Asphodeloideae

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Les Asphodeloideae sont une sous-famille des Asphodelaceae (anciennement Xanthorrhoeaceae)[3] dans l'ordre des Asparagales[4]. Auparavant considérée comme une famille distincte à proprement parler : Asphodelaceae[5], elle a maintenant été proposée pour être un nomen conservandum. Cette proposition a été recommandée pour ratification en 2017. Dans ce cas, Asphodelaceae aura priorité sur Xanthorrhoeaceae. Cela se reflète dans les listes de famille de la classification phylogénétique APG IV[6].

Le nom de la sous-famille est dérivé du nom du genre Asphodelus. Les membres du groupe sont originaires d'Afrique, d'Europe centrale et occidentale, du bassin méditerranéen, d'Asie centrale et d'Australie, un genre (Bulbinella) ayant certaines de ses espèces en Nouvelle-Zélande. La plus grande diversité se trouve en Afrique du Sud[7].

Les genres Aloe, Asphodelus et Kniphofia sont les mieux connus, du fait de leur utilisation en horticulture comme plantes ornementales.

Description[modifier | modifier le code]

Les Asphodeloideae se distinguent par la présence générale d'anthraquinone, la microsporogenèse simultanée, la morphologie des ovules atypiques et la présence d'un arille[8]. Les Asphodeloideae ont également une croissance secondaire caractéristique au moyen d'un méristème secondaire[8] mais ce caractère se retrouve également dans d'autres taxons des Asparagales, notamment les Agavaceae, Iridaceae et Xanthorrhoideae. Il est confiné aux Asparagales parmi les monocotylédones et on pense qu'il a évolué indépendamment dans la plupart des familles[8].

Phylogénie[modifier | modifier le code]

De nombreux chercheurs s'entendent pour dire que les Asphodeloideae peuvent être divisés en un groupe monophylétique comprenant Aloe et ses parents immédiats et un groupe non monophylétique des genres restants[8],[9],[10]. Le groupe monophylétique peut être considéré comme la tribu des Aloeae (de la sous-famille des Asphodeloideae donc) par les botanistes se référent à la circonscription des Asphodelacae du système APG IV. (Alternativement, il peut être traité comme la sous-famille des Alooideae au sein d'une famille plus étroitement circonscrite d’Asphodelaceae)[11]. Les Aloeae sont principalement des succulents à feuilles en rosettes, tandis que les autres genres ne sont pas succulents. Les genres des Aloeae sont localisés en Afrique australe, tandis que les autres genres ont principalement une répartition eurasienne[10].

Aloeae[modifier | modifier le code]

En octobre 2017, dans classification phylogénétique APG IV la tribu des Aloeae (ou Alooideae) comprend les genres Aloe, Aloiampelos, Aloidendron, Aristaloe, Astroloba, Gasteria, Gonialoe, Haworthia, Haworthiopsis, Kumara et Tulista[12],[13]. Les genres des Alooideae présentent plusieurs caractères morphologiques notables, notamment la disposition et le type des feuilles et inflorescence.

Les preuves de la monophylie des Aloeae sont basées sur un caryotype distinctif et une morphologie foliaire caractéristique. Le genre Bulbine a des caractéristiques d’Aloeae, mais n'est pas inclus dans le groupe à cause d'un manque de fleurs tubulaires. Kniphofia est considéré comme un groupe d’Aloeae car il a des fleurs tubulaires et une fusion de segments de périanthe, mais il manque de feuilles succulentes[9]

Cellules productrices d'aloïne[modifier | modifier le code]

La présence de cellules productrices d'aloïne est un caractère distinctif des Aloeae. Ces cellules sont présentes dans tous les Aloeae, mais sont absentes dans la plupart des autres genres d’Asphodeloideae[8]. Une couche bien développée de cellules vivantes à paroi mince (parenchyme) peut être observée dans le tissu conducteur de la sève (phloème) de chaque faisceau vasculaire[9] ; Mark Wayne Chase[Note 1] suppose que ces cellules sont impliquées dans la production secondaire de métabolites[8], mais J. Beaumont du King's College Kensington suggère que les cellules agissent comme tissu de stockage des composés synthétisés dans la couche cellulaire environnante[14]. Il est supposé que les cellules à aloïne synthétisent l'exsudat blanc caractéristique qui est produit lorsque la feuille succulente d'un aloès est coupée[14]. Les cellules d'aloïne produisent de l'anthraquinone et des dérivés de chromone[14], qui peuvent être responsables des propriétés médicinales de l'aloïne.

