Amasonia campestris

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Amasonia campestris
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Amasonia campestris
Classification de Cronquist (1981)
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Asteridae
Ordre Lamiales
Famille Verbenaceae
Genre Amasonia

Espèce

Amasonia campestris
(Aubl.) Moldenke, 1934[1]

Classification APG IV (2016)

"Représentation graphique de la classification phylogénétique"
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Astéridées
Clade Lamiidées
Ordre Lamiales
Famille Lamiaceae
Sous-famille Ajugoideae
Tribu Clerodendreae
Genre Amasonia

Synonymes

  • Amasonia arborea Kunth
  • Amasonia campestris var. surinamensis Moldenke
  • Amasonia erecta L. f.
  • Amasonia lasiocaulis Mart. & Schauer ex Schauer
  • Amasonia punicea Vahl
  • Amasonia spruceana Moldenke
  • Taligalea campestris Aubl. - Basionyme[2]

Amasonia campestris est une espèce herbacée sud-américaine appartenant à la famille des Lamiaceae (anciennement Verbenaceae).

Il est connu en Guyane sous les noms de Crête coque (Créole), Wahitye awihi (Palikur), Crista-de-galo, Mendoca, Japim-caá (Portugais)[3].

Description[modifier | modifier le code]

Amasonia campestris est une herbacée ou un sous-arbrisseau de moins de 1 m de haut, portant des branches pubescentes. Ses feuilles sont alternes spiralées, avec un pétiole canaliculé, pubescent, long de 5-15 mm et un limbe obové, aigu, denté, mesurant 6,5-26 x 1,7-7 cm, pubescent sur les 2 faces. L'inflorescence terminale érigée mesure 7-23 cm de long, et comporte de nombreuses bractées roses à rouges, oblongues-lancéolées, ovales, lancéolées, oblongues ou elliptiques, dentées et mesurant 10-55 x 3-20 mm. La corolle jaune ou blanche, forme un tube pubescent long de 15-25 mm[4],[5].

Répartition[modifier | modifier le code]

On rencontre Amasonia campestris depuis la Colombie jusqu'au centre sud du Brésil, en passant par Trinidad, le Vénézuela, le Guyana, le Suriname, et la Guyane[5].

Écologie[modifier | modifier le code]

Amasonia campestris pousse depuis le niveau de la mer jusqu'à 50–1 800 m d'altitude, dans les zones perturbées[5], dans les savanes en lisière forestière et en savane sur sol avec apparition de nappe perchée[4] et sur les inselbergs. Il fleurit de Novembre à Avril[3].

La biologie reproductive chez Amasonia campestris a été étudiée[6].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Amasonia campestris est employée par les Palikur comme stimulant du cœur contre les étourdissements des enfants et des adultes et pour soigner la paralysie faciale. Elle contiendrait quelques alcaloïdes, des flavonoïdes et autres hétérosides non flavoniques[3].

Amasonia campestris présenterait des propriétés anti-paludéennes[7] reconnues dans les pharmacopées traditionnelles de l'Amapá au Brésil[8]. Ses propriétés hypoglycémiantes[9], génotoxiques et anti-génotoxiques[10] ont aussi été étudiées.

Histoire naturelle[modifier | modifier le code]

Amasonia campestris par Aublet (1775) Planche 252.
1. fleur épanouie. - 2. Calice. - 3. Corolle ouverte où l’on voit le piſtil & les étamines. - 4. Ovaire. Style. Stigmate. - 5. Baie. - 6. Deux oſſelets contenus dans la baie. - 7. Feuille du bas de la tige de grandeur naturelle[11].

En 1775, le botaniste Aublet propose la diagnose suivante[11] :

« TALIGALEA campeſtris. (Tabula 252.)

Herba bi vel tri-pedalis. Radix perennis. Caules annui, ſimplices: Folia alterna, petiolata, ovata, acuta, dentata, ſubvilloſa ; infima lata, majorat ſuperiora minora ; floralia parva, ex rubro, & luteo eleganter variegata. Flores axiliares, in ſpicam diſpoſiti, ſolitarii, vel in corymbos tri-floros vel quinque-floros. Corolla lutea. Bacca nigra, ſphærica, glabra.

Variat hæc planta foltis latioribus & glabris.

Habitat in campis ſterilibus Guianæ, & inſulæ Caïennæ.

floret menſibus Junii & Auguſti.
 »

« LE TALIGALE. (PLANCHE 252.)

La racine de cette plante pouſſe des tiges ſimples, velues, qui s'élève à la hauteur de deux ou trois pieds, elles ſont chargées de feuilles alternes, vertes, velues, dentelées, ovales, terminées en pointe. Celles-ci ſont repréſentées de grandeur naturelle.

Les tiges ſont terminées par un long épi de fleurs compoſées de plusieurs bouquets, leſquels forcent de l'aiſſelle d'une foliole de couleur d’amaranthe ; quelquefois il n'y a qu'une ſeule fleur à l’aiſſelle d'une de ces folioles ; mais pour l'ordinaire le bouquet eſt de deux, trois, quatre ou cinq fleurs.

