Ados Amor

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Ados Amor

Réalisation Zarina Khan
Scénario Zarina Khan
Musique Pablo BRAVO
Acteurs principaux

Karima Bnichou
Damir Ziskou
Sabrina Radde
Hérald M'Banga
Cyrille Hrouda
Meidi Marville
Alexandrine Guillez

Sociétés de production ZK Productions
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Fiction
Durée 125 minutes
Sortie 1998

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Ado Amor est un film français de Zarina8 Khan, sortie en 1998.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Un atelier d'écriture dans un lycée d'enseignement professionnel de la banlieue parisienne s'ouvre un matin. Zarina Khan, philosophe, est sur le seuil de la classe. "Brouhaha", on a parlé aux jeunes d'un atelier d'écriture et de théâtre. Ils lancent, crâneurs, pour rejeter la proposition : "Nous madame, on sait pas écrire ... Le théâtre c'est le bâtiment devant l'arrêt de bus et on n'a jamais été invités... et de toute façon, nous, on RIEN à dire". C'est ainsi que commence l'aventure du film Ados Amor. Zarina Khan saisit le "rien" et leur propose de l'explorer. Même s'ils murmurent qu'elle est "fada", ils foncent dans l'espace de création qui leur est ouvert. Leurs écrits sont si authentiques et bouleversants que la réalisatrice leur propose de tourner un long métrage de fiction en 35 mm pour que le grand public puisse découvrir la sensibilité, les rêves et les désarrois de cette jeunesse en quête d'elle-même. Pari tenu. (cf. l'œuvre à la joie, Tome 3 de "La sagesse d'aimer") [1],[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9],[10],[11]

Naissance du film[modifier | modifier le code]

En septembre 1994, le Service Jeunesse de la Mairie du Blanc-Mesnil contacte Zarina Khan après avoir découvert à « La Marche du Siècle » (France 3) son travail avec les adolescents en atelier d’écriture et de pratique théâtrale. Aussitôt, le lycée d'enseignement professionnel Aristide Briand est demandeur et le Collège Cachin, s’inscrit aussi dans le projet. Les ateliers « démarrent ». Zarina Khan va recueillir sur le papier les préoccupations, les désarrois, les rêves de ces jeunes de Seine-Saint-Denis. Après six mois, se dessine le projet de réaliser un long-métrage de fiction, afin que la parole des adolescents puisse toucher un grand public. Les groupes des deux établissements scolaires se rencontrent, leurs énergies se mobilisent et l’histoire d’Ados Amor devient cinéma, grâce à l’équipe réunie par Zarina Khan qui crée sa société de production et de distribution ZK Productions.

Ados comme adolescents, Amor entre la mort et l’amour.

Les quartiers vont vivre au rythme de ce rêve qui devient réalité. Les jeunes se fédèrent en une famille de travail autour de laquelle les enseignants, les chefs d’établissements, la Mairie et tous ses services, les parents, tous les représentants du Département de Seine-Saint-Denis et les offices de HLM se mobilisent. Tout l’été 1996 et l'année 1997, les cités retentissent de « Silence, on tourne ! ». Le tournage d'Ados Amor est terminé et le film entre dans la phase de montage. Ados Amor sort en avant-première dans la Grande Halle de la Villette et au cinéma du Blanc-Mesnil en mars 1997. La sortie Nationale du film de 2H05 a lieu le 25 Mars 1998. Des jeunes parlent à d’autres jeunes de la beauté de la vie, de l’importance de la préserver et, pour briser le « chacun pour soi », d’Amour. Un message d’Espérance porté par ceux qui veulent construire, avec confiance, le XXIe siècle.

Diagnostic qui a justifié la mise en œuvre du projet

Le projet s’est mis en place à partir du constat d’isolement et de cloisonnement de groupes de jeunes qui se sont construits « leurs frontières ». Le but du projet était de rassembler des adolescents de Seine-Saint-Denis afin qu’ils puissent exprimer leurs énergies créatrices, faire le point et s’exprimer sur les sujets qui les concernent, s’investir « ensemble » dans un projet à long terme.

