Amanda Jones

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Amanda Jones
Jones à 44 ans
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Naissance
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Sépulture
Nationalité
Activités

Amanda Théodosia Jones ( - ) est une femme de lettres et inventrice américaine, connue pour l'invention d'un procédé de mise en conserve sous vide appelé procédé Jones.

Enfance et scolarité[modifier | modifier le code]

Jones est née à East Bloomfield, New-York, le , quatrième enfant d'Henry et de Marie Alma (Mott) Jones. Elle a fréquenté les écoles du district de East Bloomfield et de Black Rock. Elle termine sa formation à l'East Aurora Academy de New York et commence à enseigner à l'âge de quinze ans.

Publications littéraires et maladie[modifier | modifier le code]

Elle quitte l'enseignement en 1854 après la publication de son premier poème publié dans le Ladies' Repository of Cincinnati (en). Influencée par les écrits de Thomas Dick et le mouvement spirite, Jones se convertit au spiritisme en 1854. En 1861, elle publie Ulah, and Others Poems ; un second recueil, Poems, est publié en 1867. Sa santé était fragile, elle attrape la tuberculose en 1859. Après la publication de Poems, elle passe un an en convalescence dans la maison de sa mère, veuve, dans le Wisconsin. Bien qu'elle ait surmonté la phase primaire de la maladie, Amanda Jones ne s'est jamais complètement rétablie et doit suivre des cures thermales et des pratiques de médecine alternative pour faire face aux difficultés à long terme[1].

Invention d'un procédé de mise en conserve[modifier | modifier le code]

En 1872, Jones a mis au point un procédé de mise en conserve sous vide pour préserver les aliments, avec l'aide du professeur Leroy C. Cooley d'Albany, qui était le beau-frère de sa sœur Emily. À l'époque, la sécurité et la conservation des aliments commençaient à peine à être comprises. Bien que la mise en conserve des aliments ait été relativement populaire dans les armées européennes, le système avait ses problèmes. Le système de mise en conserve le plus répandu à l'époque, inventé en 1810 par Nicolas-François Appert, exigeait que les aliments soient bien cuits avant d'être conservés, ce qui les rendait souvent pâteux et insipides. De plus, ces conserves étaient souvent réalisées dans des boîtes en fer-blanc, ce qui posait des difficultés aux consommateurs, les ouvre-boîtes n'ayant pas encore été inventés. Ce processus ne pouvait être réalisé qu'à l'aide de machines et de ressources de fabrication importantes, ce qui poussait les consommateurs à acheter des conserves au lieu de pouvoir les faire à la maison[2]

La méthode mise au point par Amanda Jones consistait à chauffer à la vapeur des bocaux scellés remplis de fruits et de légumes dans un sirop léger, du jus de fruit ou de l'eau, jusqu'à une température interne de 120०F, ce qui chassait l'air du bocal et créait ainsi un joint hermétique qui protégeait les aliments de l'oxygène qui alimente la croissance des bactéries. L'invention de Mme Jones permet de conserver les aliments non cuits, ce qui permet de déguster les fruits et légumes frais plus tard dans la saison. Son invention a permis une ouverture plus facile, en utilisant un bocal en verre et un couvercle scellé sous vide au lieu d'une boîte de conserve scellée par soudure, et a rendu l'acte de conservation des aliments plus accessible aux personnes à domicile[3].

Elle dépose plusieurs brevets. Pour autant, ses tentatives de création d'entreprises basées sur ses inventions ne lui permettent pas d'en vivre dans un premier temps et elle retourne à l'écriture, publiant A Prairie Idyll en 1882[4].

Fondatrice de la Women's Canning and Preserving Company – 1890[modifier | modifier le code]

Fervente défenseur des droits de la femme et du droit de vote pour les femmes, elle fonde la Women's Canning and Preserving Company à Chicago dans les années 1890, qui n'employait que des femmes. Dans un discours à ses employées, Amanda Jones indique : « C'est une industrie de femmes. Aucun homme ne votera nos actions, ne gérera notre entreprise, ne gardera nos livres, ne se prononcera sur la rémunération des femmes, ne supervisera nos usines. Donner aux hommes un travail approprié pour eux, mais garder le pouvoir de gouvernance. C'est une entreprise de formation pour les femmes qui travaillent – vous avec toutes les autres. Voici une mission, accomplissons-là »[5].

