1944 dans les Pyrénées-Orientales

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Cette page recense des événements qui se sont produits durant l'année 1944 dans les Pyrénées-Orientales.

Contexte et situation[modifier | modifier le code]

1944 est l'année de la fin de la Deuxième guerre mondiale dans le département. Auparavant, les violences entre occupants et résistants voient une forte recrudescence.

Chronologie[modifier | modifier le code]

Janvier[modifier | modifier le code]

Février[modifier | modifier le code]

  • 2 : à Perpignan, assassinat d'Henri Treyeran, chef-adjoint de la Milice au niveau départemental, par la Résistance.
  • 2 : sabotage de la voie ferrée entre Perpignan et Rivesaltes par la Résistance.
  • nuit du 4 au 5, à Nyer : sabotage du câble aérien permettant de transporter le minerai de la mine des Coumes à la gare par des résistants FTP[2].
  • 25 : à Perpignan, arrestation de Charles Blanc, résistant et passeur, et de sa femme Laurence, alors qu'il s'apprêtait à guider 15 soldats américains vers l'Espagne. Il est jugé et fusillé le suivant à Lyon. Laurence Blanc est déportée dans différents camps et libérée le .
  • 29 : les Allemands tentent d'arrêter Camille Fourquet, chef départemental des Mouvements unis de la Résistance. Ils échouent : il s'était enfui dans l'Aveyron auparavant. Ils arrêtent son fils à la place.

Mars[modifier | modifier le code]

Le résistant Georges Delcamp, responsable départemental des Francs-tireurs et partisans, quitte le département pour de plus hautes fonctions régionales à Toulouse.

Avril[modifier | modifier le code]

  • 12 :
  • 13 :
    • arrestation par les nazis de Brice Bonnery, résistant, ancien conseiller général SFIO. Il meurt le suivant à Buchenwald, probablement étouffé dans le wagon qui le transportait vers ce camp.
    • arrestation du résistant Pierre Gipulo (ancien maire de Vinça destitué par Vichy) par la police allemande, à son domicile. Il est incarcéré à la citadelle de Perpignan, torturé, déporté à Buchenwald puis Bergen-Belsen et meurt peu après la libération du camp, le .
  • (?) fin du mois : la maternité suisse d'Elne est réquisitionnée par les Allemands et fermée. Élisabeth Eidenbenz et tous les occupants de la maternité doivent se rendre à pied dans une autre maternité située dans l'Aveyron.

Mai[modifier | modifier le code]

  • 25 : arrestation par les Allemands des résistants Francs-tireurs et partisans Henri Durrieu de Madron et Armand Estève. Durrieu de Madron sera libéré par la résistance le dans l'Hérault lors d'un transfert visant à le mener sur le lieu de son exécution.

Juin[modifier | modifier le code]

  • 1er, à Mosset : le militant antinazi allemand Pitt Krüger, installé à Mosset depuis 1933 où il avait fondé un centre éducatif, est arrêté par la Milice. Déporté en Allemagne, il est engagé de force dans la Wehrmacht. Il se constitue prisonnier à l'Armée rouge, il est incarcéré en Pologne, puis en URSS. Il ne rentrera dans le département qu'en .

Juillet[modifier | modifier le code]

Août[modifier | modifier le code]

  • 2 et 3, à Valmanya : les Allemands attaquent le maquis « Henri Barbusse », torturent et tuent Julien Panchot, détruisent le village.
  • 9 : Camille Fourquet est de retour à Perpignan.
  • 10 :
    • un groupe de 16 jeunes résistants de Tautavel, formés par Pierre Delpont, sont arrêtés par la milice. Le curé Tautavel sera condamné à mort et exécuté, en septembre, pour les avoir dénoncé[5].
    • à Perpignan, les principaux dirigeants de la Résistance se réunissent pour créer le Comité départemental de Libération (CDL). De nombreuses divergences apparaissent.
  • 12 :
    • sortie du dernier numéro du journal d'extrême droite Le Roussillon (qui sera interdit le pour collaboration).
    • à Bouleternère, René Horte et ses hommes attaquent des camions allemands. Ils tuent un homme et font un blessé.
  • 14 : nouvelle réunion du CDL.
  • 18 :
    • les soldats allemands reçoivent l'ordre de quitter le département. Walter Denys, commandant du port de Port-Vendres, fait détruire toutes les infrastructures militaires et portuaires.
    • Pierre Gineste envoie des émissaires à Céret et Prades pour lever une insurrection et faciliter la Libération.
  • 19 :
    • libération de Perpignan, de Céret.
    • Edmond Barde prend la place de sous-préfet de Céret, son prédécesseur étant en fuite.
    • évacuation de Port-Vendres par les soldats qui y stationnaient.
    • les journaux L'Indépendant et Le Roussillon sont interdits pour avoir collaboré.
    • le maquisard indépendant René Horte est élevé au grade de capitaine au sein des Forces françaises libres.
  • 20 :
    • Jean Latscha est nommé préfet du département en remplacement de Paul Balley, destitué.
    • Théo Duret, journaliste à Midi-Soir et à L'Indépendant est arrêté pour collaboration. En 1945, après une première condamnation cassée, il sera condamné à cinq ans d'indignité nationale et mourra en 1947.
    • A Salses, 5 membres du FFI Gaston et Justin Clos, Pierre Péjoan, Victor Sanchez et Albert Sicart, tentent d'empêcher les troupes allemandes se repliant depuis Port-Vendres, d'entrer dans le village. Victor Sanchez, Gaston Clos et Pierre Péjoan mourront sous les tirs des mitrailleuses. Une stèle commémorative est dressée sur le lieu du drame, route départementale 11.
  • 21 : nouvelle réunion du CDL :
    • la nomination de Jean Latscha comme préfet la veille est contestée.
    • le CDL dissout le conseil municipal de Collioure.
  • 24 : l'Imprimerie du Midi et le journal L'Indépendant sont mis sous séquestre.
  • 27, à Perpignan : grande manifestation nommée « défilé de la Victoire ».
  • 28 : l'Imprimerie du Midi et L'Indépendant sont réquisitionnés.
  • 30 : création du Syndicat unique de l'enseignement des Pyrénées-Orientales, par Jean Beaussier et d'autres enseignants.
  • (?) : fin du mois, André Despéramons, journaliste pétainiste du Roussillon âgé de 83 ans, est arrêté. Il sera relâché en .

