Château de Carel

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Château de Carel
La façade principale depuis le pont sur le saut de loup.
Présentation
Type
Fondation
XVIe siècle-XVIIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Patrimonialité
Localisation
Adresse
Coordonnées
Carte

Le château de Carel est une demeure, du XVIIIe siècle, qui se dresse sur le territoire de la commune française de Saint-Pierre-sur-Dives dans le département du Calvados, en région Normandie.

Le château est partiellement protégé aux monuments historiques.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le château de Carel est situé au bord de la Dives, fleuve côtier, au sud de la commune de Saint-Pierre-sur-Dives, sur le territoire de l'ancienne commune de Carel, dans le département français du Calvados.

Historique[modifier | modifier le code]

Le vieux manoir[modifier | modifier le code]

Le château de Carel a remplacé une construction plus ancienne protégée par des douves de 10 mètres de large dont il ne reste que des vestiges. Il devait former un carré avec une cour intérieure, ses murs plongeant dans les douves et la Dives. Ce manoir était sur le fief de Saint-Sulpice de Carel, sur la paroisse de Carel, puis commune de Carel rattachée à celle de Saint-Pierre-sur-Dives en 1835. Il est connu depuis 1468 avec Jehan de Hérouvel, héritier de demoiselle de Carel, 1469, Jehanne de Carel, veuve de Guillaume de Clercy, 1505, Nicolas de Carel, 1507, Jacquemyne Faouq, Dame de Carel, femme de François de Lesnérac, 1650, Jacques de Lesnérac, seigneur de Carel.[pas clair]

La revue "Normandie Illustrée mentionne en 1852 les origines anciennes de la seigneurie de Carel : « Carel, dont le grand et beau château s’élève majestueusement au bord de la Dive, et qui compte, à une époque reculée, entre ses seigneurs, un Richard, allié aux Tancrède de Hauteville, avec lesquels il contribua à la conquête des Deux-Siciles, où il reçut pour sa part la principauté de Capoue ». À ce jour aucun titre de propriété ou arbre généalogique ne permet encore de confirmer formellement cette information.

Le château[modifier | modifier le code]

Noël Le Jeune a acquis le fief de Carel de dame Magdeleine de La Haye, veuve de Jacques de Lesnerac, par contrat passé devant Jacques Aubin et Robert Gallet, tabellions royaux au siège de Saint-Pierre-sur-Dives le , devenant ainsi seigneur de Carel.

Au terme d'un acte reçu le par maîtres Laurent et Raymond notaires au Châtelet de Paris (Archives Nationales, Minutier central XC, 240) il revend le fief, « Terre et seigneurie de Carrel » pour 64 000 livres à Louis de Bailleul pour le compte de Jacques Charpentier, commissaire des guerres, époux de Marie Morisset. La description est succincte : un « manoir seigneurial où il y a plusieurs bâtiments et eddifices… fermés en partie de murailles, partey de fossez et de la rivière qui donne dans les dits fossés dudit manoir avec deux ponts-levis ». Toutefois, l'acte précise que le vendeur de 1670 était l'acquéreur de 1646.

Mais les créanciers de Noël Le Jeune font annuler la vente ; et par jugement du le parlement de Paris adjuge, conjointement et chacun pour moitié aux deux principaux créanciers, Georges de Motteville, premier Président de la chambre des comptes de Normandie et à Jean du Resnel, Maître des requêtes à Rouen.

En , Bruno Emmanuel de Motteville et Charles Gabriel du Resnel, fils des précédents, vendirent : d'une part, le 29, le fief de Carel à Cécile Adélaïde de Seneterre épouse de César, Louis de Rabodanges ; et, d'autre part, le 30, le domaine non fieffé de Carel à Charles Étienne Maynard, seigneur de la Vaupalière.

Le , la comtesse de Rabodanges reprit les rotures à La Vaupalière. Mais Louis Bruno Emmanuel de Motteville, chevalier, conseiller du Roi en ses conseils, président en sa cour et parlement de Rouen, fils de Bruno de Mottevile et Marie du Resnel, sœur de Charles Gabriel intentèrent une action de retrait lignager qui conduisit le Comte de Rabodange, devenu veuf entre-temps, à leur rétrocéder le domaine fieffé et les rotures de Carel pour un prix de 66 000 livres.

Le [1], ils délaissent le demi-fief de haubert à François Laillier et vendent les rotures et le domaine non fieffé pour 116 000 livres à Madeleine Jacob, veuve de Noël Laillier, Jean et Nicolas Laillier qui aménagent et mettent au goût du jour le château sur le modèle d'un château Louis XIII et Louis XIV, sur une île formée par des douves et la Dives.

