La Docherie

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La Docherie
La Docherie
Panorama de la Docherie vu du terril Saint-Charles.
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Arrondissement Charleroi
Ville Charleroi
Démographie
Gentilé Dochard, -arde[1]
Géographie
Coordonnées 50° 25′ 31″ nord, 4° 24′ 20″ est
Transport
Bus Logo TEC CharleroiTEC : Lignes 85, 86, 172 et Midi-Docherie
Localisation
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La Docherie
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La Docherie

La Docherie ou Marchienne-Docherie (en wallon El Dochriye) est un quartier de Marchienne-au-Pont, une des quinze sections de la ville de Charleroi, située en Belgique.

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'origine du nom Docherie reste floue mais plusieurs hypothèses ont été avancées. Une première est que le nom viendrait du latin « Docere » qui signifie instruire et qui serait lié au fait d'un ermite savant aurait habité dans le bois local. Une autre hypothèse serait que « Docherie » viendrait du vieux français « Dochard » qui voudrait dire « porteur de bois »[2].

Géographie[modifier | modifier le code]

La Docherie se situe sur le flanc de la colline qui est séparée par le quartier de Gohyssart. Les communes limitrophes sont : Dampremy, Monceau-sur-Sambre, Roux, Jumet, Lodelinsart et Marchienne-Centre.

Le point culminant se situe dans la partie supérieure du cimetière, à 185 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui en fait un des endroits les plus hauts de la province du Hainaut et qui, de là, offre un panorama inégalé dans la direction de Goutroux et de Mont-sur-Marchienne[3].

Lieux-dits[modifier | modifier le code]

  • Le Fond Beghin, aussi appelé Pont Beghin tient son nom de la propriété voisine de l'ancienne famille Beghin, plus tard occupée par la famille Rouard. Le pont enjambant le canal et le Piéton s'appelait, avant la construction du canal de Charleroi[4], le Pont aux Scouffes. Il était construit en bois[5].
  • Le Pélon, lieu-dit qui se situe à la rue de Jumet près de la petite église une rue porte son nom.
  • Bayemont, nom de la colline à cheval sur Jumet.
  • Bierrau, lieu-dit qui se trouve près du canal Charleroi-Bruxelles en bas de la rue de Jumet, une gare se trouvai dans ce lieu-dit.
  • Les Bailles, anciens terrains agricoles entre les rues Jaumet, du Chemin de Fer et le Piéton.
  • Fond Bernard, prairies situées entre le sentier de la Docherie, Léon Dubois, de Jumet et le Canal.

Les cités[modifier | modifier le code]

  • La cité ouvrière. Bâtie en 1925 par les Habitations marchiennoises : la cité englobant les rues du Jeu de balle et V. Hachez se distingue par l'originalité du style des maisons. Bien que de nombreux locataires soient devenus propriétaires de leur logement, peu de modifications y furent apportées, du moins extérieurement. Par exemple, la rue Jaurès montre plusieurs de ces maisons possédant encore leur aspect initial[6].
  • La cité Hachez.
  • La cité des Cerisiers.
  • La cité de Bayemont, logements pour familles d'ouvriers construits par la Société Bayemont-Docherie.
  • La cité de l'Égalité.

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Le Piéton[modifier | modifier le code]

Le Piéton est un affluent de la Sambre, débouchant du fond de Marchienne-Docherie pour arriver à Dampremy, longeant ainsi la partie ouest de l'abrupt[7]. Le Piéton a été dévié pour l'élargissement du canal Charleroi-Bruxelles en 1950.

Saiwe des Bailles[modifier | modifier le code]

Ruisseau aujourd'hui tari qui serpentait dans les prairies des Bailles, vers le bas de la rue de Jumet[8].

Histoire[modifier | modifier le code]

C'est en 1840 que La Docherie naît réellement pour devenir un hameau peuplé et actif. Le canal Charleroi-Bruxelles y passe déjà à l'époque. Il serait d'ailleurs peut-être plus vrai de dire le canal Marchiennes-Bruxelles puisque le terminus en était situé au « Fond Beghin ». Le canal est inauguré en 1832. C'est cette même année que l'on décide la construction du pont Beghin pour ouvrir la route vers Gosselies. Ce pont Beghin va donner, aussi par extension, son nom à tout un quartier[9].

La route du Port, qui relie Charleroi à Monceau-sur-Sambre.

Depuis très longtemps, le charbon a été découvert dans le bois Dochard. Il est extrait de façon artisanale dans des « cayats », sortes de petits puits rudimentaires dans lesquels on descend dans une espèce de gros chaudron suspendu à un treuil. Lorsque les verreries, pour chauffer leurs grands bassins, ou la métallurgie, pour fabriquer du coke se mueront en grands demandeurs de houille, certains cayats deviendront des puits de plus en plus profonds.

