Église Saint-Alban d'Auxerre

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Église Saint-Alban d'Auxerre
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L'église Saint-Alban était une église catholique du Ve siècle située à Auxerre dans le département français de l'Yonne, dans le nord de la Bourgogne, région Bourgogne-Franche-Comté, en France.

Elle a été détruite après la Révolution.

Dans l'architecture d'Auxerre le nom de Saint-Alban est également associé à une tour de la première enceinte de la ville.

Localisation[modifier | modifier le code]

Cette église se trouvait dans l'angle sud-ouest de l'enceinte du IIIe siècle[1], près du palais des comtes d'Auxerre[2] (qui a été construit longtemps après Saint-Alban) sur l'actuelle place du Maréchal Leclerc[3],[4],[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

Elle est fondée dans la première moitié du Ve siècle par l'évêque d'Auxerre saint Germain (418-448)[6], qui y place des reliques[1] de saint Alban, martyrisé en 283 ou 287[7], qu’il a apportées de Grande-Bretagne[8].

Peut-être la première église d'Auxerre[modifier | modifier le code]

En 1992 Jean-Charles Picard suggère que la première église d'Auxerre est à l’emplacement de l’église Saint-Alban, dans l’angle sud-ouest du castrum[9]. Son premier argument est qu'« il n'y a aucune raison de rechercher la première cathédrale d'Auxerre à l'extérieur de la ville »[10] : mais on ne sait pas si elle a été ou non construite avant les remparts. Rappelons que lorsque saint Pèlerin arrive sur les lieux, Auxerre n'existe pratiquement pas ; Autricum est dans la plaine de Vallan au sud de la colline d'Auxerre, où passe la voie antique et où le terrain est fertile et arrosé par la bonne eau d'une branche du ru de Vallan[11]. Cet endroit fournit les eaux les plus pures dans les alentours d'Auxerre ; ailleurs, celles-ci sont de qualité médiocre. Ainsi sur la colline d'Auxerre que les chrétiens colonisent lorsqu'ils deviennent plus nombreux[12], les seules sources d'eau sont l'étang de Saint-Vigile (au nord des futurs remparts[13]) et la fontaine Saint-Germain. C'est leur ville qui reçoit les fortifications, et non l'Autricum de la plaine[14]. L'invasion germanique de la région date de 276 ; elle est suivie de la première bagaude dans les années 284-286 (les bagaudes perdurent jusqu'au milieu du Ve siècle)[15]. L'enceinte entourant Auxerre est traditionnellement datée des IIIe – IVe siècle, sans plus de précision. Le besoin de protéger la ville par des remparts est clair pour le dernier quart du IIIe siècle, mais n'est pas antérieur à l'arrivée de saint Pèlerin.

Vers 890 un gros incendie détruit presque toute la ville, y compris la "chapelle" Saint-Alban[16].

XIe siècle[modifier | modifier le code]

Vers le XIe siècle le palais des comtes d'Auxerre est construit et l'église Saint-Alban devient la chapelle du château[3].

En un autre gros incendie ravage Auxerre. L'église Saint-Alban est la seule église de la ville à échapper à la destruction par le feu[2],[17],[18].

En 1072 ou en 1075 Auxerre est de nouveau détruite par un troisième gros incendie ; cette fois encore, l'église de Saint-Alban est épargnée, ainsi que la tour du même nom[19].

XIIe siècle[modifier | modifier le code]

En 1141 le comte Guillaume fait une donation aux religieux de l'abbaye Notre-Dame-la-D'Hors dans un acte fait « dans son château d'Auxerre, devant la basilique Saint-Alban »[20].

Elle n'est plus mentionnée après 1144[21].

XVIIe siècle[modifier | modifier le code]

Au XVIIe siècle la tour Saint-Alban, qui est l'une des tours de la première enceinte, est agrandie pour le palais comtal[22] et devient une pièce maîtresse de ce dernier. Elle est détruite en 1617 pour faire place au bâtiment principal du palais de justice (actuellement partie de la mairie située place du Maréchal Leclerc)[23]. Mais il en reste la base[24] derrière l'hôtel de ville[22].

