avec cette sphère masculine et souvent guerrière et l'initiation des jeunes hommes[57], Athéna apparaît dans la littérature comme une protectrice des personnages héroïques, aventuriers ou guerriers, au point qu'il a pu être considéré qu'avoir les faveurs d'Athéna était nécessaire pour accéder à ce statut. W. Otto l'a définie comme une déesse « de la proximité », qui soutien ceux qu'elle a décidé de protéger[58]. Elle assiste ainsi Héraklès, Ulysse, Bellérophon, Jason et Persée dans leurs aventures[59]. Ce rôle a pu être décrit comme celui d'une « grande sœur » aidant ces héros à grandir[59], mais cette interprétation est probablement anachronique[6].

Les « Ergastines » (« tisseuses »), frise du Parthénon, côté est, côté nord. Musée du Louvre.

Concernant les rapports d'Athéna avec les jeunes filles, la situation est plus ambivalente. Son lien avec les institutions patriarcales a pu la faire voire comme une traitresse à son sexe, constat conforté par les mythes où elle cause la perte de femmes qui cherchent à rivaliser (en vain) avec ses talents (Arachné, Méduse, Pallas, Myrmex)[59]. D'un autre côté, en tant que déesse de l'artisanat elle patronne aussi le tissage, activité féminine par excellence, ce qui se voit notamment par le fait que le péplos, manteau que doit revêtir un de ses statues de culte lors des Panathénées, est confectionné par des jeunes filles, les Arrhéphores, qui à cette fin résident dans une dépendance de son sanctuaire durant une année. Le rite de l'Arrhéphorie qui conclut leur service reprend sans doute un ancien rite initiatique féminin. À Cos deux jeunes filles passent également une année à son service. Dans un autre registre, les vierges locriennes sont des jeunes filles envoyées en tribut par les Locriens à Ilion (Troie), où elles sont offertes à l'Athéna locale[69].

Les techniques et les arts

Athéna est la protectrice des artisans et des travailleurs sous son épithète d’Ergane, « la travailleuse »[68],[69]. Elle est aussi surnommée Machanis « ingénieuse » ou Kalliergos « qui travaille avec art »[70]. Elle est une maîtresse dans l'art du tissage, de la charpenterie, de la métallurgie, et les technologies de toutes sortes[6], réalise des inventions et les enseigne aux humains[68]. C'est dans ce domaine que se manifeste de la manière la plus éloquente sa mètis, ou intelligence rusée/sophistiquée, dont on fait souvent son attribut fondamental[71].

Dans la littérature mythologique, elle se distingue à plusieurs reprises par ses inventions ou ouvrages remarquables, ce qui lui fait se manifester dans différents domaines, relevant ou non de ses compétences habituelles : elle conçoit la trompette qui va servir sur les champs de bataille ; elle aide Jason à construire l'Argo, le navire sur lequel embarquent les Argonautes ; elle enseigne l'art de construire les chariots et de harnacher les chevaux, et à Corinthe on la connaît sous l'épithète Chalinitis « de la bride »[71] ; elle guide la main d'Épéios lors qu'il construit le cheval de Troie[68] ; elle invente l'araire pour faciliter les travaux des champs[72].

En particulier, tout ce qui est filé ou cousu est de son domaine[68], comme le montre par ailleurs la fable d'Arachné[73]. Parmi ses épiclèses, on connaît une Pania « fileuse » et une Pênitis « tisserande »[70]. Homère (Iliade, V, 764 et sq.) voit en elle la tisserande par excellence, tandis que Platon (Le Banquet, 197B) en fait l'inventeuse du filage[69]. Elle est souvent représentée avec un fuseau, et on lui offre couramment dans ses sanctuaires ces objets ainsi que des pesons de métiers à tisser[69].

Dans ce domaine, elle est couramment associée au dieu artisan Héphaïstos, plus spécifiquement le patron des métiers impliquant la maîtrise du feu et exercés cette fois-ci par des hommes (métallurgie, céramique). Dans l’Odyssée (VI, 233-234), les deux instruisent les hommes dans l'art du travail des métaux précieux[17]. Cette association est en particulier mise en avant à Athènes : on trouve la statue d'Athéna Ergane dans le temple d'Héphaïstos de l'agora athénienne, et ils sont honorés lors de la fête des Chalkeia organisée par les artisans[74],[71],[75]. Les Athéniens vénèrent aussi Prométhée, qui apporte le feu qui va servir au travail artisanal, constituant ainsi un trio de divinités patronnant les arts du feu[76].

Au-delà de son habileté manuelle, Athéna est une déesse maîtrisant toutes sortes de techniques, ce qui inclut la maîtrise des chevaux et des bateaux. C'est donc vers elle que sous son patronage que se trouvent les habiles cavaliers[77] et navigateurs[78] de la mythologie.

C'est peut-être encore en raison de cette habileté divine qu'Athéna est également reconnue comme une musicienne[79], qui fabrique l'aulos et en joue[42]. Mais elle abandonne l'instrument, parce qu'elle se trouvait ridicule lorsque ses joues gonflaient en soufflant dedans, comme le rapporte Mélanippide de Mélos (785 PMG)[80]. Elle est vénérée à Argos sous l'épiclèse Salpinx « trompette »[81].

