Aymon de Quart

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Aymon de Quart
Fonctions
Évêque diocésain
Diocèse de Genève
à partir de
Évêque de Genève
-
Prévôt
Beverley Minster
-
Évêque de Sion
Prévôt
Lausanne
-
Chanoine
Chapitre de Saint-Jean
-
Biographie
Décès
Activités
Fratrie

Aymon de/du Quart, mort le à Ivrée, est un prélat originaire du vallée d'Aoste, évêque de Genève du XIVe siècle, sous le nom d'Aymon IV.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Aymon (parfois écrit sous la forme Aimon[Note 1], Amé/Aimé, voire Raymond) est issu d'une noble famille de la vallée d'Aoste[2]. Il est le 3e fils de Zacharie, dit Jacques II seigneur de Quart[3]. Il a deux frères ecclésiastiques[2], dont le Bienheureux Émeric ou Aymeric Ier de Quart († 1313), évêque d'Aoste[4].

Carrière[modifier | modifier le code]

Chanoine-comte (1283/84) puis grand chantre de la Primatiale Saint-Jean de Lyon[5] de 1286 à 1303[2],[3], il est désigné comme évêque de Sion en 1287[3] à la mort de Pierre d'Oron, mais renonce à ses droits[3], car il est refusé par le chapitre de chanoines. Aymon entre alors en 1292 au service du roi Édouard Ier d'Angleterre où il devient clerc chanoine puis prévôt en 1295 de la cathédrale de Beverley[3].

Il fait partie des nombreux savoyards et vassaux qui suivent le seigneur Pierre de Savoie en Angleterre. Il est ensuite prévôt de la cathédrale Lausanne[2].

Élection sur le siège de Genève[modifier | modifier le code]

Il est élu évêque de Genève en février et consacré le [2]. Toutefois, cette élection n'a que l'apparence de l'évidence, puisque les discussions se sont déroulées entre la mort de Martin de Saint-Germain, en et [2]. Il semble en effet que le chapitre a eu du mal à élire un prélat étranger au diocèse[2].

Épiscopat[modifier | modifier le code]

Le , il fait prêté l'hommage-lige au comte de Genève, Amédée II[2].

Plusieurs conflits l’opposent aux comtes de Savoie et à ceux de Genève, ainsi qu’aux bourgeois de Genève.

En raison de tensions avec le comte de Savoie, Amédée V, Aymon de Quart fait appel au pape Clément V[6]. Ce dernier, par une Bulle pontificale du , demande à plusieurs personnalités d'intervenir[6]. Le , quatre arbitres acceptés par les deux parties — Amblard d'Entremont, évêque de Maurienne ; Antoine de Barges, juge de Savoie ; Jean de Duin, prévôt de Mont-Jou, et Humbert de Sales, juge de Chablais — sont désignés pour trouver un compromis[7].

En 1307, l'évêque, le comte Amédée II de Genève, le Dauphin, Jean II de Viennois et Hugues son frère, baron de Faucigny, signent un traité au château de Vuache afin de défendre les droits de l'évêque sur la ville de Genève[8].

L'évêque de Genève est opposé aux bourgeois de Genève, ces tensions l'obligent à quitter la cité entre 1307 et 1309[3]. Il doit accepter un compromis comprenant des réformes administratives en accordant à la cité le le droit à l'établissement d'une municipalité et à l'élection de syndics[Pas dans la source][9].

Au service de l'Empereur et mort[modifier | modifier le code]

En , lorsque le roi des Romains Henri VII de Luxembourg qui descendait en Italie pour se faire couronner Empereur traverse sa cité, il décide de le suivre, devient son secrétaire[3]. Il prend part à ses campagnes militaires, notamment à la prise de Vicence. Tombé malade à Brescia, Aymon de Quart décide de retourner à Genève, mais il meurt en route à Ivrée (Piémont), le [2].

Son corps est inhumé dans la Collégiale de Saint-Ours d’Aoste, dans la chapelle familiale dédiée à Saint-Blaise[réf. nécessaire].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Notamment dans l'ouvrage de Pierre Duparc[1] ou dans le Régeste genevois (1866)[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Duparc 1978, p. 591, « Table alphabétique générale » (Lire en ligne).
  2. a b c d e f g h i et j Lullin et Le Fort 1866, Introduction (lire en ligne sur Gallica, p. 379-381.
  3. a b c d e f et g Louis Binz, « Quart, Aymon de » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  4. Joseph-Marie Henry, Histoire populaire, religieuse et civile de la Vallée d'Aoste (1929), réédition en 1967, p. 151.
  5. Adolphe Vachet, Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 211.
  6. a et b Lullin et Le Fort 1866, REG 1567, Bulle pontificale du 13 janvier 1306 (lire en ligne), p. 391.
  7. Lullin et Le Fort 1866, REG 1570, Compromis du 13 janvier 1306 (lire en ligne), p. 395.
  8. Lullin et Le Fort 1866, REG 1614, Traité du (lire en ligne sur Gallica, p. 407-408.
  9. Lullin et Le Fort 1866, REG 1632, Compromis du 21-24 février 1309 (lire en ligne), p. 413.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri Baud (éditeur scientifique), Louis Binz (contributeur), Robert Brunel (contributeur), Paul Coutin (contributeur), Roger Devos (contributeur), Paul Guichonnet (contributeur), Jean-Yves Mariotte (contributeur) et Jean Sauvage (contributeur), Le Diocèse de Genève-Annecy, Paris, éditions Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France », , 331 p. (ISBN 2-7010-1112-4, BNF 34842416, lire en ligne).
  • Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe – XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p..
  • Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), p. 379-391, « Épiscopat d'Aymon de Quart ».

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]