Artyom Borovik

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Artyom Borovik
Naissance
Moscou, Russie
Décès (à 39 ans)
Aéroport de Moscou-Cheremetievo, Khimki, Russie
Nationalité Russe
Diplômé de Institut d'État des relations internationales de Moscou
Profession journaliste
Spécialité journaliste d'investigation

Artyom [note 1] Genrikhovich Borovik ( russe : Артём Ге́нрихович Борови́к </link> ; 13 septembre 1960 – 9 mars 2000) est un journaliste d'investigation russe né en 1960 et mort en 2000 dans un accident d'avion[1],[2].

Jeunesse et éducation[modifier | modifier le code]

Artyom est le fils du journaliste soviétique Genrikh Borovik[3], qui a travaillé pendant plusieurs années comme correspondant étranger aux États-Unis[4].

Journalisme[modifier | modifier le code]

Artyom Borovik (à gauche) en 1989.

Borovik apparait pour la première fois à la télévision soviétique à la fin des années 1980. Il y est l'un des animateurs de Vzglyad, une sorte d'émission satirique regardée chaque semaine par jusqu'à 100 millions de personnes[5].

Au début de la glasnost, Borovik est un pionnier du journalisme d'investigation en Union soviétique. Dans les années 1990, il travaille pour le programme américain CBS 60 Minutes. Il lance aussi son propre journal d'investigation mensuel Top Secret, qui est devenu une société de médias de masse impliquée dans l'édition de livres et la production télévisuelle. En 1999, Borovik crée (en partenariat avec US News & World Report) un programme d'enquête appelé Versia[2],[3].

Ses magazines papiers (Top Secret et Versia) ainsi que son émission télévisée (aussi nommée Top Secret) critiquent ouvertement Vladimir Poutine et évoquent souvent des affaires de corruption impliquant l'élite politique et économique russe[3]. Borovik s'est également opposé aux première et deuxième guerres tchétchènes. Dans l'un de ses derniers articles, il a cité Vladimir Poutine, qui a déclaré: «Il existe trois manières d'influencer les gens: le chantage, la vodka et la menace de tuer.»[6].

Mort[modifier | modifier le code]

Borovik est mort dans un accident d'avion à l'aéroport international de Chérémétiévo le 9 mars 2000. L'avion Yakovlev Yak-40 a été affrété par le dirigeant de l'industrie pétrolière tchétchène Ziya Bazhayev pour un vol à destination de Kiev. Les neuf personnes à bord, dont cinq membres d'équipage, ont péri dans l'accident[3].

L'enquête officielle, menée par l'Interstate Aviation Committee, a conclu à un accident dû à des erreurs (de maintenance et de pilotage) de la part de l'équipage[7],[8],[9].

Selon l'historien Yuri Felshtinsky et le politologue Vladimir Pribylovsky, la mort de Borovik pourrait être liée à so intention de publier des informations sur Vladimir Poutine juste avant les élections présidentielles du 26 mars[10]. Borovik est alors notamment en train d'étudier les affirmations de Vera Poutine[10],[11],[12]. Il enquête aussi à cette période sur les attentats à la bombe dans des appartements russes en 1999[4].

Borovik est enterré au cimetière de Novodievitchi à Moscou.

Prix Artyom Borovik[modifier | modifier le code]

Le prix Artyom Borovik a été créé par une organisation caritative nommée en l'honneur d'Artyom Borovik et dirigée par son père Genrikh Borovik. Il récompense « des réalisations créatives exceptionnelles dans le domaine du journalisme indépendant et du journalisme d'investigation dans les médias russes ». Le premier prix est remis en septembre 2001[13].

2001 : Anna Politkovskaïa[14],[15]

2002 : Roman Gousarov[16]

2007 : Marianna Maksimovskaïa[17]

2008 : Alexeï Venediktov[18],[19]

2010 : Alexandre Carmen[20]

2012 : Roman Anin (ru)[21]

Œuvre[modifier | modifier le code]

Borovik a publié plusieurs livres, dont The Hidden War, sur la guerre soviéto-afghane.

  • Artyom Borovik. Russe dans l'armée américaine . Hippocrène Books, Inc. 1990. (ISBN 0-87052-627-8)
  • Artyom Borovik. La guerre cachée : le récit d'un journaliste russe sur la guerre soviétique en Afghanistan . Grove/Atlantique, Inc. 1992. (ISBN 0-87113-283-4)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Parfois traduit en français par Artem

Références[modifier | modifier le code]

  1. Michael Wines, « Moscow Crash Kills Journalist and Oil Man; Suspicions Raised », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b Ian Traynor, « Mystery death of Kremlin critic », The Guardian, (consulté le )
  3. a b c et d « La mort accidentelle d'un patron de presse russe suscite des interrogations », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b (en-GB) Isobel Montgomery, « Artem Borovik », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Rancis X. Clines, « Soviet Press Curbs Hint at a Retreat », The New York Times, (consulté le )
  6. Radio Free Europe/Radio Liberty, Business Watch, "Oleg Kalugin: 'Man In The News' Once Again", 9 April 2002.
  7. « Accident description », sur Aviation Safety Network (consulté le )
  8. (ru) Alexander Neradko, « О катастрофе самолёта Як-40Д RA-88170 09 марта 2000 г. в аэропорту Шереметьево » [archive du ], sur Inter-Industry Aviation Association,‎ (consulté le )
  9. (ru) « Состояние безопасности полётов в гражданской авиации » [archive du ], Interstate Aviation Committee (consulté le )
  10. a et b Yuri Felshtinsky and Vladimir Pribylovsky The Age of Assassins: The Rise and Rise of Vladimir Putin, Gibson Square Books, London, 2008, (ISBN 1-906142-07-6), pages 116-121.
  11. « Could this woman be Vladimir Putin's real mother? », The Telegraph,‎ (lire en ligne)
  12. (de) Steffen Dobbert, « Vladimir Putin: Vera Putina’s Lost Son », Die Zeit,‎ (ISSN 0044-2070, lire en ligne, consulté le )
  13. (ru) « Премия Артема Боровика за вклад в развитие независимой журналистики будет в восьмой раз вручена в Москве 27 октября » [archive du ], TASS,‎ (consulté le )
  14. Beth Knobel et Tucker Reals, « Russian Journalist Mourned », CBS News, (consulté le )
  15. (ru) « Анна Политковская получила в США премию имени Артема Боровика », Lenta.ru,‎ (consulté le )
  16. (ru) « Проректор Гусаров Р.В. » [archive du ], State University of Management (consulté le )
  17. (ru) « В Москве в седьмой раз вручили премию Артема Боровика », Lenta.ru,‎ (consulté le )
  18. « The Artyom Borovik Award 2007 », Overseas Press Club, (consulté le )
  19. (ru) « Главреду "Эха Москвы" присуждена премия Артема Боровика », Lenta.ru,‎ (consulté le )
  20. (ru) « Александр Кармен стал лауреатом премии Артема Боровика », Moscow State Institute of International Relations,‎ (consulté le )
  21. « Roman Anin », European Press Prize (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]