Divers[modifier | modifier le code]

Des sarcophages proches

Des sarcophages trapézoïdaux en calcaire sont découverts lors de travaux en 1832. On ne sait pas s'ils sont les témoins d'une extension du cimetière de Saint-Eusèbe ou s'ils sont rattachés à la proximité de l'église Saint-Alban[25].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Lebeuf 1743 (1)] Abbé Jean Lebeuf, Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre..., vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 886 p. (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Lebeuf 1743 (2)] Jean Lebeuf (abbé), Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre..., vol. 2, Auxerre, Perriquet, , 923 p., sur books.google.fr (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Louis 1961] René Louis, « Un site méconnu du vieil Auxerre : La tour Saint-Alban et le palais des comtes », L’Écho d’Auxerre, no 33,‎ . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Picard 1998] Jean-Charles Picard, « L'emplacement de la première cathédrale d'Auxerre », Publications de l'École Française de Rome, no 242 « Évêques, saints et cités en Italie et en Gaule. Études d’archéologie et d’histoire »,‎ , p. 265-274 (lire en ligne [sur persee.fr]). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Sapin et al. 1998] Christian Sapin (dir.), Pierre Bonnerue, Jean-Paul Desaive, Philippe Guyot, Fabrice Henrion et Patrice Wahlen, 16e document d’évaluation du patrimoine archéologique des villes de France : Auxerre, Ministère de la Culture et de la Communication, , sur culture.gouv.fr (lire en ligne), p. 35 (p. 13 du compteur de pages du site). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Sapin et al. 1998, p. 33 (p. 11 du compteur de pages du site).
  2. a et b [Challe 1878] Ambroise Challe, Histoire de l'Auxerrois, son territoire, son diocèse,… (monographie imprimée), Auxerre & Paris, impr. Georges Rouillé & impr. Ernest Thorin, , sur gallica (lire en ligne), p. 114.
  3. a et b Sapin et al. 1998, p. 35 (p. 13 du compteur de pages du site).
  4. « Place du Maréchal Leclerc », dans « Quartier Hôtel de ville », Visite du "vieil Auxerre" par quartier, sur auxerre.historique.free.fr.
  5. « Carte IGN interactive centrée sur la place du Maréchal Leclerc » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées.
  6. Challe 1878, p. 55.
  7. Chardon, Suite de la domination romaine. Établissement du christianisme dans l'Auxerrois (lire en ligne), chap. 4.
  8. Lebeuf 1743, vol. 1, p. 42.
  9. [Henrion 2010] Fabrice Henrion, « L’ancienne église Saint-Pèlerin à Auxerre (Yonne) » (Opérations archéologiques 2009-2010), Bulletin du centre d'études médiévales, no 14,‎ (lire en ligne), paragr. 4.
  10. Picard 1998, p. 641.
  11. Salomon, Ancienne abbaye de Saint-Julien d'Auxerre, Annuaire historique de l'Yonne, , 569 p., sur echo.auxerre.free.fr (lire en ligne).
  12. Lebeuf 1743, vol. 2, p. 7.
  13. [Picard 1976] J.-Ch. Picard, « Espace urbain et sépultures épiscopales à Auxerre », Revue d'histoire de l'Église de France, no 168 « La christianisation des pays entre Loire et Rhin (sp- »,‎ , p. 205-222 (lire en ligne [sur persee.fr], consulté le ), p. 206.
  14. Lebeuf 1743, vol. 2, p. 2-4.
  15. « Bagaudes, les insurgés de la Gaule romaine », Guerre & Histoire, no 18,‎ , p. 74 (présentation en ligne).
  16. « Place du Maréchal Leclerc », dans « Quartier de l’Hôtel de ville », « Visite du vieil Auxerre par quartier », sur auxerre.historique.free.fr (consulté le ).
  17. Lebeuf 1743, vol. 1, p. 236.
  18. Lebeuf 1743, vol. 2, p. 58.
  19. « Geoffroy de Champaleman », sur auxerre.historique.free.fr (consulté le ).
  20. Lebeuf 1743, vol. 2, p. 75.
  21. « Saint-Alban », série « Les monuments religieux », sur mahistaux.pagesperso-orange.fr (consulté le ).
  22. a et b « Saint-Pancrace, témoin du castrum », L'Yonne républicaine, série « Six époques, six monuments »,‎ (lire en ligne [sur lyonne.fr], consulté le ).
  23. « Histoire Chronologique - Louis XIII, le Juste (1610-1643) », sur auxerre.historique.free.fr (consulté le ).
  24. « Histoire de Auxerre », sur communes-francaises.com (consulté le ).
  25. Sapin et al. 1998, p. 40.