Abbaye de Cymer

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Abbaye de Cymer
image de l'abbaye
Les ruines de l'église abbatiale, avec les lancettes du chevet encore visible au fond du chœur
Diocèse Bangor
Numéro d'ordre (selon Janauschek) DXXII (522)[1]
Fondation 1199
Dissolution 1536
Abbaye-mère Cwmhir
Lignée de Clairvaux
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Ordre cistercien
Protection Monument classé de grade I
Coordonnées 52° 45′ 29″ N, 3° 53′ 46″ O[2]
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Royaume historique Royaume de Meirionnydd
Nation Pays de Galles
comté Gwynedd
Communauté Llanelltyd
Géolocalisation sur la carte : pays de Galles
(Voir situation sur carte : pays de Galles)
Abbaye de Cymer
Géolocalisation sur la carte : Royaume-Uni
(Voir situation sur carte : Royaume-Uni)
Abbaye de Cymer

L'abbaye de Cymer est une ancienne abbaye cistercienne située en face du village de Llanelltyd, sur les rives de l'Afon Mawddach (en) au Pays de Galles.

Fondée en 1198 ou au début de 1199 par les moines de Cwmhir grâce à l'appui de Maredudd ap Cynan (en), elle reste, durant les siècles de son existence, très modeste et d'une grande pauvreté. Cymer est fermée en 1536 ou 1537, lors de la dissolution des monastères.

Situation et toponymie[modifier | modifier le code]

L'abbaye de Cymer est située sur les rives de l'Afon Mawddach (en), à quelques centaines de mètres à peine de la confluence avec son ultime affluent, l'Afon Wnion (en), et à quelques kilomètres de l'estuaire. Elle est donc à une altitude très basse, environ dix mètres, et située juste en face du village de Llanelltyd. Du fait de sa localisation, le monastère reçoit le nom de Kymer deu dyfyr, soit « la rencontre des eaux »[3],[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

La fondation de Cymer est une des dernières créations médiévales d'abbaye cistercienne en Grande-Bretagne. Elle est décidée par Maredudd ap Cynan (en), souverain du Royaume de Meirionnydd à cette date, qui sollicite en ce but l'abbaye de Cwmhir[3]

L'abbaye au Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Malgré son implantation favorable à proximité du confluent, de la mer, mais aussi du point de passage sur les rivières, Cymer reste tout au long de son existence une communauté de taille très réduite et très pauvre. Cette pauvreté est en outre accrue par des destructions, comme celle provoquée lors de l'invasion du pays de Galles par Édouard Ier en 1241. Dès 1388, l'abbaye ne compte par exemple que cinq moines. Toutefois, elle possède un unique trésor, un calice et une patène d'argent dorés dont la provenance est inconnue[3],[4].

Les moines vivent principalement de l'élevage ovin sur les collines des environs, mais aussi de l'exploitation minière et de le métallurgie. Par ailleurs, leur haras était très réputé à l'époque de Llywelyn le Grand et lui fournissait des chevaux de très grande qualité[5]

Fermeture[modifier | modifier le code]

Gravure du début du dix-neuvième siècle montrant les ruines d'une abbaye envahies par la végétation et au milieu desquelles paissent les moutons.
L'abbaye vers 1800 vue par William Radclyffe (en).

Étant une des communautés monastiques les plus pauvres de Grande-Bretagne, avec un revenu annuel de 51 livres en 1535, l'abbaye est fermée dès l'année suivante. Les moines s'empressent de cacher les deux objets liturgiques précieux en leur possession en les enterrant à flanc de colline ; le calice et la patène ne sont redécouverts qu'au XIXe siècle et déposés au Musée national du pays de Galles à Cardiff[3].

Le site de l'abbaye est actuellement entouré de deux fermes, qui ont probablement été en partie construites à partir des matériaux de l'abbaye[5].

Architecture[modifier | modifier le code]

Arcades de pierre gothuque subsistant d'un ensemble plus vaste en ruines.
Une partie des ruines de l'abbaye de Cymer.

Les restes de l'abbaye sont confiés à Cadw, qui met les lieux à disposition du public. La pauvreté de la communauté se reflète dans le plan relativement sommaire de l'abbaye. L'église abbatiale est dotée d'une nef flanquée de bas-côtés d'une trentaine de mètres de longueur. Les fouilles archéologiques montrent qu'un transept et un chœur étaient initialement prévus, mais qu'ils n'ont jamais été construits ; la nef a alors été adaptée pour y implanter le chœur liturgique[5].

De même, aucune tour-lanterne n'a été placée à la croisée du transept, du fait non seulement de l'absence de cette dernière, mais aussi de moyens pour construire un tel édifice. Lors d'une embellie financière au XIVe siècle, le clocher est toutefois construit, mais à l'ouest, le long de la façade[5].

En ce qui concerne les bâtiments conventuels, il est fortement possible qu'une partie notable de ceux-ci n'aient pas été construits en pierre mais en bois. En tout état de cause, leur taille est probablement assez réduite[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 202.
  2. Luigi Zanoni, « Cymmer », sur cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
  3. a b c et d (en) « Cistercian Abbeys : Cymer », Digital Humanities Institute (consulté le ).
  4. a et b « Cymer (Abbey) », Monastic Wales (consulté le ).
  5. a b c d et e (en) « Cymer Abbey », Castle Wales (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Stephen William Williams 1889] (en) Stephen William Williams, The cistercian abbey of Strata Florida : its history, and an account of the recent excavations made on its site, Londres, Whiting & Co, , 426 p. (lire en ligne) ;
  • [Courtenay Arthur Ralegh Radford 1936] (en) Courtenay Arthur Ralegh Radford, Strata Florida Abbey : Cardiganshire, Londres, H. M. Stationery Office, , 12 p. ;
  • [James Conway Davies 1945] (en) James Conway Davies, « A papal bull of privileges to the abbey of Ystrad Fflur », National Library of Wales Journal,‎ 1945-1946, p. 197-203 (ISSN 1758-2539) ;
  • [Emrys George Bowen 1950] (en) Emrys George Bowen, « The monastic economy of the Cistercians at Strata Florida », Ceredigion : Journal of the Cardiganshire Antiquarian Society, vol. 1, nos 1-2,‎ 1950-1951, p. 34-37 (ISSN 0069-2263, lire en ligne) ;
  • [Herbert Lloyd-Johnes 1954] (en) Herbert Lloyd-Johnes, « Lesser country houses of Cardiganshire : 4. Strata Florida », Ceredigion : Journal of the Cardiganshire Antiquarian Society, vol. 2-3,‎ , p. 172-173 (ISSN 0069-2263, lire en ligne) ;
  • [David Gorman 1995] (en) David Gorman, « Ystrad Fflur : a Cardiganshire abbey », Cross Ties,‎ , p. 8 & 16 ;
  • [Laurence Dopson 2006] (en) Laurence Dopson, « The story of Strata Florida... : and the Welsh Westminster Abbey », Ceredigion : Journal of the Cardiganshire Antiquarian Society,‎ , p. 26-27 (ISSN 0011-0213) ;

Lien externe[modifier | modifier le code]