Albert Thierry

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Albert Thierry
Albert Thierry.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 33 ans)
Nom de naissance
Maurice Alphonse Marie Albert ThierryVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
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Distinction

Intellectuel libertaire[1], Albert Louis Thierry, né le à Montargis et mort au front le à Aix-Noulette, est un instituteur, écrivain et syndicaliste français.

Un de ses apports théoriques est sa définition du refus de parvenir, qui a exercé une grande influence notamment sur Marcel Martinet et sur les auteurs du courant de la littérature prolétarienne[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un maçon monté à Paris, il suit sa scolarité à l'école primaire communale à Clichy, puis à Asnières. Élève studieux, il obtient la possibilité de poursuivre ses études au Collège Chaptal à Paris, puis à l'École normale supérieure de Saint-Cloud. Il obtient une bourse d'études et va parfaire sa formation en Allemagne et en Autriche de 1903 à 1905[3]

Il devient professeur à l'École primaire supérieure de Melun (1905-1911)[4], puis à l'École normale d'instituteurs de Versailles[5], dont les locaux sont à Montreuil (1911-1914), où la République forme ses instituteurs et professeurs des écoles primaires. À cette époque, le système primaire, laïque et gratuit, pour les enfants du peuple de 6 à 14 ans et au-delà pour les meilleurs élèves, cohabite en France avec le système secondaire, payant, pour les enfants des classes aisées de 6 à 18 ans.

Auteur, poète, pédagogue[modifier | modifier le code]

Il commence à écrire, des poèmes, Le Révélateur de la douleur, achevé en 1906, et publié à titre posthume 1930.

Il écrit des textes théoriques dans La Jeunesse Enseignante, Les Pages Libres, puis dans Les Temps nouveaux de Jean Grave, L 'École Rénovée de Maurice Dubois, La Vie Ouvrière de Pierre Monatte, Les Cahiers de la Quinzaine de Charles Péguy, L'Union pour la Vérité de Paul Desjardins, etc.

Il publie L'Homme en proie aux enfants en 1909 et un recueil de contes, Sourire blessé, publication posthume en 1922.

Dans La Vie ouvrière, de Pierre Monatte, il publie entre 1909 et 1913 des articles sur L'action directe en pédagogie[6], sur les Principes d'une éducation syndicaliste, sur des auteurs précurseurs de la littérature prolétarienne (Charles-Louis Philippe, Pierre Hamp), sur Proudhon… Il y publie les Nouvelles de Vosves (1909-1910) et la série des Réflexions sur l'éducation (1912-1913).

Antimilitariste mort au front[modifier | modifier le code]

Antimilitariste au moment de son service militaire en 1902-1903, quand il refuse de faire le peloton d'officiers, il se laisse gagner par l'élan patriotique de l'Union sacrée de 1914.

Parti sur le front début comme soldat au 28e régiment d'infanterie, il est tué le à Aix-Noulette, à la Tranchée des Saules, à 33 ans. Selon son acte de décès, il est déclaré mort à 16 heures par un éclat d’obus reçu à la tête. Comme beaucoup d’autres de ses compagnons, il repose probablement dans l’un des ossuaires de la Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette[7].

De cette dernière année restent des poèmes, un Carnet de guerre, et un ouvrage intitulé Les Conditions de la Paix (posthume 1916).

Œuvre[modifier | modifier le code]

  • L'Homme en proie aux enfants, Paris, Cahiers de la quinzaine, 1909, réédition Fabert, 2010[8].
  • Testament d'un combattant - Des conditions de la paix : essai de morale révolutionnaire, Paris, Union pour la vérité, 1916.
  • Les Conditions de la paix : méditations d'un combattant, Paris, P. Ollendorff , 1918[9].
  • Le Sourire blessé, Paris, éditions de la Nouvelle revue française, 1922.
  • Réflexions sur l'éducation, préf. Marcel Martinet, Paris, Librairie du travail , 1923.
  • Le Révélateur de la douleur : tragédie, Paris, Éditions de la librairie du travail,1929[10].
  • Vous dites grandir, Blainville-sur-Mer, L'Amitié par le livre, 1963[11].
  • Carnets de Guerre, La Grande Revue, - .

Articles[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Audiovisuel[modifier | modifier le code]

Notices[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Philippe Meirieu, préface de L'homme en proie aux enfants, texte intégral.
  2. Jean-Guillaume Lanuque, Refuser de parvenir. Idées et pratiques, Paris, Nada, 2016, Bibliothèque des comptes rendus, Dissidences, 2016, lire en ligne.
  3. Roger Petitjean, préface à L'Homme en proie aux enfants, éditions Nouvelle Librairie de France, 1964.
  4. BNF : notice.
  5. IdRef : notice.
  6. La presse anarchiste : novembre 1909.
  7. Histobully, Le 26 mai 1915 d’Albert Thierry, Témoignages des combattants, Collectif-Artois 1914/1915 - Dans le sillage des Poilus d'Artois, texte intégral
  8. BNF : notice.
  9. BNF : notice.
  10. « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).
  11. WorldCat : notice.
  12. Sudoc : notice.
  13. Sudoc : notice.