Paul Delatte (OSB)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Paul Delatte)

Dom Delatte
Image illustrative de l’article Paul Delatte (OSB)
Biographie
Naissance
Jeumont, Nord (France)
Ordre religieux Ordre de Saint-Benoît
Profession solennelle
Ordination sacerdotale
Décès (à 89 ans)
Solesmes, Sarthe (France)
Abbé de l'Église catholique
Abbé de Saint-Pierre de Solesmes
Autres fonctions
Fonction religieuse
Prêtre du diocèse de Cambrai (1872 - 1885)
Prieur de l'abbaye de Solesmes (1888 - 1890)
Fonction laïque
Professeur de philosophie à l'université catholique de Lille (1879 - 1883)

Blason

Dom Paul Delatte ou docteur Henri Delatte[1], né Olis-Joseph Delatte[2] le [2] à Jeumont et mort le [2] à Solesmes, est un théologien, religieux de l'ordre de Saint-Benoît, troisième abbé de Saint-Pierre de Solesmes de 1890 à 1921[2].

Il se fait également appeler Paul-Marie-Olis[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Naissance et famille[modifier | modifier le code]

Olis-Joseph Delatte naît à Jeumont le 27 mars 1848. À l'état-civil, le futur abbé Paul Delatte est déclaré par son père avec les prénoms Olis-Joseph[4].

Olis est en effet le deuxième prénom de son grand-père paternel, Augustin-Olis Delatte (1791 - † 1843). Le futur Bénédictin est, de même selon l'acte de naissance, le fils de Charles[-Joseph] Delatte (1819 - † 1851), charron, et de Philippine Lanthier (1824 - † 1899), ménagère[4]. Selon autre source, ses parents donnent naissance à un autre fils lui aussi prénommé Olis-Joseph, né en 1845 et mort en 1847. La grande majorité de ses ancêtres venaient de Jeumont, Marpent et Grand-Reng (Belgique).

Plus tard, lorsqu'il obtient le doctorat, il s'appelle Henri Delatte[5]. Encore le prénom Olis-Henri est-il en usage, avant de devenir moine, tandis qu'il préfère le nom de saint Paul en tant que religieux[6].

Premières carrières[modifier | modifier le code]

Après ses études, il devient professeur de la Société Saint-Bertin[1] à Saint-Omer[7], où il passe quelques années de carrière[1].

Puis il est nommé vicaire à Tourcoing[1].

Ordonné prêtre le pour le diocèse de Cambrai[2], il est nommé vicaire de la paroisse de Notre-Dame-de-Lourdes de Roubaix puis celui de Saint-Étienne de Lille[6]. Son intelligence remarquable le destine à l'enseignement universitaire. Il occupe ainsi à l'âge de 31 ans la chaire de philosophie de l'université catholique de Lille dont il est l'un des fondateurs de la faculté[6]. En 1882, il devient docteur en théologie après une soutenance de thèse remarquée[2].

Entrée à Solesmes[modifier | modifier le code]

L'abbaye de Solesmes

En 1874, il effectue sa retraite spirituelle à l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes, en rencontrant l'abbé Prosper Guéranger. Il lui parle de son désir pour la vie monastique[6], or ce prieur décède en 1875.

À la surprise de ses confrères, il se retire finalement le 29 septembre 1883 à Solesmes[1]. Il fait sa profession le 21 mars 1885[1]. Ce théologien continue à enseigner de jeunes religieux au monastère[1].

Abbatiat[modifier | modifier le code]

Lors de la dernière maladie de l'abbé Louis-Charles Couturier, en qualité de prieur, il est confié de soutenir sa fonction, devenue difficile[8].

À la suite de sa mort, survenue le 29 octobre 1890, les moines de Solesmes le choisissent, le 9 novembre, pour lui succéder[1]. Dom Delatte est si jeune que l'élection connaît sa difficulté, entre lui et Dom Logerot, de 8 ans son aîné[8].

À cette époque, et depuis l'expulsion spectaculaire du 6 novembre 1880, la communauté vit aux portes du monastère. Les offices quotidiens sont célébrés à l'Abbaye Sainte-Cécile de Solesmes, ou à l'église paroissiale qui jouxte le monastère de Saint-Pierre.

