S.O.B. (film)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis S.O.B.)
S.O.B.

Titre québécois S.O.B.
Réalisation Blake Edwards
Scénario Blake Edwards
Musique Henry Mancini
Acteurs principaux
Sociétés de production Paramount Pictures
Pays de production États-Unis
Genre Comédie
Durée 122 minutes (h 2)
Sortie 1981

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

S.O.B. est une comédie américaine réalisée par Blake Edwards, sortie le , avec un nombre impressionnant de vedettes, parmi lesquelles : Julie Andrews, William Holden, Richard Mulligan, Robert Vaughn, Marisa Berenson, Robert Preston, Larry Hagman et Shelley Winters.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Un réalisateur critiqué par le public et abattu par le départ de sa femme décide de trouver des solutions à propos de son dernier film, qui est un véritable échec. Il en tourne une version érotique pour le sauver.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

1982 :

Analyse[modifier | modifier le code]

S.O.B. est une critique des milieux de la production cinématographique hollywoodienne au tournant des années 1980. Le titre est l’acronyme d’expressions argotiques américaines retenues par Blake Edwards pour exprimer le point de vue satirique du film :

  • « Standard Operational Bullshit » prononcé plusieurs fois par Ben Coogan (Robert Webber) dans la scène du bar qui suit la mort de Felix Farmer (Richard Mulligan) est traduit dans la VF par « bordel de Dieu ». Tiré de l'argot militaire Standard Operating Procedure[1], « Standard Operational Bullshit » est à prendre ici dans le sens de « conneries habituelles » ou « conneries d'usage », et fait référence à l'hypocrisie et à la duplicité régnant à Hollywood, brocardées dans S.O.B. et dénoncées dans cette scène.
  • « Sexually Oriented Business » (« Industrie pornographique ») cible la contradiction entre les mœurs débridées en cours dans la bonne société du cinéma Hollywoodien, adepte de l’amour libre, et la vision « family friendly » (« cul-cul ») de la société américaine diffusée dans ses films telle que la vivent le directeur de la maison funéraire et son épouse. La vie hollywoodienne hors-champ est illustrée par les coucheries transactionnelles, auxquelles s'adonnent les responsables des studios et les comédiens, et par la fête orgiaque qui se déroule dans la villa de Felix Farmer. À l'occasion de sa quatrième tentative de suicide dont une fêtarde topless le détourne, Felix Farmer a une première vision créatrice : redonner une chance à son film Night Wind en le retournant en comédie musicale soft-porn. Lorsque son épouse et interprète, abonnée aux personnages lisses et insipides, apprend qu'il a engagé leur fortune dans l'opération, elle lui fait une violente scène. Il a alors une seconde révélation en voyant l’icône celluloïd s'enflammer, jurer et tenter de l'estourbir avec un Oscar : tuer symboliquement l'image de Peter Pan que porte sa star d'épouse et lui faire interpréter Gillian West, une femme d'affaires nymphomane montrant ses seins. Felix Farmer se sent alors investi de la mission d'en faire un monument cinématographique à l'immoralité et est convaincu qu'il rapportera entre 100 et 200 millions de dollars au box-office en correspondant au goût du public pour le sexe.
  • « son of a bitch », (« fils de pute »). Insulte proférée plusieurs fois dans le film, elle vise les acteurs impitoyables de l'industrie cinématographique hollywoodienne. Qu'ils le soient sans vergogne comme David Blackman (Robert Vaughn) ou Dick Benson (Larry Hagman) président et directeur de Capitol Studios ou qu'ils le deviennent confrontés aux dures réalités de la machine à rêve; comme Felix Farmer qualifié affectueusement de « poor sweet son of a bitch » par son copain Ben Coogan dans la scène du bar. C'est cette expression qui a été retenue comme sous-titre sur l'affiche française du film pour évoquer la vision abâtardie du milieu du cinéma telle que décrite dans le film.

À noter[modifier | modifier le code]

  • Selon les auteurs, la plupart des situations décrites dans le film sont fondées sur des faits et des personnes existants. Blake Edwards aurait, par exemple, beaucoup puisé dans ses souvenirs de tournage de Darling Lili (1970) et Deux Hommes dans l'Ouest (1971). Robert Vaughn, quant à lui, a récemment admis que son rôle était très inspiré du producteur Robert Evans.
  • Parce que le film fut un flop retentissant en salles américaines, la campagne promotionnelle française misa exagérément sur la présence de Larry Hagman au générique (pourtant dans un rôle secondaire) à cause de son récent triomphe dans la série Dallas (1978-1991) allant dans l'affiche française du film jusqu'à décalquer son visage sur l'emblématique taureau de S.O.B. trônant sur un corps de femme dénudé.
  • C'est le tout dernier film de William Holden qui, peu de temps après avoir achevé le tournage, se fit accidentellement une entaille au front en tombant après avoir trop bu.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Geraldine Brooks, « Julie strips, but SOB does not come off », The Sydney Morning Herald,‎ (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]