Élection générale de Sercq en 2008

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L'élection générale de Sercq en 2008 est le premier scrutin démocratique de l'île de Sercq de toute son histoire. Le , la petite île de Sercq tourne la page de plus de 400 ans de féodalité de type ancien. La population est conviée à élire ses vingt-huit représentants au suffrage universel.

Contexte politique[modifier | modifier le code]

Le , sous la pression, apparemment, de la Couronne britannique, les membres du parlement de l'île (les Chefs Plaids) votent la fin du régime féodal, à la majorité de vingt-trois voix pour, une contre et quatorze abstentions, pour un système de représentation à un niveau. Vingt-huit « conseillers » doivent remplacer désormais les quarante tenants et les douze députés du peuple. Les nouveaux conseillers reçoivent le titre honorifique de Sieur ou Madame autrefois réservé aux tenants. Sercq est donc, à ce jour, en conformité avec les recommandations du Conseil de l'Europe.

Élections[modifier | modifier le code]

Les élections se tiennent le . Toutefois celles-ci ne mettent pas à bas le statut féodal et seigneurial de l'île, mais le font évoluer. Les habitants peuvent élire, pour la première fois, l'intégralité des membres de leur parlement local, les Chefs Plaids. Le scrutin se tient dans la salle de billard du siège du gouvernement de l'île. Les 56 candidats, représentant près de 10 % de la population de l'île, se disputent les 28 sièges à pourvoir. D'un côté les partisans d'une réforme du système féodal et de l'autre ceux qui y sont opposés et veulent mettre à bas totalement ce système. La moitié des sièges est pourvue pour un mandat de quatre ans, l'autre moitié pour deux ans seulement.

Résultats[modifier | modifier le code]

Position Votes Élus
Partisans de la réforme 6323 23
Opposition à la réforme 2779 5
Membre héréditaire 1 1

La majorité des électeurs se prononce en faveur des partisans du « féodalisme réformé » et au détriment de ceux des « réformes » prévues par les frères Barclay, notamment l'abolition du caractère héréditaire du poste de seigneur et le cumul par le sénéchal, nommé par le seigneur pour trois ans, du pouvoir judiciaire et exécutif. En fin de compte, seuls cinq partisans des Barclay sont élus.

Conséquences immédiates[modifier | modifier le code]

Par mesure de rétorsion, les frères Barclay commencent à mettre en œuvre la fermeture de toutes leurs entreprises (hôtel, commerces, entreprises de construction, agences immobilières) sur l'île et licencient leurs 140 employés, c'est-à-dire un habitant sur quatre, sachant qu'il n'existe pas de système de sécurité sociale à Sercq, donc pas d'allocations de chômage.

À Jersey, le parlement des États de Jersey, réunis en session le , envoient un message de soutien à l'île-sœur, et le Premier ministre britannique annonce le lundi suivant envisager une aide financière à Sercq, en espérant « ne pas devoir la prélever sur l'aide à l'outremer. »

Le mouvement d'humeur des frères Barclay est cependant de courte durée et ceux-ci rouvrent très vite leurs commerces et établissements sur l'île dès la réunion du nouveau parlement en .

Nouveau parlement[modifier | modifier le code]

Le nouveau parlement des Chefs Plaids se réunit tous les trois mois et fonctionne par le biais de comités spécifiques (l'équivalent des commissions dans les conseils municipaux français), auxquels peuvent toutefois être adjoints des membres non élus. Ces comités rédigent des rapports et des propositions qui sont discutés en séance plénière des Chiefs Plaids. Dans les discussions, on note que le tracteur, seul véhicule motorisé autorisé à Sercq, pourrait se voir concurrencé dans certains cas par quelques véhicules électriques.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]