Ayent

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Ayent
Ayent
Saint-Romain, le centre administratif de la commune.
Blason de Ayent
Armoiries
Ayent
Logo
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton du Valais Valais
District Hérens
Localité(s) Anzère, Blignou, Botyre, Fortunau, La Place, Luc, Saxonne, Argnou, Signèse, Saint-Romain (chef-lieu)
Communes limitrophes Arbaz, Grimisuat, Icogne, Saint-Léonard, Savièse, Sion, Lauenen, Lenk
Président Christophe Beney (Le Centre)
NPA 1966 Ayent
1972 Anzère
No OFS 6082
Démographie
Gentilé Ayentôt ou Ayentau
Population
permanente
4 247 hab. (31 décembre 2022)
Densité 77 hab./km2
Langue Français
Géographie
Coordonnées 46° 16′ 40″ nord, 7° 24′ 23″ est
Altitude Min. 508 m
Max. 3 248 m
Superficie 55,13 km2
Localisation
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Ayent
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Ayent
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Ayent
Liens
Site web www.ayent.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

Ayent [ayɛ̃] est une commune suisse du canton du Valais, située dans le district d'Hérens.

Géographie[modifier | modifier le code]

Vue aérienne (1955).

La commune d'Ayent s'étend sur tout le flanc droit de la vallée du Rhône, de Saint-Léonard au sommet du Wildhorn qui constitue la séparation des eaux des alpes bernoises et la frontière entre les cantons du Valais et de Berne. Sur ce territoire qui se rétrécit vers le sud, sur une distance d’environ 20 km seulement, se superposent tous les degrés d'altitudes et de végétations qui caractérisent le côté ensoleillé (adret) de la vallée principale du Valais. La Lienne, qui sépare la montagne verticalement, limite la commune sur son côté est dans toute sa longueur jusqu'à 1 777 m où le barrage de Tseuzier a été édifié artificiellement.

Le territoire d'Ayent occupe 55,13 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 5,0 % de sa superficie, les surfaces agricoles 18,1 %, les surfaces boisées 25,4 % et les surfaces improductives 51,3 %[3].

Les localités principales se situent à l'ouest de la Lienne sur de petites terrasses à une altitude de 900 à 1 050 m sur une terre de moraine ondulée et parsemée de petits ruisseaux. Au-dessus des villages, dans la région montagneuse (env. 1 500-1 600 m) sur une zone plus ou moins couverte de forêt s'élèvent les mayens et, plus connue, la station touristique d'Anzère. Encore plus haut, à environ 2 000 m s'étendent les alpages.

La commune se compose de 13 villages et plusieurs hameaux, dont aucun d'ailleurs ne s'appelle Ayent : Anzère, Argnou ou Argnoud[4], Blignou, Botyre, Botyrette, Fortunau, La Place-Villa, Luc, Saxonne, Signèse, La Maya et Saint-Romain (siège municipal).

Panorama de la commune d'Ayent depuis la colline du château d'Ayent.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'appellation « Ayent » est ancienne. On trouve une première citation dans un document de 1052 où le nom est écrit Agent. Une seigneurie et un château sont attestés à Ayent à cette époque. Au douzième siècle, on trouve déjà l'orthographe actuelle au milieu d’autres formes également employées : Aient, Aent et Ayens. De 1376 à 1798, Ayent appartient à l'évêque de Sion, qui la fait administrer par un châtelain. Le territoire de la seigneurie est traversé par l'important passage du Rawil qui, malgré diverses améliorations du chemin muletier au XIXe siècle, a été peu à peu abandonné. La communauté, mentionnée dès 1257, comprend dès le Moyen Âge les « tiers » de Luc, Botyre et Arbaz. Par ailleurs, le « tiers » d'Arbaz se sépare d'Ayent en 1877 pour devenir une commune autonome. Le village de Blignou est rattaché à la commune d'Ayent dès 1875.

L'aridité de tout son territoire exposé plein sud a contraint les habitants à construire de nombreux bisses qui amènent l'eau des profondes vallées latérales jusque sur le coteau. Ce fait a marqué profondément l'histoire de la commune. Cette particularité en a fait un lieu tout désigné pour y placer Le Musée valaisan des Bisses au centre du village de Botyre.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la commune, qui se prononce [ayɛ̃], est d'origine incertaine, peut-être prélatine voire préceltique étant donné que la région est habitée depuis la préhistoire. Il pourrait dériver d'un nom de personne latin Agens, et désigner par ellipse un domaine qu'y possédait un dénommé Agens[5].

Sa première occurrence écrite date du XIe siècle, sous la forme d’Aes (Agent en 1052)[5].

Politique[modifier | modifier le code]

Conseil communal[modifier | modifier le code]

Le Conseil communal est le pouvoir exécutif de la commune. Ses sept membres sont élus tous les quatre ans par le peuple.

Le Conseil communal est composé de 3 membres du Centre, de 2 membres du Parti socialiste (PS), d'un membre du Parti libéral-radical (PLR) et d'un membre de l'Union démocratique du centre (UDC)[6].

Conseil général[modifier | modifier le code]

Composition législature 2020-2024

Le Conseil général est le pouvoir législatif de la commune. Ses 30 membres sont élus tous les quatre ans par le peuple.

Le Conseil général est composé de 13 élus du Centre, de 10 élus du PS, de 4 élus de l'UDC et de 3 élus du PLR[7].

Population et société[modifier | modifier le code]

Gentilé et surnoms[modifier | modifier le code]

Les habitants de la commune se nomment les Ayentôts[8],[9] ou Ayentaux[10],[11].

