Huilcahuain

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Huilcahuaín
Willkawaín
Image illustrative de l’article Huilcahuain
Le "temple" de Huilcahuaín.
Localisation
Pays Drapeau du Pérou Pérou
Mausolée
Coordonnées 9° 29′ 00″ sud, 77° 30′ 40″ ouest
Altitude 3 400 m
Géolocalisation sur la carte : Pérou
(Voir situation sur carte : Pérou)
Huilcahuaín
Huilcahuaín
Histoire
Culture Recuay
Culture Huari

Huilcahuaín[1],[2],[3],[4] (Wilcahuain ou Wilkahuaín)[5],[6] est un site archéologique présentant des vestiges d'un ensemble architectural précolombien, où subsiste un édifice de trois étages appelé "Temple de Huilcahuaín".

Il est situé à 3 400 m dans la Callejón de Huaylas, la vallée qui sépare la cordillère Blanche et la cordillère Noire, à environ 7 km au nord-est de Huaraz, dans le district Independencia du département d'Ancash.

C'était l'un des centres administratifs de la civilisation Huari (Ve au XIIe siècles), bien que son origine semble être plus ancienne, comme site de la civilisation Recuay (IIIe siècle av. J.-C. au VIe siècle apr. J.-C.)

À 800 m de Huilcahuaín se trouve le site archéologique de Huilcahuaín Ichic qui se compose d'un ensemble de structures architecturales plus petites appelées chullpas.

L'ensemble s'appelle "Complexe archéologique de Huilcahuaín et de Huilcahuaín Ichic".

Huilcahuaín[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

  • Huilcahuaín viendrait de deux mots quechua : willka = petit-fils et wayi = maison, c'est-à-dire "maison des petits-enfants"[7],[8].
  • Une autre hypothèse dérive le nom du site, de willka (Anadenanthera colubrina) nom local d'un bel arbre andin et de wayi (maison ou construction)[9].

Exploration[modifier | modifier le code]

En 1937, l'archéologue péruvien Julio C. Tello a travaillé sur le site et lui a donné le nom qu'il porte aujourd'hui (1937). Il a lui-même identifié la céramique rouge et noire du lieu, la différenciant du type Huaylas et l'appelant Marañón.

En 1944, l'Américain Wendell Clark Bennett poursuit l'exploration du site et découvre un cimetière datant de la période Tiahuanaco-Huari.

Dans les décennies qui ont suivi, les travaux ont cessé à cause de l'ensevelissement du site par les gravats.

Description[modifier | modifier le code]

Le bâtiment principal du complexe a été appelé "Temple" bien qu'il s'agisse en fait d'un mausolée. Il faisait partie du noyau urbain de Huilcahuaín, qui devait être d'une taille considérable. Il a été construit sur une surface partiellement empierrée et aplanie.

L'édifice ressemble au château de Chavín, bien qu'en plus petites dimensions ; à sa base, il mesure environ 10,7 m sur 15,6 m, sa hauteur est de 9 m.

Les murs sont en pierre rustique jointes de part en part avec du mortier de boue. Il est composé de trois étages ou plates-formes reliés par des escaliers intérieurs et des rampes ; chaque étage a son entrée respective.

Il compte au total 19 pièces intérieures : cinq au premier étage, sept au deuxième étage et sept au troisième étage. Il dispose également d'un système de ventilation de galeries et de puits.

La toiture est constituée de grandes dalles inclinées vers une double pente.

Vue de l'unique édifice restant à Huilcahuaín.

Centre culturel de la civilisation Recuay[modifier | modifier le code]

Il ne fait aucun doute qu'à l'époque de l'irruption des conquérants Huari - qui auraient forgé un hypothétique empire andin entre les Ve et XIIe siècles, avec Ayacucho pour centre - Huilcahuaín existait déjà depuis longtemps.

Huilcahuaín aurait pu être la dernière capitale de la culture Recuay, avant d'être conquise militairement par les Huari.

Il est aussi possible qu'une alliance se soit forgée entre la classe dirigeante de Recuay et les Huari, par le biais de mariages royaux. Ce qui sûr, c'est que la fin de la période Recuay, coïncide avec l'expansion de la civilisation Tiahuanaco-huari, car des changements culturels sont perçus dans la région du Callejón de Huaylas.

L'émergence d'un autre type de sépulture en est un exemple. Auparavant, les recuayinos utilisaient des catacombes ; qui ont ensuite été remplacés par d'imposants mausolées ou chullpas, construits de plates-formes superposées creusées de plusieurs chambres mortuaires. Le mal nommé "Temple" de Huilcahuaín serait l'un de ces mausolées où les membres de la classe dominante Huari se faisaient enterrer.

