Amine Kessaci

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Amine Kessaci
Amine Kessaci en 2022
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EELV

Amine Kessaci est un militant politique français, né le , fondateur en 2020 et président de l'association Conscience, qui cherche à changer le destin des jeunes des quartiers Nord de Marseille.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il passe sa jeunesse à dans le quartier de Frais-Vallon, dans le 13e arrondissement de Marseille, dans le nord de la ville[1],[2]. Son père est mécanicien automobile et sa mère femme de ménage, tous deux Algériens. Dès son enfance, il suit son père, en situation irrégulière, dans les manifestations. Il choisit de passer un bac pro gestion et administration, expliquant « Mes profs voulaient que je fasse un bac L. Je trouvais ça fou qu’on discrimine encore les bac pro, qu’on les voie comme des jeunes de quartiers populaires qui n’ont pas d’avenir ». Au lycée, il est de toutes les luttes, selon une ancienne professeure. En mai 2021, il proteste contre la tenue des épreuves du baccalauréat en présentiel, affirmant que les confinements successifs justifient le passage au contrôle continu[3]. Il obtient son bac avec la mention très bien en juin 2021[4].

Pendant son année de première, il est au Parlement régional de la jeunesse en PACA. Déçu par l'expérience, il fonde en juillet 2020 l'association Conscience (initialement, Conscience écologique) pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés partout en France. Dans une salle de réunion prêtée par la municipalité, à Saint-André, il reçoit les habitants et essaye de leur trouver des solutions administratives[4]. En 2024, l'association compte des antennes dans trente-cinq villes et près de 3 000 adhérents[5].

Le 29 décembre 2020, son frère Brahim, 22 ans, est retrouvé calciné dans une voiture, victime de trafiquants de drogue[6],[7]. La presse locale déshumanise cet homicide en le qualifiant de « nouveau barbecue »[8],[9],[10],[11].

« Quand on parle de règlements de comptes, on oublie que ce sont des êtres humains, souvent jeunes, qui sont morts, et non juste des sauvages qui se sont entretués »

Après la mort de son frère, il investit «toute son âme» dans Conscience pour essayer de changer le destin des jeunes des quartiers Nord de Marseille[8]. L'association reçoit dans les nouveaux locaux de Conscience, prêtés par la municipalité, à Saint-André (15e arrondissement)[4]. Elle propose une aide financière et psychologique aux proches des victimes des règlements de compte, et fait l'intermédiaire entre les entreprises et les jeunes en recherche d'emploi[8].

Le 2 septembre 2021, Amine Kessaci interpelle Emmanuel Macron en visite pour annoncer le plan « Marseille en grand »[12]: « Ça ne sert à rien de venir avec un plan fait à Paris. Il faut que ce plan, vous le construisiez avec nous, les élus locaux, les associations, les familles de victimes. »[8] Le projet fait long feu: « Ils ont oublié le peuple »[8],[13].

Il s’investit particulièrement dans la campagne présidentielle en faisant partie du projet « Ta voix compte », dont le but est de « faire entendre la voix des jeunesses et porter leurs idées aux candidats »[4], puis rejoint le Parlement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour porter ses revendications en faveur des quartiers populaires[8].

En 2022 l'association compte une dizaine d’antennes en France (et environ 1700 adhérents en septembre d'après Libération[8], 700 en mars d'après Le Monde[4])[14],[15].

Il rejoint la liste du parti Les Écologistes, en dixième position, pour les élections européennes de 2024, après après avoir été contacté par Marie Toussaint[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Marseille : l'association Conscience fait ses premiers pas écologiques », sur LaProvence.com, (consulté le )
  2. (en) Britta Sandberg, « The Marseille Experiment: Macron Attempts to Save a City Overtaken by Drug Violence », Der Spiegel,‎ (ISSN 2195-1349, lire en ligne, consulté le )
  3. « Bac 2021 : grève de la faim à Marseille pour réclamer l'annulation des épreuves en présentiel », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le )
  4. a b c d et e « A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Virginie Le Borgne et Léonor Lumineau, « À 20 ans, il veut porter les quartiers marseillais au Parlement européen », sur Reporterre,
  6. « Drogue : "Marseille, c'est fait de sang", derrière la guerre des stups des familles en deuil », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le )
  7. « VIDÉO - Le frère d'une victime de règlement de comptes veut rencontrer Emmanuel Macron à Marseille », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  8. a b c d e f et g Baptiste Farge et Timothée Barnaud, « Ces nouveaux militants qui luttent loin des structures politiques », sur Libération, (consulté le )
  9. « "Conscience" : l'association fondée à Marseille par Amine Kessaci se déploie dans plusieurs villes », sur actu.fr, (consulté le )
  10. « Amine fondateur de son association Conscience à tout juste 17 ans », sur Mouv, (consulté le )
  11. « « Ici, un gamin meurt tous les six mois » : avoir 15 ans dans les quartiers Nord de Marseille », sur L'Obs, (consulté le )
  12. « L’opération séduction d’Emmanuel Macron à Marseille », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Marseille : le gamin des cités qui a parlé à l'oreille de Macron », sur LaProvence.com, (consulté le )
  14. « Amine Kessassi, à 18 ans, sur tous les fronts pour les quartiers nord », sur L'Humanité, (consulté le )
  15. « INVITÉ RTL - Marseille : le combat d'Amine Kessaci, frère d'une victime, contre les règlements de comptes », sur www.rtl.fr, (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]