Liste des genres[modifier | modifier le code]

Astroloba bullulata dans son habitat.

Selon BioLib (8 janvier 2019)[2] :

Selon BioLib (8 janvier 2019)[2] :

Selon NCBI (8 janvier 2019)[15] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Mark Wayne Chase (né en 1951) était le conservateur du laboratoire Jodrell au sein des Jardins botaniques royaux de Kew, Angleterre

Références[modifier | modifier le code]

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 8 janvier 2019
  2. a b c et d BioLib, consulté le 8 janvier 2019
  3. Angiosperm Phylogeny Group, « An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG III », Botanical Journal of the Linnean Society, vol. 161, no 2,‎ , p. 105–121 (DOI 10.1111/j.1095-8339.2009.00996.x, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Description des Asparagales sur NCBI, taxonomy browser, consulté le 18 octobre 2018.
  5. M.W. Chase, J.L. Reveal et M.F. Fay, « A subfamilial classification for the expanded asparagalean families Amaryllidaceae, Asparagaceae and Xanthorrhoeaceae », Botanical Journal of the Linnean Society, vol. 161, no 2,‎ , p. 132–136 (DOI 10.1111/j.1095-8339.2009.00999.x)
  6. Angiosperm Phylogeny Group, « An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG IV », Botanical Journal of the Linnean Society, vol. 181, no 1,‎ , p. 1–20 (DOI 10.1111/boj.12385, lire en ligne [PDF], consulté le )
  7. (en) Répartitions géographique des Asphodeloideae sur NCBI, taxonomy browser, consulté le 18 octobre 2018.
  8. a b c d e et f M.W. Chase, A. Y. De Bruijn, A. V. Coz, C. Reeves, P.J. Rudall, M. A. T. Johnson et L. E. Eguiarte, « Phylogenetics of Asphodelaceae (Asparagales): An analysis of plastid rbcL and trnL-F DNA sequences », Annals of Botany, vol. 86, no 5,‎ , p. 935–951 (DOI 10.1006/anbo.2000.1262)
  9. a b et c G. F. Smith et B. E. Van Wyk, « Generic Relationships in the Alooideae (Asphodelaceae) », Taxon, vol. 40, no 4,‎ , p. 557–581 (DOI 10.2307/1222765)
  10. a et b J. Treutlein, G. F. Smith, B. E. van Wyl et M. Wink, « Evidence for the polyphyly of Haworthia (Asphodelaceae subfamily Alooideae; Asparagales) inferred from nucleotide sequences of rbcL, matK, ITS1 and genomic fingerprinting with ISSR-PCR », Plant Biology, vol. 5, no 5,‎ , p. 513–521 (DOI 10.1055/s-2003-44793)
  11. (en)Angiosperm Phylogeny Website: Asparagales: Asphodeloideae, consulté le 18 octobre 2018
  12. John Manning, James S. Boatwright, Barnabas H. Daru, Olivier Maurin et Michelle van der Bank, « A Molecular Phylogeny and Generic Classification of Asphodelaceae Subfamily Alooideae: A Final Resolution of the Prickly Issue of Polyphyly in the Alooids? », Systematic Botany, vol. 39, no 1,‎ , p. 55–74 (DOI 10.1600/036364414X678044)
  13. (en) Voir également l'article Aloeae sur Wiki anglophone (en)
  14. a b et c J. Beaumont, D.F. Cutler et T. Reynolds, « Secretory tissues in the East African shrubby aloes », Botanical Journal of the Linnean Society, vol. 92, no 4,‎ , p. 399–403 (DOI 10.1111/j.1095-8339.1986.tb01439.x)
  15. NCBI, consulté le 8 janvier 2019

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]