Étienne-Félix Berlioux

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Étienne-Félix Berlioux
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Étienne François BerliouxVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Étienne-FélixVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Société de géographie de Lyon (d) ()
Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon (-)Voir et modifier les données sur Wikidata

Étienne François, dit Étienne-Félix, Berlioux, né le au Bourg-d'Oisans et mort le à Lyon, est un géographe français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et famille[modifier | modifier le code]

Étienne-Félix Berlioux naît le [1] au Bourg-d'Oisans. Il a une sœur[2]. Dans sa jeunesse, il étudie notamment au petit séminaire du Rondecuc à Grenoble[2].

Historien et géographe[modifier | modifier le code]

Il donne d'abord des cours particuliers[2], puis devient professeur de collège à Gap (Hautes-Alpes) et de lycée à Bourg-en-Bresse (Ain), puis au lycée de Lyon en 1865[3] (ou 1870[4]) — il est alors professeur d'histoire[2] — ; en parallèle, il continue à étudier — notamment en autodidacte[4] — et obtient la licence ès-lettres, puis l'agrégation[2]. En 1871, la ville de Lyon crée des cours municipaux du soir, comprenant notamment des cours de géographie qu'ils confient à Étienne-Félix Berlioux[2],[4]. À partir de 1874[2], il devient professeur de géographie à la Faculté des Lettres de Lyon après avoir soutenu ses deux thèses de doctorat, l'une sur l'explorateur et négociant André Brue et l'autre sur la géographie de Ptolémée[2],[4]. Peu de chaires d'enseignement étaient alors dédiées à la géographie, mais, après la guerre franco-allemande de 1870, la France ayant constaté son retard en la matière par rapport à l'Allemagne, cette science devient une discipline enseignée en tant que telle et davantage de cours sont proposés[2]. Le professeur Berlioux est parmi les personnes qui pensent qu'il est important d'étendre et vulgariser l'enseignement de la géographie dans la société française[4]. Étienne-Félix Berlioux est considéré comme un professeur ayant une manière d'enseigner originale, très appréciée de ses élèves ; la géographie telle qu'il la considère s'appuie sur la topographie[4] et comprend notamment des éléments de géologie, météorologie, climatologie, étude des sociétés humaines, histoire naturelle, activités humaines, tandis qu'il crée et adopte aussi de nouvelles méthodes d'enseignement[2]. Selon le géographe Maurice Zimmerman, « Son grand mérite fut particulièrement de rendre le rôle presque exclusif qui revient aux cartes dans l'étude et dans l'enseignement de la géographie et notamment aux cartes en courbes de niveau »[2]. Toutefois, malgré les éloges sur son travail, il est aussi considéré comme pouvant être dogmatique[2]. En 1888, les cours municipaux du soir sont supprimés quelques mois par la ville de Lyon, puis remis en route, mais sans celui de géographie[2]. L'année suivante, Étienne-Félix Berlioux, âgé de 61 ans, démissionne de sa chaire à la Faculté de Lyon[2]. Il poursuit cependant ses recherches et publie plusieurs études[2].

Il est l'un des fondateurs de la Société de géographie de Lyon en 1873 (il écrit de nombreux articles dans le Bulletin de la Société)[2],[4], et de la section lyonnaise du Club alpin français[2] en 1874-1875 — section dont il sera président en 1887-1888[2] — il s'intéresse notamment à la recherche scientifique permise dans ce contexte[2],[4].

Le , il devient membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon[5]. Il est à la fin du XXe siècle surtout connu pour son ouvrage, Les Atlantes, mentionné par l'écrivain français Pierre Benoit dans le roman L'Atlantide[4].

Mort[modifier | modifier le code]

Il meurt le à Lyon[6],[7] et est enterré au Bourg-d'Oisans[2].

Publications[modifier | modifier le code]

Œuvres textuelles[modifier | modifier le code]

  • La Traite orientale : histoire, 1870[6] (traduit en anglais et publié en 1872 : The Slave-Trade in Africa in 1872, principally carried on for the supply of Turkey, Egypt, Persia and Zanzibar, by Étienne-Felix Berlioux,... From the French, with a preface by Joseph Cooper[7],[8],[2]) (et 1890[2]), publication ultérieure en français en 1976[7]
  • Organisation de la défense nationale, 1870[7]
  • Les Précautions urgentes de salut, 1871[7]
  • André Brue et l'Origine de la colonie française du Sénégal, 1874[7],[2] — thèse pour le doctorat ès-lettres[2]
  • Doctrina Ptolemaei ab injuria recentiorum vindicata, sive Nilus superior et Niger verus, hodiernus Echirren, ab antiquis explorati, opus, tabulis instructum, 1874[7],[2] — thèse en latin pour le doctorat ès-lettres, à propos des travaux géographiques de Ptolémée[2]
  • Les Anciennes explorations et les futures découvertes de l'Afrique centrale, 1879[6]
  • Lecture de la carte de France : le Jura[6], 1880[7],[2],[4]
  • Les Atlantes, histoire de l'Atlantis et de l'Atlas primitif, ou Introduction à l'histoire de l'Europe[7], 1883[6],[2],[4]
  • « La Terre habitable vers l'équateur, par Polybe », 1884[7],[2]
  • « À la recherche de la Nation et de la Cité des Hyperboréens », « Bulletin de la Société de Géographie de Lyon », septembre 1890[7]
  • Le premier voyage des Européens dans l'Asie centrale et le pays des Sères, 1898[9]
  • Le Tibet et le champ géographique du Bouddhisme[10],[6], 1905[2]
  • L'Abyssinie et sa mission (tiré à peu d'exemplaires ; traduit et publié en Abyssinie)[2],[à vérifier]

Œuvres cartographiques[modifier | modifier le code]

Étienne-Félix Berlioux a publié plusieurs cartes et croquis de cartes de différentes régions géographiques[7],[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le Catalogue Opale de la BNF mentionne de manière erronée 1827. Le registre d'état civil de la ville de Lyon constatant son décès (consultable en ligne) rappelle sa date de naissance précise.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad et ae E. Chappet, « Le professeur Berlioux », article nécrologique, sur gallica.bnf.fr, Bulletin de la Société de géographie de Lyon, (consulté le )
  3. Dict. Académiciens de Lyon, p. 134.
  4. a b c d e f g h i j k et l Numa Broc, « Il y a un siècle : Etienne-Félix Berlioux », Géocarrefour, vol. 50, no 2,‎ , p. 167–170 (DOI 10.3406/geoca.1975.1676, lire en ligne, consulté le )
  5. Dict. Académiciens de Lyon, p. 135.
  6. a b c d e et f Fiche CTHS.
  7. a b c d e f g h i j k et l Bibliothèque nationale de France (BnF), « Etienne-Félix Berlioux (1827-1910) », sur Bibliothèque nationale de France (BnF) (consulté le ) [PDF].
  8. La Gazette Drouot, « Vente aux enchères de Esclavage - Berlioux (Etienne-Félix)... » Accès limité, sur www.gazette-drouot.com, (consulté le )
  9. Dict. Académiciens de Lyon, p. 136.
  10. Le Tibet et le champ géographique du boudhisme sur wikisource.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Dürr et Dominique Saint-Pierre (dir.), « Berlioux, Étienne-Félix (1828-1910) », dans Dictionnaire historique des Académiciens de Lyon : 1700-2016, éd. ASBLA de Lyon, , 1369 p. (ISBN 978-2-9559-4330-4, présentation en ligne), p. 134-136 Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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