Église Saint-Symphorien de Fondettes

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Église Saint-Symphorien de Fondettes
Église Saint-Symphorien de Fondettes
Présentation
Type
Destination initiale
Église paroissiale
Rattachement
Paroisse presbytérienne « Bienheureuse Jeanne-Marie de Maillé »[1]
Doyenné de Château-la-Vallière[1]
Diocèse de Tours[1]
Diocèse
Paroisse
Paroisse de Jeanne-Marie-de-Maillé (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Style
Construction
Religion
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrit MH (1995, Église)[2]
Logo monument historique Classé MH (1913, Tableau L'Adoration de l'hostie)[3]
Logo monument historique Classé MH (1995, Tableau Saint Jean-Baptiste)[4]
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
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La construction initiale de l'église Saint-Symphorien de Fondettes remonte au XIIe siècle. L'apparence actuelle est le fruit des modifications apportées au XIIIe et XVe siècles. L’édifice est composé d’une nef de trois travées fermées à l’Est par un chœur et une abside et dispose de deux chapelles. La dernière restauration de l’édifice date de 1990 et a entre autres remis en place les quatre têtes de pinacles et de petites sculptures de la façade ouest, l’ensemble de la toiture, le clocher, ainsi que le coq qui a été remplacé.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église paroissiale Saint-Symphorien est localisée au cœur du centre-bourg de la commune de Fondettes, une ville Tourangelle située au sein du canton de Saint-Cyr-sur-Loire, arrondissement de Tours, département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire[5].

L'enceinte, le parvis de l'église fondettoise, mais également le pâté de maisons qui les entoure, lequel apparaît sous la forme d'un trapèze irrégulier, sont bornés par la rue du Docteur Balmette, à l'est et nord-est ; par la rue Eugène Gouin — actuelle route départementale 3 —, dans leurs marges sud et sud-est ; par la RD 76 — rue de la République —, au niveau de leurs parties occidentales et nord-occidentales ; ainsi que par la rue au nord et nord-ouest[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

Une première église, placée sous le vocable de la Sainte Vierge[6] et mentionnée dans une charte de Marmoutier sous les termes Ecclesia de Fundeta, a précédé celle de Saint-Symphorien[7],[6]. L'édifice religieux, dans sa forme actuelle, est bâti sur les fondations de ce premier lieu de culte au cours du XIIe siècle[8],[6].

Croquis représentant la façade d'un bâtiment religieux.
Le portail de l'église. Gravure exécutée en 1858 par Jean-Jacques Bourassé.

Ultérieurement, dès sa construction puis la mise en place de ces nefs, sur la période recouvrant les XIIe et XIIIe siècles, l'édifice est dédié au culte de Saint Symphorien[9],[6]. À cette époque, au Bas Moyen Âge, de nouveaux canons architecturaux, initiés par l'élévation de plusieurs édifices religieux tourangeaux, tels que celui de Saint-Maurice, à Chinon, celui de Sainte-Britte, à Sainte-Maure-de-Touraine, ou encore celui de Crouzilles, situés en rive gauche de la Vienne, entrent alors dans les bases de construction d'autres églises de Touraine[10]. Ces nouveaux principes, qui se caractérisent notamment par l'incorporation d'une voûte à croisée d'ogives reposant sur des nervures régulières et massives, ont été appliqués pour l'église fondettoise, mais également pour celle de Saint-Martin à Semblançay[10].

L'extension de la nef, ainsi que la construction de l'abside arrivent à leur terme au cours du XIIIe siècle, dans les années 1240-1250[11].

Entre le XIIIe et le XVe siècle, plusieurs extraits de manuscrits à vocation liturgiques, tels que des missels, des bréviaires ou des lectionnaires, et actuellement conservés au sein des locaux des archives départementales d'Indre-et-Loire, évoquent les rassemblements, les processions, les baptêmes et les prières se déroulant dans plusieurs lieux de culte tourangeaux dont, entre autres, ceux de l'église Saint-Symphorien à Fondettes[12],[13].

L'église Saint-Symphorien fait l'objet d'une inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du [2].

Architecture et description[modifier | modifier le code]

Vue d'ensemble de l'église.