La déesse de la raison et de la sagesse

En continuité avec son rôle dans les arts et les techniques, Athéna est souvent considérée comme la déesse de la Raison, patronne des beaux-arts et de la littérature, concurrençant les Muses dans ce domaine, même si elle est moins souvent qu'elles mise en rapport avec la poésie et la musique, mais plutôt avec la philosophie[82]. En effet, pour autant qu'ils proposent une interprétation d'Athéna, presque tous les philosophes et allégoristes de l'Antiquité identifient la déesse à la Sagesse ou l'Intelligence personnifiée ; c'est le cas, entre autres, de Platon, Cornutus, Héraclide du Pont, Plutarque, Porphyre, Julien et Apulée[83] ; dans le Cratyle (407 b), Platon la proclame « Intelligence divine »[84]. L'helléniste Félix Buffière base cette unanimité sur le texte même d'Homère : « Il est certain que l'auteur de l'Odyssée concevait déjà Athéna comme une sorte de personnage allégorique, la sagesse personnifiée. Cela est surtout frappant dans la Télémachie[85] ». Avec le développement de la philosophie éthique elle devient également une allégorie de la vertu et la déesse de la phronosis, la raison moralement responsable[86],[87].

Les spécialistes modernes de la religion grecque suivent plutôt M. Detienne et J.-P. Vernant[88] (certes parfois avec des réserves)[89],[75],[6], en mettant surtout l'emphase sur le fait qu'Athéna est douée de la mètis. C'est une « intelligence (ou sagesse) rusée », « sagesse d'un genre particulier qui n'exclut ni les biais, ni les ruses ni les astuces » (W. Burkert)[86]. Elle la reprend de sa mère (ou du moins celle qui aurait dû l'être), la déesse Métis, qui personnifie cette compétence, et l'a aussi transmise à Zeus après que celui-ci l'ait avalée. Dans les épopées homériques et son hymne homérique, elle est dite Polymétis ou Polyboulos de bon conseil[90]. Cela se manifeste par sa grande intelligence et aussi sa grande habilité technique, en particulier sa compétence dans l'artisanat, et aussi sa proximité avec Ulysse, le héros rusé par excellence[6]. Cet aspect de la déesse, qui ne se retrouve pas dans ses épiclèses[91], est surtout révélé par la confrontation des fonctions exercées par Athéna à celles d'autres dieux agissant dans les mêmes domaines, en particulier Poséidon, incarnation des forces de la nature imprévisibles : dans le domaine maritime, Poséidon agite et calme les flots, alors qu'Athéna inspire les pilotes et les constructeurs ; dans le domaine hippique, Poséidon représente la fougue des chevaux, qu'il apaise ou déchaîne, tandis qu'Athéna est plus du côté de leur maîtrise, en étant du côté de leurs dresseurs et cavaliers[92],[93].

W. Burkert considère de son côté que le dénominateur commun des différentes compétences de la déesse est « la force de la civilisation : la juste division des rôles chez les femmes, les artisans, les guerriers, et le savoir organisationnel qui en permet l'accomplissement. » C'est pour cela qu'elle offre à Athènes l'olivier cultivé et non l'olivier sauvage. Elle n'est donc pas une incarnation des forces de la nature[26].

Autres pouvoirs et fonctions

En raison de ses compétences larges, Athéna donne l'impression de pouvoir se mêler de tout et s'est vue attribuer par différents chercheurs des fonctions dans de nombreux domaines[94]. En pratique la plupart de ces propositions peuvent être écartées en rattachant ces supposées compétences à d'autres modes d'intervention déjà évoqués. Dans d'autres cas, les rôles de certaines épithètes de la déesse restent obscurs, notamment parce qu'elles sont isolées et très peu documentées.

C'est le cas du rôle de la déesse dans l'agriculture et la fertilité, notamment mis en avant en raison de sa supposée présence dans des rites agraires et son lien avec l'olivier[95]. Mais la déesse n'a jamais des aspects similaires à ceux de Déméter dans la croissance des plantes. Elle intervient plutôt dans ce domaine en tant que protectrice de la cité[96] ou encore par son savoir technique qui lui permet de confectionner des outils agricoles[97].

Le lien de la domaine avec le domaine maritime est également indirect. Ceux qui prennent la mer peuvent l'invoquer sous son aspect Soteira « Sauveuse », comme ils le font pour d'autres divinités portant la même épiclèse. Sinon elle apparaît plus dans ce domaine en raison de sa compétence dans les techniques et savoir-faire, pour la construction des bateaux et leur pilotage[98] : « Athéna se différencie de toutes les autres puissances de la mer par une égale capacité de conduire et de construire le navire » (M. Detienne et J.-P. Vernant)[99].

Il en va de même pour Athéna Hippia « du cheval », interprétée à la suite de M. Detienne et J.-P. Vernant comme compétente par la maîtrise : « maîtrise sur le cheval par le moyen d'un instrument pourvu d'efficacité (le mors), maîtrise de la conduite du char. » Elle intervient donc pour le dressage et l'harnachement des chevaux, la fabrication et la conduite des chars, lors des courses, tout cela étant là encore une manifestation de la mètis de la déesse[100].

Statue d'Athéna Hygeia. Musée national archéologique d'Athènes.

Le cas d'Athéna Hygeia « de la santé » vénérée sur l'Acropole athénienne est également problématique à interpréter. Faut-il considérer qu'Athéna est une déesse de la santé ? Plutarque rapporte certes que la déesse est apparue sous cet aspect à Périclès, pour lui enseigner la manière de guérir un artisan participant au chantier des Propylées, ce qui correspond au mode d'action d'Asclépios. Mais c'est un cas isolé, et rien de plus n'est connu à propos de cette Athéna guérisseuse[101].

