Abritus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Abritus
Abrittus
Image illustrative de l’article Abritus
Vestiges d'un atrium de la cité Abrittus.
Localisation
Pays Drapeau de la Bulgarie Bulgarie
Coordonnées 43° 31′ 16″ nord, 26° 33′ 06″ est
Géolocalisation sur la carte : Bulgarie
(Voir situation sur carte : Bulgarie)
Abritus
Abritus
Histoire
Époque Rome antique

Abritus ou Abrittus[1] est une cité romaine antique de la province romaine de Mésie, proche de la moderne Razgrad (Bulgarie)[2],[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant la période romaine, Abritus est habitée par les Thraces, dont la romanisation aboutit aux Thraco-Romains, lesquels sont christianisés aux Ve – VIe siècles. Les recherches archéologiques ont mis en évidence les murailles d'un camp militaire romain. La « ligne Jireček » est proche : outre le latin, le grec y est également pratiqué. Les auteurs antiques mentionnent Abritus pour la bataille de 251 où l’empereur Trajan Dèce trouva la mort face aux Goths et aux Scythes du roi Kniva[4],[5]. Au IVe siècle, autour d'une superficie de 140 ares sont élevés des remparts de trois mètres d'épaisseur et de douze mètres de hauteur, percés de quatre portes et comptant 35 tours défensives[6].

Les vestiges d'Abritus près de Razgrad.

Les invasions déterminent l'empereur Justinien, dans le cadre de son entreprise de consolidation des forteresses de Mésie, à restaurer à nouveau Abritus. C'est alors non seulement une importante cité, mais aussi le siège d'un évêché de la région du bas-Danube (Παριστρίων ou « Paristrie ») qui constitue toujours un siège titulaire pour les églises catholique et orthodoxe[7],[8].

Au tournant du VIIe siècle, la pénétration accrue des Slaves puis la victoire en 680 des Bulgares contraignent l'Empire à céder la région au Premier Empire bulgare : Abritus est alors abandonnée, mais la ville toute proche de Razgrad la remplace. Slaves et Bulgares adopteront à leur tour le christianisme de rite byzantin au IXe siècle et, par la même occasion, les alphabets glagolitique et cyrillique créés pour les langues slaves par Cyrille et Méthode à partir de l'alphabet grec[9].

Autres[modifier | modifier le code]

Le genre d'ammonites Abrytusites, trouvé dans les calcaires crétacés du site, doit son nom à Abritus[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bruno Dumézil (dir.) et Michel Christol, Les barbares, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », (1re éd. 7 septembre 2016), 1520 p. (ISBN 978-2-13-082484-8), p. 133-134.
  2. Teofil Ivanov & Stoyan Stoyanov, (en) ABRITVS - Its History and Archaeology, Razgrad: Cultural and Historical Heritage Directorate, 1985
  3. Teofil Ivanov, (de) Archäologische Forschungen in Abrittus: (1953-1961), B.A.N. Sofia 1963
  4. Aurelius Victor, Épitomé de Caesaribus, chapitre XXIX, Vie de Dèce [1]
  5. Edward Gibbon, Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain (chapitre X)
  6. Dominic Moreau et Jean-Philippe Carrié, « L’agglomération romaine d’Abritus (Mésie inférieure / Mésie seconde) : sources textuelles et bilan archéologique », in Chr. Freu, S. Janniard & A. Ripoll (éd.), Libera curiositas, mélanges d'histoire romaine et d'Antiquité tardive offerts à Jean-Michel Carrié, Brepols, Turnhout, 2017 (Bibliothèque de l'Antiquité tardive, 31), p. 229-256.
  7. Code de Droit Canonique (CDC), canon 376, et canons 134 §3, 381 §2 et 450 §1
  8. Antonio Viana, "Obispos titulares. Elementos de tradición canónica y regulación actual", dans Ius Canonicum 44 (2004), p. 515-537
  9. D. Adamesteanu, (en) « Abrittus (Razgrad) Bulgaria » in : Richard Stillwell, William L. MacDonald, Marian Holland McAlister's Princeton Encyclopedia of Classical Sites, Princeton University Press 1976 - [2]
  10. Nikolov, T. et Breskovski, St.(1969) : « Abrytusites - nouveau genre d'ammonite barrémienne », Bulletin of the Geological Institute, Ser. Paleontology, Bulgarian Academy of Sciences XVIII (Feb.): 91-6.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]

  • Jean-Philippe Carrié & Dominic Moreau, "The Archaeology of the Roman Town of Abritus : The Status Quaestionis in 2012", in L. Vagalinski & N. Sharankov (éd.), Limes XXII. Proceedings of the 22nd international Congress of Roman Frontier Studies (Ruse, Bulgaria, September 2012), NAIM, Sofia, 2015 (Bulletin of the National Archaeological Institute, 42), p. 601-610.
  • Brahim M'Barek & Dominic Moreau, "The Plan of Abritus (Moesia Secunda/Inferior). Status Quaestionis in 2015", in C. Sebastian Sommer & Suzana Matešić (éd.), Limes XXIII. Proceedings of the 23rd International Congress of Roman Frontier Studies Ingolstadt 2015 - Akten des 23. Internationalen Limeskongresses in Ingolstadt 2015, Mainz, 2018 (Beiträge zum welterbe Limes. Sonderband 4/II), p. 1087-1091.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :