Annie Buller

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Annie Buller
Annie S. Buller
Image illustrative de l’article Annie Buller

Naissance
Montréal, Canada
Décès (à 77 ans)
Toronto, Ontario
Origine Canadienne
Allégeance Parti communiste du Canada
Cause défendue Féminisme
Communisme
Autres fonctions Militante
Femme politique
Syndicaliste
Famille Harry Guralnick (conjoint)
Jimmy Buller (fils)
Nechemia Buller (père)
Yechevit (Chava) Mechlawicz (mère)
Nathan Buller (frère)
Joseph (Yossel) Buller (frère)
Usher (Harry) Buller (frère)

Annie Buller (9 décembre 1895 - 19 janvier 1973), également connue sous le nom d’Annie Buller-Guralnick, est une organisatrice syndicale et cofondatrice du Parti communiste du Canada (PCC), de même que directrice de nombreuses publications du PCC[1].

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Annie S. Buller nait le 9 décembre 1895 à Montréal[2],[3], dans une famille juive d'origine ukrainienne déjà composée de trois frères. Son père est charpentier. Elle émigre à Montréal avec ses parents au début des années 1900. Elle s’engage politiquement en politique socialiste pendant la Première Guerre mondiale, et suit les traces de son amie Becky Buhay (1896 – 1953) dans l’étude de la pensée marxiste à la Rand School of Social Science à New York. En mai 1920, Algernon Lee, directeur de l’éducation, préside la remise des diplômes de la deuxième plus grande classe jamais vue à Rand, dont les étudiants sont : John J. Bardsley, William D. Bavelaar, Annie S. Buller, Louis Cohan, Harry A. Durlauf, Clara Friedman, Rebecca Goldberg, William Greenspoon, Isabella E. Hall, Ammon A. Hennsey (Ammon Hennacy), Hedwig Holmes, Annie Kronhardt, Anna P. Lee, Victoria Levinson, Elsie Lindenberg, Selma Melms, Hyman Neback, Bertha Ruvinsky, Celia Samorodin, Mae Schiff, Esther T. Shemitz, Nathan S. Spivak, Esther Silverman, Sophia Ruderman, et Clara Walters[1],[4]. Pendant son séjour à Rand, Buller aide à recueillir des fonds à New York pour les Canadiens participant à la grève générale de Winnipeg[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

Dès l’âge de 13 ans, Buller travaille dans une usine de tabac, 12 heures par jour, 6 jours par semaine. À l’âge de 16 ans, elle devient commis-vendeuse dans un « magasin à prix unique ». Puis, à l’âge de 17 ans, elle est embauchée au grand magasin Almy’s, où elle devient la responsable des achats d’articles en verre et en porcelaine. En compagnie de Buhay, elle s’implique auprès d’un groupe de jeunes socialistes[1].

Montreal Labour College[modifier | modifier le code]

En 1920, à son retour à Montréal de la Rand School à New York, Buller, Buhay, leur collègue Bella Gauld (1878–1961) et d’autres fondent le Montreal Labour College. Elles modélisent cette école sur la Rand School et la Plebs League en Angleterre. Le comité de démarrage est composé de : Buller, Becky Buhay, Mike Buhay (le frère de Becky), Bella Gauld, une certaine Madame Frankel, Mike Garber du Parti communiste révolutionnaire du Canada (CPR), Nathan Mendelssohn, George Lloyd, Dick Kerrigan, Bill Long et Sylvia Robertson. Parmi les professeurs invités figurait Scott Nearing[1],[4].


Organisation syndicale[modifier | modifier le code]

Annie Buller s'adressant à la foule avant l'émeute d'Estevan.
Photo de l'émeute d'Estevan, soutenue par Buller (1931).

Tout au long des années 1920, Buller travaille comme organisatrice syndicale et voyage beaucoup à travers le Canada, afin d’organiser les industries du vêtement et soutenir les mineurs et les métallurgistes. En 1931, elle mène une grève générale pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail pour les couturières à Toronto[1]. Au milieu des années 1920, elle devient administratrice du journal The Worker[4].

À la suite de la Grève des mineurs du charbon d’Estevan de 1931, Buller se prononce en faveur de la création du Syndicat des mineurs du Canada. Le 23 février 1932, elle fait l’objet d’une enquête préliminaire pour émeute, pour lesquelles elle est condamnée. Le 10 mars 1933, débute un nouveau procès; elle est une fois de plus condamnée et emprisonnée pendant un an sans amende à la prison de North Battleford. À la fin des années 1930, elle dirige le journal du Parti le Mid-West Clarion de Winnipeg, jusqu’à ce qu’il soit interdit en vertu de la Loi sur les mesures de guerre (Règlements concernant la défense du Canada). En 1940, lors des mesures de répression contre les membres du Parti communiste, Buller se fait arrêter avec Louis Guberman et Jock McNeil, et elle est emprisonnée à Portage la Prairie (1940-1942). Son mari, Harry Guralnick, est également interné à cette époque[1],[4].