La protection de la déesse semble concerner aussi les nouveaux-nés et les accouchements, et pourrait donc faire partie de manière secondaire du groupe des « Kourotrophes ». Il existe une tradition selon laquelle elle aurait aidé Létô lors de la naissance d'Apollon. Selon S. Deacy elle interviendrait plus précisément dans le cas des naissances difficiles et inhabituelles, comme celle d'Erichthonios son fils adoptif, et évidemment sa propre naissance. Cela reflèterait sa capacité à rendre possible ce qui paraît impossible[102]. Euripide (Ion, 20-26, 1427-1429) mentionne le fait qu'on faisait porter à des bébés athéniens des amulettes en forme de serpents, comme « don d'Athéna »[103], mais dans l'ensemble il n'y a quasiment pas de documents de cette cité relient la déesse à une telle fonction[104]. L'Athéna Méter « mère » que découvre Pausanias (V, 3, 2) à Élis pourrait renvoyer à cela[103],[105], autrement elle est énigmatique[6]. On connaît aussi l'existence d'une Athéna Lochia, « de l'enfantement », épiclèse d'ordinaire portée par Artémis[106].

Mythes et littérature

Athéna et les poètes

Par la diversité de ses compétences et champs d'intervention, aussi ses inclinations plutôt bienveillantes envers les mortels, Athéna a beaucoup inspiré les poètes, et c'est par leurs œuvres que les mythes la concernant (et leurs différentes variantes) sont principalement connus, l'art fournissant aussi des informations appréciables, en particulier sur des sujets moins abordés par la littérature (notamment à propos de la Gigantomachie) ainsi que les compilations mythographiques tardives, en premier lieu la Bibliothèque du Pseudo-Apollodore, ou les mythes locaux rapportés dans la Périégèse de Pausanias.

Athéna figure déjà en bonne place dans les épopées d'Homère (Iliade et Odyssée, sans doute datées de la seconde moitié du VIIIe siècle av. J.-C.) et d'Hésiode (Théogonie, première moitié du VIIe siècle av. J.-C.). Ces poètes la connaissent déjà comme une déesse guerrière, fille préférée de Zeus, avec son mythe de naissance atypique et ses épithètes poétiques caractéristiques. Homère développe son rôle de protectrice des héros, et évoque plusieurs de ses manifestations aux humains (épiphanies). Elle fait ensuite l'objet de deux hymnes homériques (qui ne sont pas l’œuvre d'Homère), est évoquée dans plusieurs compositions du poète lyrique Pindare (v. 518-438 av. J.-C.), compositions qui célèbrent à leur tour les divers aspects de la déesse, notamment son rôle guerrier, et ses épiphanies. Athéna intervient dans plusieurs pièces des poètes tragiques comme le début de l'Ajax de Sophocle, le prologue des Troyennes d'Euripide ainsi que divers deux ex machina de ses pièces, et surtout dans les Euménides d'Eschyle dont elle est un des personnages principaux. Les grands auteurs de l'époque hellénistique continuent à l'évoquer : elle est une divinité protectrice de Jason et ses Argonautes dans les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes, principal poème épique de la période, et Callimaque lui consacre un de ses hymnes, l’Hymne au bain de Pallas qui met en scène son bain après un combat et son épiphanie, évoquant au passage certains de ses mythes (Tirésias). Athéna fait également l'objet d'un hymne orphique célébrant son rôle de mère de la guerre et des arts. À l'époque romaine impériale, Aelius Aristide (IIe siècle de notre ère) lui consacre un hymne en prose avec une conclusion allégorique dans laquelle la déesse est la puissance (dynamis) de Zeus et la raison moralement responsable (phronesis), reprenant ainsi les développement philosophiques la concernant. La littérature latine est également importante pour connaître les mythes relatifs à Athéna, notamment Varron et Ovide[107].

Naissance

Athéna est la fille de Zeus et de Métis (une Océanide), déesse de la raison, de la prudence, de la stratégie militaire et de la sagesse, et première épouse de Zeus selon Hésiode (Théogonie, 886-900). Ouranos, le Ciel étoilé, prévient Zeus qu'un fils, né de Métis, lui prendrait son trône. Par conséquent, dès qu'il apprend que Métis est enceinte, Zeus prend le parti de l'avaler. Quelques mois plus tard, il ressent de terribles maux de tête sur les bords du lac Triton. Il demande alors à Héphaïstos (remplacé dans des variantes par Prométhée, Hermès ou un daimon nommé Palaimon) de lui ouvrir le crâne d'un coup de hache, pour le libérer de ce mal : c'est ainsi qu'Athéna jaillit de la tête de Zeus en poussant un puissant cri de guerre, brandissant sa lance et son bouclier[82],[108],[109]. Il existe des variantes au mythe, notamment une dans laquelle Zeus donne naissance à Athéna par ses propres moyens[110],[86].

En tout cas par la suite Athéna est considérée comme la fille de Zeus seul, déjà chez Homère qui dit que lui seul a donné naissance à sa fille (Iliade V, 875)[86]. Chez Eschyle, elle-même déclare : « Je n'ai pas eu de mère pour me donner la vie[111]. »[112].

Exaleiptron attique à figures noires montrant la naissance d'Athéna de la tête de Zeus (vers 570–560 avant notre ère) par le peintre C.

Très vite, elle rejoint les divinités olympiennes parmi lesquelles elle prend une place importante. L'Iliade, l'Odyssée et les Hymnes homériques la représentent comme la favorite de Zeus, celle à qui il ne peut rien refuser comme le lui reproche Arès (Iliade V, 880)[113].

L'arbre ci-dessous décrit l'ascendance d'Athéna. Celui-ci est basé sur les écrits du poète grec Hésiode ainsi que sur la Bibliothèque d'Apollodore.

Selon Homère, Athéna aurait par ailleurs adopté un fils nommé Érichthonios, né de la semence d'Héphaïstos répandue sur la terre Gaïa[114].