Centre administratif de la civilisation Huari[modifier | modifier le code]

Les Huari auraient aussi fait de Huilcahuaín l'un des centres de contrôle économique et administratif de leur empire. Peut-être une sorte de capitale de la région de Callejón de Huaylas. Il semblerait toutefois que ces tentatives des Huari pour contrôler le nord péruvien se soient effondrées à la fin du huitième siècle. D'importants temples Huari et centres de pouvoir ont à ce moment été abandonnés, Huilcahuaín étant du nombre.

Ichic Huilcahuaín[modifier | modifier le code]

Bâtiment du complexe archéologique Ichic Huilcahuaín

Près de Huilcahuaín se trouve le complexe archéologique de Ichic Huilcahuaín, composé de 15 chullpas, également d'influence Huari.

Ces chullpas sont de petites tours de deux ou trois étages, avec plusieurs chambres à l'intérieur, destinées à servir de tombes collectives de l'élite, une forme d'enterrement qui a remplacé l'enterrement traditionnel dans des galeries souterraines (qui remonte à la culture Chavín).

Les fouilles réalisées entre 2005 et 2007, financées par la société aurifère Barrick Misquichilca, ont permis de dater le complexe d'environ 700 après J.C., date qui coïncide avec l'irruption des Huari dans la région.

Les artéfacts mis au jour sont des textiles, des objets métalliques, des céramiques et des pilons en pierre qui servaient à broyer un produit (non déterminé), soit pour des rituels religieux, soit pour la consommation humaine[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Kieran Falconer, Lynette Quek et Debbie Nevins, Peru : Third Edition, Cavendish Square Publishing, LLC, , 136 p. (ISBN 978-1-5026-1844-3, lire en ligne).
  2. (en) Neil E. Schlecht, Frommer's Peru, John Wiley & Sons, , 417 p..
  3. (en) Alain Legault, Peru, Ulysses Travel Guides, , 224 p. (ISBN 978-2-89464-122-4).
  4. (es) « Complejo Arqueológico Willcahuaín », sur ficha.sigmincetur.mincetur.gob.pe, MINCETUR.
  5. (es) Federico Kauffmann Doig, Mochica, Nazca, Recuay en la arqueología peruana, Universidad Nacional Mayor de San Marcos, , 84 p..
  6. (es) José Antonio del Busto Duthurburu, Historia general del Perú : Las culturas preíncas, Editorial Brasa, , 39, 162, 283.
  7. (en) Félix Julca Guerrero, Quechua Ancashino : Una mirada actual, Lima, Fondo Editorial del Pedagógico San Marcos, Care Perú, , 430 p. (ISBN 978-612-45425-4-1), p. 397
  8. Robert Beér, Armando Muyolema, Dr Hernán S. Aguilar, Vocabulario comparativo, quechua ecuatoriano - quechua ancashino - castellano - English, Brighton 2006: Spanish Casa, Kichwa Wasi, Ancash Quechua Wayi, English House
  9. Huanuqueñismos de Pulgar Vidal. Ancash y Huánuco son usuarios de Quechua I, según Alfredo Torero Torero
  10. Confirman que Complejo Arqueológico de Ichic Willcahuain tiene 1,300 años de antigüedad, ANDINA - Agencia Peruana de Noticias, (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Denise Pozzi - Escot Buenano: Historia del Perú III. El Perú Antiguo III (500-1400) El Horizonte Medio y los estados regionales. Empresa Editora El Comercio S.A., Lima, 2010. (ISBN 978-612-4069-88-8)
  • (es) Kauffmann Doig, Federico: Historia y arte del Perú antiguo. Tomo 3. Lima, Ediciones PEISA, 2002. (ISBN 9972-40-215-0)
  • (es) Makowski, Krzysztof: Primeras civilizaciones. Enciclopedia Temática del Perú. Tomo 2. Lima, Empresa Editora “El Comercio” S.A., 2004. (ISBN 9972-217-17-5)
  • (es) Santillana, Julián I.: “Los estados panandinos: Wari y Tiwanaku”. Incluido en: Historia del Perú. Lexus Editores. Barcelona, 2000. (ISBN 9972-625-35-4)
  • (es) Tauro del Pino, Alberto: Enciclopedia Ilustrada del Perú. Tercera Edición. Tomo 17. VAC/ZUZ. Lima, PEISA, 2001. (ISBN 9972-40-166-9)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Voir aussi[modifier | modifier le code]