Alexandre Marmorek

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Alexander Marmorek
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Père
Josef Marmorek (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Oskar Marmorek (en)
Isidor Marmorek (d)
Schiller Marmorek (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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A travaillé pour
Distinction

Alexandre Marmorek (né le à Melnytsia-Podilska, Galicie[1], et décédé le à Paris) est un médecin, bactériologiste et militant sioniste.

Famille[modifier | modifier le code]

Alexandre est le fils du docteur Joseph (1838-1900) et de Friederike (née Jacobsohn, 1838-1921) Marmorek. Il a trois frères (dont Oskar Marmorek (de), son frère aîné, un architecte viennois renommé) et une sœur. Alexandre Marmorek se marie, en 1910, avec Rachel Steinberg (1873-1963) qui est également médecin à Paris depuis 1900. Ils n'auront pas d'enfants.

Carrière[modifier | modifier le code]

Médecin et biologiste[modifier | modifier le code]

Il fait ses études de médecine à Vienne, où sa famille s'est installée. Il reçoit son diplôme de docteur en médecine en 1887 et, en 1894, à la suite de la publication de ses recherches sur les maladies septiques[2], il est invité par Louis Pasteur à joindre l'Institut à Paris[3], où il est nommé chef de laboratoire, en 1895. Il concentre ses recherches sur le streptocoque et développe un sérum anti-streptococcique[4] pour le traitement de la fièvre scarlatine[5]. En fait, le serum anti-streptococcique aura surtout des applications vétérinaires.

Le docteur Marmorek est envoyé, en , par l'Institut Pasteur, en mission à Vienne, à l'occasion de l'epidémie de peste qui s'était déclarée dans cette ville.

À partir de 1900, il s'engage dans la recherche d'un traitement de la tuberculose. À la suite de divergences d'opinion avec d'autres chercheurs, dont le directeur général Émile Roux, Alexandre Marmorek présente, sans avoir reçu l'approbation de l'Institut, le , à l’Académie de médecine les résultats de ses recherches et ce qu'il croit être un vaccin contre la tuberculose[6]. Par conséquent, il quitte l'Institut Pasteur et s’installe dans son propre laboratoire à Paris[7] où il continue ses recherches[8], jusqu'en 1914.

Pendant la Première Guerre mondiale, incapable de continuer ses travaux de recherche[9], il se rend, ainsi que sa femme Rachel, en Transylvanie afin de donner des soins médicaux aux prisonniers de guerre alliés, décimés par des épidémies de typhus, de fièvre récurrente, de dysenterie et de choléra. Marmorek en revient très affaibli, ayant lui-même contracté la fièvre récurrente dont il s'est difficilement remis.

De retour à Paris, le professeur Charles Richet (lauréat du prix Nobel), lui offre son laboratoire, pour qu'il puisse immédiatement reprendre ses travaux. Marmorek poursuit ses recherches bactériologiques, sur les spirochètes. Il conçoit une théorie très originale pour expliquer les causes de l'immunisation et de la non-immunisation, qu'il expose dans un article de la Presse Médicale[10].

Militant sioniste[modifier | modifier le code]

En parallèle à sa carrière de médecin et chercheur en microbiologie, il participe au mouvement sioniste naissant. Il est membre de Kadimah, une organisation d’étudiants sionistes à Vienne. Il est parmi les organisateurs (ainsi que son frère Oscar) du Congrès sioniste (à partir du Premier congrès sioniste en 1897 jusqu'au 12e congrès en 1921), et fait partie du grand comité d'action. Il est très apprécié par Théodore Herzl dont il est un collaborateur infatigable et enthousiaste. Il collabore activement à l'organisation des institutions sionistes, telles que la Banque Coloniale et le Fonds National. En 1899, Alexandre et deux de ses frères, Oscar et Isidore Marmorek, fondent le journal L’Echo Sioniste qui paraîtra, par intermittence, jusqu’en 1921. Il fonde en 1901 la Fédération Sioniste de France et en est le premier directeur. Il s'oppose au Sionisme territorialiste et au projet Ouganda.

Philanthrope[modifier | modifier le code]

Alexandre Marmorek trouve également le temps de créer, en 1911, le Dispensaire Zadoc-Kahn[11], et de présider l'Université Populaire Juive (UPJ)[12].

Décès[modifier | modifier le code]

Alexandre Marmorek est décédé le , à Paris. Il est enterré le , en présence du professeur Félix Mesnil et du professeur Alexandre Besredka, représentant l'Institut Pasteur et de Léo Motzkin pour le mouvement sioniste, au cimetière juif de Bagneux[13], où il repose aux côtés de son épouse Rachel.

Hommages[modifier | modifier le code]

À la suite de la mission accomplie durant l'épidémie de peste à Vienne, il est fait chevalier de l'Ordre de François-Joseph et chevalier de la Légion d'honneur[14].

Le village Kfar Marmorek (he)[15] et une rue (he) de Tel Aviv, en Israël, portent son nom.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La Galicie était jusqu’à la Première Guerre mondiale une province de l’Empire austro-hongrois.
  2. (de)Versuch einer Theorie der septischen Krankheiten : auf grund experimenteller untersuchungen, Alexander Marmorek, 1894
  3. Il participe au cours de microbiologie de l'Institut (du 29 janvier 1894 au 23 mars 1894)
  4. Voir, Le streptocoque et le serum anti-streptococcique, Ann. Inst. Pasteur 9:593-620 (1895)
  5. Traitement de la scarlatine par le sérum antistreptococcique, Institut Pasteur. Annales 10, 1896
  6. Sérum et vaccin antituberculeux, Archives générales de médecine, 1903
  7. situé au 72 Rue de Longchamp
  8. Diagnostic de la tuberculose par la méthode de la déviation du complément, Presse médicale 17, 1909
  9. Alexandre Marmorek est de nationalité autrichienne et son séjour en France est difficilement toléré.
  10. Immunité passagère et immunité durable, Presse médicale 30, 1922
  11. établi 40, rue de Sévigné, ouvert à tous les malades, sans distinction de nationalité, ni de religion; mais ayant « pour but particulier de permettre à la population juive indigente, entassée dans les IIIe et IVe arrondissements, de trouver des soins gratuits et des conseils d'hygiène dont il lui soit possible de vraiment profiter »
  12. qui ouvre ses portes, au mois de mars 1902, dans le 4e arrondissement de Paris
  13. Étant mort sans enfants, ce sera son frère Schiller, qui récitera le Kaddish à la cérémonie funéraire
  14. Par décret du Président de la République, en date du 18 février 1900, publié au Journal Officiel du 20 février 1900
  15. Kfar Marmorek a été intégré dans la ville voisine de Rehovot en 1956, et en est devenu un des quartiers.

Liens externes[modifier | modifier le code]