Bourama Diémé

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Bourama Diémé (ou Bourama Dieme), né le à Marsassoum en Casamance et mort le à Sarcelles[1],[2], est un militaire engagé par les tirailleurs sénégalais de l'armée française[3]. Héros de la Seconde Guerre mondiale, il est notamment Commandeur de la Légion d'honneur[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Engagé dans l'armée française le [4], il est incorporé au 16e régiment de tirailleurs sénégalais[4]. Il stationne en Alsace-Lorraine pendant la « drôle de guerre » et vit ses premiers combats dans la Sarre[4],[2]. En Lorraine à partir d' puis dans la Somme en , il est à Villers-Bretonneux en [4]. Fait prisonnier, il est par chance non exécuté par les Allemands mais envoyé à Berlin puis dans les Landes (camp de Buglose) en [4],[2]. En , il parvient à s'évader et, via la zone libre, rejoint Dakar[4],[2]. Il intègre les Forces françaises libres[réf. nécessaire] et participe au débarquement en Provence en -[4],[2]. Il est promu caporal-chef en [2].

En , il prend part à la guerre d'Indochine où il est blessé par une mine[4]. Lors d'une attaque ennemie à Bao Chuc, il fait preuve de bravoure, ce qui lui vaut d'être promu sergent[4]. Il participe notamment à la bataille de Vĩnh Yên[2]. Rentré au Sénégal, il est de nouveau volontaire pour repartir en Indochine en [4]. Il y rencontre notamment une vietnamienne qu’il épouse et de leur union naissent dix enfants[4].

Après le retrait de l'Indochine, il prend part à la guerre d'Algérie et y devient sergent-chef[4], de nouveau manifestant sa bravoure au combat[2]. En 1956, il est également envoyé en Égypte dans le cadre de la crise du canal de Suez[4],[2].

Lorsque la Fédération du Mali est dissoute en , il intègre l'armée sénégalaise[4], au sein de laquelle il participe à deux opérations de maintien de la paix au Congo belge[4],[2]. Réformé en , il reste au Sénégal[4].

Il s'installe à Sarcelles en banlieue parisienne en pour suivre ses enfants[4]. Il est fait Commandeur de la Légion d'honneur en , mais malgré cela vit dans un dénuement important avec sa pension d'ancien combattant[4]. Après de longues démarches, il obtient la nationalité française — elle n'est pas automatique[5] — en 1996[2] et sa pension est revalorisée[4]. Il meurt le [4]. Sa femme, qui n'obtient pas la nationalité française de son côté, meurt l'année suivante[4].

Récompenses et honneurs[modifier | modifier le code]

Il a reçu : la Médaille militaire, la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs, la Croix de la valeur militaire (trois citations à l'ordre de l’armée, une citation à l'ordre de la division et une à l'ordre du régiment), la Médaille des évadés, la Médaille coloniale (Extrême-Orient), la Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945, la Médaille commémorative de la campagne d'Indochine, la Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre (Algérie) et la Médaille commémorative française des opérations du Moyen-Orient[2]. Il est également Commandeur de la Légion d'honneur[2]. Il est le seul sous-officier de cette génération de tirailleurs sénégalais à être élevé à ce niveau de l'ordre[6].

Hommages[modifier | modifier le code]

En 2004-2005, Bourama Diémé est choisi comme parrain par les élèves sous-officiers de la 225e promotion de l'École nationale des sous-officiers d'active[5],[7]. C'est la première fois qu'un sous-officier africain des troupes coloniales est choisi pour parrain[4],[2].

Le témoignage radiophonique de Bourama Diémé est présent dans Mémoires de tirailleurs, les anciens combattants d'Afrique noire racontent (2015) de Théogène Karabayinga.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Julien Fargettas, Les tirailleurs sénégalais : Les soldats noirs entre légendes et réalités 1939-1945, Paris, Tallandier, (ISBN 978-2847348545).

Notes et références[modifier | modifier le code]