Les sept thèmes d'Ados Amor[modifier | modifier le code]

1/ Le processus de la violence :

Les personnages de Brahim et Mammifère éclairent le fonctionnement intérieur qui pousse les individus à entrer dans la violence. A partir de l’exploration de leur processus, apparaissent les points qui permettent de désamorcer, à plusieurs phases, le fonctionnement et de l’éviter.

2/ La responsabilité civique :

Le personnage d’Assétou fait apparaître « la démission », « la dépression » d’une adolescente. Enfermée en elle-même, elle est incapable de demander de l’aide. Son suicide va bouleverser le groupe de jeunes dont elle faisait partie, qui va prendre conscience de la responsabilité qu’a chacun de la vie de l’autre et de la nécessité d’aller vers celui qui montre des signes de mal-être, sans attendre.

3) L’infraction à la loi - le cercle vicieux de la délinquance :

Mammifère est exclu du Lycée pour une première « bêtise ». Ses récidives vont l’exclure définitivement du système. Une fois exclu, il doit se trouver une « place » dans la cité et chercher à provoquer le respect des autres par la force. Commence alors l’escalade de la délinquance, la prise en possession d’un « territoire » à défendre. Il devient dealer pour avoir le pouvoir de l’argent mais aussi le sentiment illusoire d’exister, d’avoir un rôle dans la vie des quartiers en créant un besoin chez les autres, d’être recherché par eux. Victime d’une tentative de meurtre, c’est sur son lit d’hôpital et avec son meurtrier qu’il prend conscience de l’engrenage dans lequel il est volontairement entré parce qu’il n’avait plus le goût de vivre.

4) Le respect - les droits et les devoirs :

« Puisqu’on ne me respecte pas, je ne respecterai personne ». Bien souvent les premières altercations avec les autres sont dues au fait de se sentir injustement maltraité. Ce sentiment est à ouvrir et à éclairer afin de remplacer l’escalade de l’injustice mutuelle par la prise de conscience des droits et des devoirs de chacun. Abordée en milieu scolaire, l’altercation entre un professeur et un élève permet de faire apparaître les liens entre le fait de se « sentir » maltraité et l’agression, et de séparer ce qui est dans l’ordre d’une vie dû à un parcours personnel inévitable (comme l’émigration de certaines familles, etc.) et le comportement qui en découle et qui n’est pas une fatalité.

5) La recherche d’identité et le « racisme »:

Ce thème regroupe tous les autres. Tant que l’on ne sait pas d’où l’on vient, que le parcours de la famille, l’histoire du pays d’origine restent flous, comment se situer dans sa ville, dans son quartier, dans son école? Le lien avec son passé, avec ses origines va permettre d’ouvrir la perspective sur son futur, de construire « un projet de vie » et d’échapper à la force destructrice d’un présent à consommer le plus vite possible selon les désirs immédiats.

6) La valeur de la vie :

La toxicomanie, le Sida qu’on affronte sans prendre aucune précaution, les bagarres et le port illégal d’armes participent au même processus profond d’abandon du goût de vivre. En explorant les raisons que se donnent les personnages pour « flirter avec la mort », nous faisons apparaître en chacun les fondations du goût de vivre, de la valeur de la vie et à quel point chacun a un rôle positif à jouer dans la vie de l’autre. Se dégager de l’immédiateté des malheurs, des « galères », prendre du recul pour envisager sa vie à long terme et en chercher le sens est un axe majeur de Ados Amor.

7) L’ouverture sur le monde - la réussite scolaire et la réussite professionnelle :

L’arrivée de Damir, lycéen de Sarajevo qui vient de la guerre et qui a frôlé à plusieurs reprises la mort, va permettre au groupe de prendre en compte le monde dans son ensemble, d’aborder les autres espaces et les autres temps. Le groupe découvre cette guerre-là et a par là le désir de connaître « l’Histoire » du monde et de se situer à travers elle. En découvrant l’espace de destruction de Sarajevo, les adolescents découvrent du même coup la valeur de la Paix dans leur propre espace et apprennent à la préserver. Une autre rencontre avec un rescapé d'Auschwitz les bouleverse. La mise en perspective des autres époques de l’histoire et des autres pays permet à chacun de comprendre mieux sa propre réalité, d’en apprécier les avantages et devient un moteur de l’apprentissage scolaire comme de la réussite professionnelle.


