Château de Decize

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Château des Comtes et Ducs de Nevers
Image illustrative de l’article Château de Decize
Période ou style Médiéval et moderne
Type Château fort, résidence
Début construction XIIe siècle
Fin construction XVIe siècle
Propriétaire initial Comte de Nevers
Destination initiale Résidence seigneuriale
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1932)
Coordonnées 46° 49′ 38″ nord, 3° 27′ 42″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Nivernois
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Nièvre
Localité Decize
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château des Comtes et Ducs de Nevers
Géolocalisation sur la carte : Nièvre
(Voir situation sur carte : Nièvre)
Château des Comtes et Ducs de Nevers

Le château des Comtes et Ducs de Nevers[1] se situe sur les hauteurs de la ville de Decize au sud de l'ancienne province du Nivernais.

Historique[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Les origines du site où est implanté l’ancien château des comtes et ducs de Nevers se perdent dans la nuit des temps puisque l’on garde, au cœur de la place forte, les vestiges d’un temple gallo-romain. La mention la plus ancienne dont les archives gardent la trace date de la fin du XIe siècle.

Moyen-âge[2][modifier | modifier le code]

Le XIIe siècle est représenté par le donjon qui dans la partie nord se termine comme un éperon. Aux XIIe et XIIIe siècles une grosse campagne de construction est lancée pour établir le « château vieux » par opposition au « château neuf » du XVe siècle. Le système défensif (tours, courtines) ainsi que les logis du seigneur sont bâtis à cette époque.

La seconde période importante se situe aux XIVe et XVe siècles. C’est le remaniement des logis qui marque cette période[3]. Le système défensif du XIIe siècle est conservé mais on repense les ouvertures de tir et on construit des chemises autour des anciennes murailles pour ouvrir plus largement des fenêtres sur les logis. Le donjon et la partie du château donnant sur la Loire avec ses échauguettes bénéficient de ces remaniements.

Les grands du comté affectionnaient beaucoup la ville de Decize comme en témoignent les constructions, réparations ou embellissements qu’ils commandèrent pour ce qui était pour eux une luxueuse résidence secondaire. Ainsi Mahaut de Courtenay, Jean Tristan (fils de Saint-Louis) au XIIIe siècle; Louis II de Maële et Philippe le Hardi, au XIVe siècle; Bonne d’Artois (veuve de Philippe II), au XVe siècle; Marie d’Albret au XVIe siècle et enfin les Mancini-Mazarini aux XVIIe et XVIIIe siècles ont à chaque époque signé leur passage au château.

La dernière période de construction qui marque profondément le château date du XVIe siècle. Les logis sont ré-articulés grâce à un monumental escalier circulaire et à une grandiose galerie couverte.

Par ailleurs, le dépouillement des archives apporte de nombreuses et précieuses informations: notamment, les comptes de travaux conservés aux archives départementales de la Côte-d’Or et datant des années 1357 à 1405[4], nous éclairent sur l’ampleur, la richesse du château, mais aussi sur les noms des chambres[5], des salles[6], des tours[7]. D’autres documents nous renseignent sur les travaux effectués aux ponts levis, aux prisons, aux cuisines, au pressour (pressoir)... sans que l’on puisse et la plupart du temps mettre en relation ces citations avec la situation sur le terrain[réf. souhaitée]. Il faut dire, pour expliquer l’état de ruine et la difficulté d’interprétation, que d’une part, le château a été régulièrement utilisé et donc remanié au cours des siècles, du XIIe siècle au XVIe siècle. D’autre part, ce dernier a été vendu à la fin du XVIIIe siècle à un notaire de Decize par le dernier duc du Nivernais, Jules Barbon Mancini-Mazarini (petit neveu de Mazarin) pour être dépecé et cédé pierre par pierre[8].

Vente du château et démolition[modifier | modifier le code]

Les clauses de cette vente de 1778, la découverte dans la ville de nombreuses pierres taillées et gravées de signes lapidaires ainsi que la conservation in-situ de quelques pierres pareillement marquées, incitent à penser que la ville de Decize aurait profité de cette manne pour la construction de bon nombre de ses maisons. L’observation du cadastre napoléonien conforte dans cette idée : beaucoup des maisons construites à la fin du XVIIIe siècle et dans le second tiers du XIXe siècle remploient des pierres provenant du château[9]. On peut recenser une majorité de signes lapidaires alphabétiques (M ou W, H ou I, V, Z ou N...), mais aussi des signes provenant du répertoire numérique (6 ou 9, 4, 8...) ou encore des marques purement géométriques (ancres, delta, barres simples ou doubles ou triples, croix complexes...). Si quelques-uns de ces signes sont des marques de pose (signes gravés par le tailleur de pierre pour indiquer le sens de pose de la pierre), la plupart sont des marques de tâcherons[réf. souhaitée].

Période moderne[modifier | modifier le code]

Ne sont conservés que les premiers niveaux d’élévation (excepté pour le donjon) des différents corps de logis nouvellement dégagés et mis en valeur[réf. souhaitée].

Le château est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 14 septembre 1932[10].

Un belvédère, aménagé sur les ruines du château, surplombe aujourd’hui la ville, la Loire et les environs.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Nicolas Brocq, DECIZE, une implantation homogène, concentrée et concentrique: architectures, schéma urbain, histoire... la cité au Moyen Âge., t. II : Regards sur la Nièvre : l'expression de jeunes chercheurs, Nevers, Conseil Départemental de la Nièvre,
  2. Nicolas Brocq, « Decize, Cosne, la résidence et la place forte : deux possessions du comte de Nevers aux frontières du Nivernais », Chastels et maisons fortes IV, Actes des journées de castellologie de Bourgogne,‎ 2010-2012, p. 53 à 69 (ISBN 978-2-9543821-2-8)
  3. En octobre 1422 les archives mentionnent la reconstruction de la grosse tour du château neuf (Archives départementales de la Nièvre, série AC 095 dépôt communal, 1422).
  4. Archives départementales de la Côte-d’Or, séries B 4406 à 4416 et B 5504 à B 5506, entre les années 1357 et 1405.
  5. chambre basse (B 5504, ibid), chambre de la polaillerie (B 4412, ibid), chambre Monseigneur (B 4410, ibid), chambre du pape (B 4408, ibid)...
  6. grant sale (B 4408, ibid), sale veille appellee la garde robe (B 5504, ibid), sale haulte (B 5504, ibid)...
  7. tour de la Vacherie, en laquelle sont les prisons (B 4413, ibid), la tournelle de Languine assise darriers la grant sale (B 4413, ibid), la tour de l’Espringuelle assise darriers la chapelle (B 4413, ibid)...
  8. Archives départementales de la Nièvre, série 3E1/1631, notaire Pannecet du 21 mars 1778: “...ledit preneur pourra le faire démolir et en prendre les matériaux à son profit...”
  9. La nef de l’église Saint-Aré, refaite au milieu du XIXe siècle, reprend pour l’encadrement de ses fenêtres de nombreuses pierres marquées provenant du château tout proche.
  10. Notice no PA00112873, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lens externes[modifier | modifier le code]

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