 
 
 
 
 
 
 
 
Gaïa
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ouranos
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cronos
 
Rhéa
 
Océan(os)
 
Théthys
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Zeus
 
Métis
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Athéna
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Érichthonios
(fils adoptif)
 
 
 
 
 
 

La Gigantomachie

Déesse combattante, elle joue un rôle important dans le grand conflit qui oppose les dieux olympiens aux Géants, auquel participe la progéniture de Zeus. Ce mythe apparaît d'abord dans des allusions dans des poèmes ainsi que des représentations dans la céramique attique et la sculpture, et il faut attendre le Pseudo-Apollodore pour en avoir un récit plus détaillé. Athéna assiste notamment Héraklès, dont le rôle est primordial dans le combat car une prophétie veut que seul un mortel puisse achever les Géants : il est donc présent pour les abattre d'un coup de flèche. Athéna s'illustre en défaisant les Géants Pallas et Encelade. Le premier est écorché, et elle se sert de sa peau pour s'en faire une cuirasse. Le second est vaincu en l'immobilisant en lui jetant la Sicile dessus. Le poète latin Claudien ajoute un détail au récit de combat : la déesse emploie la tête de la Gorgone pour changer ses adversaires en pierre[82],[115].

Mythologie athénienne

Le lien spécial entre Athéna et la cité d'Athènes a donné lieu à plusieurs mythes fondateurs donnant une origine à cette relation et expliquant comment plusieurs cultes essentiels dans la vie de la cité ont été instaurés.

Selon la légende de Cécrops, Athéna et Poséidon se sont disputé la possession de l'Attique. Ils choisissent comme arbitre Cécrops, le premier roi du territoire. Poséidon frappe l'Acropole de son trident et en fait jaillir un étalon noir invincible au combat, ou, dans d'autres légendes, une source d'eau salée. Athéna, quant à elle, offre un olivier domestique. Cécrops juge le présent de la déesse bien plus utile pour son peuple. Athéna devient alors la protectrice d'Athènes[116],[117],[118],[119].

Selon Varron[120], Cécrops demande aux habitants d'Athènes (les femmes comprises) de choisir eux-mêmes leur protecteur. Les hommes préfèrent le cheval, susceptible de leur apporter la victoire dans la bataille. Les femmes préfèrent l'olivier. Les femmes, plus nombreuses d'une voix, font pencher la balance en faveur d'Athéna. Furieux, Poséidon submerge l'Attique sous les flots. Pour apaiser sa colère, les Athéniens doivent imposer aux femmes trois punitions : elles n'auront plus le droit de vote, aucun enfant ne portera le nom de sa mère et elles ne seront plus appelées Athéniennes.

Par la suite, Athéna élève un autre roi mythique, Érichthonios (souvent confondu avec Érechthée, qui est un de ses successeurs, les deux pouvant être issus d'une figure plus ancienne dédoublée avec le temps), né lorsque Héphaïstos tenta de la violer sans succès, de la rencontre du sperme du dieu et de la Terre sur laquelle il était tombé. Les Athéniens en ont retenu le fait qu'ils étaient « nés de la terre », autochthonos, et non venus d'ailleurs, ce qui leur conférait une relation spéciale avec leur pays. Le lien entre Érichthonios et Athéna est aussi ce qui le rapproche le plus d'un fils de cette déesse, qui n'avait pas d'enfants puisqu'elle restait vierge, et créait une relation spéciale entre les Athéniens et la déesse. Selon la légende, Érichthonios dresse pour Athéna l'Érechthéion, le plus ancien sanctuaire de l'Acropole, où il sculpte une statue de la déesse en bois d'olivier, et dont les premières prêtresses ne sont autres que les filles de Cécrops, Aglaure, Pandrose et Hersé, c'est-à-dire respectivement le beau temps, la rosée et la pluie, tous trois dons d'Athéna. Il crée également en son honneur les Panathénées, destinées à fêter l'anniversaire de la déesse, la plus grande fête religieuse d'Athènes. En tant que divinité civilisatrice, les Athéniens la vénèrent également pour leur avoir appris à utiliser l'araire et l'attelage des bœufs[121],[122].

Encore plus tard, la rivalité entre Athéna et Poséidon fait son retour sous le règne d'Érechthée, lors de la guerre opposant les Athéniens et les Éleusiniens emmenés par Eumolpos fils de Poséidon. Le roi athénien reçoit un oracle delphique prédisant qu'il ne gagnerait que s'il sacrifiait une de ses filles. Celles-ci l'apprenant, elle promettent de toutes se suicider si l'une d'elles était immolée. C'est ce qui se passe, et Érechthée conduit ses troupes à la victoire, tuant lui-même Eumolpos. De rage, Poséidon l'abat d'un coup de trident. Athéna intervient alors en instaurant un culte héroïque pour les princesses sacrifiées, faisant de leur mère sa prêtresse, et constitue un culte conjoint à Érechthée et à Poséidon (qui se déroule dans l'Érechthéion)[123].

Cycle troyen

Athéna intervient à plusieurs reprises dans la cycle troyen. Elle est une des participantes lors du jugement de Pâris qui est à l'origine du conflit, lors duquel le futur prince troyen choisit Aphrodite et Hélène. De ce fait, bien que Troie détienne sa statuette protectrice, la Palladion, elle intervient du côté des Achéens, en particulier Diomède, Ulysse, Achille et Ménélas[82].