Ils sont surnommés les Traîne-Soques (soit ceux qui traînent les pieds) ou les Soques et les Danaux (soit les damnés). Les habitants d'Arbaz les surnomment par ailleurs les Pommes de Terre[10].

Les habitants du village de Botyre se nomment les Butyrains[12].

Les habitants du hameau de Signèse se nomment les Signésons[13].

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population[modifier | modifier le code]

Ayent compte 4 247 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 77 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 13,5 % (canton : 10,5 % ; Suisse : 9,4 %)[2].

Évolution de la population d'Ayent entre 1850 et 2020[14],[1]

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 29,3 %, au-dessous de la valeur cantonale (31,7 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 31,3 %, alors qu'il est de 26,6 % au niveau cantonal[15].

La même année, la commune compte 2 033 hommes pour 2 104 femmes, soit un taux de 47,9 % d'hommes, inférieur à celui du canton (48,4 %)[15].

Pyramide des âges d'Ayent en 2020 (%)[15]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,7 
90 ans ou +
1,5 
9,1 
75 à 89 ans
9,5 
20,7 
60 à 74 ans
21,0 
20,2 
45 à 59 ans
20,5 
19,3 
30 à 44 ans
19,1 
14,7 
15 à 29 ans
13,4 
15,4 
- de 14 ans
15,0 
Pyramide des âges dans le canton du Valais en 2020 (%)[15]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90 ans ou +
1,2 
7,5 
75 à 89 ans
9,4 
16,8 
60 à 74 ans
17,7 
22,2 
45 à 59 ans
21,7 
20,3 
30 à 44 ans
19,4 
17,7 
15 à 29 ans
16,6 
14,9 
- de 14 ans
14,1 

Économie[modifier | modifier le code]

Son économie est tournée vers le tourisme (station d'Anzère) et vers l'agriculture (important domaine viticole). La population était encore à forte majorité paysanne en 1910.

Ayent fait partie des rares communes où l'on peut trouver à la fois de la vigne et un glacier (glacier du Wildhorn).

Le barrage de Tseuzier ou barrage du Rawyl, d'une capacité de 51 millions de m3 d'eau, a été construit en 1957. Son couronnement est à l’altitude de 1 777 mètres. Le turbinage de son eau produit, en moyenne, 250 GWh par an. La commune d'Ayent acquiert une partie de son courant électrique à un prix très avantageux, notamment le courant pour l'éclairage public. L'autre principale commune concédante est Icogne, elle a les mêmes avantages qu'Ayent en ce qui concerne la fourniture de courant.

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

Patrimoine bâti[modifier | modifier le code]

La chapelle Sainte-Marie-Madeleine située à Argnoud a probablement été fondée au XIe siècle et transformée à la fin du Moyen Âge. Il s'agit d'un petit édifice à abside circulaire dans lequel on trouve un autel datant de 1729.

Vue de l'église Saint-Romain et de son voisinage. Une couche de nuage embrume le haut du village, à l'arrière plan.
L'église Saint-Romain

Saint-Romain fut le site d'un prieuré fondé au XIe siècle et aujourd'hui disparu. L'église paroissiale Saint-Romain a été construite en 1860-62 contre son clocher datant du XVe – XVIe siècle, érigé sur les bases de celui de l'ancien prieuré. La maison de commune remonte au XVIe siècle[16].

Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]

Une vue du bisse d'Ayent figure sur les billets de banque de 100 CHF dévoilés par la BNS en 2018.

Le Sex Rouge d'Ayent est une montagne située au nord de la commune.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason Blasonnement :
« D'azur au lion d'or, armé et lampassé de gueules, tenant une épée d'argent garnie d'or[17]. »

Les armoiries d'Ayent sont directement inspirées de celles de la famille noble d'Ayent[18].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Fonds d'archives[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  2. a b et c « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. Office fédéral de la statistique, « Statistique de la superficie standard - Communes selon 4 domaines principaux » Accès libre [xls], sur www.bfs.admin.ch, (consulté le ).
  4. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 6
  5. a et b Wulf Müller et Andres Kristol, « Ayent » Accès libre, sur toponymes.ch (consulté le ).
  6. « Communales 2020 – Résultats: à Ayent, Christophe Beney du PDC cartonne », sur Le Nouvelliste (consulté le )
  7. « Communales 2020 – Résultats: à Ayent, l’UDC double ses sièges au Conseil général », sur Le Nouvelliste (consulté le )
  8. « Les gens d'Ayent en Valais, Suisse », sur www.ayent.ch (consulté le )
  9. Raphy Rappaz, Les sobriquets des localités du Valais romand, Sion, Éditions Fiorina, , 3e éd., 290 p., p. 23
  10. a et b Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 8
  11. Charles Knapp (dir.), Dictionnaire géographique de la Suisse, vol. 6 : Toffen - Zybachsplatte, Neuchâtel, Victor Attinger, 1902-1910, p. 191 [détail des éditions] [lire en ligne (page consultée le 17.11.2022)]
  12. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 16
  13. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 124
  14. « Évolution de la population des communes 1850-2000 » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
  15. a b c et d « Population résidante permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, la nationalité (catégorie), le lieu de naissance, le sexe et la classe d'âge » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  16. Guide culturel de la Suisse, Zurich, Ex Libris, , 445 p., p. 49
  17. « Ayent », sur www.aveg.ch (consulté le ).
  18. Armorial valaisan, Zurich, Orell Fuessli, , 304 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 17.