Château du Haut-Ribeaupierre

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Château du Haut-Ribeaupierre
Image illustrative de l’article Château du Haut-Ribeaupierre
Donjon circulaire du Haut-Ribeaupierre où fut enfermé le chevalier anglais John Harleston.
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction XIe siècle
Protection Logo monument historique Classé MH (1841, 1930, ruines)
Coordonnées 48° 12′ 23″ nord, 7° 18′ 20″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Haute-Alsace
Région Grand Est
Département Haut-Rhin
Commune Ribeauvillé
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château du Haut-Ribeaupierre
Géolocalisation sur la carte : Alsace
(Voir situation sur carte : Alsace)
Château du Haut-Ribeaupierre

Le château du Haut-Ribeaupierre (en allemand : Hohrappoltstein) est l'un des trois châteaux (avec le Girsberg et le Saint-Ulrich) qui dominent la commune française de Ribeauvillé, dans le Haut-Rhin. Situé à 642 m d'altitude, il domine les deux autres.

Les vestiges du château font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du et par le Journal officiel de la République française du [2].

Dénomination et situation[modifier | modifier le code]

Le plus ancien nom connu du château est Altenkastel[3], « vieux château », mentionné pour la première fois au milieu du XIIIe siècle. Quelques décennies plus tard, en , un autre toponyme désigne les seigneurs du lieu : Rabaldi Petra alto, par opposition au château de Grand-Ribeaupierre (ou Saint-Ulrich) qui est appelé Rabaldi Petra basso. Traduit en allemand, le nom du site devient Hohe Rappolstein, qui apparaît dans les sources à partir de 1361, ultérieurement francisé en Haut-Ribeaupierre[4].

État des sources[modifier | modifier le code]

La plus ancienne représentation connue du château date des environs de et montre les trois châteaux de Ribeauvillé. Le dessin original a disparu, mais est connu par une copie réalisée en et conservée au Cabinet des estampes de Colmar. Bien que la qualité d’exécution soit assez médiocre, il est relativement précis et semble représenter assez fidèlement la réalité. Les châteaux ont l’air toutefois encore habités sur ce dessin, alors que sur une vue de Ribeauvillé dessiné par Merian peu de temps après, le Haut-Ribeaupierre apparaît en ruine. L’iconographie augmente en qualité et en quantité surtout au XIXe siècle, avec des dessins de Rothmüller, puis des photographies d’Adolphe Braun.[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

À la tête de la seigneurie de Ribeaupierre depuis le XIIe siècle, la famille de Ribeaupierre reçoit ce château du prince-évêque de Bâle[6]. Il s'agit du plus ancien château situé autour de Ribeauvillé puisque son existence est signalée dès . On doit probablement son origine aux comtes d'Eguisheim, propriétaires primitifs des terres seigneuriales.

La fortification aurait été construite sur un ancien site romain. Anselme de Ribeaupierre prend probablement possession de ce château vers . Le lieu est visité par l'empereur Rodolphe Ier du Saint-Empire en et , puis à nouveau en pour un siège au cours duquel fut signé un traité important passé entre le roi Charles VII de France et le sire de Ribeaupierre[7]. Par ce traité, ce dernier s'engagea à tenir toujours le fort ouvert aux forces des rois de France.

Vers , Brunon de Ribeaupierre devient propriétaire du château. Vouant une haine féroce aux Anglais, il enferme dans son donjon le chevalier John Harleston, qui avait eu le malheur de parader dans la région avec un sauf-conduit impérial, de à . John Harleston ne sera libéré que contre une forte rançon et à la suite de fortes pressions de l'empire. À la fin du XIIIe siècle, le château devint une résidence des Ribeaupierre. Un autre prisonnier de marque sera enfermé dans le donjon du Haut-Ribeaupierre en . Il s'agit de Philippe Ier de Croÿ (-), comte de Chinay, allié de Charles le Téméraire fait prisonnier par un Ribeaupierre à Nancy.

Architecture[modifier | modifier le code]

Ce château est aujourd'hui complètement ruiné et cerné par une importante végétation. Il fait actuellement l'objet de consolidations.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. Notice no PA00085585, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Marie-Pascale Rauzier, La route des châteaux d'Alsace, Rennes, Éditions Ouest France, , 144 p. (ISBN 978-2-7373-5813-5), p. 48
  4. Koch 2015, p. 486.
  5. Koch 2015, p. 487.
  6. Nicolas Mengus et Jean-Michel Rudrauf (préf. Philippe Richert), Châteaux forts et fortifications médiévales d'Alsace : dictionnaire d'histoire et d'architecture, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 375 p. (ISBN 978-2-7165-0828-5), p. 266
  7. L'Alsace ancienne et moderne, p. 420

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacky Koch, L’art de bâtir dans les châteaux forts en Alsace (Xe – XIIIe siècles), Nancy, Éditions universitaires de Lorraine, , 561 p. (ISBN 978-2814302556).
  • Haut-Ribeaupierre (ou Altenkastel), sur chateauxalsaciens.free.fr
  • Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 662 p. (ISBN 2-7165-0250-1)
    Ribeauvillé : Ruines des châteaux de Guirsberg, Haut-Ribeaupierre et Saint-Ulrich, pp. 339-340
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
    Ribeauvillé : Tour-porte des Bouchers, Ribeaupierre (Grand) ou Saint-Ulrich, Ribeaupierre (Haut) ou Altenkastel, Girsberg-Stein ou Petit-Ribeaupierre, pp. 968 à 970

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