Plusieurs passages des épopées homériques mentionnent ses apparitions aux humains (épiphanies), sous l'aspect d'un être humain dont elle usurpe l'identité, ou une manifestation miraculeuse, interventions directes de la déesse afin de faire basculer le cours de l'histoire. Ainsi dans un passage de l'Iliade (IV, 75-84 et sq.) elle descend sur terre sous l'apparence d'une étoile filante visible de tous, pour se mêler aux troupes, à leur insu, sous l'apparence d'un guerrier troyen et ainsi déclencher les hostilités. Autrement ses apparitions sont surtout pour ses favoris, avec lesquels elle entretient une relation plutôt familière par rapport aux autres (voir plus bas)[124]. Lorsqu'Achille s'apprête à attaquer Agamemnon lors de la querelle les opposant à propos de la captive Briséis, elle l'attrape par les cheveux et apparaît à lui seul afin de calmer ses ardeurs, et celui-ci s'exécute immédiatement après l'avoir reconnue (Iliade, I, 188-222)[58].

Elle joue encore un rôle majeur à la fin du conflit, cette fois-ci en défaveur des Achéens, dans un épisode évoqué par Homère dans l’Odyssée et par des sources postérieures. Ajax le Petit commet l'acte sacrilège de violer Cassandre dans le temple d'Athéna. La déesse exerce sa vengeance contre les Achéens, suscitant la discorde entre Agamemnon et Ménélas, qui provoque la scission des troupes qui repartent séparément. Elle règle ses comptes avec Ajax le Petit alors qu'une partie de la flotte achéenne fait voile vers la Grèce, épisode qui a fait l'objet de différents récits. Il est notamment rapporté que la déesse abat le coupable d'un coup d'éclair (emprunté à Zeus ?), et qu'elle reçoit l'appui de Poséidon[125].

Dans l'Odyssée elle intervient à plusieurs reprises pour soutenir Ulysse et son fils Télémaque. C'est elle qui suggère par un rêve à Ulysse d'aller laver son linge dans une rivière pour y rencontrer Nausicaa, et le dote pour l'occasion d'une beauté qui trouble la jeune fille. C'est à sa demande que Zeus ordonne à Calypso de laisser Ulysse repartir de son île[82]. Lorsqu'il repose les pieds à Ithaque (XIII, 221-310), elle l'approche sous la forme d'un berger pour le rassurer, mais devant sa méfiance la déesse change son apparence pour celle d'une belle femme experte en tissage, ce qui permet à Ulysse de la reconnaître[58].

Protectrice des héros

De fait Athéna intervient souvent dans les récits épiques en tant que protectrice des héros, ce qui a manifestement un lien avec son statut de déesse guerrière et aussi de patronne de rites de passage de jeunes guerriers[57]. Dans les épopées homériques, elle est plus particulièrement proche d'Achille et d'Ulysse, aussi de Diomède et de Télémaque, les conseille et les assiste lors des combats, parfois en augmentant leur force[126],[58],[8],[59]. Ulysse présente de nombreuses affinités avec elle car c'est au surplus un homme ingénieux et rusé, rivalisant à l'occasion avec elle en traits d'esprit et mensonges[126], qui manifestent leur mètis[127].

Dans d'autres récits, elle fournit son aide à d'autres héros par son expertise guerrière et technique, par des conseils ou une intervention directe. Héraclès reçoit son secours lors de ses Douze Travaux : elle lui fournit les cymbales d'airain qui effraient les oiseaux du lac Stymphale, elle l'accompagne lorsqu'il ramène Cerbère des Enfers, elle lui offre les pommes d'or des Hespérides. Les deux ont un lien particulier car ils partagent le même père, Zeus (Iliade, VII, 362 et sq.)[128]. Elle assiste aussi Thésée et Persée, ce dernier (un autre fils de Zeus) recevant son appui lors de son combat contre Méduse[43]. Elle apparaît en rêve à Bellérophon et lui fait don du mors pour l'aider à dompter Pégase[43],[129]. Elle soutient Jason et les Argonautes, en présidant à la construction de leur nef l'Argo et en les sauvant lorsqu'ils sont immobilisés par des rochers (Argonautiques II, 255 et sq.)[43], et en soutenant le premier pilote de l'Argo, Tiphys[130]. Elle aide aussi le roi calydonien Tydée, cherchant à le rendre immortel sans succès. Selon une tradition que rapporte en premier Pindare (Néméennes, X, 7), elle serait au moins parvenue à rendre immortel son fils Diomède, autre de ses protégés[131].

Courroux et vengeances

Le corolaire du soutient apporté par Athéna aux héros qu'elle apprécie, et de son attitude généralement bienveillante envers les humains, est la vengeance impitoyable qu'elle fait subir à ceux qui l'ont défiée et outragée, comme évoqué pour la punition infligée à Ajax le Petit. Ainsi elle rend aveugle Tirésias parce qu'il l'a vue se baigner. L'arcadien Ornytos, qui n'écoute pas ses conseils lorsqu'elle lui apparaît sous l'apparence d'un homme pour le dissuader de rebrousser chemin avec ses troupes, et la blesse à la cuisse, se voit infliger une épidémie qui ravage sa patrie[132].

Il a été relevé que la colère d'Athéna s'exerce souvent contre des femmes, ancrant son image de traitresse à son sexe. Ces récits sont surtout développés dans la littérature latine (Ovide, Servius). Ainsi la tisseuse Arachné qui prétendit être meilleure que la déesse dans son art fut transformée en araignée. Myrmix qui voulut mettre à son propre crédit l'invention de l'araire, alors que celle-ci avait été créée par la déesse, fut transformée en fourmi. Méduse se vit infliger l'apparence horrible de Gorgone parce qu'elle s'était unie à Poséidon dans un temple d'Athéna. Le Pseudo-Apollodore évoque également comment elle tua accidentellement son amie d'enfance Pallas, fille de Triton[59].