Septembre[modifier | modifier le code]

  • 2 : création du 1er Bataillon du Roussillon, formé des cinq compagnies départementales des FFI sous le commandement de Joseph Balouet.
  • 6 : le conseil municipal de Perpignan décide de donner le nom de Gilbert Brutus à un stade du quartier du Vernet[3].
  • 14 : le curé de Tautavel est condamné à mort par le tribunal d'épuration pour avoir dénoncé des résistants aux forces d'occupation. Il est exécuté le lendemain[5].
  • 15 : André Cutzach, ancien chef démissionnaire de la Milice des Pyrénées-Orientales, est condamné aux travaux forcés à perpétuité (peine révisée en ).
  • 17 : l'ex-préfet Balley quitte le département[1].
  • (?) l'ancien maire de Port-Vendres, Marius Demonte qui avait démissionné en 1941, est replacé à son poste par le général De Gaulle.
  • (?) à la fin du mois, le rugby à XIII, interdit par Vichy et dont le département est une terre de prédilection en France, reprend ses activités. De nombreux joueurs champions de France à XV avec l'USAP passeront à XIII.

Octobre[modifier | modifier le code]

Novembre[modifier | modifier le code]

Décembre[modifier | modifier le code]

Naissances[modifier | modifier le code]

Décès[modifier | modifier le code]

  • , à Perpignan : Armand Praviel (né à L'Isle-Jourdain, Gers, le ), poète, journaliste, critique littéraire, comédien et romancier.
  • 7 mars, à Perpignan : Gilbert Brutus (né en 1887 à Port-Vendres), rugbyman et résistant, capturé et torturé par l'occupant, il meurt en détention[3].
  • 6 mai, à Perpignan : Henri Boutet (né en 1865 à Alger), commerçant, ancien juge au tribunal de commerce et président de la Chambre de commerce de Perpignan.
  • 21 juillet, à Perpignan : Prosper Auriol fils (né en 1861), banquier et pyrénéiste.
  • 27 juillet, à Marquixanes : Roger Roquefort, jeune résistant, blessé lors d'une opérationt puis achevé par Denis Walter, chef de la Gestapo de Prades[1]
  • 2 août, à Valmanya : Julien Panchot (né en 1901 à Canohès), résistant, torturé et assassiné par les Allemands.
  • 27 septembre, à Banyuls-sur-Mer : Aristide Maillol, (né en 1861 à Banyuls-sur-Mer) sculpteur.
  • 23 novembre, à Perpignan : Nessim Eskenazi (né en 1913 à Constantinople), opérateur de cinéma juif turc, puis français et apatride, devenu collaborateur. Il a mené les Allemands à Valmanya pour débusquer les maquisards de Julien Panchot. Condamné à mort et exécuté par les services d'« épuration ».

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gérard Bonet, Les Pyrénées Orientales dans la guerre : les années de plomb, 1939-1944, Écully, Horvath, coll. « La Vie quotidienne sous l'occupation », , 176 p. (ISBN 2-7171-0754-1)
  • Patricia Boyer, « L'épuration et ses représentations en Languedoc et Roussillon (1944-1945) », Vingtième Siècle, Revue d'histoire, no 68,‎ , p. 17-28 (DOI 10.2307/3772175, lire en ligne, consulté le )

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Gérard Bonet, « Balley (Paul, Louis, Emmanuel) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises 1789-2011, vol. 1 Pouvoirs et société, t. 1 (A-L), Perpignan, Publications de l'olivier, , 699 p. (ISBN 9782908866414)
  2. Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales (1939-1947) : le difficile combat vers la libération nationale, novembre 1942-août 1944, Éditions Marxisme/Régions
  3. a b et c Étienne Frénay et Christian Roques, « Brutus (Gilbert, Jacques, Alphonse) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises 1789-2011, vol. 1 Pouvoirs et société, t. 1 (A-L), Perpignan, Publications de l'olivier, , 699 p. (ISBN 9782908866414)
  4. Compte-rendu de la finale sur le site de la Fédération française de rugby à XV.
  5. a et b André Balent, « Delpont (Pierre) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises 1789-2011, vol. 1 Pouvoirs et société, t. 1 (A-L), Perpignan, Publications de l'olivier, , 699 p. (ISBN 9782908866414)