2e division cuirassée

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2e division cuirassée
Image illustrative de l’article 2e division cuirassée
Insigne de la 2e DCR en 1940.

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Division cuirassée
Rôle Guerre blindée
Ancienne dénomination 2e brigade cuirassée
Devise Malgré
Équipement Chars B1 et H39
Guerres Seconde Guerre mondiale

La 2e division cuirassée (2e DCR[N 1]) est une unité blindée éphémère de l’Armée française, créée le et qui combattit durant la Seconde Guerre mondiale.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

  •  : création de la 2e brigade cuirassée.
  •  : création de la 2e division cuirassée.
  •  : dissolution de l'unité à la suite de l'armistice.

Chefs de corps[modifier | modifier le code]

  • septembre - décembre 1939 : lieutenant-colonel Roche[1]
  • janvier - juin 1940 : général Bruché
  • juin 1940 : colonel Perré

Composition[modifier | modifier le code]

Voiture Laffly S15R avec poste radio utilisée comme voiture de commandement au 309e régiment d'artillerie tractée tout-terrain de la 2e DCr.

En (brigade cuirassée)[modifier | modifier le code]

Type Unité Principaux matériels
Commandement Commandement du GBC no 507
Chars 8e BCC 34 Renault B1 bis
15e BCC 34 Renault B1 bis[2]
Infanterie portée 17e BCP infanterie portée sur VDP Lorraine 28 (it)[3]

Le 10 [modifier | modifier le code]

Sauf mention contraire, la source est SHA 1967, p. 477 et Buffetaut 1992, p. 11

Type Unité Principaux matériels Notes
2e demi-brigade - chars lourds 8e BCC 34 + 1[N 2] Renault B1 bis
18 TRC Lorraine 37L
Ex-2e brigade cuirassée
15e BCC 34 Renault B1 bis[4]
18 TRC Lorraine 37L
4e demi-brigade - chars légers 14e BCC 45 Hotchkiss H39[4]
12 TRC Lorraine 37L
27e BCC 45 Hotchkiss H39[4]
12 TRC Lorraine 37L
Infanterie portée 17e BCP 43 VBCP Lorraine 38L
18 tracteurs de canon Latil M7 T1 (it)
15 VDP Lorraine 28 (it)
6 VLTT Laffly S15 R
5 chenillettes Renault UE
Artillerie d'accompagnement 309e RATTT
batteries 1 à 6
24 obusiers 105 C modèle 1934 S[5]
78 tracteurs Citroën/Unic P107 BU[5]
Artillerie antichar 309e RATTT
10e batterie
8 canons de 47 AC modèle 1937
10 Citroën-Kégresse P17 E
Ex-652e batterie antichar autonome[5]
Génie Compagnie de sapeurs-mineurs 133/1
Compagnie mixte fil-radio 132/82 dont voitures Lorraine 28 TSF[3] Transmissions
Train Compagnie 248/6 Compagnie de quartier-général
Compagnie 348/6 Compagnie de transport
Intendance Groupe d'exploitation divisionnaire 132/13
Santé 132e groupe sanitaire divisionnaire
Aviation GAO 546 9 Potez 63/11

Fin mai 1940[modifier | modifier le code]

Type Unité Principaux matériels[N 3] Notes
2e demi-brigade Bataillon 8/15 13 Renault B1 bis[6]
347e CACC 3 Renault B1 bis et douze Renault B1[6] Intégrées (sauf les chars B1) au bataillon 8/15 à partir du [6]
348e CACC 11 Renault B1 bis[6]
349e CACC 10 Renault B1 bis[6]
Bataillon 14/27 4 compagnies de Hotchkiss H39 dont 351e CACC[7]
4e demi-brigade 40e BCC 45 Renault R35 et R40 Ex-GBC 535
48e BCC 45 Renault R35 et R40
Chars 346e CACC Renault D2 du 20 au 26 mai[7]
Infanterie portée 17e BCP
Artillerie d'accompagnement 309e RATTT
batteries 1 à 6
obusiers 105 C modèle 1934 S
Artillerie antichar 309e RATTT
10e batterie
canons de 47 AC modèle 1937
Artillerie antichar automotrice 53e BACA 5 Laffly W15 TCC
3 canons de 25 CA modèle 1939
Rejoint le 28 mai[8]
Génie Compagnie 133/1 Sapeurs-mineurs
Compagnie 132/82 Transmissions
Train Compagnie 248/6 Compagnie de quartier-général
Compagnie 348/6 Compagnie de transport
Groupe d'exploitation divisionnaire GED 132/13
Groupe sanitaire divisionnaire GSD 132

En juin 1940[modifier | modifier le code]

