Agostino Ricchi

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Agostino Ricchi
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Auteur comique, médecinVoir et modifier les données sur Wikidata

Agostino Ricchi est un humaniste, écrivain et médecin italien, né à Lucques au commencement du XVIe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ricchi fut médecin du pape Jules III et traduisit quelques ouvrages de Galien ; mais ce qui le recommande plus spécialement au souvenir des littérateurs, c'est sa comédie Les trois tyrans (I tre tiranni). Jouée à Bologne en présence du pape et de l'Empereur, à l'occasion de la fête qui eut lieu pour célébrer l'anniversaire du couronnement de Charles Quint, elle fut imprimée con privilegio apostolico et venitiano. Une dédicace, datée de Ferrare et conçue dans les termes de l'adulation la plus outrée, en fit hommage au cardinal Hippolyte de Médicis. Cette pièce paraît avoir obtenu le plus brillant succès ; les trois tyrans qu'elle annonce sont l'Amour, la Fortune et l'Or ; elle retrace l'empire qu'ont sur les faibles humains ces trois maîtres absolus. Calquée sur le modèle des comédies grecques telles que nous les ont fait connaître les imitations de Plaute et de Térence, elle mit sur la scène des vieillards imbéciles, des jeunes gens dérangés, des parasites au grand appétit, des valets fourbes, sans oublier une ruffiana. Tous ces personnages portent les noms grecs de Philocrate, Calonide, Sistagire, Phronèsie, Chrisaule ; c'est Mercure qui débite le prologue. Tout cela n'empêche point que l'action ne se passe au XVIe siècle, que les héros des romans de chevalerie ne soient mentionnés à l'occasion, que Satan et Lucifer ne soient gravement injuriés, et qu'on ne trouve par ci par là quelques lambeaux du latin des offices de l'Église. Il se présente même un personnage qui parle espagnol ; c'était assez l'usage chez les écrivains dramatiques de l'époque d'étaler sur le théâtre leur érudition polyglotte ; dans les pièces de Torres Navarro, dans celles de Calmo et de plusieurs autres, on rencontre parfois jusqu'à cinq ou six interlocuteurs différents, s'exprimant chacun dans un idiome particulier. La comédie de Ricchi ne manque d'ailleurs ni de mérite ni d'agrément ; le vers est rapide, le dialogue facile et vif, les plaisanteries y sont continuelles, et, si l'intrigue et les détails sont entachés d'immoralité, c'est un reproche que méritent toutes les compositions dramatiques de l'Italie antérieures à l'an 1550. Les personnages les plus augustes se déridaient alors sans scrupule à de joyeuses représentations; Les trois tyrans pouvaient bien s'offrir à un prince de l'Église, puisque Rabelais ne craignait pas de dédier au cardinal de Châtillon Le Quart Livre.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]