À sa sortie de prison, elle se joint au Comité communiste ouvrier du Dominion pour la guerre totale, au Manitoba. Elle est élue au Comité national lors de sa participation au premier congrès national du Parti ouvrier progressiste[1].

Organisation politique[modifier | modifier le code]

Buller soutient la grève générale de Winnipeg (21 juin 1919) : ici, une foule se rassemble devant l'ancien hôtel de ville.
Buller aide à fonder le Parti communiste du Canada et le Parti ouvrier progressiste (ici, l'affiche de Fred Rose pour sa réélection).

Résultant de ses efforts au Montreal Labour College, Buller devient cofondatrice du Parti communiste du Canada à Montréal. En août 1931, le gouvernement du Canada déclare le Parti illégal et condamne huit de ses dirigeants à une peine totale de 37 ans (soit une moyenne de 4 à 5 ans chacun) de prison[1].

Buller se présente à plusieurs reprises pour un emploi à la fonction publique. En 1932, elle se présente à un poste au conseil municipal de Toronto en tant que candidate du Front uni des travailleurs. En 1952, elle se présentera comme candidate du Parti ouvrier progressiste à St. Paul’s et de nouveau en 1956 (à l’âge de 61 ans) à Spadina Ward.

Après la Seconde Guerre mondiale, Buller continue à s’impliquer dans les activités du PCC, telles que les campagnes de réduction des prix organisées par la Commission nationale des femmes et l’Association des femmes au foyer.

Elle voyage en URSS en compagnie de Guralnick en 1955, et reste active au sein du PCC jusqu’à sa retraite de ses responsabilités de publication, à la fin des années 1950.[réf. nécessaire]  

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Vie privée et mort[modifier | modifier le code]

Buller est une amie de la militante de l'IWW / CPUSA, Elizabeth Gurley Flynn (inspiration pour la chanson de Joe Hill, "The Rebel Girl" (1915).

Buller épouse Harry Guralnick (décédé en 1972), un activiste de la Ligue des travailleurs juifs; ils ont un fils[1],[4].

Elle rencontre et fait connaissance avec son « homologue » américaine, Elizabeth Gurley Flynn, qui soutient ses efforts dans son écriture et sa prise de parole en public. Buller écrit pour les causes soutenues par Flynn, y compris Sacco et Vanzetti[1].

Buller était également amie avec Jeanne Corbin, née en France (vers 1909 – mai 1944)[1].

En 1955, Buller et Guralnick se rendent en Union soviétique. Elle visitera l’usine d’automobiles de Staline à Moscou[1].

Buller décède le 19 janvier 1973. C’est William Kashtan, le secrétaire général du PCC, qui prendra la parole lors de ses funérailles[1].

Postérité[modifier | modifier le code]

Buller est comparée à l'Allemande Rosa Luxemburg et à l'Américaine Elizabeth Gurley Flynn.

John Weir, membre du PCC, a dit de Buller qu’elle était la Rosa Luxemburg et l’Elizabeth Gurley Flynn du Canada[1].

Buller, son amie Becky Buhay et la précurseur Florence Custance sont quelques-unes des rares femmes du début du PCC : Buller et Buhay « allaient symboliser le leadership féminin au sein du PCC pendant les trente années suivantes »[4].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles :

  • « Path of Struggle: The Toronto Dressmakers » (1951)[6]
  • « Glorious Heritage of Canadian Women » (1952)[7]
  • « Sam Scarlett » (non daté) [8]
  • « International Women's Day » en collaboration avec Florence Theodore (1953) [9]

Voir également[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Watson, « She Never Was Afraid: The Biography of Annie Buller », Progress Books (consulté le )
  2. « Annie S Buller », sur geni_family_tree (consulté le )
  3. « Socialist History Project », sur www.socialisthistory.ca (consulté le )
  4. a b c d e et f Joan Sangster, Dreams of Equality : Women on the Canadian Left, 1920-1950, University of Toronto Press, (lire en ligne)
  5. Élections Canada, « Résultats Élection fédérale canadienne de 1953 », sur elections.ca (consulté le )
  6. Buller, « Path of Struggle: The Toronto Dressmakers », National Affairs, (consulté le )
  7. Buller, « Glorious Heritage of Canadian Women », National Affairs, (consulté le )
  8. Buller, « Sam Scarlett », (unknown) (consulté le )
  9. Buller et Theodore, « International Women's Day », National Affairs, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]