Église Saint-Christophe de Baron

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Église Saint-Christophe de Baron
Présentation
Destination initiale
Église paroissiale
Destination actuelle
Église paroissiale
Diocèse
Paroisse
Paroisse Saint-Quentin-de-Baron (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dédicataire
Style
Roman
Construction
XIe, XVIIe et XIXe siècles
Religion
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Logo monument historique Classé MH (1908, crypte)
Logo monument historique Inscrit MH (2002, édifice)
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
Carte

L'église Saint-Christophe est une église catholique[1] située dans la commune de Baron, dans le département de la Gironde, en France.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église est située au cœur de la commune de Baron.

Historique[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Christophe, qui date du XIe siècle, était un prieuré attaché à l'abbaye de La Sauve-Majeure. L'église est citée pour la première fois entre 1095 et 1102 dans le grand cartulaire de l'abbaye. Elle y apparaît acquise avant 1086.

La partie romane est un chevet en hémicycle et une chapelle basse dédiée à saint Jacques. Leurs murs sont élevés en petits moellons irréguliers disposés en lit, associés à du moyen appareil pour les contreforts.

Au milieu du XIIe siècle, des voûtes sont lancées sur l'abside et sa travée droite. Trois baies circulaires sont percées dans la voûte afin d'éclairer un chœur rendu aveugle par la pose du recouvrement masquant les fenêtres du XIe siècle. Il y a aussi des traces de remaniements sur l'ouest de l'église qui ont été faits au cours du XIVe siècle.

Au XIXe siècle, les oculi de l'abside sont remplacés par des ouvertures en plein-cintre. Récemment, ces dernières ont été, à leur tour, modifiées afin de restituer au sanctuaire son aspect du XIIe siècle. Des vitraux de style moderne ont été placés dans les oculi.

La crypte est restaurée à partir de . L'année suivante, une sacristie est construite au nord du chevet.

De très importants travaux sont réalisés dans la nef à partir de 1899. Ils concernent le surhaussement des murs de la nef, le percement de nouvelles fenêtres et le remplacement du lambris par une voûte en béton armé.

Avant les restaurations modernes, l'église possédait un clocher-mur pignon à deux baies campanaires, élevé à la fin de l'époque gothique. En 1908, le clocher-mur est remplacé par un nouvel ouvrage de style néo-roman.

Sur le mur sud de l'église se trouvent les vestiges de plusieurs cadrans canoniaux. Le monument aux morts de Baron se trouve dans le cimetière.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1908 pour sa crypte et inscrit en 2002 pour le reste de l'édifice[1].

Description[modifier | modifier le code]

La crypte[modifier | modifier le code]

Baron Crypte (plan de Jean-Auguste Brutails).

La chapelle est à demi enterrée par l'exhaussement progressif du sol du cimetière. Cette crypte, très exiguë (5,40 m x 5,40 m), est divisé en trois vaisseaux par quatre courtes et épaisses colonnes circulaires. Elle est en voûte d'arêtes. Le décor des chapiteaux est très simple : des formes géométriques ou végétaux. Trois des chapiteaux sont anciens, un est moderne.

Le crypte possède également une veyrine, un trou étroit par lequel on faisait passer le corps des enfants que l'on souhaitait guérir de diverses maladies. Cette pratique était fréquente en Aquitaine et date d'un époque pré-romane.

A l'extrémité ouest de la crypte, on distingue les anciens accès qui la reliaient à l'église. On y accède aujourd'hui par l'extérieur.

Il existe quatre cryptes en Gironde. L'une à Bordeaux, à la basilique Saint-Seurin et les autres à Bourg dans les vestiges de l'église Saint-Saturnin de la Libarde, à Saint-Ciers-d'Abzac dans l'église Saint-Cyr et ici, à Baron.

L'abside[modifier | modifier le code]

Trois baies en plein-cintre percent le haut de ses murs. Une arcature en plein-cintre la renforce intérieurement. Elle repose sur de fins supports dotés de petits chapiteaux sculptés en méplat, essentiellement végétaux, à l’exception d'une corbeille avec une représentation humaine. Leur réalisation date des dernières décennies du XIe siècle.

