Anarchéologie
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L'anarchéologie est un concept philosophique conçu par Michel Foucault dans le cours au Collège de France du 30 janvier 1980[1] et réélaboré par Jean Vioulac en 2022 dans un livre qui porte ce titre[2].
Definition[modifier | modifier le code]
Selon Michel Foucault[modifier | modifier le code]
Le savoir[modifier | modifier le code]
Michel Foucault part du postulat que le pouvoir repose sur le savoir, ce premier construit ainsi un savoir officiel. Celui-ci se traduit notamment dans une histoire nationale. Chaque autorité instaure donc un savoir. L'anarchéologie offre une approche différente, la recherche d'un savoir indépendant du pouvoir. Il s'agit d'un savoir qui ne se base pas sur une historicité du savoir, mais sur son présent. Ce refus du pouvoir est inspiré par les mouvements anarchiques.
Le pouvoir[modifier | modifier le code]
Foucault s'oppose au pouvoir, mais reprend des idées propre à l'anarchie. Ainsi, il affirme que la suppression du pouvoir n'est pas un but, mais un point de départ. Il estime aussi que tous les pouvoirs ne sont pas à rejeter. Il faut les interroger et les critiquer[3].
Selon Jean Vioulac[modifier | modifier le code]
Jean Vioulac réintroduit le concept d’anarchéologie pour redéfinir la philosophie : « Le concept d’anarchéologie est la détermination rigoureuse de la philosophie une fois qu’elle a surmontée sa configuration métaphysique[4] ». La philosophie ne se fonde plus sur une théologie, elle ne cherche plus le principe (arkhê) dans la transcendance et l’éternité, elle devient archéologie et recherche dans l’immanence et le passé, pour découvrir l’absence de tout principe et aboutir à une idée d’anarchie : « L’anarchéologie est l’archéologie phénoménologique qui assume le principe d’anarchie et démantèle les institutions hiérarchiques pour révéler l’abîme au-dessus duquel elles s’installent et qu’elles avaient pour fonction de dénier[5] ».
Adaptations[modifier | modifier le code]
Entre juin et septembre 2017, le Centre Pompidou a organisé une exposition avec pour thème central le concept d'anarchéologie[6].
Notes et Références[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Bill Angelbeck, « Anarchisme et archéologie, au passé et au présent », Zilsel, vol. 11, no 2, , p. 243-261 (DOI 10.3917/zil.011.0243, lire en ligne
) - Catherine Malabou, « L'anarchéologie, Le dernier gouvernement de Michel Foucault », dans Au voleur ! Anarchisme et philosophie, Presses universitaires de France, (ISBN 9782130825449, lire en ligne)
- (pt) Nildo Avelino, « Governamentalidade e anarqueologia em Michel Foucault », Revista Brasileira de Ciencias Sociais, vol. 15, , p. 139-195
- Philippe Chevallier, « Vers une « anarchéologie » du christianisme », dans Michel Foucault et le christianisme, Lyon, ENS Edition, coll. « La croisée des chemins », , 284 p. (DOI 10.4000/books.enseditions.9714, lire en ligne), p. 223-227
Notes[modifier | modifier le code]
- Michel Foucault, Du gouvernement des vivants. Cours au Collège de France. 1979-1980, Paris, Gallimard / seuil, , p. 77
- Jean Vioulac, Anarchéologie. Fragments hérétiques sur la catastrophe historique, Paris, Presses universitaires de France, , 370 p.
- Bill Angelbeck, « Anarchisme et archéologie, au passé et au présent: », Zilsel, vol. N° 11, no 2, , p. 243–261 (ISSN 2551-8313, DOI 10.3917/zil.011.0243, lire en ligne, consulté le )
- « L'Anarchéologie de Jean Vioulac »
- Jean Vioulac, Anarchéologie. fragments hérétiques sur la catastrophe historique, Paris, Puf, , p. 9
- « Anarchéologie »
, sur Centre Pompidou (consulté le )