Le 23 août 1895, les moines réintègrent l'abbaye[9]. Le troisième père abbé de Solesmes doit agrandir le monastère devenu trop petit pour une communauté en plein essor. Le travaux débute le 21 mars 1896[9]. Un grand bâtiment qui surplombe la Sarthe s'achève en 1898[9]. Dans le même temps, Solesmes fonde plusieurs monastères, dont celui de Sainte-Anne de Kergonan en 1897[9]. D'ailleurs, il favorise, pour sa région natale, les fondations de l'abbaye Notre-Dame de Wisques (fondée avant son nomination) et de l'abbaye Saint-Paul de Wisques. C'est la raison pour laquelle le monastère masculin apporte le nom de saint Paul, nom religieux de cet abbé[6],[8].

Mais la loi de 1901 sur les associations, qui est en fait une loi contre les congrégations, force Dom Delatte et ses frères à s'exiler en Angleterre[2], le 20 septembre[9], sur l'île de Wight. Après sept années passées au château d'Appuldurcombe, la communauté s'installe en 1908 dans l'ancienne abbaye de Quarr[9]. Cet épisode permet cependant à la vie monastique de connaître un renouveau dans l'Angleterre anglicane.

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Dom Delatte démissionne de sa charge d'abbé en 1921[9], à l'âge de 73 ans, ne pouvant plus assumer la direction d'une communauté comme celle de Solesmes, du fait de ses infirmité, notamment une paralysie. Dom Cozien lui succède.

S'il veut se retirer à Wisques, l'état de sa santé empêche son déplacement[6]. Il meurt à Solesmes le 20 septembre 1937, à l'âge de 89 ans, après seize années d'une retraite simple et humble.

Doctorat[modifier | modifier le code]

  • 1882 : docteur en théologie, par l'université catholique de Lille ;
    • publication de thèse :
      Henricus Delatte, sacerdos Cameracensis, De magistro divino erga mentem humanam in ordine naturali dissertatio inauguralis quam, Imprim. Lefort, Lille le 27 juillet 1882, 181 p. ;
      N. B. : Il est à noter que le doctorat était accordé sous le nom d'Henri Delatte[10],[5],[11].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • L'Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ : le Fils de Dieu, Tours, Alfred Mame et fils, 1928-1929, 1408 p. (lire en ligne)
  • Les Epitres de Saint Paul (2 volumes), Tours, Alfred Mame et fils, , 920 p. (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Augustin Savaton, Dom Delatte, abbé de Solesme, Solesmes, éd. Abbaye de Solesmes, , 357 p. (ISBN 978-2-85274-010-5)

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Revue bénédictine, 7e année tome I, 1890, p. 577, [lire en ligne] (consulté le 18 mai 2024)
  2. a b c d e f et g (BNF 11899243)
  3. « Dictionnaire de spiritualité »
  4. a et b Archives départementales du Nord, « Acte de naissance d'Olis Joseph DELATTE » Accès libre, sur Archives départementales du nord (consulté le )
  5. a et b Journal général de l'imprimerie et de la librairie, série II, tome XXVI, p. 719, Cercle de la librairie, de l'imprimerie, de la papeterie, Paris 1882 [lire en ligne] (consulté le 19 mai 2024)
  6. a b c d e et f Abbaye Saint-Paul de Wisquees, Dom Paum Delatte (1848-1937), [lire en ligne] (consulté le 18 mai 2024)
  7. Éric Poteau, « La Société Saint-Bertin de Saint-Omer, une société de prêtres voués à l'éducation au XIXe siècle. Glandeur et déclin », Revue du Nord, t. 316,‎ , p. 519-527 (lire en ligne, consulté le )
  8. a b et c Charles J. T. Talar (prêtre et PhD), Modernists and Mystics, p. 90, 2009 (en)[lire en ligne] (consulté le 19 mai 2024)
  9. a b c d e f et g Abbaye Saint-Pierre Solesmes, Dom Paul Delatte [lire en ligne] (consulté le 18 mai 2024)
  10. Revue bibliographique universelle : Partie technique, tome II-9, Bureau de Polybiblion, Paris 1883 [lire en ligne] (consulté le 19 mai 2024)
  11. Revue des sciences ecclésiastiques, fondée en 1860, et publiée par des professeurs des facultés catholiques de Lille, n° 481, p. 31, note n° 2, Imprimeur-Éditeur H. Morel, Lille 1900 [lire en ligne] (consulté le 19 mai 2024)