Les Plus Beaux Villages de France

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Les Plus Beaux Villages de France
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
LPBVFVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Siège
Pays
Organisation
Membres
176 adhérents
Président
Alain Di Stefano
Personnes clés
Charles Ceyrac et Maurice Chabert
Site web
Identifiants
RNA
SIREN

Les Plus Beaux Villages de France est le nom d'une association française et une marque de certification.

Créée en 1982, elle constitue, en octobre 2023, un réseau de 176 adhérents : villages, communes, anciennes communes, répartis dans 70 départements et 14 régions.

Son action vise à favoriser la qualité, la notoriété et le développement des villages[1].

La marque est privée et mise à la disposition des communes adhérentes. La marque et le logo sont déposés à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI). L'attribution de la marque résulte d'une procédure d'admission prenant en compte un certain nombre de critères définis dans les statuts et la charte du label.

Présentation[modifier | modifier le code]

Historique[modifier | modifier le code]

L'idée de créer ce réseau est née à Collonges-la-Rouge (Corrèze), à l'initiative de l'ancien maire Charles Ceyrac, alors maire de la commune et député. Découvrant un ouvrage intitulé Les Plus Beaux Villages de France[2], en devanture de la librairie de Sélection du Reader's Digest, boulevard Saint-Germain à Paris, et qui montrait son village en couverture, il décide de lancer une association regroupant des villages pour les sortir de l'anonymat et relancer leur économie[3].

II prend l'initiative d'écrire alors aux maires des villages présentés dans cet album afin de leur soumettre son projet. Soixante-six maires répondent à son appel et créent l’association le à Salers, dans le Cantal[4].

Présidée de 1996 à 2020 par Maurice Chabert, maire de Gordes (Vaucluse) et président du conseil départemental de Vaucluse, elle est présidée par Alain Di Stefano, maire délégué de Yèvre-le-Châtel (Loiret), depuis le . Elle emploie quatre salariés et a un budget de l'ordre de 500 000 . Son siège est situé à Collonges-la-Rouge et les bureaux de la délégation générale sont localisés à Chamalières[5].

En , le réseau a fêté son 40e anniversaire à Salers sur les lieux même de sa création. En , il compte 176 villages labellisés[6].

Procédure de labellisation[modifier | modifier le code]

Seuls peuvent être candidats, les villages comptant moins de 2 000 habitants et possédant, sur leur territoire, au minimum deux sites ou éléments bâtis faisant l’objet de protections officielles (classement au titre des monuments historiques par exemple). Ils doivent également témoigner d’une motivation collective d'adhésion à la charte qualité du label par la production d’une délibération de leur conseil municipal.

À l'issue d'une visite-expertise, in situ, le classement des villages est du ressort de la commission qualité et labellisation, composée d'élus et de membres experts ès-qualités. Réunie deux fois par an, elle se prononce souverainement à la majorité des 2/3 de ses membres. Avec une moyenne d'à peine 20 % de candidatures acceptées, la sélection s'avère rigoureuse, gage de la crédibilité de la marque, d'autant que les villages classés sont systématiquement ré-expertisés tous les six à neuf ans et que plusieurs d'entre eux ont été déclassés au cours des dernières années ou, confrontés à un risque de perte de la marque, ont préféré renoncer d'eux-mêmes au label. Les décisions de classement se fondent sur une charte adoptée en 1991 afin d'objectiver les décisions de labellisation.

Cette charte qualité, patrimoniale et environnementale a été complétée en 2023 pour y intégrer davantage d'éléments environnementaux. Elle compte aujourd'hui 32 critères[7], qui servent de base à l'expertise puis aux délibérations et au vote de la commission.

Selon une enquête Ipsos de 2022, c’est le label le plus connu par les Français, qui sont 92 % à déclarer le connaître[8].

Conséquences pour les villages labellisés[modifier | modifier le code]

Deux commissions du réseau des Plus Beaux Villages de France (Notoriété & communication et Développement & partenariats) ont pour missions d'accroître la notoriété de la marque et des villages et d'œuvrer à leur développement. Elles sont notamment chargées des relations médias, du site internet (près d’1,5 million de visiteurs par an), de l'animation des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter et LinkedIn), des partenariats éditoriaux avec Michelin et Flammarion (carte routière et guides touristiques en français, en anglais et en néerlandais) et des partenariats avec des organismes de protection du patrimoine et des voyagistes.

Elles contribuent aussi à des événements valorisant les produits et savoir-faire locaux (Le Marché aux Vins des Plus Beaux Villages de France, Les Journées Européennes des Métiers d’Art…)[9].

