André Unterberger

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André Unterberger
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André Unterberger, né le à Bourg-en-Bresse, est un mathématicien français. Son épouse Julianne et son fils Jérémie sont également mathématiciens.

Biographie[modifier | modifier le code]

  • Doctorat d'État à Paris en 1971, sous la direction de Laurent Schwartz[1].
  • Professeur à Purdue University (West Lafayette, IN, USA), (2 ans), puis à Poitiers (1 an), Dijon (1 an), et Aarhus (Danemark) (1974-75), avant d'être nommé à Reims en 1975.

Prix obtenus[modifier | modifier le code]

André Unterberger a obtenu le Prix Sunyer i Balaguer en 2002 pour le livre 7 ci-dessous.

Motivation générale[modifier | modifier le code]

Depuis Newton, l'évolution (physique) d'un corps matériel est représentée par l'évolution (mathématique) d'un point dans l'espace (celui de la géométrie ordinaire).

Avec les théories physiques du XXme siècle, cet espace a dû être remplacé par des espaces beaucoup plus abstraits; certains d'entre eux se nomment espaces espace de Hilbert

  • Calcul de Weyl. Dans les années 1930, Weyl avait inventé une méthode (quantification) pour faire correspondre à certaines fonctions sur un opérateur sur . La définition suivante est donnée à la fois dans l'article l'exposé[4], et dans le livre de N. Lerner[5].
    La définition de l'opérateur ressemble à l'ancienne définition des opérateurs pseudo-différentiels, mais présente certaines supériorités, mises en évidence dans un chapitre[6] d'un Lecture Notes in Physics. Une autre définition équivalente repose sur la notion de fonction de Wigner, qui est définie dans le livre[5]. On associe à toute paire de fonctions dans une fonction, dite fonction de Wigner, définie par
    On voit que l'opérateur correspondant à la fonction vérifie l'égalité
    Pour éfinir de manière équivalente la fonction de Wigner, on définit, pour tout , un opérateur de symétrie par
    . La fonction de Wigner est alors définie, pour tout , par
  • Extensions du calcul de Weyl: principes généraux. L'idée générale est de définir, pour tout sans un certain certain ensemble appelé espace de phase, un opérateur dans un certain espace de Hilbert . On définit ensuite la fonction de Wigner de deux éléments de comme ci-dessus. Cela permet ensuite d"associer, à toute fonction dans l'espace de phase, un opérateur dans l'espace de Hilbert, ce qui généralise le calcul de Weyl. Mais la définition de ne peut être arbitraire. On se donne aussi un groupe , et d'une part une représentation de dans , d'autre part une action du groupe dans l'espace de phase . Il faut que l'égalité suivante (COV) soit vérifiée pour tous et
    Le calcul de Weyl ainsi défini possède alors d'intéressantes propriétés. Dans le cas du calcul de Weyl usuel, cette égalité est vérifiée si est le groupe de Heisenberg, c'est-à-dire à l'espace muni de la loi de composition
    , si , si , et si on choisit une représentation de dans et une action de groupe de dans convenables.
    André Unterberger a introduit plusieurs généralisations du calcul de Weyl, dans lesquels le groupe, l'espace de phase et l'espace de Hilbert sont modifiés. Nous allons en présenter deux: l'une où le groupe est le groupe affine, l'autre où c'est le groupe de Poincaré.

Applications en théorie du signal[modifier | modifier le code]

Les outils techniques créés portent les noms de fonction de Wigner affine et de calcul de Fuchs. Pour généraliser le calcul de Weyl, l'une des premières idées d'André Unterberger a été dans[7] de remplacer le groupe de Heisenberg par le groupe affine. On appelle ainsi l'ensemble muni de la loi de composition

Maintenant, l'espace de Hilbert est celui des fonctions (mesurables) sur telles que

- L'espace de phase est .
- On a une représentation unitaire de dans définie, pour tout , par

- On a une action du groupe dans définie par

- On définit un opérateur de symétrie pour tout dans l'espace de phase par

On montre que l'égalité (COV-1) est vérifiée. On définit la fonction de Wigner affine de et dans comme ci-dessus, c'est-à-dire, explicitement, par:

C'est, à de petits détails près, la fonction introduite par André Unterberger dans[7] (égalité (2.1)) sous le nom de fonction de Wigner passive du calcul de Fuchs. La propriété de covariance a permis à André Unterberger de construire, dans ce même article, un calcul pseudodifférentiel généralisé qu'il appelle calcul de Fuchs. Dans l'égalité (2.2) du même article, il introduit aussi une fonction de Wigner active du calcul de Fuchs, définie par


- Dans le travail récent[8] d'intéressantes propriétés de la fonction de Wigner affine (active) sont prouvées.
- Si on appelle signal toute fonction sur , les spécialistes utilisent depuis 1955 la fonction de Wigner usuelle , (appliquée surtout à ), qu'ils jugent utile pour traiter le signal . C'est donc une fonction du temps et de la fréquence . Il se trouve que, pour les fréquences, le groupe multiplicatif est plus utile que le groupe additif. Un intervalle en musique est en fait le rapport de deux fréquences. Ce fait a conduit les spécialistes de théorie du signal, en particulier J. et P. Bertrand dans[9] et Patrick Flandrin dans[10], à substituer la fonction à la fonction de Wigner usuelle. On doit alors considérer que n'est pas la fonction de , mais sa transformée de Fourier, fonction de la fréquence.

Applications en relativité[modifier | modifier le code]

Les outils techniques créés portent les noms de Calcul de Klein Gordon et de fonction de Wigner relativiste. Ici, nous avons variables d'espace, une variable de temps, et un paramètre qui est la vitesse de la lumière. On a une forme bilinéaire définie sur par

André Unterberger a développé dans ce contexte un calcul de Weyl généralisé, dit de Klein Gordon, dans[11].
- Le groupe est le groupe de Poincaré . Pour le définir, on commence par définir le groupe de Lorentz , qui est l'ensemble des applications linéaires dans telles que, pour tous et dans :

Le groupe de Poincaré est l'ensemble des dans muni de la loi de composition:


- Pour définir l'espace de Hilbert, on note l'hyperboloïde (des quadri-vitesses si ))

On peut définir l'intégrale d'une fonction sur . Pour tout , soit le point correspondant de l'hyperboloïde. On définit l'intégrale d'une fonction sur par

On note l'espace des fonctions de dans telles que


- L'espace de phase est
- Nous utilisons une représentation naturelle du groupe de Poincaré dans définie par

pour tout . C'est une représentation unitaire. En effet, pour tout et pour tout , posons et , ce qui définit une application de dans . On montre que le jacobien de cette application vérifie

Autrement dit, pour tout

On dit que est une mesure sur invariante par l'action de . On en déduit que la représentation définie ci-dessus est unitaire. Voir aussi[12]
- L'action du groupe de Poincaré sur l'espace de phase est définie, pour tout , par


- Définissons maintenant la symétrie pour tout .
Nous allons d'abord définir, pour tout , une symétrie par rapport à , qui sera une application de dans lui-même. Cette symétrie est simplement la restriction à de la symétrie (pour la forme de la symétrie par rapport à la droite engendrée par . On a donc:

Ensuite on définit, pour tout , l'opérateur de symétrie dans par

C'est la définition de[11] (voir (2.15) page 25, avec la définition de J en (1.3) page 21).
- La fonction de Wigner relativiste de deux fonctions et dans est définie, selon les principes généraux, pour tout , par (WIG):

Autrement dit,

L'égalité de covariance (COV-2) est vérifiée d'après les principes généraux. Cette fonction de Wigner est introduite par A. Unterberger dans[11] (proposition 4.5). Elle a aussi été introduite, quelques années plus tard, par[13]
- Limite non relativiste. Nous allons étudier le comportement de cette fonction de Wigner relativiste quand tend vers l'infini. Notons la projection qui associe, à tout , le vecteur . Pour toutes fonctions et sur , soient et les fonctions sur l'hyperboloïde définies par et de même pour . Les égalités ci-dessus montrent que, si et sont dans :

Quand la vitesse de la lumière tend vers l'infini, on retrouve la fonction de Wigner usuelle.
- À partir de ces notions de symétrie et de fonction de Wigner, André Unterberger a construit un calcul pseudo-différentiel relativiste, dit de Klein Gordon. Dans[14], André Unterberger a développé un calcul plus général, qui contient à la fois ceux de Fuchs et de Klein Gordon.

