Biopsie liquide

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La biopsie liquide, aussi connue sous le nom de biopsie des fluides, consiste en une analyse des tissus non solides, principalement le sang. Comme la biopsie, elle a pour but la détection et la surveillance des cancers, en ayant l'avantage d'être une technique non invasive.

La biopsie liquide permet de détecter, de quantifier et d'analyser les cellules tumorales circulantes (CTC, détachées d'une tumeur primaire voire de métastases), ainsi que l'ADN tumoral circulant (ADNtc), les exosomes (vésicules extracellulaires), les micro-ARN circulants, les plaquettes et les cellules immunitaires du patient[1].

Applications cliniques[modifier | modifier le code]

L'étude des CTC et de l'ADNtc permet notamment[1],[2] :

  • de dépister précocement un cancer, à un stade où les chances de guérison sont les plus grandes ;
  • de définir le stade d'avancement d'un cancer, aujourd'hui apprécié à partir de la taille et de la différenciation de la tumeur (primaire), de la présence de cellules tumorales dans les ganglions proches et du repérage de métastases ;
  • de détecter précocement les rechutes métastatiques ;
  • de suivre les patients ayant un cancer avancé et d'évaluer l'efficacité des traitements ;
  • d'identifier des cibles thérapeutiques et des mécanismes de résistance.

Quelques résultats[modifier | modifier le code]

  • Dans le cas du cancer colorectal, des études ont montré une sensibilité de 85 %[3].
  • Pour tous les types de cancers, la détection de l'ADN libre circulant a montré, chez 238 patients, une sensibilité de 75 % et une spécificité de 96 %[4].
  • Pour la détection de tous types de cancers, le test CancerSeek a montré chez 1 000 patients une sensibilité comprise entre 69 et 98 % (suivant le type de cancer) et une spécificité de 99 %[5].
  • La biopsie liquide pourrait permettre de prévoir les phénomènes de résistance à la chimiothérapie, au moins pour les cancers de l'estomac[6].

Le programme Lyonnais Circan[7] vise à évaluer l'efficacité des biopsies liquides.


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Alix-Panabières et al. (2021).
  2. Robert H. Eibl et Markus Schneemann, « Cell-free DNA as a biomarker in cancer », Extracellular Vesicles and Circulating Nucleic Acids, vol. 3, no 3,‎ , p. 178–98 (DOI 10.20517/evcna.2022.20, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Nbci, 2018:Circulating Cell-Free DNA and Colorectal Cancer: A Systematic Review »
  4. (en) « 2015: Detection and Dynamic Changes of EGFR Mutations from Circulating Tumor DNA as a Predictor of Survival Outcomes in NSCLC Patients Treated with First-line Intercalated Erlotinib and Chemotherapy ».
  5. (en) Science, février 2018, « Detection and localization of surgically resectable cancers with a multi-analyte blood test ».
  6. (en) Aparna R. Parikh, Ignaty Leshchiner, Liudmila Elagina et Lipika Goyal, « Liquid versus tissue biopsy for detecting acquired resistance and tumor heterogeneity in gastrointestinal cancers », Nature Medicine, vol. 25, no 9,‎ , p. 1415–1421 (ISSN 1546-170X, DOI 10.1038/s41591-019-0561-9, lire en ligne, consulté le ).
  7. « CIRCAN : recherche sur les biopsies liquides en cancérologie | Hospices Civils de Lyon », sur www.chu-lyon.fr (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Catherine Alix-Panabières, Olivier Panabières et Christian Siatka, « Décrypter le cancer avec des prises de sang », Pour la science, no 530,‎ , p. 58-65