Type Unité Principaux matériels au [N 4] Notes
2e demi-brigade Bataillon 8/15 6 Renault B1 bis
Bataillon 14/27 15 Hotchkiss H39
4e demi-brigade 40e BCC 52 Renault R35 et R40
48e BCC
Groupement de Langle 7e régiment de cuirassiers Somua S35 et Hotchkiss H39 Unité de cavalerie rattachée à la 2e DCR vers le 7 juin Belle 2021a
Infanterie portée 17e BCP
Artillerie d'accompagnement 309e RATTT
batteries 1 à 6
obusiers 105 C modèle 1934 S
Artillerie antichar 309e RATTT
10e batterie
canons de 47 AC modèle 1937
Artillerie antichar automotrice 53e BACA 5 Laffly W15 TCC
3 canons de 25 CA modèle 1939
ex-10/305e RA 6 Laffly W15 TCC

? canons de 47 AC modèle 1937

Rattachée au 309e RATTT, rejoint mi-juin[8]
Génie Compagnie 133/1 Sapeurs-mineurs
Compagnie 132/82 Transmissions
Train Compagnie 248/6 Compagnie de quartier-général
Compagnie 348/6 Compagnie de transport
Groupe d'exploitation divisionnaire GED 132/13
Groupe sanitaire divisionnaire GSD 132

Historique des garnisons, campagnes et batailles[modifier | modifier le code]

2e brigade cuirassée[modifier | modifier le code]

La 2e brigade cuirassée, ancêtre de la 2e DCR, est créée le . Rattachée à la réserve générale, elle est d'abord stationnée en Lorraine, se regroupant à Blénod-lès-Pont-à-Mousson. Elle couvre depuis Metzeresche les arrières du corps d'armée colonial engagé dans l'offensive de la Sarre[1].

Le , elle repasse à la réserve générale et part pour la région d'Étain et Verdun. À partir du , la brigade est envoyée dans la région de Châlons-sur-Marne, dans la zone entre le camp de Suippes et celui de Mourmelon, connue sous le nom de camp de la Haute-Moivre[1].

Début de la campagne de 1940[modifier | modifier le code]

Le blindé français B1 bis no 260 Ouragan, de la 3e compagnie du 8e BCC, après sa panne et sa capture par les forces allemandes à Guise en mai 1940.

La 2e division cuirassée est créé le à partir de la 2e brigade cuirassée[7]. De jusqu'au , la division est à l'entraînement au camp de la Haute-Moivre[9].

Destinée à venir en soutien de la 1re armée française qui entre en Belgique le , la 2e division cuirassée est dirigée le au soir vers les positions de la 9e armée dans les Ardennes[10]. Les premiers éléments blindés arrivent le 15 mai au nord de Rethel et débarquent de leurs trains sous la protection des chasseurs portés du 17e BCP. Les unités motorisées de soutien rejoignent par la route[9].

Cette double manœuvre alors que la division arrive au milieu de la percée allemande mène à la dislocation de la division[9]. Les éléments à roues, deux compagnies de chasseurs portés et une compagnie du 27e BCC se retrouvent du côté de l'Aisne et la 6e armée tandis que le gros de la division est sur l'Oise avec la 9e armée[11].

Le , un groupement formé des 1re et 2e compagnies du 15e BCC et d'une compagnie de chasseurs portés reçoit l'ordre de contre-attaquer sur l'axe Marle-Montcornet-Liart autour de la Serre, dans le secteur de la 6. Panzerdivision. Les Français repoussent des élements légers allemands puis l'attaque, vaine, est stoppée[11]. Le reste des unités est dispersé pour garder les ponts sur l'Oise[10].

Un camion allemand passe à côté du B1 bis no 209 Sénégal, de la 1re compagnie du 15e BCC, détruit le près de Saint-Simon (Aisne).

La division est regroupée à partir du et se dégage le lendemain. Elle a perdu 123 chars (dont quelques uns récupérables) sur les 160 initiaux[10].

Reconstitution[modifier | modifier le code]

À partir du , la division est reconstituée dans la région de Compiègne. La division est notamment renforcée par les 40e et 48e BCC, deux bataillons équipés de matériel neuf Renault R35 et R40 à canon de 37 mm SA 38, ainsi que par trois compagnies autonomes de chars B et une de chars H[10].

Du au , la division est engagée sur la Somme en amont de Péronne, fractionnée en groupements de chars et de chasseurs portés. Son action permet la mise en place de l'infanterie de la 7e armée, qui sera prête lors de l'attaque allemande sur la ligne Weygand[10].

Le , la 2e DCR est rattachée administrativement au groupement cuirassé Delestraint mais ce groupement ne devient un commandement opérationnel qu'à partir du [12]. Regroupée et envoyée auprès de la 10e armée, la 2e DCR est engagée le dans une ultime tentative de réduire la tête de pont allemande d'Abbeville. L'attaque échoue, la division perdant 33 chars sur 82 engagés[10].