Fonctions automorphes[modifier | modifier le code]

Calcul de Weyl et fonctions automorphes (en) et formes modulaires. À partir de 1995, André Unterberger s'est orienté vers ce domaine. On trouvera ci-dessous la liste des livres qu'il lui a consacrés. Ces travaux semblent très prometteurs. On note l'excellente critique de Alexander Dynin (en) sur le livre 9. On peut espérer que ces travaux contribueront peut-être à une preuve de l'Hypothèse de Riemann.

  1. Pseudodifferential methods in number theory, Birkhauser Boston Inc (2018), Pseudo-Differential Operators. Theory and Applications. 13 (Auteurs : A.Unterberger)
  2. (en) A. Unterberger, Pseudodifferential operators with automorphic symbols, Pseudo-Differential Operators. Theory and Applications. 11, 2015
  3. (en) A. Unterberger, Pseudodifferential analysis, automorphic distributions in the plane and modular forms, Pseudo-Differential Operators. Theory and Applications. 8, 2011
  4. (en) A. Unterberger, Alternative pseudodifferential analysis. With an application to modular forms, Lecture Notes in Mathematics. 1935, 2008
  5. (en) A. Unterberger, Quantization and arithmetic, Pseudo-Differential Operators. Theory and Applications. 1, 2008
  6. (en) A.Unterberger, The fourfold way in real analysis. An alternative to the metaplectic representation, Progress in Mathematics. 250, 2006
  7. (en) A. Unterberger, Automorphic pseudodifferential analysis and higher level Weyl calculi, Progress in Mathematics. 209, 2003
  8. (en) A. Unterberger, Quantization and non-holomorphic modular forms, Lecture Notes in Mathematics. 1742, 2000
  9. (en) A. Unterberger, H. Upmeier, Pseudodifferential analysis on symmetric cones, Studies in Advanced Mathematics, 1996. On voit l'excellente critique de Alexander Dynin (en). "(This book) is an introduction to the impressive research program akin to the Weyl philosophy which A. Unterberger (with the help of J. Unterberger and H. Upmeier) has been vigorously developing since the early 1980’s."
  10. (en) A. Unterberger, Pseudo-differential operators and applications: an introduction, Lecture Notes Series. 46, 1976

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Math. Genealogy Project
  2. Notices of the AMS 1996
  3. Notices of the AMS vol 62 n8
  4. A. Unterberger, Encore des classes de symboles. Séminaire Goulaouic-Schwartz (1977/1978), Exp. No. 6, École Polytech., Palaiseau, 1978.
  5. a et b N. Lerner, Metrics on the phase space and non-selfadjoint pseudo-differential operators. Pseudo-Differential Operators. Theory and Applications, 3. Birkhäuser Verlag, Basel, 2010.
  6. A. Unterberger, Les opérateurs métadifférentiels, Complex analysis, microlocal calculus and relativistic quantum theory (Proc. Internat. Colloq., Centre Phys., Les Houches, 1979), p. 205-241, Lecture Notes in Phys., 126, Springer.
  7. a et b André Unterberger, The calculus of pseudodifferential operators of Fuchs type. Comm. Partial Differential Equations 9 (1984), no. 12, 1179-1236.
  8. E. Berge, S. M. Berge, F. Luef, The affine Wigner distribution. Appl. Comput. Harmon. Anal. 56, 150-175 (2022)
  9. J. Bertrand, P. Bertrand, A class of affine Wigner functions with extended covariance properties. J. Math. Phys. 33 (1992), no. 7, 2515-2527.
  10. document de P. Flandrin
  11. a b et c A. Unterberger, Quantification relativiste. (French) Mém. Soc. Math. France (N.S.) No. 44-45 (1991)
  12. W.K. Tung, Group Theory ub Physics, (1985) World Scientific.
  13. O.I. Zavialov, A.M. Malokostov, Wigner function for free relativistic particles , Theoret. and Math. Phys, 119, (1999) 448-453
  14. A. Unterberger, Analyse harmonique et analyse pseudo-différentielle du cône de lumière. Astérisque No. 156 (1987), (1988)

Liens externes[modifier | modifier le code]