Décoration du chœur[modifier | modifier le code]

Le chœur de l'église a fait l'objet d'une restauration dans la seconde moitié du XIXe siècle[14]. Ces travaux de rénovation, essentiellement concentrés sur les décors, réalisés dans les années 1860, ont bénéficié d'un apport financier sous forme de dons[14],[15]. Cette partie du monument religieux, constituée de deux chapelles, l'une vouée à la Sainte-Vierge et l'autre consacrée à saint Jean-Baptiste, possèdent chacune des baies pourvues de verrières et de vitraux[14],[15]. Les pièces de verres de la première chapelle ont été confectionnées par le maître-verrier tourangeau Léopold Lobin (1814-1864), au cours de l'année 1863[14],[16],[15]. La deuxième chapelle, vouée à saint Jean-Baptiste se révèle être, quant à elle, une donation effectuée au cours du XVIe siècle par le Duc d'Ulcéda et d'Escalona, un grand d’Espagne[14]. À l'époque de cette donation, l'aristocrate espagnol était alors en possession du château de Châtigny, une forteresse située au sud-est de Fondettes[14],[15].

Le clocher et sa flèche[modifier | modifier le code]

Le monument dispose d'un clocher-tour surmontée par une flèche dont la couverture est composée d'ardoises[16],[15]. Cette partie contiguë à la nef centrale de l'église et dominant l'ensemble du monument, a probablement été construite au cours du XIIe siècle[16].

Le bas-relief du portail[modifier | modifier le code]

Portail de l'église.
Bas-relief : bateau gravé sur le portail de l'église.

Sur la droite du portail de l'église, un bas relief en pierre représente une barque, datant du XVIe siècle[17]. Sa présence pourrait être associée aux liens particuliers des paroissiens avec la Loire à l'époque de la réalisation de cet ormenent[18],[15]. À cet égard, au temps de la batellerie, au cours des XVIe siècle, XVIIe et XVIIIe siècle, le fleuve ligérien a représenté une voie d'importance locale permettant de transporter les marchandises dont principalement les vins produits sur l'ensemble du coteau[18]. Par ailleurs, l'existence de cette sculpture en saillie pourrait également indiquer un déterminant de nature votive, une sorte d'invocation faite aux patrons de l'église par les fidèles et ce, afin de prévenir les débordements de la Loire[15].

Le mobilier[modifier | modifier le code]

L'harmonium[modifier | modifier le code]

Le mobilier de l'édifice est, entre autres, composé d'un harmonium muni d'une plate-face, élément de l'instrument à vent qui supporte des tuyaux peints et fabriqués au moyen d'un matériau boisé[19]. Toutefois ces derniers se révèlent uniquement à vocation décorative[19]. Par ailleurs, l'harmonium de l'église est pourvu de deux tourelles[19].

Le tableau Saint Jean Baptiste[modifier | modifier le code]

Image externe
Tableau Saint Jean-Baptiste sur le site de la Base mémoire

Il s'agit d'une huile sur toile représentant le Saint Jean Bapiste, œuvre anonyme du XVIIe siècle français [4]. L'œuvre, reposant sur une toile de 100 cm de long sur 80 cm de large, a fait l'objet d'une récente restauration[4]. En date du , par arrêté ministériel, le tableau a bénéficié d'une protection au titre des monuments historiques[4]. Gravé par Gilles Rousselet, le tableau est connu par plusieurs versions, dont l'une, inversée (peut-être copie d'après la gravure ?) est conservée dans l'église de Roiffé (Vienne)[20], et une autre est attribuée au peintre Jean Tassel[21].

Le tableau L'Adoration de l'hostie[modifier | modifier le code]

