Église Notre-Dame-de-Confort de Meilars

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Église Notre-Dame de Confort
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L'église Notre-Dame-de-Confort de Meilars est une ancienne chapelle de pèlerinage située dans la commune de Confort-Meilars (Finistère), devenue église paroissiale en 1910 et classée monument historique en 1914.

Historique[modifier | modifier le code]

Église Saint-Herlé de Ploaré, vitrail "Notre-Dame-de-Confort apparaissant à Michel Le Nobletz".
Le calvaire et l'église Notre-Dame-de-Confort (dessin de A. Karl, avant 1903)

La chapelle Notre-Dame-de-Confort de Meilars est construite sous François Ier, entre 1528 et 1544. Elle a été fondée par Alain III de Rosmadec, marquis de Pont-Croix et comte de Molac, et son épouse, Jeanne du Chastel. Elle présente toutes les caractéristiques de la première période du style ogival[1]. Alain III de Rosmadec a son portrait sur un vitrail, datant du XVIe siècle, de l'église. Au XVIe siècle l'église est très fréquentée par les pèlerins, et plus encore au XVIIe siècle après les prédications de Michel Le Nobletz, recteur de Meilars vers 1617, son apparition après sa mort en 1652 vue par Père Maunoir et l'octroi le par le pape Innocent XI d'une bulle d'indulgence en faveur des pèlerins afin de favoriser la reconstruction de la chapelle victime d'un incendie l'année précédente[2]. Le sanctuaire s'enrichit rapidement grâce aux dons des fidèles : un inventaire dressé en 1620 montre que la chapelle possédait alors 4 calices en argent (dont 3 dorés), 5 aubes, 10 chasubles, 16 nappes, etc.. En 1623 un couple de Poullan, Nicolas Autret et Louise Le Provost, offrent au sanctuaire leur manoir de Gouletquer[3].

La chapelle Notre-Dame-de-Confort était, à la fin de l'Ancien Régime, avec 1000 livres de revenus annuels estimés, la sixième de l'évêché de Cornouaille pour le montant de ses revenus constitués essentiellement par les offrandes des pèlerins, donc probablement le sixième pèlerinage[Note 1] le plus fréquenté de l'évêché[4].

La chapelle fut vendue comme bien national le 29 prairial an III () ; elle redevint chapelle après la Révolution française et devint église paroissiale en 1910. Elle a été classée monument historique le [2].

En 1867 le sanctuaire devient "chapelle de secours" de la paroisse de Meilars en raison de l'état calamiteux de l'église paroissiale de Meilars.

L'église fut victime d'un vol ans la nuit du , le cambrioleur s'empara de plusieurs objets servant au culte[3].

Description[modifier | modifier le code]

L'édifice[modifier | modifier le code]

L'extérieur se distingue par le grand nombre d'ouvertures, des fenêtres surmontées de frontons triangulaires à remplages flamboyants ornés de crosses végétales, de croix et de bouquets trilobés. Le chevet, à trois pans, est du type à noues multiples et de style Beaumanoir. La façade sud fut restaurée en 1707 et la tour du clocher en 1736[2].

Vues extérieures de l'église Notre-Dame-de-Confort

L'édifice comprend une nef avec bas-côtés de quatre travées et chevet polygonal. L'intérieur est lambrissé. Les grandes arcades supportent des sablières sculptées. Une tribune donnant sur la nef se trouve au-dessus du porche ouest. La maîtresse-vitre est décorée d'un Arbre de Jessé datant du XVIe siècle, de style anversois. De dévris de vitraux anciens ont été conservés dans les fenêtres latérales. L'église possède aussi des statues de la fin du XVIIe siècle (statues de Notre-Dame de Confort, de saint Joseph, de saint Tugen, de sainte Anne, de saint Herbot, et de saint Servais notamment), dues à des sculpteurs de la Marine de Brest[2].

Vues intérieures de l'église Notre-Dame-de-Confort
Le mobilier à l'intérieur de l'église Notre-Dame de Confort
Les vitraux de l'église Notre-Dame-de-Confort

La roue à carillons[modifier | modifier le code]

La roue à carillons de l'église Notre-Dame-de-Confort au début du XXe siècle (carte postale Villard, ainsi légendée : "Suivant le nombre de sons de cloches obtenus, les vœux sont exaucés").

L'église abrite une grande roue à carillons qui surplombe le chœur et dont le cercle en bois est recouvert de douze clochettes. Les fidèles la font tourner et sonner à la messe, le dimanche, mais aussi pour les baptêmes et les mariages. Les pèlerins venant prier Notre-Dame de Confort, faisaient brîler un cierge devant sa statue et avaient l'habitude de faire une offrande avant de faire tourner la roue à carillons. Elle aurait eu le pouvoir miraculeux de redonner la parole aux enfants muets ou affectés d'un défaut d'élocution. L'origine de cette pratique serait un antique rituel en usage dans l'ancienne Armorique[5].

La roue à carillons

Gustave Geffroy a décrit la roue à carillons en 1905 : « Cette roue, garnie de clochettes, accrochée à la voûte de la chapelle, est mise en mouvement par le sacristain lorsqu'un fidèle à déposé son offrande dans un tronc spécial. (...) Le carillon appelle, de ses sons cristallins, les bénédictions du ciel sur le donataire. Cette roue est, dit-on, une des dernières de ce genre qui existent en France, sinon la dernière[6].

Le calvaire de Confort[modifier | modifier le code]

Imposant calvaire, classé au titre de monument historique en 1914. De forme triangulaire pour une longueur de quelque 5,3 mètres, en granit, il date du XVIe siècle[7]. A la Révolution, les statues des apôtres qui occupaient les trois niches encadrées de colonnettes en nid d'abeille disparaissent, et sont retrouvées décapitées en 1849. En 1870, le sculpteur Yann Larc'hantec en sculpte de nouvelles, de 1,7 mètre, qu'il fait poser sur le socle du calvaire, au pied de la croix. Ce Christ en croix est foudroyé en 1978 et refait par Pierre Floc'h[8]. L'ensemble fait l'objet d'une restauration en 2017[9].

Le calvaire de Confort

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Derrière, par ordre d'importance, Notre-Dame de Bulat à Pestivien (2 100 livres de revenus), Notre-Dame du Ménez-Hom à Plomodiern (1 700 livres), Notre-Dame de Kerdévot à Ergué-Gabéric (1 450 livres), Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven (1 350 livres) et Sainte-Barbe au Faouët (1 140 livres).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Abbé L. Rolland, « L'église de Meilars », Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie,‎ (lire en ligne).
  2. a b c et d René Couffon, « Meilars. L'église Notre-Dame de Confort », Congrès archéologique de France : séances générales tenues ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b « Historique de l'église de Confort », sur infobretagne.com (consulté le ).
  4. Jean Savina, Le clergé de Cornouaille à la fin de l'Ancien Régime et sa convocation aux États généraux de 1789, Quimper, Impr. Mme J. Bargain, (lire en ligne), page 113.
  5. Jean-Yves Cordier, « La Roue à carillon de Confort-Meilars, celle de Locarn et de Priziac . », sur aile.com, Le blog de jean-yves cordier, (consulté le ).
  6. Gustave Geffroy, La Bretagne, Paris, Hachette, , page 402.
  7. Collectif, Le patrimoine des communes du Finistère, éditions Flohic, 1998, tome 2, p. 1159.
  8. René Couffon, Nouveau répertoire des Églises et chapelles : Diocèse de Quimper et Léon, , p.206.
  9. « Meilars: le calvaire sans ses statures », Télégramme de Brest,‎ (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]