On trouve des marchés de travaux de parquet en 1743, et de la rampe de l'escalier en 1746. L'aile gauche du château a été construite en 1753 par François Laillier pour en faire son cabinet de travail. Les communs sud sont construits à la même époque.

Le corps de logis avec deux ailes donnant sur la cour d'honneur avec des communs de chaque côté de l'avant-cour, une ferme et un colombier forment ainsi l'ensemble classique que nous connaissons aujourd'hui.

Les propriétaires[modifier | modifier le code]

Louis Alphonse de Brébisson.

François Laillier est avocat au parlement de Paris, procureur fiscal et lieutenant civil et criminel à Saint-Pierre-sur-Dives, fermier général de l'abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives et chargé des affaires de l’épouse du maréchal de Montesquiou, née L'Hermitte de Hiéville qui réside dans son château du Robillard. Au décès de François Laillier en 1770, la terre de Carel est estimée à 320 000 livres. M. de Beauval, procureur du roi à Saint-Pierre-sur-Dives en hérite en 1783 après un long procès entre les héritiers. Le domaine passe à 127 hectares. Il meurt sans enfant et sa fortune se transmet par sa sœur au célèbre botaniste Louis Alphonse de Brébisson. Son fils vend le domaine à un marchand de biens en 1880. Il le détaille et vend le château au baron Brunet, officier de marine et aide de camp de Napoléon-Jérôme Bonaparte, cousin germain de l'empereur Napoléon III qui le fait restaurer[2]. Le château est toujours dans la famille de ses descendants.

Description[modifier | modifier le code]

Le château de Carel, bâti au XVIIe siècle, fut remanié entre 1724 et 1753 par François et Jean Laillier. S'étant brouillé, ils firent murer les portes de communications entre leurs appartements respectifs[3].

Le château, qui arbore de hautes fenêtres ainsi que des grands toits à la Mansart, a conservé ses douves. Son parc planté d'arbres lui confère un certain cachet.

Protection aux monuments historiques[modifier | modifier le code]

Au titre des monuments historiques[4] :

  • les façades et les toitures du château, les douves qui l'entourent, le jardin en avant de la cour d'entrée, le potager, le colombier et l'allée de grands arbres reliant le château à la route de Saint-Pierre-sur-Dives sont classés par arrêté du  ;
  • les façades et les toitures des bâtiments de communs situés au nord et au sud de l'avenue, les façades et les toitures des bâtiments de la ferme, les latrines situées à l'angle sud-ouest du château, les piliers d'angle de la cour d'honneur, l'escalier intérieur du château et les trois cheminées à l'étage sont inscrits par arrêté du .

Site[modifier | modifier le code]

La perspective du château est classée au titre de l’environnement (DREAL de basse Normandie) depuis 1967[5], de la ligne de crête à l'est jusqu'à l'ancien lit de la Dives à l'ouest. Deux doubles rangées de tilleuls forment une perspective grandiose accentuée par la longue pente qui descend jusqu'au château. La tempête du a détruit une centaine d'arbres remplacés par des plantations nouvelles en 2003 et 2005.

L'allée d'honneur gravillonnée conduit jusqu'au saut de loup (appelé ha-ha au XVIIIe siècle) que franchit un pont de pierre. Des murets ferment l'avant-cour où de chaque côté s'élèvent de beaux communs et un ancien colombier. Un petit pont de bois (ancien pont-levis) traverse les douves pour accéder à la cour d'honneur[6].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • R. de Brébisson, Le château de Carel, dans: Annuaire des cinq départements de la Normandie, 1908, p. 353.
  • La Normandie illustrée : sites et costumes, deuxième volume - Calvados, Orne, Manche - publié par Charpentier Père, Fils et Cie, imprimeurs-éditeurs à Nantes M. DCC. LII., textes par MM Charma, Le Héricher, de la Sicotière et Travers, p. 71.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dubost: Détail, vente, arrêt, jurisprudence du Conseil, tome: III, page: 108.
  2. R. de Brébisson, Le château de Carel, dans Annuaire des cinq départements de la Normandie, 1908, pages: 353 à 375.
  3. Philippe Seydoux (photogr. Serge Chirol), La Normandie des châteaux et des manoirs, Strasbourg, Éditions du Chêne, coll. « Châteaux & Manoirs », , 232 p. (ISBN 978-2851087737), p. 196.
  4. « Château de Carel », notice no PA00111714, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. Arrêté du , no 14013.
  6. DREAL, Basse-Normandie, , [1].