Le CALICE eſt d’une ſeule pièce, en forme & coupe, diviſé à ſon bord en quatre ou cinq parties vertes & aiguës.

La corolle eſt d'une ſeule pièce : c’eſt un tube jaune, à cinq angles ; il eſt renflé à ſa baſe & à ſon ſommet ; ſon limbe eſt partagé en cinq lobes inégaux, aigus, replies & inclinés en dehors ſur le tube. Il eſt attaché au deſſous de l’ovaire.

Les étamines ſont au nombre de quatre, dont deux ſont plus grandes que les deux autres. Elles ſont rangées ſur la paroi ſupérieure & interne de la corolle, & attachées au deſſous de la partie renflée & inférieure du tube, leur filet eſt blanc, long ; deux d'entre elles débordent le tube. Les anthères ſont jaunes, à deux bourſes, écartées par le bas ou s'inſère le filet.

Le piſtil eſt un ovaire jaune, ſphérique, ſurmonté d'un style blanc, grêle, terminé par deux stigmates menus & allongés.

L'ovaire devient une baie ſphérique, liſſe, noire, dans la ſubſtance de laquelle ſont loges deux oſſelets qui contiennent chacun une amande.

On trouvé une variété de cette plante dont les feuilles ſont liſſes, & la racine eſt traçante.

Cette plante croît en abondance dans les ſavanes ſablonneuſes de l'île de Caïenne & de la terre ferme ; elle eſt en fleur & en fruit pendant tout l'été. »

— Fusée-Aublet, 1775.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 07 décembre 2021
  2. (en-US) « Amasonia campestris (Aubl.) Moldenke - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. a b et c Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 659
  4. a et b Georges CREMERS, « PETITE FLORE ILLUSTRÉE : LES SAVANES CÔTIÈRES », Nature Guyanaise, SEPANGUY, ORSTOM, nos 5-6,‎ , p. 144 (ISSN 0997-184X, lire en ligne)
  5. a b et c (en) Noel H. Holmgren, Karl A. Vincent, Julian A. Steyermark (eds.), Paul E. Berry (eds.), Kay Yatskievych (eds.) et Bruce K. Holst (eds.), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 9, Rutaceae–Zygophyllaceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 608 p. (ISBN 9781930723474), p. 418
  6. (es) Nelson Ramírez, « Biología reproductiva de amasonia campestris (AUBL.) Moldenke (Verbenaceae) en Los LLanos Centrales de Venezuela », Acta Bot. Venez., Caracas, vol. 30, no 2,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Elizabeth Viana Moraes da Costa, Glenda Quaresma Ramos, Larissa Daniele Machado Gées, Cleydson Breno Rodrigues dos Santos, Valter Ferreira de Andrade Neto et José Carlos Tavares Carvalho, « In vivo and in vitro evaluation of antiplasmodial activity of Amasonia campestris (Aubl.) Moldenke », African Journal of Pharmacy and Pharmacology, vol. 11, no 32,‎ , p. 377-384 (DOI 10.5897/AJPP2017.4784)
  8. (pt) ELIZABETH VIANA MORAES DA COSTA, ESTUDO ETNOBOTÂNICO SOBRE PLANTAS UTILIZADAS COMO ANTIMALÁRICAS NO ESTADO DO AMAPÁ, AVALIAÇÃO DA ATIVIDADE ANTIMALÁRICA E TOXICIDADE AGUDA POR VIA ORAL DE Amasonia campestris (Aubl.) Moldenke, Macapá - AP, Universidade Federal do Amapá - UNIFAP, coll. « Tese (Doutorado) », , 142 p. (lire en ligne)
  9. (pt) B.S. GUIMARÃES JUNIOR, A.A. NASCIMENTO, C.M. ALVES, R.B. RIBEIRO, M.M. ABREU et M.R.F. GOMES, « Efeito hipoglicemiante e avaliação da bioatividade do extrato metanólico das raízes de Amasonia campestris (Lamiaceae) », Rev. Bras. Pl. Med., São Paulo, vol. 19, no 3,‎ , p. 382-387 (DOI 10.1590/1983-084X/ 00621, lire en ligne)
  10. (en) Keren Hapuque da Silva Souza, Alessandra Azevedo do Nascimento, Edmara Caroline dos Santos Ribeiro, Gleicyanne Furtado Frazao, Moacir de Azevedo Bentes Monteiro Neto, Natanael da Silva Brito et Sabrina da Conceição Barbosa, « Evaluation of the genotoxic/antigenotoxic activities of the methanolic extract of Amasonia campestris (Aubl) Moldenke / Avaliação das atividades genotóxica/antigenotóxicado extrato metanólico da Amasonia campestris (Aubl) Moldenke », Mundo saúde, vol. 43, no 2,‎ , p. 390-405 (lire en ligne)
  11. a et b Jean Baptiste Christophe Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 625-628

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • « Amasonia campestris », sur FLORE DE GUYANE, (consulté le )
  • « Amasonia campestris », sur la chaussette rouge, (consulté le )