L'indépendance de la Belgique, en 1830, est le départ d'un développement industriel général, surtout en Wallonie. Dans la région de Charleroi, c'est ce qui fait la richesse et la réputation du Pays noir. La Docherie n'échappe pas au phénomène. Dès lors, des puits s'ouvrent aussi sur son espace et produisent de plus en plus de cette précieuse houille. Le creusement de puits de charbonnage et l'exploitation industrielle du sous-sol font rapidement en sorte que La Docherie ait besoin de routes pour transporter tout ce d'un charbonnage consomme et produit, et aussi de logements pour les ouvriers qui y travaillent. En 1840, on défriche le bois. On trace des chemins, des rues et l'on construit des maisons. C'est le départ de l'explosion géographique et démographique de La Docherie.

En 1853, il y a 721 habitants (3167 pour tout Marchiennes). C'est aussi cette année que pour la première fois, deux conseillers communaux sont choisis parmi les éligibles Dochards. En 1893, soit juste quarante ans plus tard, plus de 6000 habitants sont dénombrés[10].

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Religieux[modifier | modifier le code]

Églises[modifier | modifier le code]

Église Saint-Pierre[modifier | modifier le code]

L'abside de l'église Saint-Pierre.

Bâtie en 1868, elle est dédiée à Saint-Pierre, en l'honneur de Pierre Parent[11] qui finança la construction. On l'inaugure et le premier titulaire canonique est Victor Van Achter qui restera en poste jusqu'en 1878. On inaugure l'église, alors qu'elle n'a ni tour ni clocher et, conséquemment, pas non plus de cloches. Une bonne dizaine d'années à peine après sa construction, des fissures apparaissent dans les murs et un procès s'engage contre les Sociétés d'Amercoeur et de Bayemont, en 1881. Le procès va s'éterniser jusqu'en 1892, soit une procédure de onze ans. Entre temps, la paroisse est érigée au statut de vicariat, en 1889. C'est le vicaire Marcquebreucq qui entendra le tribunal de Charleroi prononcer la sentence qui condamne les Charbonnages aux frais de réparation, en 1892. En 1893, enfin, la tour et le clocher sont installés, avec ses 3 cloches. À l'origine, elles portaient le nom de leur « marraine » (donatrice) ainsi que la tonalité musicale de leur son. Il y avait Charlotte qui tintait en MI bémol, Marie-Barbe, en FA et Augustine en SOL[12].

La « petite église »[modifier | modifier le code]

La chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, située rue E. Gantois, est la seconde église de La Docherie et fut consacrée le dimanche 9 novembre 1936. Les reliques des Saints martyrs Maxime et Félicien se trouvent dans l'ancien autel en pierre[13]. Aujourd'hui c'est devenu une église orthodoxe.

Orphelinat[modifier | modifier le code]

L'orphelinat Saint-Joseph, rue Favette, était géré, depuis sa fondation, par une communauté religieuse. L'établissement se laïcisa en 1965 et devint la « Maison Saint-Joseph »[14]. Son rôle social a quelque peu évolué, toutefois, ce sont toujours des jeunes mineurs d'âge déshérités qui y sont logés. L'orphelinat est une des plus anciennes constructions publiques de La Docherie[15].

Ancien couvent des Ursulines[modifier | modifier le code]

Rue du Curé Robert (ex-rue du Cimetière).

Monuments[modifier | modifier le code]

  • Le monument des déportes érigé en 1934, rue du Jeu de balle.
  • Le monument aux « Mamans ». Qui se trouve près de l'école de La Docherie.

Galerie[modifier | modifier le code]

Transports en commun[modifier | modifier le code]

Bus[modifier | modifier le code]

Le quartier est sillonné par les lignes TEC, 85, 86, 171 et Midi-Docherie[16][réf. nécessaire].

Tram lignes 85 et 86[modifier | modifier le code]

Lieux publics[modifier | modifier le code]

Cimetière[modifier | modifier le code]

Le cimetière fut créé entre 1872 et 1873 et fut agrandi au début XXe siècle et en 1997[17].

Personnalités[modifier | modifier le code]

Léon Robert en 1936.
  • L'abbé Léon Robert, (1858-1951). En 1892, alors qu'il est âgé de 34 ans, l'abbé Léon Robert prend la direction de la paroisse de la Docherie, une paroisse réputée difficile. Il meurt le 25 janvier 1951. La rue du cimetière porte aujourd'hui son nom[18].
  • Jean Ester, (1920-1946). Pilote d'avion, meurt le 18 septembre 1946 à Gander au Canada. Il est né à Roux et déménage en 1921 au numéro 184 de la rue qui porte aujourd'hui son nom un plaque est inposée sur sa maison.
  • Emile Van Aelst, (1933-2010) écrivain de la langue wallonne.
  • Pierre Bauwens, bourgmestre faisant fonction de Marchienne-au-Pont de 1931-1933. Une rue porte son nom.
  • Louis Peeterman fut échevin des finances et président des « Habitations Marchiennois »[19].