Distinctions[modifier | modifier le code]

  • 1997 : Prix du Scénario de la Fondation Beaumarchais SACD
  • 1999 : 2ème Prix au Festival "Le Réel en Vue" [12]

Sélections[modifier | modifier le code]

  • Festival International des Films de Femmes de Créteil - du 14 au 23 mars 1997 - Hors compétition
  • Festival de Cannes - Cannes Junior - du 8 au 18 mai 1997
  • Festival International de Beyrouth (Liban) - Cannes Junior - du 27 mai au 1er juin 1997
  • Festival International du Film Francophone de Namur (Belgique) - du 26 septembre au 4 octobre 1997 -Section Droits de l’Homme - Hors compétition
  • First Quezon City International Film Festival (Philippines) - du 21 au 30 novembre 1997 - et le South Film Tour concernant les îles de Puerto Princesa, Cebu et Davao
  • Festival Drôle d’Endroit pour des Rencontres, Bron - du 16 au 25 janvier 1998
  • Festival International de Cinéma de Jeune Public de Laon - du 30 mars au 9 avril 1998
  • Festival du Premier Film en Île de France - du 25 mars au 5 avril 1998
  • Festival du film Panafricain FESPACO - du 27 février au 6 mars 1999
  • Festival International pour l’Enfance et la Jeunesse, Tunisie - du 30 octobre au 5 novembre 1999


Soutiens pour la réalisation du film[modifier | modifier le code]

  • La Ville du Blanc-Mesnil
  • Le Ministère de l’Intégration
  • La Fondation RATP
  • La Préfecture de la Seine Saint-Denis
  • Le Conseil Général de la Seine Saint-Denis
  • Le Fonds d’Action Sociale
  • La Mission Ville et Santé
  • La Protection Judiciaire de la Jeunesse
  • La Direction Départementale de la Sécurité Publique de la Seine Saint-Denis

Fiche technique[modifier | modifier le code]

  • Réalisation : Zarina Khan.
  • Atelier d’écriture et scénario : Zarina Khan.
  • Musique originale : Pablo BRAVO.
  • Directeur de la photographie : Maurice GIRAUD A.O.C.
  • Montage : Annie WAKS.
  • Mixage : Jean-Guy VERAN. Studio Mac’Tari.
  • Ingénieur du Son : Frédérique PFOHL.
  • Durée : 125 min - 35mm - couleur - mono
  • Documentaire sur le film : "Ados Amor, un autre regard" - 28 min

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « "Ados amor". - Archives départementales du Val-de-Marne », sur archives.valdemarne.fr (consulté le )
  2. Didier Arnaud, « «Ados Amor», le salut jeune vu du Blanc-Mesnil. A l'origine, des ateliers d'écriture à l'école. A l'arrivée, un court métrage qui voudrait grandir. », sur Libération (consulté le )
  3. « Ados amor. Un autre regard - Réseau Prisme », sur www.documentation-sociale.org (consulté le )
  4. « Ados amor (1997) », sur www.unifrance.org (consulté le )
  5. « Quels films ont bénéficié de l’avance sur recettes depuis sa création ? | CNC », sur www.cnc.fr (consulté le )
  6. « « Ados Amor » : sept histoires de civisme, de racisme et d'identité », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  7. « Ados amor », sur Les Inrocks (consulté le )
  8. « Ados amor », sur Cyrille Hrouda, (consulté le )
  9. « Ados amor : séances à Paris et en Île-de-France • L'Officiel des spectacles », sur www.offi.fr (consulté le )
  10. Par Le 25 juin 1998 à 00h00, « Un festival cinéma gratuit à Epinay », sur leparisien.fr, (consulté le )
  11. Zarina Khan et François Stuck, Ados amor, Zarina Khan Productions, (lire en ligne)
  12. « Historique du Festival "Le Réel en Vue" — Wikithionville », sur wikithionville.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]