Acarouany (village)

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Acarouany
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Guyane
Département Guyane
Arrondissement Saint-Laurent-du-Maroni
Intercommunalité Communauté de communes de l'Ouest guyanais
Commune Mana
Géographie
Coordonnées 5° 35′ 35″ nord, 53° 48′ 55″ ouest
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Guyane
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Acarouany
Géolocalisation sur la carte : Guyane
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Acarouany

Acarouany est un village situé sur la commune de Mana dans l'Arrondissement de Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane. Le village est situé sur la rivière d’Acarouany.

Acarouany était le siège d'une colonie de lépreux entre 1833 et 1979. De 1989 à 1992, c'était le lieu d'un camp de réfugiés surinamais.

Léproserie[modifier | modifier le code]

En 1828, le Ministère de la Marine et des Colonies envoya la Sœur Anne-Marie Javouhey à Mana pour coloniser la région[1]. Les lépreux étaient jusqu'alors soignés aux Îles du Salut. En 1833, la Sœur Javouhey entreprend de créer une léproserie au sud du village de Mana sur la rivière Acarouany[2]. Dans un premier temps les patients étaient hébergés dans des paillotes, la construction d'une léproserie avec des bâtiments en brique a duré trois ans[3].

Entre 1882 et 1886, la léproserie est dirigée par Paul-Louis Simond. De retour en France, il rédige sa thèse de doctorat La lèpre et ses modes de propagation en Guyane française[4] pour laquelle Simond reçoit le prix Godard[5]. Simond prouvera plus tard que la puce propageait la peste bubonique[4].

En 1947, la léproserie est modernisée et rénovée, mais les sœurs restent aux commandes. En 1979, la léproserie est finalement fermée[2].

Camp de réfugiés[modifier | modifier le code]

La Guerre civile du Suriname, qui s'est déroulée entre 1986 et 1992, a poussé les réfugiés à traverser la frontière entre le Suriname et la Guyane française. Le village d'Acarouany a été redécouvert par les réfugiés et squatté. En 1989[6], un camp a été construit à proximité du village pour accueillir les réfugiés[2]. À l'origine, le camp abritait 1 465 réfugiés[6]. Le camp a été démantelé en 1992, cependant Acarouany est resté un village habité[2].

En 1999, le village a été déclaré monument historique[7]. Le village est aujourd'hui habité par des Surinamais, des Haïtiens, des Brésiliens et des Hmong[2]. Les Hmong sont originaires du village voisin de Javouhey, un village de réinstallation fondé en 1978[8]. En 2013, le maire de Mana a radié 44 familles qui vivaient illégalement dans le village[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Acarouany » (voir la liste des auteurs).
  1. « Guide Mana », sur Petit Futé (consulté le )
  2. a b c d et e « Acarouany » (consulté le )
  3. Michael Richardson, « La nonne aventureuse : L'histoire d'Anne-Marie Javouhey » (consulté le )
  4. a et b B. Brisou, « Paul-Louis Simond et Guyane », Bulletin de la Société de Pathologie Exotique (1990), vol. 92, no 5 Pt 2,‎ , p. 379–380 (PMID 11000942, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) John Frith, « The History of Plague Pt 2. The discoveries of the plague Bacillus and its Vector » [« L'histoire de la peste Pt 2. Les découvertes du bacille de la peste et de son vecteur »], Journal of Military and Veterans' Health, vol. 20, no 3,‎ (lire en ligne).
  6. a et b (nl) Wim Hoogbergen et Thomas Polimé, « Oostelijk Suriname 1986-2002 », OSO. Tijdschrift voor Surinaamse taalkunde, letterkunde en geschiedenis, vol. 21,‎ , p. 228 (lire en ligne)
  7. a et b « Le maire de Mana veut récupérer le site de l'Acarouany occupé illégalement par 44 familles », France TV Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Des Hmongs en Guyane » [archive du ] (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]