Exploitations minières[modifier | modifier le code]

Le 22 mai 1750, une société fut fondée sous le nom de « Bois de Bayemont ». Cette association renouvela ses titres de possession, suivant les changements de gouvernements, aux dates suivantes: le , le et le . À cette occasion, une deuxième concession, s'étalant sous le hameau proprement dit, fut englobée par la société du « Bois de Bayemont ». Il en existait une troisième qui, en 1756, se nommait « Chauw-à-Roc » et possédait plusieurs cayats, dont l'un était creusé dans le parc de l'actuelle Résidence Saint-Vincent. En 1834, arrivèrent dans le Pays Noir, les frères Augute et Henri Goffart qui, depuis l'inauguration du canal Charleroi-Bruxelles (le ), désiraient investir dans la région. Ils créèrent les établissements métallurgiques de Monceau et, pour les alimenter, achetèrent les concessions houillères du Bois de Bayemont[20].

Charbonnages disparus[modifier | modifier le code]

  • Puits Saint-Charles rue Léon Dubois[21].
  • Puits Saint-Théodore, celui-ci était situé à cheval de Dampremy.
  • Puits Saint-Auguste, rue de Jumet[21]. Il sera abandonné pour servir à la descente des bois d'étançonnage du charbonnage de « La Blanchisserie », à Dampremy[22].
  • Puits Saint-Henri, rue Vandermeulen[21].
  • Puits Sainte-Suzanne, bas de la rue de Finlande. Il sera abandonné en 1867 à cause d'un manque d'aération et servira d'exhaure en recueillant les eaux des autres puits[21].
  • Puits Sainte-Marie[22].
  • Puits Sainte-Cécile[22].
  • Puits Saint-Gustave[22].
  • Puits Saint-Louis[22].

Terrils[modifier | modifier le code]

  • Terril Saint-Théodore Ouest.
  • Terril Bayemont-Saint-Charles.
  • Terril Naye-à-Bois aussi appelé « terril des Couloutes[23] »

Enseignement[modifier | modifier le code]

En octobre 1795, la Convention Républicaine signa un décret qui ordonnait l'installation d'écoles primaires dans les municipalités. Comme beaucoup de hameaux ruraux, La Docherie ne fut pas concernée par cette nouvelle loi. Il fallut attendre l'année 1850, pour que la société houillère de Bayemont crée une école primaire mixte, dont M. Virlet fut l'unique instituteur. Elle se situait à côté du charbonnage Saint-Charles et devint, plus tard, l'école Saint-Louis, à la rue Dubois. L'année suivante, le Conseil Communal de Marchienne adopta (subsidia) cette classe[24].

  • École fondamentale Saint-Pierre[25], rue du Curé Robert.
  • École fondamentale Saint-Louis[26], rue Léon Dubois.
  • École communale Victor Hachez[27], rue Victor Hachez.
  • École communale La Docherie[27], rue des Dochards.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 31
  2. Van Aelst 1993, p. 12.
  3. Amand, p. 3.
  4. Le pont et le quartier ont été rayés de la carte lors de sa construction.
  5. Albert Moret, Les origines de Dampremy, , 163 p., p. 18
  6. Van Aelst 1990, p. 58.
  7. Albert Moret, Les origines de Dampremy, , 163 p., p. 24
  8. Gérard Armand, La Docherie au passé recomposé 125e anniversaire de la paroisse Saint-Pierre, , 88 p., p. 18
  9. Ce quartier a été rasé pour l'agrandissement du canal.
  10. Van Aelst 1993, p. 15.
  11. Il fut bourgmestre de Marchienne-au-Pont de 1847 à 1848.
  12. Van Aelst 1993, p. 16.
  13. Van Aelst 1990, p. 82.
  14. Van Aelst 1990, p. 52.
  15. Van Aelst 1990, p. 112.
  16. Cette ligne de bus sillonne le quartier et passe dans les quartiers limitrophes de Gohyssart et Dampremy.
  17. Amand, p. 18.
  18. Malik Hadrich, « Sept rues viennent de changer de nom à Charleroi », sur 7sur7.be, (consulté le )
  19. Amand, p. 17.
  20. Amand, p. 11.
  21. a b c et d Amand, p. 9.
  22. a b c d et e Amand, p. 10.
  23. Le terme "couloute" vient du wallon "coloûte", qui signifie "couleuvre".
  24. Amand, p. 68.
  25. Amand, p. 69.
  26. Amand, p. 71.
  27. a et b Cette école fait partie du réseau d'enseignement de la Ville de Charleroi.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gérard Amand, La Docherie au passé recomposé : 125e anniversaire de la paroisse Saint-Pierre, 88 p.
  • Émile Van Aelst, Les fantômes de la Docherie, , 152 p.
  • Émile Van Aelst, Gens de la Docherie, , 207 p.
  • Gwanaëlle Vernans, La vie quotidienne à La Docherie : Un quartier populaire de Wallonie de années 20' à 60', Charleroi/Bruxelles, Couleur livres, , 165 p. (ISBN 2-87003-430-X)