Château de l'Œdenbourg

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Château de l'Oedenbourg)
Château de l'Œdenbourg
Présentation
Type
Fondation
XIIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
État de conservation
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

Le château de l’Œdenbourg, parfois également appelé Petit-Koenigsbourg, est un monument historique situé à Orschwiller, à quelques centaines de mètres du château du Haut-Koenigsbourg dans le département français du Bas-Rhin.

Localisation et dénomination[modifier | modifier le code]

L’Œdenbourg est situé dans le département du Bas-Rhin, sur le territoire de la commune d’Orschwiller[1], dans un site classé le 09 novembre 1937.

Les ruines ont fait l'objet d'une inscriptions sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 10 septembre 1991[2], puis d'un classement par arrêté du 11 février 1993[3].

Vue panoramique entre les deux châteaux
Vue panoramique entre les deux châteaux

Vue panoramique entre les deux châteaux.

Cet emplacement permet de surveiller le val de Villé et le val d’Argent vers le nord-ouest et le sud-ouest, ainsi que la plaine du Rhin vers l’est. La vue sur cette dernière est cependant en partie obstruée par le rocher sur lequel se trouve le Haut-Koenigsbourg, le site de ce dernier étant plus avantageux[4].

Œdenbourg n’est pas le nom d’origine du château. Ce nom est en effet la contraction de l’expression der oden burg, « le château abandonné », qui apparaît pour la première fois dans un document de 1417[5].

Le site fortifié est mentionné pour la première fois en 1147 par le moine de Saint-Denis Eudes de Deuil, qui l’appelle Estuphin, probable forme romanisé de Stauffen, puis, à partir de 1187, apparaît le nom Kunigesberg, ou Königsburg[6].

Il est toutefois difficile de savoir à quoi font exactement référence ces noms : au Moyen Âge, les actuels Œdenbourg et Haut-Koenigsbourg ne sont en effet que des parties d’un seul ensemble fortifié, auxquelles s’ajoutent par ailleurs d’autres fortifications aujourd’hui disparues, et le nom Königsburg est employé indistinctement pour désigner l’ensemble du site ou différentes parties de celui-ci. Même lorsque le terme Hohkönigsburg est employé, il ne correspond pas systématiquement à l’actuel Haut-Koenigsbourg, car ce nom désigne le plus souvent le tout plutôt que la partie[5].

Historique[modifier | modifier le code]

Antérieurement à la construction du château actuel, le site de l’Œdenbourg a été occupé au moins dès le IXe siècle par une fortification établie quelques dizaines de mètres à l’est et dont le fossé pourrait même être plus ancien[7]. L’histoire du château est presque entièrement inconnue, mais ses caractéristiques et les céramiques découvertes lors des fouilles archéologiques indiquent qu’il a été édifié en temps, avec un donjon construit dans la première moitié du XIIIe siècle, tandis que le reste du château aurait été bâti un peu plus tard, dans la deuxième moitié de ce siècle[7]. Ce château gothique est probablement la partie du Kunegesberc mentionnée en possession des Rathsamhausen en 1267[8].

À une date postérieure indéterminée, le château a fait l’objet de quelques transformations, en particulier dans sa partie occidentale, visant à modifier le chemin d’accès. Par ailleurs, des carreaux de poêle du début du XVe siècle ont été retrouvés lors des fouilles, attestant que le château était encore habité à cette date. L’abandon du lieu a dû survenir peu de temps après la construction du poêle, car le château est déjà mentionné comme abandonné en 1417, lorsque les Rathsamhausen se voient confirmer la propriété sur celui-ci. L’archéologie a confirmé cet abandon et l’absence d’occupation ultérieure, aucun élément postérieur à 1420 n’ayant été retrouvé[8].

En 1504, Albrecht von Berwangen[9] signale que l’Oedenbourg constitue une position intéressante pour installer de l’artillerie dans l’éventualité d’une attaque contre le Haut-Koenigsbourg, ce qui amène la garnison de celui-ci à occuper la ruine[8].

Description[modifier | modifier le code]

À noter que le château présente côté face à l'attaque un mur-bouclier, mur plus épais et plus haut que le reste des autres murailles, protégeant le reste des bâtiments[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Mengus et Rudrauf 2013, p. 181.
  2. Notice no PA00085296, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. « Château de l'Oedenbourg », notice no PA00085296, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. Biller et Metz 1995, p. 186-187.
  5. a et b Biller et Metz 1995, p. 186.
  6. Mengus et Rudrauf 2013, p. 181-182.
  7. a et b Biller et Metz 1995, p. 188.
  8. a b et c Biller et Metz 1995, p. 190.
  9. Voir "L'affaire Albrecht von Berwangen" (Philippe III de Hanau-Lichtenberg)
  10. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 109.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Thomas Biller et Berhard Metz, Die Burgen des Elsaß : Architektur und Geschichte, vol. III, Deutscher Kunstverlag, (ISBN 9783422061323).
  • Nicolas Mengus et Jean-Michel Rudrauf, Châteaux forts et fortifications médiévales d’Alsace, Strasbourg, La Nuée bleue, , 376 p. (ISBN 978-2-7165-0828-5)
  • Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 662 p. (ISBN 2-7165-0250-1)
    Orschwiller : Ruines de l'Œdenbourg, p. 309
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
    Orschwiller Koenigsbourg (Petit) ou Œdenbourg, p. 866
  • Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des Châteaux Forts d'Alsace, Ittlenheim, alsatia, Conception et réalisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN 2-7032-0193-1)
    Orschwiller Koenigsbourg (Petit), pp.178 à 181. Dessins de relevés et d'illustration sont de Walter Herrmann, André Lerch, Christian Rémy. Images de synthèse de Fabien Postif et Photos de Dominique Martinez

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]