Élections législatives de 1956 dans le Cantal

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Élections législatives de 1956 dans le Cantal
3 sièges de députés à l'Assemblée nationale
Corps électoral et résultats
Inscrits 115 650
Votants 85 004
73,50 % en diminution 1,2
Votes exprimés 83 159
Blancs et nuls 1 845
Centre droit
Voix 37 730
45,37 %
en diminution 2,1
Députés élus 2 en diminution 1
Front républicain
Voix 17 595
21,16 %
en diminution 7,5
Députés élus 1 en augmentation 1
Parti communiste français
Voix 14 124
16,98 %
en augmentation 0,2
Députés élus 0 en stagnation
Union et fraternité française
Voix 13 041
15,68 %
Députés élus 0

Les élections législatives françaises de 1956 se déroulent le . Dans le département du Cantal, trois députés sont à élire.

Système électoral[modifier | modifier le code]

Les élections législatives ont lieu au scrutin proportionnel plurinominal suivant la règle de la plus forte moyenne dans le cadre départemental, sans panachage.

Le vote préférentiel est admis, en inscrivant un numéro d'ordre en face du nom d'un, de plusieurs, ou de tous les candidats de la liste. Mais l'ordre ne peut être modifié que si au moins la moitié des suffrages portés sur la liste est numérotée (dans les faits les modifications ne dépassent jamais les 7 %). Le total des voix d'une liste correspond ainsi généralement à la moyenne des suffrages recueillis par chacun de ses membres, d'où la légère différence entre le nombre total de voix comptées et le nombre effectif de suffrages exprimés.

La loi électorale du 7 mai 1951 permet à plusieurs listes de s'apparenter entre elles avant le déroulement du scrutin, pour peu qu'elles se rattachent à un des « partis ou groupements nationaux » reconnus par le Ministère de l'Intérieur. Si la somme des voix obtenues par l'apparentement obtient une majorité absolue des suffrages exprimés, ces listes se partagent l’ensemble des sièges à pourvoir. Dans le cas contraire, les sièges sont répartis entre l'ensemble des listes, apparentées ou non, suivant la méthode de la plus forte moyenne. Les apparentements sont autorisés dans 95 des 103 circonscriptions métropolitaines, seuls les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise en étant exclus.

Listes et candidats[modifier | modifier le code]

Listes en présence[modifier | modifier le code]

Liste Parti Tête de liste
Liste du Parti Communiste Français PCF Lucien Goutel
Liste du Parti Socialiste SFIO et Radical Socialiste du Front Républicain SFIO - RAD Germain Guibert
Liste Républicaine de Défense Paysanne et d'Action Sociale UDSR - RGR Augustin Chauvet
Liste du Mouvement républicain populaire MRP François Laparra
Liste d'Union des Indépendants et des Paysans CNIP - PPUS Camille Laurens
Apparentement n°1
Liste du Rassemblement des Groupes Républicains et Indépendants Français RGRIF Marie Curtil
Liste d'Union de Défense des Commerçants, Artisans, Ouvriers et Paysans (tendance Poujade) UFF Ernest Testud

Candidats[modifier | modifier le code]

Campagne[modifier | modifier le code]

Département rural et plutôt conservateur, le Cantal est dominé depuis la Libération par le Parti paysan d'union sociale – rattaché au Centre national des indépendants et paysans depuis 1951 – localement représenté par Camille Laurens, figure influente du syndicalisme agricole et un des principaux porte-paroles du camp modéré à l'Assemblée nationale.

Ayant emporté l'ensemble des sièges à pourvoir au législatives de 1951 grâce à un large apparentement avec le MRP, l'UDSR et le Parti radical, Camille Laurens aborde le scrutin de 1956 avec une certaine assurance, confiant dans sa capacité à atteindre une nouvelle fois la majorité absolue des suffrages. De ses anciens partenaires de 1951 seuls les radicaux ont refusé de s'apparenter à lui, préférant faire liste commune avec leurs alliés socialistes du Front républicain.

La liste du Rassemblement des groupes républicains et indépendants français, déposée dans le seul but de gonfler la présence électorale du mouvement et obtenir le statut de « groupements national », ne participe pas à la campagne et ne fait imprimer aucun bulletin de vote.

