7+3 (chimiothérapie)

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7+3, dans le contexte de la chimiothérapie anticancéreuse, est un acronyme utilisé pour désigner un protocole de première ligne pour traiter la plupart des leucémies aiguës myéloïdes (LAM). L'acronyme résume les durées de traitement des 2 médicaments utilisés. Le premier médicament, la cytarabine est administrée pendant 7 jours ; le deuxième est une anthracycline administrée pendant les trois premiers jours.

Protocoles[modifier | modifier le code]

Les protocoles de chimiothérapie associe le plus souvent plusieurs molécules au mécanismes d'action différents («polychimiothérapie»). La cytarabine est un antimétabolite interférant avec la synthèse d'ADN. Les anthracyclines utilisées (idarubicine ou daunorubicine) sont des intercalants de l'ADN, inhibant les enzymes et provoquant des cassures des brins.

Les doses sont données à titre indicatifs et peuvent faire l'objet d'adaptations.

IDAC[modifier | modifier le code]

Molécule Dose Administration Durée
Cytarabine 100–200 mg/m2 Perfusions intraveineuse sur 24h Jours 1 à 7
Idarubicine 9–12 mg/m2 Perfusion intraveineuse Jours 1 à 3

DA[modifier | modifier le code]

Molécule Dose Administration Durée
Cytarabine 100–200 mg/m2 Perfusions intraveineuse sur 24h Jours 1 à 7
Daunorubicine 60–90 mg/m2 Perfusion intraveineuse Jours 1 à 3

Indication, prescription[modifier | modifier le code]

Ce protocole de chimiothérapie est couramment utilisé en traitement d'induction des LAM, c'est-à-dire en première ligne afin à d'obtenir une rémission des signes cliniques [1],[2],[3]. Les traitements ultérieurs dépendent de la réponse au traitement, de la constitution du patient et des caractéristiques de la leucémie (critères hématologiques, mutations identifiées). Même si le 7+3 est un standard de traitement, des essais cliniques sont toujours menés pour étudier les différentes doses[4]. Ce protocole n'est pas indiqué pour traiter la leucémie aiguë promyélocytaire (ancienne LAM3), qui bénéficie de traitements ciblés.

L'adaptation des doses est fonction des comorbidités du patient (insuffisance rénale, fonction cardiaque).

En 2019, ces médicaments sont disponibles sous forme de génériques en France à l'exception de la daunorubicine. Les noms commerciaux sont Aracytine, Cerubidine et Zavedos respectivement pour la cytarabine, la daunorubicine et l'idarubicine. Une nouvelle forme associant la cytarabine et la daunorubicine sous forme liposomale (Vyxeos) a obtenu son AMM européenne en 2018 ; cette modification de la galénique permet de prolonger la demi-vie des molécules et augmenter l'exposition au médicament. Ces produits étant cancérigènes, ils sont préparés par les pharmacies hospitalières, et manipulés en conditions protectrices (hotte, isolateurs).

Effets indésirables[modifier | modifier le code]

Les effets indésirables habituels sont : nausées et vomissements, cytopénies.

Les anthraclyclines possèdent une toxicité cardiaque cumulative.

Nausées et vomissements[modifier | modifier le code]

La daunorubicine est classée "modérément" émétisante : un traitement préventif et/ou curatif des nausées et vomissements induits est classiquement prescrit. Une association de sétron (antagoniste des récepteurs 5-HT3) et de corticoïdes est recommandée (par ex. : ondansétron + dexaméthasone)[5].

Cytopénies[modifier | modifier le code]

Les cytopénies sont une diminution des cellules sanguines : globules blancs, globules rouges et plaquettes. Les molécules utilisées ont une toxicité sur la moelle osseuse affectant à la fois les cellules leucémiques et les cellules normales : d'où la toxicité hématologique. L'altération de chaque lignée sanguine entraîne des effets indésirables spécifiques.

Effets indésirables hématologiques
Lignée Terme médical Effet Traitement possibles
Globules blancs Neutropénie Risque d'infections Antibiotique, facteurs de croissance hématopoïétiques
Globules rouges Anémie Fatigue, manque d'oxygène (ischémie) Transfusion
Plaquettes Thrombopénie Saignements Transfusion

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Claude Gardin Hervé Dombret, « An update of current treatments for adult acute myeloid leukemia », Blood, vol. 127, no 1,‎ ary, p. 53 (DOI 10.1182/blood-2015-08-604520, /pmc/articles/PMC4705610/?report=abstract, lire en ligne)
  2. (en) Clara D. Bloomfield, « Diagnosis and management of acute myeloid leukemia in adults: recommendations from an international expert panel, on behalf of the European LeukemiaNet », Blood, American Society of Hematology, vol. 115, no 3,‎ , p. 453-474 (ISSN 1528-0020, DOI 10.1182/blood-2009-07-235358, résumé, lire en ligne)
  3. INSERM US14 -- TOUS DROITS RESERVES, « Orphanet: Leucémie aiguë myéloïde » (consulté le )
  4. (en) Richard E. Clark, « A randomized comparison of daunorubicin 90 mg/m2 vs 60 mg/m2 in AML induction: results from the UK NCRI AML17 trial in 1206 patients », Blood, American Society of Hematology, vol. 125, no 25,‎ , p. 3878-3885 (ISSN 1528-0020, DOI 10.1182/blood-2015-01-623447, résumé, lire en ligne)
  5. M. van der Wetering, « 2016 MASCC and ESMO guideline update for the prevention of chemotherapy- and radiotherapy-induced nausea and vomiting and of nausea and vomiting in advanced cancer patients », Annals of Oncology, Narnia, vol. 27, no suppl_5,‎ , v119-v133 (ISSN 0923-7534, DOI 10.1093/annonc/mdw270, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Liens grand public[modifier | modifier le code]

Liens techniques[modifier | modifier le code]