Église Notre-Dame de Biéville

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Église Notre-Dame de Biéville
La tour de l'église, la façade occidentale et le côté nord de la nef n'ont pas été remaniés. Seule une porte dont on voit les vestiges a été bouchée.
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L'église Notre-Dame de Biéville est une église catholique située à Biéville-Beuville, en France. De style roman, elle date du XIIe siècle[1].

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église est située dans le département français du Calvados, sur la commune de Biéville-Beuville.

Historique[modifier | modifier le code]

Construite au XIIe siècle[1], l'église est de style roman.

L'édifice, appartenant à la commune, est classé au titre des monuments historiques en 1910[1]. Du vivant de Guillaume le Conquérant, Renouf, vicomte de Bayeux, fait don à l'abbaye Saint-Étienne de Caen de l'église de Biéville et de la dîme qui en dépend. La mort de Guillaume en 1087 provoque des troubles violents à la faveur desquels des exactions sont commises par les membres de l'aristocratie locale. Renouf reprend la dîme de Biéville et ne la rend à Saint-Étienne que contre la somme de 55 livres[2].

En 1364, l'église est transformée en forteresse jusqu'à la fin de la guerre de Cent Ans[3].

Le , le clocher de l'église est presque entièrement détruit par les Anglais tentant d'éliminer un tireur allemand[4]. L'église n'a été complètement restaurée qu'en 1960.

Architecture[modifier | modifier le code]

L'édifice est constitué par une nef de trois travées prolongée par un chevet droit plus petit et d'une hauteur moins élevée. Le clocher est accolé à la première travée du mur gouttereau nord du chœur . Dans son prolongement une sacristie de style néo-roman harmonisé au reste du bâtiment a été rajoutée au XIXe siècle[5].

Façade occidentale[modifier | modifier le code]

Le portail en plein cintre de la façade occidentale est couvert par un arc à ressauts formé de trois rouleaux. Le premier rouleau orné d'étoiles s'appuie directement sur le montant au nu de l'ouverture. Le deuxième au décor de bâtons brisés opposés repose de chaque côté sur une imposte surmontant un chapiteau à godrons porté par une colonne. le troisième est un rouleau d'archivolte orné de rosaces à quatre lobes lancéolés qui repose sur l'imposte partagée avec le deuxième rouleau. Les motifs géométriques sont très caractéristiques de la période romane en Normandie[6]. Deux têtes humaines[5] très abimées soutiennent le dernier rang de rosaces.

Le deuxième étage de la façade est orné d'une arcature formée de six baies cintrées dont deux seulement sont ouvertes en fenêtres. Le troisième étage est percé d'une fenêtre unique placée entre deux oculus[7]. Une croix antéfixe romane à branches égales inscrites dans un cercle trône sur le sommet de cette façade.

Nef[modifier | modifier le code]

Côté nord, la façade de la nef est ponctuée par trois contreforts entre lesquels s'insèrent dans la partie haute, trois triplets similaires comprenant chacun une fenêtre en son milieu. Sous le toit, des modillons, comme ceux de nombreuses autres églises romanes, intriguent par leurs représentations parfois obscènes.

Le mur sud de la nef, à l'origine parfaitement semblable au mur nord, a été transformé par la suppression de deux triplets en plein-cintre, dont on voit les vestiges, pour faire place à deux grandes fenêtres carrées aux arcs surbaissés.

À l'intérieur, le plafond de la nef est lambrissé. Au-dessus de la porte d'entrée une tribune en bois permet d'accueillir des chanteurs, des musiciens ou une sonorisation. la chaire à prêcher, comme toujours placée du côté de l'évangile[8] est en en pierre.

L'arc triomphal en plein cintre qui sépare la nef du chœur est très surbaissé, voire en anse de panier. Ses trois rouleaux ornés de frettes crénelées, d'étoiles et de besants sont soutenus par des colonnes aux chapiteaux sculptés de simples cannelures, de représentations d'animaux fantastiques et autres.

Clocher[modifier | modifier le code]

Le soubassement et le premier étage de la tour sont datés du XIIe. Comme pour la plupart des petites églises du Calvados de cette époque le clocher latéral est construit sur un plan carré au-dessus d'une chapelle voûtée[9]. La base, dont les angles sont pourvus de colonnettes, est percée par trois fenêtres cintrées dont deux seulement sont visibles. La troisième ouverture donne dans la sacristie accolée au chœur. Le deuxième niveau est visible sur ses quatre côtés ornés d'arcatures en plein-cintre qui retombent sur des pilastres. Chaque angle est également souligné d'une colonnette. Le troisième niveau , construit à une époque ultérieure[10], est orné sur chaque face d'une ouverture en tiers-point entre deux baies aveugles en arc brisé [11]. Le toit en bâtière est couvert d'ardoises.