Syncrétisme

Des ressemblances entre Athéna et d'autres divinités du bassin méditerranéen ont été identifiées par certains chercheurs.

Dans l'Encyclopédie berbère, l'archéologue et préhistorien Gabriel Camps note ainsi des similitudes entre le culte d'Athéna et celui de la déesse Nit, une divinité libyque qui fut adorée en Libye antique (Berbérie)[133].

Il note également la présence d'une célébration annuelle chez les Auses et les Machlyes près du lac Triton, dédiée à une déesse assimilée à Athéna, bien qu'étant « née dans le pays »[133].

De manière générale, il note la présence d'analogies entre Athéna et les déesses Nît, Ashrat et Tanit bien qu'il soit « difficile de préciser leurs relations exactes »[133].

Sanctuaires

Le culte d'Athéna est célébré dans les sanctuaires des cités suivantes :

Dans les arts et la culture

Assimilation à la déesse romaine Minerve

Combat de Minerve contre Mars par Joseph-Benoît Suvée (Palais des beaux-arts de Lille). Le tableau représente un épisode de l'Illiade impliquant Athéna et Arès, nommés ici sous leur forme latine[134],[135].

Très tôt, les Romains adoptèrent les dieux grecs et leurs légendes[136]. La déesse Athéna fut ainsi assimilée à la déesse romaine Minerve[137].

Au Moyen Âge et à la Renaissance, le latin devient la langue dominante en Europe, notamment dans le domaine culturel[138]. Les noms mythologiques apparaissent alors très souvent sous la forme latine[139]. C'est la raison pour laquelle le nom latin de Minerve remplace couramment celui d'Athéna dans les représentations artistiques de cette dernière. Ainsi les deux déesses, originellement différentes, sont couramment unies dans leur représentation.

Peinture

Renaissance

La mythologie grecque devient un sujet de prédilection pour les peintres pendant la Renaissance, une période marquée par la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité.

En 1502, l'Italien Andrea Mantegna peint Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu. Comme pour marquer la fin du Moyen Âge, la déesse y est peinte en train de chasser les vices du médiévalisme qui ont envahi le jardin de la Vertu et de la connaissance[140],[141].

Personnification de l'apprentissage gréco-romain, Athéna est également utilisée par les peintres de l'époque pour marquer la victoire de la chrétienté sur l'islam. Peu après la bataille de Lépante en 1571, le peintre vénitien Titien réalise L'Espagne accourant au secours de la Religion. Dans ce tableau, le peintre représente l'Espagne sous la forme d'une jeune femme possédant certains attributs de la déesse Athéna. Elle tient dans sa main gauche une lance, et dans sa main droite un bouclier, à l'image de celui de la statue d'Athéna Parthénos de Phidias[142]. Le tableau fait écho à une autre composition de Titien, restée inachevée, qui représentait un homme s'inclinant devant Athéna mais qui est désormais perdue[143].

Peu à peu, les dieux grecs deviennent les sujets principaux des œuvres des artistes. Allégorie de la vertu, Athéna incarne le triomphe de la raison et de la sagesse dans l'esprit des peintres de la Renaissance. Dans son tableau, Pallas et le Centaure, le peintre italien Sandro Botticelli présente ainsi la déesse, vêtue d'une robe fleurie et armée d'une hallebarde, en train de dompter un centaure, un animal censé représenter la barbarie et les bas instincts[144]. Dans la même lignée, Bartholomeus Spranger lui dédie également un tableau intitulé Le triomphe de la sagesse ou Minerve victorieuse de l'ignorance[140].

XVIIe et XVIIIe siècles

Au XVIIe siècle, le peintre flamand Pierre Rubens s'empare du personnage d'Athéna dans une série de peintures consacrée à Marie de Médicis. Dans celle-ci, Rubens présente Athéna comme le mécène et mentor de la reine de France. La peinture finale de la série va même encore plus loin en faisant de Marie de Médicis l'incarnation mortelle de la déesse elle-même[145].

Le peintre flamand est également l'auteur de plusieurs tableaux représentant Le Jugement de Paris. Cette scène représente le moment où le prince troyen Paris offre la pomme d'or à Aphrodite, au détriment d'Athéna et d'Héra. Rubens est l'auteur d'au moins six versions de ce même tableau. Dans sa dernière version, datée de 1639, le peintre représente les trois déesses, toutes dénudées. Athéna se trouve à gauche, identifiée par ses armes qu'elle a déposées à terre[146]. Elle semble réaliser une sorte de révérence accompagné d'un pas de danse afin de convaincre Paris de la choisir, mais sans succès. Le peintre a choisi, ici, de représenter la déesse sous les traits de sa propre femme, Hélène Fourment[147].

En 1630, le traité de paix mettant fin à la guerre anglo-espagnole est l'occasion pour Rubens d'utiliser Athéna comme symbole de son attachement à la paix. Dans l'Allégorie de la Paix et de la Guerre, la déesse est présente en arrière-plan. Elle repousse les assauts du dieu de la guerre, Mars, et protège la paix représentée sous les traits d'une jeune femme en train de presser son sein pour nourrir un enfant[148]. Quelques années auparavant, le peintre vénitien Jacopo Tintoret avait, lui aussi, réalisé une allégorie similaire dans son tableau Minerve repousse Mars loin de la Paix et de la Prospérité[149].

Au cours du XVIIIe siècle, les mythes de l'Illiade et de l'Odyssée font l'objet de plusieurs tableaux, dont certains mettent en avant le rôle joué par Athéna. C'est le cas notamment du tableau La dispute d'Achille et d'Agamemnon de Johann Heinrich Tischbein. Dans celui-ci, le peintre représente le moment où Achille s'apprête à dégainer son épée pour tuer le roi. Descendant de l'Olympe, Athéna murmure à l'oreille du héros des mots apaisants qui range alors son arme[150].

En 1771, le peintre français Jacques-Louis David réalise le Combat de Mars contre Minerve, une toile elle aussi inspirée de l'Illiade et qui obtient le second prix lors du concours du Prix de Rome lors de la même année[151].

Personnage central de l'Odyssée durant laquelle elle assiste le héros Ulysse, la déesse fait également l'objet de deux tableaux du peintre italien Giuseppe Bottani qui illustrent son soutien au héros dans l'œuvre d'Homère : Athéna révélant Ithaque à Ulysse et Athéna transforme Ulysse en vieillard lors de son retour à Ithaque[152].

Dans la lignée des artistes de la Renaissance, certains peintres perpétuent par ailleurs l'image d'Athéna comme l'allégorie de la Vertu, par opposition à la déesse Aphrodite, symbole de la tentation. Ce constat est particulièrement frappant dans le tableau Hercule à la croisée des chemins entre le Vice et la Vertu de l'italien Pompeo Batoni. Dans celui-ci, le héros Hercule est assis entre les deux déesses. Assise à côté de lui, Aphrodite lui propose un chemin à priori facile mais parsemé de pièges. De l'autre se trouve Athéna, debout et reconnaissable à son casque d'or. Elle lui montre un chemin plus difficile mais qui le mènera jusqu'à l'Acropole[153].

De la sécession viennoise à l'époque contemporaine

À la fin du XIXe siècle, un groupe d'artistes organise un mouvement de contestation envers l'art académique officiel classique, appelé la Sécession viennoise[156]. Athéna devient alors un des sujets privilégiés par ces artistes pour représenter leur mouvement.

En 1898, Gustav Klimt lui dédie ainsi un tableau intitulé Pallas Athéna. La déesse y est dessinée en gros plan et occupe l'ensemble de l'espace de la toile[157].

La même année, Franz von Stuck brosse également le portrait d'Athéna dans un tableau du même nom. Dans ce dernier, le peintre demande à son épouse de lui servir de modèle afin de dessiner les traits physiques de la déesse[158].

Athéna est une des 1 038 femmes représentées dans l'œuvre contemporaine de Judy Chicago, The Dinner Party, aujourd'hui exposée au Brooklyn Muséum. Cette œuvre se présente sous la forme d'une table triangulaire de 39 convives (treize par côté), chaque convive étant une femme, figure historique ou mythique. Les noms des 999 autres femmes figurent sur le socle de l'œuvre. Le nom d'Athéna figure sur le socle, elle y est associée à la déesse serpent, cinquième convive de l'aile I de la table[159].

Sculpture

Statue de Pallas Athéna devant le bâtiment du Parlement autrichien. Tout au long de l'histoire occidentale, Athéna fut utilisée comme un symbole de liberté et de démocratie.[160].

En 1774, le sculpteur allemand Jean-Pierre-Antoine Tassaert réalise un buste de l'impératrice russe Catherine II, intitulé Catherine la Grande en Minerve. Ce dernier est une allusion au surnom de l'impératrice, également appelée « la Minerve des arts[161] », en référence à son image de souveraine éclairée[140].

Pendant la Révolution française, les statues de dieux païens sont démolies dans toute la France, à l'exception de celles d'Athéna[145]. Durant cette période, Athéna devient en effet la personnification de la liberté et de la république. Une statue de la déesse se tenait d'ailleurs au centre de la place de la Révolution à Paris[145][source insuffisante].

Pendant plus d'un siècle, une réplique à grande échelle du Parthénon se tenait également à Nashville dans le Tennessee[162]. En 1990, les conservateurs ajoutent une réplique dorée de 12,5 m de haut de la statue d'Athéna Parthénos de Phidias, construite en béton et en fibre de verre[162].

Aujourd'hui, une statue d'Athéna se dresse devant le bâtiment du Parlement autrichien à Vienne[163]. La déesse étant associée à la liberté et à la démocratie, ses représentations ont influencé celles d'autres symboles de la liberté en Occident, comme la statue de la Liberté et celles de Britannia[163].

Littérature

Avec l'essor du christianisme durant les premiers siècles de notre ère, les divinités grecques et romaines sont peu à peu oubliées, voire dénigrées par les auteurs. Les premiers écrivains chrétiens, comme Clément d'Alexandrie et Firmicus, décrivent ainsi Athéna comme une déesse « impudique et immorale »[164]. Pour eux, elle représente tout ce qui est détestable dans le paganisme[164].

L'image d'Athéna évolue cependant au Moyen Âge. Certaines maisons nobles utilisent son image pour décorer leurs emblèmes familiaux[165]. Durant cette période, de nombreux attributs d'Athéna sont par ailleurs donnés à la Vierge Marie. Au IVe siècle, plusieurs représentations de la Vierge Marie la montrent portant le Gorgoneion (le masque de Méduse qu'Athéna portait sur son égide)[164]. Certains auteurs font d'ailleurs de la Vierge Marie une vierge guerrière, à l'image d'Athéna[164]. On dit que lorsque Constantinople fut assiégée par les Avars en 626, la Vierge Marie serait apparue sur les murs de la ville, tenant une lance et encourageant le peuple à se battre[166] : l'hymne acathiste est depuis lors chantée en son honneur.

Au cours des XVIe et XVIIe siècles, la déesse est couramment utilisée comme symbole pour désigner certaines femmes dirigeantes[167]. Dans son livre A Revelation of the True Minerva, publié en 1582, Thomas Blennerhassett décrit la reine d'Angleterre Élisabeth Ire comme la « nouvelle Minerve » et « la plus grande déesse du monde sur terre »[167].