En 1910, elle publie son autobiographie, A Psychic Autobiography, qui se concentre sur son intérêt pour le spiritisme. À la fin sa vie elle déménage à Brooklyn, New York, afin de poursuivre ses intérêts commerciaux. Elle y meurt de la grippe en 1914[6],[note 1].

Publications[modifier | modifier le code]

Jones a publié six livres.

  1. Ulah: And Other Poems. Jones, Amanda T. Buffalo: H.H. Otis. 1861
  2. Poems. By Amanda T. Jones, Published/Created: New York, Hurd and Houghton, 1867.
  3. A Prairie Idyl, and Other Poems. Published/Created: Chicago, Jansen, McClurg & company, 1882.
  4. Rubáiyát of Solomon, and Other Poems. By Amanda T. Jones; Introduction by J. N. Larned. Published/Created: New York, Alden brothers, 1905.
  5. Poems, 1854–1906, by Amanda T. Jones. Published/Created: New York, Alden Brothers, 1906.
  6. A Psychic Autobiography / by Amanda T. Jones; with introduction by James H. Hyslop. Published/Created: New York: Greaves Publishing Co., c. 1910.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Certaines sources parlent de grippe alors que les nécrologies parlent de pneumonie

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Geary County Historical Society, « Catch up on Geary County History!: Amanda Jones Inventor », sur Catch up on Geary County History!, (consulté le )
  2. (en) « Mendel Chapter 4 », sur www.brooklyn.cuny.edu
  3. (en) S. Casey, Women Invent!: Two Centuries of Discoveries that Have Shaped Our World,
  4. (en) « Jones, Amanda Theodosia », dans Edward T. James, Janet Wilson James, et Paul Boyer, Notable American Women: A Biographical Dictionary, Volumes 1–3: 1607–1950, vol. 2, Eds. Cambridge, MA: Belknap Press of Harvard University Press, , p. 284–85
  5. (en) Amanda Jones, A Psychic Autobiography, introduction par James H. Hyslop
  6. (en) « Obituary:The Junction City Daily Union », Junction City, Kansas,‎ , p. 3

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Vare, Ethlie Ann, Greg Ptacek, and Ethlie Ann Vare. 1988. Mothers of Invention: From the Bra to the Bomb: Forgotten Women & Their Unforgettable Ideas. New York: Morrow. (pages 105–107)
  • Wilson, James Grant, and John Fiske. 1889. Appleton's Cyclopedia of American Biography. New York [N.Y.]: D. Appleton and Co., Vol. 3, page 463. (Short Bio) (Available Online as full text PDF)
  • Cefrey, Holly. 2003. The Inventions of Amanda Jones: The Vacuum Method of Canning and Food Preservation. New York: PowerKids Press. (Juvenile book)
  • Casey, Susan. 1997. Women Invent: Two Centuries of Discoveries that Have Shaped our World. Chicago, Ill: Chicago Review Press. (Pages 4–5)
  • Altman, Linda Jacobs. 1997. Women Inventors. New York: Facts On File. (Pages 1–11)
  • Macdonald, Anne L. 1992. Feminine Ingenuity: Women and Invention in America. New York: Ballantine Books.
  • McHenry, Robert. 1983. Famous American Women: A Biographical Dictionary from Colonial Times to the Present. New York: Dover. (page 214)
  • James, Edward T., Janet Wilson James, and Paul S. Boyer. 1971. Notable American Women, 1607–1950: A Biographical Dictionary. Cambridge, Mass: Belknap Press of Harvard University Press. Pages 284–85.
  • Suzanne White Junod, « Jones, Amanda Theodosia », sur American National Biography Online, Oxford University Press (consulté le )
  • Stanley, Autumn. 1993. Mothers and Daughters of Invention: Notes for a Revised History of Technology. Metuchen, N.J.: Scarecrow Press. (Page 64) (Only reference to the Ready-Opener Tin Can patent) Online
  • A Woman of the Century: Fourteen Hundred-Seventy Biographical Sketches Accompanied by Portraits of Leading American Women in All Walks of Life. Buffalo [N.Y.]: C.W. Moulton, 1893., Page 426. Online (Sequence 430) (Accessed 25 Nov 2015)

Liens externes[modifier | modifier le code]