Le trou par lequel on tirait les cordes pour sonner les cloches avant l'électrification de ces dernières se trouve de fait dans la chapelle installée sous le clocher. Cet espace voûté d'une croisée d'ogives en arc-brisé communique avec le chœur par une large baie également en arc brisé. Un autel placé dans un renfoncement était éclairé autrefois par une fenêtre. Les vitraux de cette baie sont encore en place mais ne donnent plus de lumière depuis la construction à la toute fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle de la sacristie de style néo-gothique placée juste derrière. Les deux ouvertures en plein-cintre percées dans le soubassement du clocher éclairent la chapelle.

Choeur[modifier | modifier le code]

Le chœur est constitué de deux travées. Les contreforts du mur sud sont flanqués de colonnettes. Deux d'entre eux sont ornés dans leur partie supérieure par deux rangs d'imbrications. Ce décor qui se retrouve en frise entre les modillons et les arcs des triplets est d'origine. Par contre les baies sont néo-romanes et les modillons sont très restaurés. Des triplets semblables à ceux du mur nord de la nef ont remplacé deux fenêtres gothiques du XIVe siècle[5] ou du XVe siècle[12]. Et le couvrement en arc plein-cintre de la porte avec son archivolte à bâtons brisés a été rétabli. Ces transformations ont été opérées entre 1892[13] et 1910[14] pour redonner l'aspect d'origine du mur. Une sacristie néo-romane a été adossée au début du XXe siècle[5] au mur nord , près du clocher. A l'intérieur le chœur est voûté contrairement à la nef. Les chapiteaux à godrons qui ornent très souvent les églises romanes normandes sont éclipsés ici par des chapiteaux représentant des têtes humaines, des chiens, un aigle, un hibou, des tourterelles, un singe et d'autres animaux fantastiques[15].

La sacristie a été construite vers 1888[15]

Mobilier[modifier | modifier le code]

Le tableau L'Assomption du maitre-autel.

L'ensemble autel-tabernacle-retable et le tableau qui représente l'Assomption sont du XVIIIe siècle[16]

Cette église, romane dans sa majeure partie ressemble beaucoup à celle de Mouen qui était également sous le patronage de l'abbaye Saint-Étienne de Caen[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Église Notre-Dame de Biéville », notice no PA00111092, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Thèse de J. M. Bouvris, la donation de la dîme de Biéville par Renouf, vicomte de Bayeux, p. 204, 208, 210
  3. Yvonne Bocquel, La Côte de Nacre et son arrière-pays, 1982
  4. Pierre Molkhou, Biéville-Beuville, les Chemins entrecroisés
  5. a b c d et e Abel Decauville Lachénée, La Normandie Monumentale et Pittoresque : calvados, vol. 2, (lire en ligne), p. 261 à 264.
  6. René Fage, « La décoration géométrique dans l'école romane de Normandie », sur Bibliothèque numérique de la Sorbonne, H. Delesques, (consulté le )
  7. Victor Ruprich-Robert, L'Architecture normande aux XIème et XIIème siècles en Normandie et en Angleterre, t. 1, Paris, Librairie des imprimeries réunies, 1884-85 (lire en ligne), p. 150.
  8. Marie-France Lacoue-Labarthe et Robert Coustet, « Chaires à prêcher girondines », Revue archéologique de Bordeaux, sur Société archéologique de Bordeaux, (consulté le ), p. 177.
  9. Pontalis 1909, p. 654.
  10. Pontalis 1909, p. 665.
  11. Pontalis 1909, p. 668.
  12. Caumont 1846, p. 412.
  13. Séraphin-Médéric Mieusement, « Photo de la première travée du mur sud du choeur en 1892 », sur Plateforme ouverte du Patrimoine, Ministère de la Culture, (consulté le ).
  14. Gabriel Ruprich-Robert, « Photographie du mur sud du Chœur prise en 1910 », sur Plateforme ouverte du Patrimoine, Ministère de la Culture, (consulté le ).
  15. a et b J.Morel, Bréville-sur-Orne. Histoire d'une petite commune du Calvados, Paris, , 415 p. (lire en ligne), p. 90-91-93.
  16. « autel, tabernacle, retable, tableau (maître-autel) : l'Assomption », sur plateforme ouverte du patrimoine (base Palissy), Ministère de la Culture (consulté le ), PM14000131.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]