La 2e DCR soutient ensuite la défense de la 10e armée face à l'offensive allemande lancée le [12]. Elle défend la route menant à Beauvais pendant que l'infanterie de la 10e armée se replie. À partir du , la division se regroupe et se remet sur pied dans la région de Versailles. Au soir du , la 2e DCR part barrer la route d'Orléans aux Allemands pour permettre le repli de l'armée de Paris sur la Loire[13].

À partir du 18, la division est rattachée à la 6e armée. À la fin des combats, la division a gardé son potentiel de combat au fur et à mesure de ses replis en combattant[13].

Devise[modifier | modifier le code]

La devise Malgré est adopté après l'armistice[7].

Personnalités ayant servi au sein de l'unité[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sur la bataille de France[modifier | modifier le code]

Sur les blindés et les divisions cuirassées[modifier | modifier le code]

  • François Vauvillier, « La division cuirassée en France en 1940 et ses perspectives : 1 - Les chars et les chasseurs portés », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 79,‎ , p. 38-49.
  • François Vauvillier, « La division cuirassée en France en 1940 et ses perspectives : 2 - l'artillerie d'accompagnement, l'artillerie antichars et la défense contre avions », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 80,‎ , p. 40-49.
  • Capitaine Bonal, Les brigades cuirassées, (lire en ligne).
  • Jacques Belle, « Près de 2 800 blindés perdus en 26 jours », Guerre, blindés et matériels, Histoire & Collections, no 133,‎ , p. 33-44.
  • Jacques Belle, « De nouvelles unités mécaniques pour la Ligne Weygand », Guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 135,‎ , p. 53-64.
  • Jacques Belle, « Les unités blindées dans la retraite générale », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 136,‎ , p. 75-80.

Sur les unités de la 2e DCr[modifier | modifier le code]

  • 14e Bataillon de Chars de Combat -, imprimerie Guillemot et de Lamothe, Limoges, 1940.
  • Jean-Robert Gorce, « 4 juin 1940, la 2ème Division Cuirassée à Abbeville », Histoire de guerre, Histopress, no 55,‎ .
  • Stéphane Bonnaud, « Le 14e bataillon de chars de combat : I - de la mobilisation à la percée allemande 28 août 1939 - 16 mai 1940 », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 77,‎ , p. 8-19.
  • Stéphane Bonnaud, « Le 14e bataillon de chars de combat : II - le sacrifice sur l'Oise avec la 2e DCR 17-19 mai 40 », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 78,‎ , p. 64-75.
  • Stéphane Bonnaud, « Le 27e BCC sur les ponts de l'Oise, 17-19 mai 1940 », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 102,‎ , p. 13-30
  • Stéphane Bonnaud, « Le 8e BCC entre en campagne », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 103,‎ , p. 83-100.
  • Stéphane Bonnaud, « Le 8e BCC succombe sur les ponts de l’Oise », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 104,‎ , p. 83-102.
  • Stéphane Bonnaud, « Les B de la 2e DCr, de l’Oise à Abbeville, 21 mai-4 juin 1940 », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 119,‎ .

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'abréviation DCr est également utilisée, pour éviter la désignation fautive de division cuirassée de réserve, voir Vauvillier 2007.
  2. Char de commandement au niveau de la demi-brigade
  3. Les nombres indiqués correspondent au matériel présent à la date du (sauf pour les unités ayant rejoint plus tardivement la division).
  4. Sauf pour les unités ayant rejoint après cette date.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Bonal 2016.
  2. François Vauvillier, « Produire le char B : défi ou chimère », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 76,‎ , p. 36-49.
  3. a et b François Vauvillier, « Les voitures tous terrains Lorraine 28 de l'armée française 1934-1940 », Guerre, Blindés et Matériel, Histoire & Collections, no 74,‎ , p. 60-74
  4. a b et c François Vauvillier, « Nos chars en 1940 : pourquoi, combien », Guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 74,‎ , p. 40-48
  5. a b et c Vauvillier 2008.
  6. a b c d et e François Vauvillier et Roger Avignon, « Mais où sont donc passés nos chars B ? », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 77,‎ , p. 26-37
  7. a b c et d Vauvillier 2007.
  8. a et b Éric Denis et François Vauvillier, « Le chasseur de chars Laffly W15 TCC et les batteries antichars automotrices », Histoire de guerre, blindés et matériel, no 85,‎ , p. 6-21
  9. a b et c Bonnaud 2007a.
  10. a b c d e et f Belle 2020.
  11. a et b Buffetaut 1992, p. 66.
  12. a et b Belle 2021a.
  13. a et b Belle 2021b.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]