Les prévisions préfectorales, faisant peu de cas de la liste poujadiste, annoncent la victoire de l'apparentement du Centre droit, la réelection de Camille Laurens, l'élection de son colistier Louis Thioléron et celle de l'UDSR Augustin Chauvet[1].

Résultats[modifier | modifier le code]

Élus[modifier | modifier le code]

Parti Député sortant Groupe Parti Député élu Groupe
CNIP - PPUS Camille Laurens IP CNIP - PPUS Camille Laurens IPAS
Georges Rolland SFIO Germain Guibert SOC
Antony Joly UDSR Augustin Chauvet UDSR-RDA

Résultats par liste[modifier | modifier le code]

Parti
Liste
Liste Sièges
Tête de liste Voix % +/- Total +/-
CNIP - PPUS Camille Laurens 20 896 25,13 −6,57 1 −2
Liste d'Union des Indépendants et des Paysans
UDSR - RGR Augustin Chauvet 11 662 14,02 +7,10 1 +1
Liste Républicaine de Défense Paysanne et d'Action Sociale
MRP François Laparra 5 172 6,22 −2,64 0 0
Liste du Mouvement Républicain Populaire
Apparentement n°1 37 730 45,37 −2,11 2 −1
SFIO - RAD Germain Guibert 17 595 21,16 −7,50 1 +1
Liste du Parti Socialiste SFIO et Radical Socialiste du Front Républicain
PCF Lucien Goutel 14 124 16,98 +0,17 0 0
Liste du Parti Communiste Français
UFF Ernest Testud 13 041 15,68 Nv 0 Nv
Liste d'Union de Défense des Commerçants, Artisans, Ouvriers et Paysans (tendance Poujade)
RGRIF Marie Curtil 0 0,00 Nv 0 Nv
Liste du Rassemblement des Groupes Républicains et Indépendants Français
Somme 82 490 99,19
Votes exprimés 83 159 71,91
Votes blancs et nuls 1 845 1,60
Total 85 004 73,50 −1,22 3 0
Abstentions 30 646 26,50
Inscrits 115 650 100

Résultats par parti et coalition[modifier | modifier le code]

Parti et coalition Voix % +/- Sièges +/-
Centre national des indépendants et paysans - PPUS 20 896 25,13 −6,57 1 −2
Union démocratique et socialiste de la Résistance - RGR 11 662 14,02 +7,10 1 +1
Mouvement républicain populaire 5 172 6,22 −2,64 0 0
Centre droit 37 730 45,37 −2,11 2 −1
Section française de l'internationale ouvrière 11 737 14,11 −7,36 1 +1
Parti radical 5 858 7,04 −0,14 0 0
Front républicain 17 595 21,16 −7,50 1 +1
Parti communiste français 14 124 16,98 +0,17 0 0
Union et fraternité française 13 041 15,68 Nv 0 Nv
Somme 82 490 99,19
Votes exprimés 83 159 71,91
Votes blancs et nuls 1 845 1,60
Total 85 004 73,50 −1,22 3 0
Abstentions 30 646 26,50
Inscrits 115 650 100

Résultats détaillés[modifier | modifier le code]

Cartes[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Les résultats sont une nette déception pour la majorité sortante, dont l'apparentement échoue à réunir la majorité absolue des suffrages. Les indépendants-paysans perdent plus de 6 points par rapport à 1951, passant sous la barre des 30 % pour la première fois depuis 1945. Ce net recul est principalement imputable à la percée poujadiste, la liste UFF ralliant à elle toute une frange de l'électorat paysan déçu par l'éloignement croissant de son député sortant et sensible à la dénonciation de « l’État inquisiteur »[1].

Du Centre droit, seuls sont ainsi élus Camille Laurens et Augustin Chauvet, tandis que le socialiste Germain Guibert remporte le troisième siège pour le Front républicain.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ministère de l'Intérieur, Les élections législatives du 2 janvier 1956, La Documentation française, 1957, p. 153-155.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Gilles Richard, « Parti paysan et société rurale dans la France d'après guerre. L'exemple du Cantal (1945-1962) », Histoire & Sociétés Rurales,‎ (lire en ligne)