Tous les villages inscrits ne se ressemblent pas. Certains peuvent connaître une sur-fréquentation estivale alors que d'autres, beaucoup plus ruraux et moins médiatisés, sont situés en dehors des circuits touristiques traditionnels. Loin des clichés des villages-musées, les Plus Beaux Villages de France veulent être des acteurs du développement économique, social et culturel des villages. La marque ne saurait avoir pour seul objectif l'augmentation de leur fréquentation touristique. Les villages souffrant de sur-fréquentation cherchent au contraire, à travers la marque, à sensibiliser les habitants à la nécessité de protéger leur patrimoine et à se positionner en tant que destination de tourisme culturel et durable. Grâce à l'amélioration du cadre de vie des habitants, la marque contribue au maintien d'une population résidant à l'année et à la sauvegarde de commerces dans des zones rurales trop souvent délaissées.

L'exportation du concept[modifier | modifier le code]

Cette démarche française « des plus beaux villages » a suscité l'intérêt de nombreux pays soucieux de préserver leur espace rural et leur patrimoine. Le label a ainsi généré non seulement en Europe mais aussi en Asie et en Amérique du Nord, des initiatives comparables donnant une dimension internationale à cette valorisation de la ruralité et à la protection des sites et des patrimoines[10].

Des associations similaires se sont créées dans d'autres pays :

Une Fédération des plus beaux village de la Terre[10] a ainsi vu le jour en 2003 afin de constituer un réseau international de référence sur la protection, la valorisation culturelle et le développement durable des territoires ruraux.

Des animations spécifiques peuvent être organisées de concert : ainsi chaque année, la nuit du samedi qui suit le solstice d'été, les Plus Beaux Villages de France, mais aussi d'Italie, de Wallonie et d'Espagne, s'animent en lumières, en musique et en animations romantiques.

La marque et son logotype[modifier | modifier le code]

La marque et son logotype ont été déposés à l'Institut national de la propriété industrielle le [12].

Elle bénéficie d'une réelle notoriété faisant venir, à elle seule, plus de trente-cinq millions de visiteurs.

Elle travaille aussi avec d'autres organismes à vocation touristique et culturelle, sous une bannière commune, France. Patrimoines & Territoires d'exception, qui réunit sept réseaux de collectivités permettant de valoriser les destinations d’excellence française : Les Plus Beaux Villages de France, Les Plus Beaux Détours de France, Petites Cités de Caractère de France, Sites et Cités remarquables, la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, le Réseau des Grands Sites de France, et Villes et Métiers d'art. Ces autres marques se différencient essentiellement par leurs champs d'application (strates de population des communes, niveaux d'exigence des critères d'admission, montant de leurs cotisations…).

Si les villages inscrits parmi les Plus Beaux Villages de France peuvent percevoir leur classement comme un « levier puissant dans leur développement économique »[13], les déclassements, nécessaires à la cohérence du réseau et à la crédibilité de la marque, sont souvent vécus comme une perte d’attractivité importante.

La qualité de membre du réseau peut en effet se perdre par délibération de la commission qualité et labellisation, au terme d’une procédure de déclassement définie dans la charte qualité, patrimoniale et environnementale et après plusieurs échanges avec la commune concernée. C'est ainsi qu'au cours des dernières années la commission qualité et labellisation du réseau a procédé au déclassement de plusieurs villages.

Par ailleurs, confrontées à des risques de perte du label, d'autres communes se sont retirées intentionnellement.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Stratégie et missions », sur les-plus-beaux-villages-de-france.org, (consulté le ).
  2. Les Plus beaux villages de France, Sélection du Reader's digest, , 321 p. (BNF 36251438).
  3. Jean-Claude Valeix, « Charles Ceyrac. Le chantre des villages », Les Plus Beaux Villages de France, no 23,‎ , p. 5.
  4. [PDF] « Les Plus Beaux Villages de France fêtent leurs 30 ans à Collonges-la-Rouge », sur les-plus-beaux-villages-de-france.org, (version du sur Internet Archive).
  5. « Qui sommes nous ? », sur les-plus-beaux-villages-de-france.org, (consulté le ).
  6. Entrevaux et Saorge décrochent le label Plus Beaux Villages de France, Site officiel Les Plus Beaux Villages de France, consulté le .
  7. Guillaume Aigron, « Découvrez comment les villages obtiennent le label "Les plus beaux Villages de France", tous les secret révélés ! », sur Actu-Rando, (consulté le )
  8. Cette enquête a été réalisée à l’initiative du CNVVF (Conseil national de villes et villages fleuris) en  : [1] p. 10
  9. « Les Plus Beaux Villages de France à Saint Guilhem le Désert », Le Petit-Journal, .
  10. a et b « Les Plus Beaux Villages de la Terre », sur les-plus-beaux-villages-de-france.org, (consulté le )
  11. Les Plus Beaux villages du Japon
  12. Bulletin officiel de la propriété industrielle no 12/17 - vol. I p. 281, [lire en ligne].
  13. Blanche Bourgeois, « Les labels touristiques : des atouts et des coûts », La Gazette des communes, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]