Remonte militaire

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La remonte militaire est le service des différentes forces armées chargé de fournir des montures pour les cavaliers.

Définition[modifier | modifier le code]

Une remonte consiste à l'origine à pourvoir de nouveaux chevaux à un cavalier pour lui permettre de remonter à cheval, et au-delà de réintégrer son service (militaire).

« Remonte d'un cavalier est le secours qu'on luy donne, en luy fournissant un Cheval quand il est démonté. Le Capitainer fit le décompte à ses Cavaliers, & régla ce qu'il avoit fourny our la remonte de quelques particuliers. Il faut pourvoir à la remonte de vos Cavaliers, & à keur habillemens »[1]

Par pays[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Ce service est géré par l'United States Army Remount Service (en).

En France[modifier | modifier le code]

Dans l'armée napoléonienne, la remonte est réglée selon des modalités variables[2].

En France, le premier dépôt de remonte, lieu dédié pour les chevaux de remonte, est créé en 1818 au quartier Lorge à Caen. Le service des remontes est créé en 1831[3]. Il est destiné à acheter les chevaux adaptés aux besoins de la cavalerie et à conseiller les haras civils (cette deuxième mission étant plutôt un échec)[4].

« Réorganisé en 1890, le service des remontes procédait par achats sur le territoire national, par achats à l’étranger (surtout États-Unis et Argentine) et par réquisitions, pratique fort impopulaire autorisée par une loi de 1877 : une première vague de réquisitions, du 1er août 1914 au 24 août 1915, ne concerna pas moins de 785 208 équidés dont 47 227 mulets. »[5]

Pendant la Première Guerre mondiale, le service des remontes est également responsable du soutien vétérinaire des armées, et la subordination des officiers vétérinaires aux officiers de remonte mène à une mauvaise gestion des chevaux malades et blessés[6].

Le service des remontes est dissous en 1946 et le service vétérinaire reprend alors ses missions[7],[8],[9],[10].

Au Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Ce service est géré par l'Army Remount Service (en).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Les Arts de l'Homme d’Épée ou le Dictionnaire du Gentil homme: Divisé en trois parties, Dom. la Première contient l'Ar de Monter Cheval. La seconde l'Art Militaire Et la Troisième l'Art de la Navegation, George Guillet de Saint-George, 1680, IIe partie, p. 278
  2. Jean-François Brun, « Le cheval dans la Grande Armée », Revue historique des armées, no 249,‎ , p. 38–74 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consulté le )
  3. « Des remontes de l'armée, de leurs rapports avec l'administration des haras », sur Gallica, (consulté le ).
  4. Agnès Manneheut, « Chevaux de travail du XIXe siècle : à la recherche des éleveurs de l’Orne », In Situ. Revue des patrimoines, no 27,‎ (ISSN 1630-7305, DOI 10.4000/insitu.12193, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Jean-Pierre Digard, « Actualité scientifique/ Scientific news Milhaud C. 2017. — 1914–1918, l'autre hécatombe : enquête sur la perte de 1 114 000 chevaux et mulets . Degueurce C. (préf.). Belin, Paris, 301 p.: Recension d'ouvrage/ Book review », Anthropozoologica, vol. 52, no 2,‎ , p. 215–216 (ISSN 0761-3032 et 2107-0881, DOI 10.5252/az2017n2a6, lire en ligne, consulté le )
  6. Claude Milhaud, « 1914-1918. Réflexions sur la perte de 1.140.000 équidés par les armées françaises », Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France, vol. 167, no 3,‎ , p. 263–276 (DOI 10.4267/2042/54200, lire en ligne, consulté le )
  7. E. Dumas, S. Donnard et O. Cabre, « Les insignes du service vétérinaire de l’armée », Bulletin du GT « Histoire et traditions des vétérinaires des armées »,‎ (lire en ligne)
  8. Florence Calvet, Antoine Jacob, Emmanuel Dumas et Nina Faure, « Le service vétérinaire en Indochine: Histoire, effectifs, missions », Revue historique des Armées, vol. n° 302, no 1,‎ , p. 119–130 (ISSN 0035-3299, DOI 10.3917/rha.302.0119, lire en ligne, consulté le )
  9. Claude Michel, « Du haras de Mostaganem au 31e Groupe Vétérinaire (1852-1962) », Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France, vol. 152, no 2,‎ , p. 167–168 (lire en ligne, consulté le )
  10. https://www.veterinaire.fr/system/files/files/2021-12/Schema_generale_de_l_histoire_des_veterinaires__militaires_francais.pdf#page=9

Bibliographie[modifier | modifier le code]