À la même époque, Athéna apparaît dans Les Aventures de Télémaque, un roman publié en 1699 et rédigé par l'abbé Fénelon. Athéna étant un symbole de l'opposition à la tyrannie, Fénelon voit en celle-ci la figure parfaite pour critiquer la politique de Louis XIV. Dans le roman, la déesse met ainsi en garde Télémaque contre ce qui est néfaste pour le gouvernement des peuples : « la première est une autorité injuste et trop violente dans les rois ; la seconde est le luxe qui corrompt les mœurs ». Athéna devient ainsi la porte-parole des idées humanistes qui se développeront plus tard durant le siècle des Lumières[168].

Plus récemment, Athéna est apparue fréquemment dans les romans de fantasy inspirés de la mythologie grecque. Dans les années 2000, la déesse a notamment été mise en lumière dans la suite romanesque Percy Jackson de Rick Riordan, qui imagine les aventures d'adolescents confrontés à une guerre entre les dieux grecs et les Titans dans les États-Unis contemporains[169].

Bande dessinée

Athéna apparaît tout d'abord dans des mangas.
Dans la série Saint Seiya de Masami Kurumada, publiée en français sous le titre Les Chevaliers du Zodiaque en 1986, Athéna apparaît sous les traits d'une jeune femme nommée Saori Kido. Celle-ci occupe un rôle très important parmi les principaux personnages de l'intrigue. En effet, les chevaliers liés aux différentes constellations ont été créés dans l'Antiquité pour la servir et la protéger, et c'est elle qui les dirige[170].

La déesse fait également partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix, en particulier dans le numéro Astérix aux Jeux Olympiques. Dans celui-ci, Astérix et Obélix se rendent en Grèce afin de participer aux célèbres Jeux olympiques. Après avoir pris leurs quartiers à Athènes, les gaulois visitent le temple d'Athéna Nikè. La célèbre statue en or d'Athéna suscite l'admiration d'Astérix[171].

Athéna apparaît dans la série La Sagesse des Mythes scénarisée par Clotilde Bruneau et publié depuis 2016, qui consiste en adaptations de mythes grecs en bandes dessinées[172],[173].

Cinéma

Isabella Rossellini incarne la déesse Athéna dans la mini-série L'Odyssée en 1997.

Dans les années 1950-1960, la mythologie grecque suscite l'intérêt des cinéastes qui y consacrent plusieurs films. Néanmoins, le personnage d'Athéna n'y apparaît pas encore. Son rôle est remplacé par celui d'autres dieux.
En 1963, le péplum américain Jason et les Argonautes de Don Chaffey adapte ainsi librement le mythe des Argonautes. Alors que dans l'œuvre d'Apollonios de Rhodes, Jason et ses compagnons peuvent prévoir l'avenir grâce à une poutre construite par Athéna, dans le film ceux-ci sont guidés par une figure de proue animée par laquelle leur parle la déesse Héra[169].

Il faut attendre 1981 et la sortie du film Le Choc des Titans de Desmond Davis pour voir Athéna occuper un rôle notable. Dans celui-ci, Zeus ordonne à sa fille de donner sa chouette préférée au héros Persée afin de l'assister dans sa quête pour sauver la belle Andromède. La déesse, interprétée par l'actrice écossaise Susan Fleetwood, refuse. Souhaitant cependant aider Persée, elle demande à Héphaïstos de construire une chouette mécanique, nommée Bubo, qu'elle confie au héros et qui l'aidera dans les moments difficiles[169].

En 1997, le réalisateur Andreï Konchalovsky accorde une place centrale à la déesse dans la mini-série L'Odyssée, inspirée de l'œuvre écrite par Homère. L'actrice italienne Isabella Rossellini y incarne une déesse bienveillante. Dotée de pouvoirs surnaturels, elle protège Ulysse durant ses aventures et inspire courage à ses proches[169].

En 2010, Izabella Miko joue la déesse dans le remake du Choc des Titans réalisé par Louis Leterrier ; Athéna n'y tient qu'un rôle de figurante. La même année, la déesse apparait dans Percy Jackson : Le Voleur de foudre, adaptation du premier volet de la série Percy Jackson écrite par Rick Riordan. Le rôle est alors confié à l'actrice Melina Kanakaredes[174].

En 2011, le péplum Les Immortels de Tarsem Singh, qui s'inspire des mythes de la Titanomachie et de Thésée, donne un rôle secondaire notable à Athéna aux côtés du héros. La déesse y est incarnée par l'actrice Isabel Lucas[175].

La déesse apparaît enfin dans le film d'animation japonais Les Chevaliers du Zodiaque : La Légende du Sanctuaire sorti en 2014. Transportée dans l'époque moderne, la déesse s'est réincarnée sous les traits d'une jeune japonaise nommée Saori Kido qui a le pouvoir de guérir ceux qu'elle touche[169].

Télévision

La série documentaire « Les Grands Mythes » diffusée en 2016, la chaîne Arte lui consacre un épisode intitulé « Athéna, la sagesse armée »[176].

Musique

Camille Saint-Saëns : Pallas Athéné, cantate pour soprano et orchestre, op. 98

Autres évocations

Notes et références

Notes

Références

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Bibliographie

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Athéna : études spécialisées

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  • Corinne Bonnet et Pierre Brulé (dir.), Cent chouettes pour Athéna : Pallas, Revue d'études antiques, vol. 100, Toulouse, Presses universitaires du Midi, (lire en ligne)
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Autres

Sources radiophoniques

Annexes

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Articles connexes

Liens externes