Éléphant Blanc

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L'Éléphant blanc
Ruines de l'observatoire.
Caractéristiques
Organisation
Type
Abandoned building or structure (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Construction
Patrimonialité
Altitude
2 028 m
Lieu
Localisation
Coordonnées
Carte

L'Éléphant blanc (en polonais : Biały Słoń, en ukrainien : Білий слон) est le nom d'un ancien site astronomique et météorologique polonais situé au sommet du Pip Ivan, faisant partie des Tchornohora des Carpates, en Ukraine.

Lors de la fondation de l'observatoire, la région était rattachée à la Pologne. Débuté en 1936, Biały Słoń a été achevé durant l'été 1938. Il a été un temps le plus haut site habité de Pologne et est considéré de nos jours comme étant un héritage culturel[3],[4].

Site[modifier | modifier le code]

Éléphant Blanc (mars 2012).
(mars 2016)

Le site est particulièrement isolé. Selon le premier et seul directeur de l'observatoire Władysław Midowicz, le principal problème du personnel concerne l'eau. Celle-ci doit être transportée à partir d'un ruisseau à environ 6 kilomètres de distance[5].

Le site habité le plus proche de nos jours est le village de Zelena du raïon de Verkhovyna, dans l'oblast d'Ivano-Frankivsk.

Histoire[modifier | modifier le code]

Construction[modifier | modifier le code]

Selon Midowicz, l'idée de la construction de l’Éléphant blanc a été lancée par un groupe d'astronomes influents, qui aurait convaincu le général Leon Berbecki (en), directeur de la Airborne and Antigas Defence League (en), et le ministre de la Défense Tadeusz Kasprzycki (en)[5].

La construction débute l'été 1936. Les coûts auraient dépassé le million de złoty, une très grosse somme à l'époque pour l'État. Les murs sont faits de grès local. En raison de l'accès difficile des lieux, le matériel a été transporté sur le site par des travailleurs locaux, Hutsuls, leur chevaux et des soldats du 49th Hutsul Rifle Regiment (en)[5].

Les plans ont été inspirés du château de Przemyśl, en forme de « L » avec une tour. D'une hauteur de cinq étages, l'Éléphant blanc possède 43 pièces et 57 fenêtres. Les étages supérieurs étaient habités par des astronomes et des météorologues, dont la plupart travaillaient pour le State Meteorological Institute et l'observatoire astronomique, géré par l'université de Varsovie. Leur travail consistait à fournir des observations météorologiques pour les forces de l'air polonaises. Les étages inférieurs étaient occupés par des soldats du régiment « Karpaty » du Korpus Ochrony Pogranicza, possédant des quartiers généraux à Stryi[3]. En tout et pour tout, le nombre d'habitants n'a jamais excédé la vingtaine. Parmi les habitants, on compte les professeurs Wlodzimierz Zonn et Eugeniusz Rybka, ainsi que Jan Gadomski.

Juillet 1938 - septembre 1939[modifier | modifier le code]

La cérémonie d'ouverture de l'édifice est tenue le [6]. Le nom officiel est Observatory of the State Meteorological Institute (pouvant se traduire par « Observatoire de l'Institut météorologique de l'État »), mais il est rapidement rebaptisé Éléphant blanc en raison de la couleur de ses murs. L'équipement de l'observatoire comprend un astrographe et un télescope construit par Grubb Parsons de Newcastle upon Tyne. Le site comprend également sa propre centrale de production d'énergie, comportant deux moteurs diesel et une fournaise à l'huile. Quant à eux, les militaires installent des équipements particuliers, dont des prototypes de radiotéléphones.

Pendant quatorze mois, de à , l'observatoire est le point habité le plus élevé de Pologne. L'entrée étant limitée à ceux possédant un badge militaire, le site a suscité la curiosité des habitants locaux. Midowicz écrit que des Hutsuls pensaient que l'observatoire était en fait un immense canon capable de toucher les ennemis des pays voisins[5].

Années 1940 à 1980[modifier | modifier le code]

Le , à la suite de l'invasion soviétique de la Pologne, le personnel de l'observatoire ramasse le matériel le plus important (dont le télescope) et quitte en direction de la frontière hongroise[6]. À la fin du mois, l'Armée rouge s'empare de l'édifice et l'utilise, ainsi que la station météorologique.

À l'été 1941, l'observatoire est pris par la Wehrmacht lors de l'opération Barbarossa. Cette dernière remet le commandement aux troupes hongroises, qui y restent jusqu'à l'hiver 1941. Bien qu'épargné par la guerre, le bâtiment abandonné deviendra ruines, les habitants locaux récupérant tout le matériel utilisable.

Années 1990-2010[modifier | modifier le code]

Au milieu des années 1990, des scientifiques de la polytechnique de Lviv, menés par Anatoliy Dultsev, ainsi que des collègues de la polytechnique de Varsovie, lancent l'idée de reconstruire l'observatoire. L'idée est portée plus loin lors d'une conférence donnée en à Lviv et Yaremche, mais aucuns travaux ne sont entamés[6].

Le , une autre rencontre est tenue à Yaremche. Au début d'octobre, l'administration de l'oblast envoie une lettre officielle au président de l'Ukraine Leonid Koutchma à propos du projet. À la fin novembre, Vyshyvaniuk reçoit une réponse par le député Valeriy Khoroshkovskiy, affirmant que la proposition a été étudiée et reconnue comme étant de portée internationale.

En , les ouvertures des fenêtres ont été scellées avec des briques[7]. D'autres travaux sont annoncés en [8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Biały Słoń » (voir la liste des auteurs).
  1. numéro : 26-208-0005
  2. numéro : 26-208-0117
  3. a et b (pl) « POP IWAN », sur rzecz-pospolita.com.
  4. (uk) « ЗАКОНУКРАЇНИ - Про Перелік пам'яток культурної спадщини, що не підлягають приватизації », sur zakon1.rada.gov.ua,‎ , #574-17
  5. a b c et d (pl) « http://karpaccy.pl/index.php?option=com_content&task=view&id=22&Itemid=31 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  6. a b et c (pl) Janusz Śledziński, « Badania na szczycie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  7. (uk) « На горі Піп Іван почали замуровувати обсерваторію (ФОТО) »,‎ .
  8. (en) « Poland and Ukraine rebuild war-torn Carpathian observatory », sur thenews.pl, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]