Français : "Résolument engagé, Le Pays se bat sur deux fronts : contre les chefs du Parti libéral, qu'il juge trop opportunistes, et contre l'Église catholique, trop envahissante dans les affaires temporelles."
Citation prise dans la description du journal sur BAnQ Numérique : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2661171
Cette quatrième page est particulièrement d'intérêt à cause de l'article "Le Devoir" (sur le centre, à droite), signé par Jean NAY, pseudonyme de la journaliste, écrivaine et bibliothécaire québécoise Éva Circé-Côté (https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89va_Circ%C3%A9-C%C3%B4t%C3%A9).
L'article se lit ainsi :
"LE DEVOIR"
Décidement le "Devoir" est un journal macabre, le titre lui-même semble avoir été fabriqué avec du bois de cerceuil.
Bourassa à la tête du cortège, à cheval sur ses grands mots d'honneur, d'honnêteté, le visage long comme ça ressemble à un suisse quelqconque qui dirige les funérailles du parti nationaliste.
Encore de la franc-maçonnerie, toujours de la franc-maçonnerie, le fantôme de MacBeth poursuivant le chevalier sans peur et sans reproche. Cette hantise le suit partout, au "Nationaliste" à l'"Action Sociale"; il ne peut lui échapper!
Pour ceux qui ne croient plus à l'envoûtement, aux sorcelleries, à la magie, à la messe noire, à toutes ces farces lugubres qui font les délices des nationalites, cette tentative de ressusciter le Moyen-Âge dans la province de Québec fait hausser les épaules. La vieille Minerve n'était pas si décrépitée si tatatinée que ces jeunes vieillards.
C'est ce qu'on appelle un organe de progrès! Allons donc! On ne soulève pas les masses avec des "Dies irae."
Egayez-vous, jeunes gens, ayez de l'esprit, souriez, mais ne grimassez pas. Piquez comme l'abeille, le taon où le maringouin, mais non pas comme l'aspic ou le serpent. Ayez de la jeunesse, de l'enthousiame, les vertues de votre âge, soyez fous à la rigueur, mais ne soyez pas stupides, lourds et grossiers. Évitez de mettre à vos amis des plastrons rigides, ces vêtements d'apparats qui les font ressembler à des morts banals ensevelis par les compagnies de croques-morts brevetés. Pas de ces aromates orientaux pour masquer la pourriture de ces corps.
Asselon et Fournier hélas! ne sont pas des baquets. Ce sont les candélabres de rigueur, des soucoupes en bronze vert d'où brûlent en s'éteignant et dont les lueurs dansantes animent d'un simulacre de vie cette chambre mortuaire.
Jean NAY.