Antonio Barroso y Sánchez Guerra

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Antonio Barroso y Sánchez Guerra
Illustration.
Antonio Barroso en 1957.
Fonctions
Ministre de l’Armée de terre

(5 ans, 4 mois et 15 jours)
Prédécesseur Agustín Muñoz Grandes
Successeur Pablo Martín Alonso
Chef de la Maison militaire de Franco

(1 an)
Prédécesseur Francisco Franco Salgado-Araujo
Successeur Emilio Esteban-Infantes y Martín
Procurateur aux Cortes franquistes
– 1962 ; 1967 –
(20 ans)
Biographie
Nom de naissance Antonio Barroso y Sánchez Guerra
Date de naissance
Lieu de naissance Marín (Espagne)
Date de décès (à 89 ans)
Lieu de décès Madrid
Nature du décès Naturelle
Nationalité Espagnole
Profession Militaire (lieutenant-général) ;
Directeur d’académie militaire ;
Attaché militaire d’ambassade ;
Gouverneur militaire (Séville, Campo de Gibraltar) ;
Chef en second de l’état-major central.
Religion Catholique

Antonio Barroso y Sánchez Guerra (Marín, province de Pontevedra, 1893 - Madrid, 1982) était un militaire et homme politique espagnol, appelé à remplir d’importantes fonctions sous la dictature franquiste.

Après une carrière dans des unités combattantes au Maroc espagnol, il compléta sa formation à l’École de guerre de Paris et devint attaché militaire à l’ambassade d’Espagne. Après le coup d’État militaire de juillet 1936, il rallia le camp nationaliste et allait, sous la dictature franquiste, exercer plusieurs hautes fonctions dans l’administration et l’enseignement militaires, avant de diriger, de 1957 à 1962, le ministère de l’Armée. Député aux Cortes, il tenta par son vote en 1976, après la mort de Franco, de s’opposer au processus de transition démocratique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et carrière militaire[modifier | modifier le code]

Fils de l’homme politique et ministre Antonio Barroso Castillo, Antonio Barroso fut inscrit en 1908 à l’Académie d'infanterie de Tolède (es), d’où il sortit diplômé en 1913, avec le rang de lieutenant. Promu capitaine en 1918, il reçut une affectation au Maroc et participa, à la tête d’une section de mitrailleurs, à la guerre du Rif, où ses mérites de guerre lui valurent avancements et récompenses. C’est à l’occasion de ce conflit qu’il noua connaissance avec de nombreux militaires de la mouvance africaniste.

Il suivit les cours de l’École supérieure de guerre de Paris, puis, plusieurs années plus tard, en 1934, fut nommé attaché militaire de l’ambassade d'Espagne en France. C’est entre autres à Barroso, alors lieutenant-colonel, ainsi qu’au lieutenant de vaisseau Carrero Blanco, également élève à l’École de guerre, que Franco allait faire appel en 1933 (c’est-à-dire après sa mutation de La Corogne vers les Baléares) pour le documenter sur la défense côtière et qui surent lui proposer un ensemble de recommandations, du reste à la grande satisfaction de Franco, qui envoya au ministre de la Guerre Azaña un projet détaillé d’amélioration des défenses côtières, qui fut ensuite approuvé par le gouvernement[1].

Guerre civile[modifier | modifier le code]

À l’éclatement de la Guerre civile, Antonio Barroso, ayant pris fait et cause pour les insurgés contre la Seconde République, quitta son poste d’attaché d’ambassade pour aller s’enrôler dans les troupes nationalistes, mais non sans avoir d’abord contribué, aux côtés de l’ambassadeur Juan Francisco de Cárdenas, à contrarier les efforts du gouvernement républicain pour acquérir des armements en France. Pendant la Guerre civile, il remplit la fonction de chef du quartier-général de Franco et fut promu en 1937 au grade de colonel pour mérites de guerre.

Dictature franquiste[modifier | modifier le code]

Fait général en 1943, puis général de division en 1947 et lieutenant-général en 1955, il fut désigné chef en second de l’état-major central et exerça comme gouverneur militaire de Séville d’abord, et du Campo de Gibraltar ensuite, avant de prendre les fonctions de capitaine général de la 9e région militaire (avec siège à Grenade) et de directeur de l’École supérieure de l’armée. Il officia également comme chef de la Maison militaire du chef de l’État de 1956 à 1962[2],[3], en remplacement du cousin de Franco, dit Pacón, qui s’était peu avant vu signifier son départ à la retraite, sans un mot de remerciement[4].