La travée du chœur[modifier | modifier le code]

Il s'y trouve quatre doubles chapiteaux à corbeilles figurés. Ils datent d'un reconstruction partielle du chevet au XIIe siècle. Leur iconographie s'inspire de celle de l'abbaye de La Sauve-Majeure. Autour de l'autel, l'endroit la plus sacré de l'église, réservé aux clercs, on trouve des monstres et animaux maléfiques. Dans les églises romanes, l'imagerie réservé aux clercs se préoccupait davantage d'édification morale que de doctrine. Les quatre espèces représentées autour de l'autel : basilic, aspic, lion et dragon sont les quatre ennemis traditionnels de Dieu et de l'Homme — « Tu marcheras sur le basilic et l'aspic, tu fouleras aux pieds le lion et le dragon » (psaume 90) —. Ces bêtes ont été sculptées comme avertissement aux clercs qui servaient deux maîtres, approchant Dieu par le calice tout en restant asservis au Démon, métamorphosé en bête maléfique. L'archange saint Michel est là pour apporter l'espoir au pécheur.

Arcade orientale

Hommes, basilics et serpents

Chapiteau nord : Hommes, basilics et serpents.

Le chapiteau est très fortement érodé.

Deux basilics tiennent leurs becs affrontés à un minuscule arbre de vie. En arrière-plan, deux visages masculins sucent la queue de ces monstres. Les basilics sont allongés sur les queues de deux serpents entrelacés. La symbolique mise en scène est celle du désir amoureux (libido) et comment il peut naître entre gens du même sexe.

Lion terrifié et ange victorieux

Chapiteau sud : Lion terrifié et ange victorieux

Un lion bi-corporé et androcéphale est aplati sur la première corbeille. Sa queue rentrée est tire-bouchonnée. Sur la deuxième corbeille, il y a un être angélique (archange Michel ?) qui foule aux pieds un dragon qu'il vient de transpercer.

La première corbeille, en relation avec la spirale de la duplicité qui étourdit l'homme faible et velléitaire, est opposée à la deuxième corbeille avec la bénéfique action des anges, prêts à secourir le pécheur repentant.

Arcade occidentale

Cet arc correspond à l'ancien clôture du sanctuaire. Il a été totalement refait en 1854 et ses chapiteaux sont des reproductions des chapiteaux d'origine.

Quatre dragons affrontés à l'Hom

Chapiteau nord : Quatre dragons.

Quatre dragons à crête, de type reptilien, dont deux ont enlacé leurs queues autour d'un quatre-feuilles, dévorent une plante ressemblant à une plante de vie (Hom) chaldéenne.

Quatre dragons buvant au calice

Chapiteau sud : Dragons buvant au calice.

Quatre autres dragons, de type aviaire, s'abreuvent à trois calices. Leurs queues sont mutuellement enroulées l'une dans l'autre et, entre leurs pattes, il y a des serpents.

Peintures murales[modifier | modifier le code]

Sur le doubleau de la voûte, des motifs géométriques de couleur ocre rouge sur fond ocre jaune attestent l'existence d'un décor peint à l'époque romane. Dans la première moitié du XVIe siècle, le sanctuaire reçoit de nouvelles peintures représentant les quatre évangélistes. Saint Jean écrivant sous la dictée de son symbole, l'aigle, est bien conservé. Coiffé d'un turban rouge, le visage d'un second évangéliste est aussi visible. On peut penser que ces figures sous arcades complétaient le programme iconographique d'un retable. Sur les voûtes, il y a des traces de peintures : le soleil, la lune et un mandorle

Les vitraux[modifier | modifier le code]

Les vitraux sont réalisés en 1880 par François Fialeix, signés dans les ajours du maître-verrier à Mayet .

Il y a également trois vitraux modernes, qui datent du XXe siècle. Ils sont l’œuvre de Raymond Mirande[3], poète, philosophe, émailleur, vitrailliste et mosaïste.

Le mobilier[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Notice MH de l'église Saint-Christophe », notice no PA00083123, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Christian Bougoux, L'imagerie romane de l'Entre-deux-Mers : l'iconographie raisonnée de tous les édifices romans de l'Entre-deux-Mers, Bordeaux, Bellus éd., , 828 p. (ISBN 978-2-9503805-4-9 (édité erroné))
  3. Raymond Mirande (1932-1997) est né à Bordeaux et mort à Gradignan (dont une roue porte son nom). On trouve la liste de ses principales réalisations sur le site Art Mirande
  4. « Notice MH du tableau Ecce Homo », notice no PM33001026, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture