Alain Ferrand

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Alain Ferrand
Illustration.
Fonctions
Maire du Barcarès
En fonction depuis le
(12 ans, 8 mois et 11 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Marie Roses (intérim)
Joëlle Iglesias-Ferrand

(3 ans, 9 mois et 6 jours)
Élection
Prédécesseur Claude Got
Successeur Joëlle Iglesias-Ferrand
Premier vice-président de Perpignan Méditerranée Métropole

(1 an, 7 mois et 17 jours)
Élection
Président Robert Vila
Biographie
Nom de naissance Alain Francis Célestin Ferrand
Date de naissance (64 ans)
Lieu de naissance Aubin (France)
Nationalité Française
Parti politique RPR, UMP, LR
Conjoint Joëlle Iglesias-Ferrand (divorcés)
Enfants 2
Entourage François Calvet
Francis Perez
Diplômé de Université d'Aix-Marseille
Profession Homme d'affaires

Signature de Alain Ferrand

Alain Ferrand, né le à Aubin, est un homme d'affaires et homme politique français. Il est maire du Barcarès, en alternance avec son ex-épouse Joëlle Iglesias-Ferrand au gré de leurs inéligibilités respectives, depuis 1995.

Biographie[modifier | modifier le code]

Alain Ferrand est le fils de Camille Ferrand et d'Elia Barnabe, paysans aveyronnais. Il naît le à Aubin dans le bassin minier de Decazeville dans l’Aveyron[1],[2].

Dans les années 1980, Alain Ferrand commence sa carrière en tant que professeur de gestion dans une école hôtelière de Toulouse[3].

En 1987, il achète le symbole de la station balnéaire du Barcarès : le Lydia, un paquebot volontairement ensablé, qu'il transforme en casino et qu'il revend en 2000 au groupe Partouche[3].

Il acquiert également au Barcarès un restaurant, Le Riviera, pour en faire un complexe touristique Le Marina doté d’une boîte de nuit de 3 salles, 7 bars, un restaurant, une terrasse extérieure avec 3 piscines sur différents niveaux avec toboggans[3],[4].

Avec son ami Francis Perez, ils fondent la holding Grand sud. Lorsque Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, autorise les machines à sous, ils rachètent à bas prix une demi-douzaine de casinos de la côte languedocienne[3],[5].

En 1992, un rapport parlementaire des députés François d'Aubert et Bertrand Gallet relève que « les casinos, instruments de blanchiment, constituent un secteur traditionnel d'investissement des organisations criminelles mafieuses ». Le document confirme « l'existence de mouvements de capitaux suspects » au sein de la holding dont Ferrand est le PDG. À la suite de ce rapport, Perez et Ferrand passent quelques jours en prison à Dijon, interpellés par la branche jeux et courses des RG de Paris qui les soupçonnent de cavalerie financière entre la holding, dont les caisses sont vides, et le casino de Lons-le-Saunier[3],[6]. Ferrand est alors interdit de gestion de casinos en France et doit s’en séparer.

Le 3 juin 1998, il est placé en cessation de paiement et doit 4,5 millions d'euros. Quelques années plus tard, c’est la Cour d’appel de Montpellier qui le place en faillite : il doit 17 millions d'euros[7]

Alain Ferrand est l'un des codirigeants, avec Francis Perez et Olivier Cauro, de Grupo Pefaco une dénomination correspondant aux initiales des trois associés. Dans cette société espagnole spécialisée dans les machines à sous et la création d'hôtels en Afrique, Amérique du sud Alain ferrand est PDG de Pefaco Hôtels, la branche hôtelière du groupe[3].

En 2009, il crée l'Electrobeach Music Festival (EMF), un festival annuel de musique électronique, qui se déroule au mois de juillet au Barcarès[8],[9].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Après avoir été conseiller municipal de 1991 à 1995, Alain Ferrand est élu maire du Barcarès (Pyrénées-Orientales) en 1995[10].

Le , il doit démissionner de son premier mandat de maire après une condamnation pour abus de biens sociaux dans la gestion de plusieurs casinos à trois ans de prison avec sursis ainsi qu'à 300 000 francs d'amende et trois ans d'inéligibilité. Il transmet alors son mandat de maire à son épouse Joëlle[3].

En 2011, il est exclu de l'UMP pour s'être présenté contre le candidat désigné de son parti pour les élections cantonales. Il est réintégré l'année suivante par la direction nationale, malgré les protestations des cadres locaux du parti, à l'exception du sénateur François Calvet, qu'il avait soutenu par le passé[11]. La même année, il reprend la mairie, à la suite de la démission de son épouse, Joëlle Ferrand, condamnée pour prise illégale d'intérêts et à son tour déclarée inéligible pour cinq ans[12].

Lors des élections municipales de 2020, alors que son ex-épouse Joëlle Ferrand se présente contre lui[13], il l’emporte avec près de 64 % des voix[14].

Alain Ferrand est vice-président du conseil de gestion du parc naturel marin du golfe du Lion depuis sa création en 2011 jusqu'au [15], et président de l'office de tourisme du Barcarès.

Il est élu le président de Perpignan Méditerranée Tourisme, l’office de tourisme communautaire[16]. Le , il devient président de l'agence de développement économique Pyrénées-Méditerranée Invest (ADE-PMI). Il est poussé à la démission le [17],[18].

Il reçoit en 2023 la médaille d'honneur départementale, remise par la préfecture des Pyrénées-Orientales[19].

Condamnations judiciaires[modifier | modifier le code]

Condamnation pour abus de biens sociaux et recel[modifier | modifier le code]

Au début des années 1990, la holding Grand-Sud, dont il est propriétaire avec Francis Perez, est citée dans un rapport parlementaire sur le blanchiment d’argent dans les établissements de jeux. Les parlementaires précisent avoir repéré des « mouvements de capitaux suspects au sein d'une holding qui contrôle des casinos du Languedoc-Roussillon ». Les deux hommes passent en 1992 quelques jours dans la maison d’arrêt de Dijon. Alain Ferrand est finalement condamné par la Cour de Cassation en février 1999 pour abus de biens sociaux et recel de ce délit à trois ans de prison avec sursis, à une interdiction de gérer des établissements de jeux et à trois ans d’inéligibilité[20].

Condamnation pour prise illégale d’intérêts[modifier | modifier le code]

En , Alain Ferrand est condamné à deux ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêts. Il avait touché des commissions illégales sur un placement financier de la Semeta, une société d'économie mixte dépendant de la commune du Barcarès, mandaté par le conseil d’administration, il avait placé dix millions de francs (1.525.000 euros) sur un compte d’intérêt, qui aurait pu lui rapporter 100.000 francs (un peu plus de 15.000 euros)[21].

Condamnation pour fraude fiscale[modifier | modifier le code]

En , il écope d'une nouvelle peine de dix-huit mois de prison (dont quinze avec sursis) pour fraude fiscale dans ses entreprises[21].

Condamnation pour faux et usage de faux[modifier | modifier le code]

En 2006, la justice le condamne à nouveau pour faux et usage de faux[22].

Affaires judiciaires en cours[modifier | modifier le code]

Mise en examen pour extorsion[modifier | modifier le code]

En , il est mis en examen pour extorsion en bande organisée, et complicité de destruction de preuves[23],[24] ; il est placé sous contrôle judiciaire assorti du paiement d'une caution. À la suite d'un assouplissement de son contrôle judiciaire, il est autorisé de paraître dans le département des Pyrénées-Orientales le mardi et le vendredi pour exercer ses fonctions de maire[25]. Il est écroué le pour violation multiple de son contrôle judiciaire[26]. La chambre d'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence infirme cette décision le en raison d'une erreur de procédure[27].

Mise en examen pour prise illégale d’intérêt et concussion[modifier | modifier le code]

Il est poursuivi pour prise illégale d’intérêt par un élu public et concussion. Sa mise en examen découle d'une plainte de l'association anti-corruption Anticor qui pense avoir décelé de "graves dysfonctionnements" dans l’attribution des concessions aux commerçants lors du Village du Noël du Barcarès de l'hiver 2018-2019. Alain Ferrand est soupçonné d’avoir attribué deux concessions du marché de Noël à une entreprise dans laquelle il détient des intérêts, dont l'une avait même été accordée à titre gratuit. Par ailleurs, la justice lui reproche d’avoir sollicité une contribution obligatoire à chaque commerçant présent sur le marché, en dehors de toute délibération du conseil municipal. Une somme totale de 73.500 euros aurait ainsi été collectée, en dehors de toute procédure[28]. Le procès est prévu pour juin 2025[28].

Autres[modifier | modifier le code]

En , il perd un procès en diffamation contre le quotidien L'Indépendant qui avait relayé une information sur une enquête concernant un possible trafic de stupéfiants au sein de la discothèque Le Marina, dont il était le responsable administratif[29].

En , il est placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour prise illégale d'intérêts et favoritisme[30], affaire pour laquelle il est relaxé en 2016[31].

En , le tribunal administratif annule une délibération de la mairie du Barcarès prenant en charge les frais de justice de Joëlle Ferrand, concernant son procès de 2013 « pour des faits relatifs à la passation de marchés publics par la collectivité » et condamne la commune à réclamer le remboursement de ces frais auprès de son ancienne mairesse[32]. En 2019, il est relaxé dans l'affaire pour des faits de fraude présumés concernant des élections en 2004[33].

Le , il est mis en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour soupçon de favoritisme concernant l'organisation du marché de Noël du Barcarès[34]. Il est arrêté à sa descente d'avion à Montpellier le , mis en examen et placé en détention provisoire. Il est arrêté avec 30 000 euros et 10 000 dollars en liquide[35].

Franc maçonnerie[modifier | modifier le code]

Il est engagé en franc-maçonnerie en tant que membre de la Grande Loge nationale française[36],[37].

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Réélu le et le .

Références[modifier | modifier le code]

  1. François Krug, « Alain et Joëlle Ferrand, les Balkany du Roussillon », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant).
  2. « Maire de Le Barcarès (66420) - Nom, âge, date de naissance, profession du maire de Le Barcarès », sur mon-maire.fr (consulté le ).
  3. a b c d e f et g Jean-Michel Décugis et Philippe Simon, « Le Barcarès, « Dallas » à la française », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) « Marina @ Le Barcarès / DJMAG France - Suisse - Belgique », sur djmag.fr (consulté le ).
  5. Mélanie Delattre et Clément Fayol, « Le poker menteur de Francis Perez, roi des bandits manchots », sur Vanity Fair, .
  6. Le Monde, « Trois responsables du casino de Lons-le-Saulnier inculpés », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  7. https://www.lasemaineduroussillon.com/2020/07/10/perpignan-mediterranee-alain-ferrand-maire-barcares-presidence/
  8. Martial Mehr, « Alain Ferrand: "L'Électrobeach est devenu essentiel pour l'économie locale" », sur Lindependant.fr, (consulté le ).
  9. « Event Made in France (Le Barcarès) - 821482536 », sur Societe.com (consulté le ).
  10. « Gérer Le Barcarès en bon père de famille », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. F. Michalak, « Réintégration de Ferrand à l'UMP : des militants menacent de rendre leur carte », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Pourquoi Le Barcarès revote », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « "C'est Dallas leur truc !" : au Barcarès, monsieur et madame Ferrand se disputent la mairie aux élections municipales », sur Franceinfo, .
  14. Estelle Devic, « Municipales 2020 : au Barcarès, un duel entre époux et un candidat fantôme », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Marc Médina et Antoine Parra élus au conseil de gestion - Pyrénées-Orientales », sur Le Petit-Journal, .
  16. « Alain Ferrand nouveau président de l’Office de Tourisme Communautaire - Pyrénées-Orientales », sur Le Petit Journal, (consulté le ).
  17. Julien Marion, « Perpignan - Agence de développement économique : Alain Ferrand se retire, Bernard Fourcade en intérim » Accès payant, sur lindependant.fr, (consulté le ).
  18. Mariama Diallo, « Pyrénées Méditerranée Invest : Alain Ferrand succède à Laurent Gauze », sur La Tribune, .
  19. « Malgré ses condamnations, le maire de Barcarès aura la médaille d'honneur », sur www.20minutes.fr,
  20. « Le Barcarès, ses plages, son casino... et son maire mis en examen pour extorsion », sur Franceinfo,
  21. a et b « Le maire du Barcarès mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans une affaire d'extorsion », sur France Bleu, (consulté le ).
  22. Philippe Pascot, Délits d’élus : 400 politiques aux prises avec la justice, t. 1, Max Milo, (ISBN 978-2-315-00544-4, lire en ligne).
  23. « La droite des Pyrénées-Orientales tente de faire croire qu'Alain Ferrand, mis en examen, n'était pas son candidat », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  24. AFP, « Pyrénées-Orientales: une figure de la droite mise en examen pour extorsion », sur Mediapart, (consulté le ).
  25. Laure Moysset, « Le Barcarès : le maire Alain Ferrand laissé libre mais interdit de département des Pyrénées-Orientales », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. « Pyrénées-Orientales : le maire du Barcarès, Alain Ferrand, écroué pour violation de son contrôle judiciaire », sur ladepeche.fr, .
  27. Claire Guedon et Margaux Caroff, « Le maire du Barcarès, Alain Ferrand, libéré de prison », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  28. a et b « Le procès du maire du Barcarès de nouveau renvoyé, à juin 2025 - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3,
  29. I. B., « Procès en diffamation d'Alain Ferrand : L'Indépendant relaxé », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. J. L, « Le maire de Barcarès, Alain Ferrand, placé en garde à vue hier puis laissé libre », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. Laure Moysset, « Fraude aux marchés publics: le maire du Barcarès relaxé », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. La. M., « Le Barcarès : la commune condamnée à faire rembourser son ex-mairesse », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. Laure Moysset, « P.-O. - "Faux électeurs du Barcarès" : 17 ans après, le maire Alain Ferrand relaxé », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. Laure Moysset, « Le maire du Barcarès Alain Ferrand interpellé à sa descente d’avion à Montpellier et placé en garde à vue », L'Indépendant,‎ (lire en ligne).
  35. « Corruption, favoritisme… Le « Balkany des Pyrénées-Orientales » placé en détention provisoire » Accès libre, Ouest-France, (consulté le ).
  36. « Les francs-maçons au sommet de leur art », sur LExpress.fr, .
  37. Ghislaine Ottenheimer et Renaud Lecadre, Les Frères invisibles, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-30776-7, lire en ligne).
  38. Léa Bouquet et Olivier Meyer, « Robert Vila prend la tête de la communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole, Louis Aliot battu », sur France 3 Occitanie, .
  39. « Alain Ferrand n'est plus vice-président de l'agglomération de Perpignan », sur France Bleu, (consulté le ).
  40. Estelle Devic, « Le maire du Barcarès, Alain Ferrand, prix Zakhor pour la mémoire 2016 », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  41. « Les Gagnants! XIII d'Or 2018 - Elisa, Thomas, Arthur et les autres.... », sur Fédération Française de Rugby à XIII, .

Annexes[modifier | modifier le code]

Article de presse[modifier | modifier le code]

Vidéographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]