Image externe
Tableau Adoration de l'hostie (l') sur le site de la Base mémoire

Cette œuvre fait également partie des objets conservés dans l'église Saint-Symphorien. Il s'agit d'une peinture réalisée au cours du XVIe siècle et mesurant 100 cm de haut pour 80 de large[3]. L'œuvre, qui porte le titre L'Adoration de l'hostie a également été restaurée[3]. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis le [3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Doyenné Château-la-Vallières : La paroisse Bienheureuse Jeanne-Marie de Maillé. », sur Site de l'archidiocèse de Tours (consulté le ).
  2. a et b « Eglise paroissiale Saint-Symphorien », notice no PA00135296, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. a b c et d « Tableau : Adoration de l'hostie (l'). », sur Site du Ministère de la Culture et de la Communication, (consulté le ).
  4. a b c et d « Tableau : Saint Jean-Baptiste », sur Site du Ministère de la Culture et de la Communication, (consulté le ).
  5. a et b Collectif - contributeurs d'openstreetmap, « Église Saint-Symphorien : Fondettes, Indre-et-Loire. », sur Site du géoportail openstreetmap (consulté le ).
  6. a b c et d Carré de Busserolle 1880, p. 80.
  7. Carré de Busserolle 1880, p. 79.
  8. « Église paroissiale Saint-Symphorien », sur Base Mérimée (consulté le ).
  9. Charles Louis Dinet, « Saint Symphorien et son culte. », dans Charles Louis Dinet, Saint Symphorien et son culte, avec tous les souvenirs qui s'y rattachent..., Dejussieu, (lire en ligne), page 543.
  10. a et b Jean-Jacques Bourassé (dir.) et al., « Monuments historiques : antérieurs au XIIe siècle. », dans Jean-Jacques Bourassé (directeur d'ouvrage) et al., La Touraine, son histoire et ses monuments., A. Mame, , 610 p. (lire en ligne), pages 260 et 261.
  11. Jean-Jacques Bourassé (dir.) et al., « Réuni à la couronne de France. », dans Jean-Jacques Bourassé (directeur d'ouvrage) et al., La Touraine, son histoire et ses monuments., A. Mame, , 610 p. (lire en ligne), page 377.
  12. Yves de la Haye, « Plaidoyer pour les manuscrits liturgiques conservés dans les services d'archives. », Cahiers de civilisation médiévale, Centre d'études supérieures de civilisation médiévale, vol. 35e année, no 138,‎ , pages 156 et 158 (DOI 10.3406/ccmed.1992.2528, lire en ligne, consulté le ).
  13. Yves Le Sage de La Haye, « I - Feuillets et fragments de manuscrits rédigés en latin », dans Yves Le Sage de La Haye, Répertoire numérique de la Série I : Inventaire des fragments et feuillets et de manuscrits liturgiques avec ou sans annotation musicale (IXe – XVIe siècle)., vol. I, Tours, Archives départementales d'Indre-et-Loire - Conseil général d'Indre-et-Loire, , 454 p. (lire en ligne [PDF]), pages 62.
  14. a b c d e et f Christophe Hérigault (dir.) et Bruno Brécart (dir.), « Visite guidée de l'église », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. a b c d e f et g Collectif - Association pour l'histoire et le patrimoine de Fondettes, « L'église Saint-Symphorien », publications de Fundetta,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. a b et c Adolphe Joanne, Géographie du département d'Indre-et-Loire, Hachette, , page 56.
  17. Gisèle Chamberland, « Les ancêtres de Marie Boyleau. », dans Gisèle Chamberland, Chamberland de Simon à Gisèle : 400 ans d'histoire, , 585 p., page 24.
  18. a et b Valérie Mauret-Cribellier (dir.) et Collectif - Service du Patrimoine et de l'Inventaire de la Région Centre-Val de Loire, « Les aménagements portuaires de la Loire : commune de Fondettes (Indre-et-Loire) », Publications du Service du Patrimoine et de l'Inventaire de la Région Centre-Val de Loire,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. a b et c Collectif - Association régionale d'étude et de sauvegarde des orgues, Les orgues d'Indre-et-Loire., éditions Compact, , 484 p. (lire en ligne), p. 426.
  20. Notice sur la base Mistral
  21. Vente Binoche et Giquello

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif - Association pour l'histoire et le patrimoine de Fondettes, « L'église Saint-Symphorien », publications de Fundetta,‎ (lire en ligne, consulté le ). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Jacques Bourassé (dir.) et al., La Touraine, son histoire et ses monuments., A. Mame, , 610 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine. : Mémoires de la Société archéologique de Touraine., t. III, Tours, Société archéologique de Touraine, , 425 p. (lire en ligne [PDF]), pages 79 à 82. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Denis Jeanson, Sites et monuments du Val de Loire, vol. 2, Tours, , p. 97 à 108.
  • Charles Loizeau de Grandmaison, Archives ecclésiastiques antérieures à 1790 : inventaire sommaire de la série H - Clergé régulier - H1 987, Archives départementales de Tours, (réimpr. 1994), 358 p. (lire en ligne [PDF]).
  • Louis Menuet, Marcel Deyres et al., Fondettes : entre Loire et Gâtine, Chambray-lès-Tours, C.L.D. éditions, , pages 137 à 143.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]