Le , Antonio Barroso, réformiste relativement tolérant[5], fut placé par Franco, qui le connaissait de longue date, à la tête du ministère de l’Armée de terre dans son huitième gouvernement, en remplacement de Muñoz Grandes[6]. À ce titre, il allait déployer dans les cinq années suivantes la réforme militaire la plus approfondie que le régime ait jamais connue[5], et eut aussi à gérer la guerre d’Ifni-Sahara.

Antonio Barroso siégea à plusieurs reprises comme procurateur (=député) aux Cortes franquistes, par désignation directe du chef de l’État[7]. Après la mort de Franco, il figura parmi les 59 procurateurs qui le votèrent contre la Loi pour la réforme politique destinée à amender la Loi sur les principes fondamentaux du Mouvement[8].

Décorations[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Stanley G. Payne et Jesús Palacios, Franco. Una biografía personal y política, Barcelone, Espasa, , 813 p. (ISBN 978-84-670-0992-7).
  2. (es) Ministerio del Ejército, « Decreto de 26 de julio de 1956 por el que se nombra Jefe de la Casa Militar de Su Excelencia el Jefe del Estado y Generalísimo de los Ejércitos al Teniente General don Antonio Barroso Sánchez-Guerra », Boletín Oficial del Estado, Madrid, Agence nationale du Bulletin officiel de l’État, no 220,‎ , p. 5160 (ISSN 0212-033X, lire en ligne).
  3. (es) Ministerio del Ejército, « Decreto de 26 de febrero de 1957 por el que cesa en el cargo de Jefe de mi Casa Militar el Teniente General don Antonio Barroso Sánchez-Guerra », Boletín Oficial del Estado, Madrid, Agence nationale du Bulletin officiel de l’État, no 67,‎ , p. 1479 (ISSN 0212-033X, lire en ligne).
  4. Andrée Bachoud, Franco, ou la réussite d'un homme ordinaire, Paris, Fayard, , 530 p. (ISBN 978-2213027838), p. 319.
  5. a et b S. G. Payne & J. Palacios (2014), p. 422.
  6. Bartolomé Bennassar, Franco, Paris, Perrin, coll. « Tempus », (1re éd. 1995) (ISBN 978-2-262-01895-5), p. 203-204.
  7. (es) « Barroso Sánchez Guerra, Antonio », sur Archivo histórico de diputados (1810-1977), Madrid, Congrès des députés
  8. (es) José Andrés Gallego, La época de Franco, vol. 19, Madrid, Rialp, coll. « Historia general de España y América », (ISBN 84-321-2359-5, lire en ligne), chap. 2, p. 481
  9. (es) Francisco Franco, « Decreto 1438/1961, de 20 de julio, por el que se concede al Teniente General del Ejército de Tierra don Antonio Barroso y Sánchez~Guerra la Gran Cruz del Mérito Aeronáutico, con distintivo blanco », Bulletin officiel de l'État, Madrid, Agence nationale du Bulletin officiel de l’État, no 198,‎ , p. 12280 (ISSN 0212-033X, lire en ligne).
  10. (es) Francisco Franco, « Decreto 858/1963, de 2 de abril, por el que se concede la Gran Cruz de la Orden de Isabel la Católica a don Antonio Barroso Sánchez-Guerra », Bulletin officiel de l'État, Madrid, Agence nationale du Bulletin officiel de l’État, no 101,‎ , p. 5589 (ISSN 0212-033X, lire en ligne).
  11. (es) Francisco Franco, « Decreto 1509/1962, de 10 de julio por el que se concede la Gran Cruz de la Real y Muy Distinguida Orden de Carlos III a don Antonio Barroso y Sánchez-Guerra », Bulletin officiel de l'État, Madrid, Agence nationale du Bulletin officiel de l’État, no 165,‎ , p. 9661 (ISSN 0212-033X, lire en ligne).
  12. (es) Francisco Franco, « Decreto 1884/1962, de 14 de julio, por el que se concede la Gran Cruz de Ia Orden del Mérito Militar, con distintivo blanco, pensionada, al Teniente General don Antonio Barroso Sánchez-Guerra », Bulletin officiel de l'État, Madrid, Agence nationale du Bulletin officiel de l’État, no 189,‎ , p. 11666 (ISSN 0212-033X, lire en ligne).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Fernando Fernández de Córdoba, Memorias de un soldado locutor. La guerra que yo he vivido y la guerra que yo he cantado (préface de Millán-Astray), Madrid, Ediciones Españolas S.A., , 210 p..
  • (es) Luís María de Lojendio, Operaciones militares de la guerra de España: 1936-1939 (préface d’Antonio Barroso), Barcelone, Montaner y Simón, , 636 p..
  • (es) Herminio Pérez Fernández, « Guía política de España. Instituciones », ABC, Madrid,‎ .