Échiniculture

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Elevage commercial d'oursins du Chili (Loxechinus albus).

L’échiniculture est l'aquaculture des oursins, généralement en vue de leur consommation.

Historique et développement[modifier | modifier le code]

Face à la raréfaction des oursins sauvages dans les lieux où la pêche est intense (notamment au Japon)[1], leur élevage commercial s'est mis en place à l'imitation des élevages scientifiques puis récréatifs[2],[3].

L'échiniculture se développe depuis les années 1980 en Europe (notamment en France sur l'île de Ré)[3], mais aussi dans l'océan Pacifique et en Asie du Sud-Est, et peut se faire en bacs artificiels ou en conditions semi-naturelles. L'élevage en bâtiment permet de gérer l'ensemble des paramètres importants pour les oursins : température, salinité, pH, oxygène, lumière, nourriture... Les oursins y sont généralement nourris d'algues, les larves étant élevées à part dans un premier temps[4].

Fin 2013, une entreprise française peut produire environ 6 tonnes d'oursins frais par an. Les ventes sont réparties entre les oursins frais et la transformation (conserverie, préparations culinaires)[5].

L'échiniculture est de type extensive, du fait de la croissance lente des oursins.

Aquariophilie récréative[modifier | modifier le code]

L'« oursin smoking » est apprécié en aquarium.

L'élevage d'oursins en aquariums privés s'est également développé, mais demeure réservé aux grands bacs d'eau de mer avec une eau très contrôlée, et demande donc une certaine expérience en aquariophilie[6]. Les oursins sont notamment appréciés pour leur herbivorie, permettant de limiter la prolifération de certaines algues indésirables dans les aquariums récifaux[6] ; plusieurs oursins irréguliers fouisseurs (comme Laganum depressum) sont également choisis pour purifier le sédiment[6]. Certains oursins à l'apparence particulièrement esthétique ou spectaculaire sont aussi élevés par des aquariophiles pour leurs simples qualités visuelles, comme l'oursin-smoking, l'oursin bonnet-de-prêtre, l'oursin vert, l'oursin rouge, l'oursin-diadème, l'oursin perforant, l'oursin à double piquants, l'oursin crayon ou encore l'oursin baguette[7]. Certains très beaux oursins comme l'oursin de feu, parfois recherchés, sont cependant déconseillés car peu adaptés à la vie en captivité en raison de leur régime, de leur taille ou de leur venimosité[7].


Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) John M. Lawrence et al., Edible sea urchins: biology and ecology, Amsterdam, Elsevier, coll. « Developments in aquaculture and fisheries science », , 380 p. (ISBN 0-444-52940-3 et 978-0-444-52940-4, ISSN 0167-9309, lire en ligne).
  2. Séverine Littière, « L'oursin, "une piquante saveur" », sur RungisInternational.com (consulté le )
  3. a et b « L'échiniculture, réussite vendéenne », L'Est-Éclair,‎ (lire en ligne).
  4. Céline Rebours, « Amélioration de la survie des stades larvaires et juvéniles de Paracentrotus lividus (Lamarck) par une alimentation à base d'algues », Thèse de doctorat sous la direction de Bruno de Reviers,‎ (lire en ligne).
  5. Voir par exemple le site de l'entreprise pionnière en France : L'oursine de Ré.
  6. a b et c P. Wilkens, adapté par Jean Schnugg, « Les Oursins dans l'aquarium marin », sur aquarium32.com.
  7. a et b Jean-François Fortier, « L'oursin d'aquarium : piquant ou piqué en récifal ? », sur aquarium-recifal.fr.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • M.-B. Régis, « Etude des possibilités d'élevage des oursins réguliers en fonction de la valeur de certains indices physiologiques », Oceanologica Acta, vol. 3, no 1,‎ (lire en ligne)
  • Céline Rebours, « Amélioration de la survie des stades larvaires et juvéniles de Paracentrotus lividus (Lamarck) par une alimentation à base d'algues », Thèse de doctorat sous la direction de Bruno de Reviers,‎ (lire en ligne)
  • « L'échiniculture, réussite vendéenne », L'Est-Éclair,‎ (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]