Église Saint-Martin de Cangey

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Église Saint-Martin de Cangey
Image illustrative de l’article Église Saint-Martin de Cangey
Vue générale.
Présentation
Type église paroissiale
Rattachement diocèse de Tours
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1948, église à l'exception du porche)[1]
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Département Indre-et-Loire
Commune Cangey
Coordonnées 47° 28′ 02″ nord, 1° 03′ 35″ est
Géolocalisation sur la carte : France
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Église Saint-Martin de Cangey
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
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Église Saint-Martin de Cangey
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Église Saint-Martin de Cangey

L'église Saint-Martin de Cangey est une église paroissiale affectée au culte catholique dans la commune française de Cangey, dans le département d'Indre-et-Loire.

Construite à partir du XIe siècle mais agrandie à plusieurs reprises par la suite, elle est presque intégralement inscrite comme monument historique. L'embrasure d'une baie de sa nef porte deux peintures du XIe siècle surnommées « les animaux musiciens ».

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église est construite dans le centre-bourg. Édifiée parallèlement aux courbes de niveau du coteau de la rive droite de la Loire, elle est orientée de l'ouest-sud-ouest à l'est-nord-est.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les parties les plus anciennes de l'église sont datables du XIe siècle ; des ajouts sont faits à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle (travée de nef), puis au XVIe siècle (travée de nef et chœur) et au XVIIe siècle (voûte en lambris). Un porche, accolé à l'ouest du monument et une sacristie contre le flanc sud de la nef sont construits au XVIIe siècle mais la sacristie est démolie au XIXe siècle[2][3],[4].

L'ensemble de l'église, à l'exception du porche moderne, est inscrit comme monument historique par arrêté du [1].

En 1996, la réouverture d'une baie murée dans la nef révèle, dans son embrasure, la présence de peintures du XIe ou du XIIe siècle qui s'étendaient peut-être, à l'origine, à d'autres parties de l'église[5].

Description[modifier | modifier le code]

Architecture[modifier | modifier le code]

L'église se compose d'une nef unique à quatre travées d'époques différentes dont la plus occidentale forme porche, complétée vers l'est par un chœur d'une seule travée et d'une abside à cinq trois pans[6]. Un clocher en charpente surmonte la plus orientale des travées de la nef[7].

Le porche qui donne accès à l'église à l'ouest possède une charpente plus basse que celle du reste de l'édifice et sa toiture oblitère partiellement une baie de l'ancienne façade. Il s'ouvre à l'extérieur par une porte en plein cintre surbaissée. La nef qui lui succède, d'une seul corps, est recouverte intérieurement et extérieurement d'un crépi moderne et elle est éclairée par d'étroites baies en plein cintre. Elles est couverte par un plafond en lambris[3]. Un escalier d'accès aux combles et au clocher s'ouvre dans le mur nord de la dernière travée.

La réalisation de voûtes maçonnées au-dessus du chœur était sans doute prévue mais n'a pas été effectuée, car seules les amorces des arcs sont visibles[8]. La chapelle qui s'ouvre dans le chœur comporte deux travées voûtées[7]. L'abside est épaulée extérieurement par des contreforts à chacun de ses angles[6].

Décor et mobilier[modifier | modifier le code]

Vitraux du chœur.

La baie méridionale de la première travée de la nef d'origine porte, dans son embrasure, des peintures représentant deux « animaux musiciens ». D'un côté, un bouc dressé sur ses pattes arrière et peint en rouge, joue de la flûte. Symétriquement, dans l'autre embrasure, un lièvre, lui aussi debout mais peint en jaune, joue du tambourin dont il frappe la membrane avec un os[5]. Ces représentations, assez fréquentes dans l'art pictural religieux du Moyen Âge, tirent sans doute leur origine des fabliaux médiévaux. Mettant ici en scène deux animaux symbolisant la luxure par leur nature ou leur posture, exposées à la vue des fidèles dans la nef, ces peintures peuvent avoir une vocation moralisatrice[9].

Les murs de la chapelle jouxtant le chœur au nord sont aussi recouverts de peintures, mais celles-ci datent du XIXe siècle[4].

Les vitraux du chœur, posés vers 1540, sont financés par les seigneurs de Cangey et représentent des scènes religieuses dans leur partie supérieure, seule conservée[10]. Ils sont classés comme monuments historiques en 1901[11].

Une vitrine dans la nef renferme des ornements sacerdotaux de grande valeur[10]. Parmi eux figure une chape en brocart d'or du dernier quart du XVIIe siècle, classée comme monument historique[12]. Deux statues représentant saint Jean-Baptiste (XVe siècle) et un roi (XVIe siècle) sont également classées[13],[14], de même qu'un haut-relief figurant saint Martin partageant son manteau[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Notice no PA00097615, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Ranjard 1949, p. 232-233.
  3. a et b Couderc 1987, p. 225.
  4. a et b Marzais 2021, p. 109.
  5. a et b Marzais 2021, p. 110.
  6. a et b Marzais 2021, p. 116.
  7. a et b Ranjard 1949, p. 233.
  8. Ranjard 1949, p. 232.
  9. Marzais 2021, p. 110-111.
  10. a et b Flohic 2001, p. 56.
  11. Notice no PM37000093, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  12. Notice no PM37000092, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  13. Notice no PM37000094, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  14. Notice no PM37001174, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  15. Notice no PM37001173, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.

Pour en savoir plus[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Mary Couderc (dir.), Dictionnaire des communes de Touraine, Chambray-lès-Tours, CLD, , 967 p. (ISBN 2-85443-136-7).
  • Jean-Luc Flohic (dir.), Patrimoine des communes d'Indre-et-Loire, t. I et II, Paris, Flohic, , 1408 p. (ISBN 2-8423-4115-5).
  • Amaelle Marzais, De la main à l’esprit : étude sur les techniques et les styles des peintures murales dans l’ancien diocèse de Tours (XIe et XVe siècles), vol. III : Catalogue, Tours, Centre d'études supérieures de le Renaissance, , 915 p..
  • Robert Ranjard, La Touraine archéologique : guide du touriste en Indre-et-Loire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, (réimpr. 1986), 3e éd., 733 p. (ISBN 2-85554-017-8).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]