Château de Fresnes (Seine-et-Marne)

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Château de Fresnes-sur-Marne
Image illustrative de l’article Château de Fresnes (Seine-et-Marne)
Détail de la gravure du château de Fresnes-sur-Marne, sur la représentation du château, seconde moitié du XVIIe siècle
Architecte François Mansart
Propriétaire initial Pierre Forget de Fresnes
Destination initiale Château
Destination actuelle champs (tout est détruit), restent les fondations du château à fouiller
Pays Drapeau de la France France
Région historique Île-de-France
Département Seine-et-Marne
Commune Fresnes-sur-Marne

Le château de Fresnes (Seine-et-Marne), dit aussi le château de Fresnes-sur-Marne, est un château disparu situé sur la commune de Fresnes-sur-Marne. Il a été agrandit par l'architecte François Mansart, qui y bâtit une superbe chapelle.

L'emprise du parc du château est actuellement fait de champs.

Histoire[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Au XIIe siècle, le seigneur « Dreux de Fresnes », issu de la famille capétienne, construit le premier château, sans doute une tour entourée de palissades.

Renaissance (XVIe siècle)[modifier | modifier le code]

Essai de restitution du plan du château de Fresnes (Seine-et-Marne), avant les travaux de Mansart.

Au XVIe siècle, sous le roi Henri II, en 1550, le deuxième propriétaire connu, Florimond II Robertet, était conseiller d'État et des finances du royaume

François d'O, surintendant des Finances d’Henri IV y résida de 1589 à 1594.

Au XVIIe siècle (Grand Siècle)[modifier | modifier le code]

Le château de Pierre Forget de Fresnes[modifier | modifier le code]

En 1594, la vie du village devient intimement liée au château acquis par Pierre Forget de Fresnes, secrétaire d'État et intendant général des Bâtiments de la Couronne pour Henri IV. Passionné par ce bel édifice, il lui donna tout son lustre. Il y rédigea le fameux édit que le roi Henri IV signa à Nantes le 13 avril 1598[1].

Gabrielle d'Estrées, Marquise de Montceaux, illustre maîtresse d’Henri IV, étant la marraine de la fille de Pierre Forget, séjourna aussi au domaine ainsi que le fils qu’elle a eu d’Henri IV, César Phoebus d'Albret, comte de Miossens, marié à Magdeleine de Guénégaud.

Le château de François de Beauvilliers comte de Saint-Aignan[modifier | modifier le code]

1641, acquisition par Henri de Guénégaud[modifier | modifier le code]

Plan schématique du château de Fresnes et de ses abords immédiats, XVIIe siècle, coll Nationalmuseum Stockholm

Les plus grands noms du royaume, Henri IV, Louis XIV en 1659, Monsieur, frère du roi Louis XIV et haute noblesse… aimaient résider dans le château somptueux pour des « séjours enchanteurs » comme affirmé dans les écrits passés.

La marquise de Sévigné, amie de Madame de Guénégaud, s'extasie sur la beauté du château et du parc. D’ailleurs, en 1645, sous la régence d'Anne d'Autriche, Henri de Guénégaud, marquis de Plancy et du Plessis-Belleville, financier et secrétaire d'État à la Maison du Roy (juste avant Colbert) devint seigneur de Fresnes[1].

Mme du Plessis-Guénégaud tient un salon littéraire fort à la mode à cette époque, et le château de Fresnes sert de cadre à ces réunions d'amis et de cercles politiques et culturels, qui s'évadent de la capitale à la belle saison.

En 1647, François Mansart conçut la chapelle du château selon les plans qu’il avait préparés pour la construction du Val-de-Grâce à Paris.

Dulaure indique (1755) : ce château "est renommé principalement pour sa chapelle, qui passe avec raison pour un chef-d'œuvre d'Architecture de François Mansard. Cet habile homme avoit été choisi par la Reine Anne d'Autriche, pour élever la belle église du Val-de-Grace à Paris. Lorsqu'il l'eut conduite jusqu'à la grande corniche, la Reine, pour des considérations particulières, jugea à propos d'en charger d'autres architectes. Mansard piqué de cette préférence, résolut de faire connoître le peu de capacité de ceux qui l'avoient ainsi supplanté. Il entreprit alors la Chapelle de Fresnes pour M. de Guénégaud, secrétaire d'Etat ; et il exécuta en petit le modèle qu'il avoit imaginé pour le Val-de-Grâce, dont la coupe de cette chapelle n'a guère que la troisième partie du diamètre."

Henri du Plessis Guénégaud meurt en 1676.

Au XVIIIe siècle : le château de d'Aguesseau[modifier | modifier le code]

Plan gravé du jardin du château de Fresnes-sur-Marne à la fin du XVIIIe siècle, publié par Le Rouge (jardins anglo-chinois)
Plan d'intendance du château de Fresnes-sur-Marne, AD77

En 1722, réformateur, chancelier et garde des sceaux sous Louis XV, Henri François d’Aguesseau s’y retira cinq années qu'il devait ensuite se remémorer avec délices. Magistrat intègre, juriste éminent, orateur éloquent, il n'était pas moins remarquable par ses qualités sociales, sa piété et son immense instruction. Poète, il signa en 1751, « Les maximes et pensées » dont cette citation « La véritable grandeur d'âme rougit en secret des applaudissements qu'elle est forcée de recevoir. »[1]

Au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Plan cadastral du château de Fresnes-sur-Marne, 1810, AD 77

Le plan cadastral napoléonien vers 1810, conservé aux Archives départementales de Seine-et-Marne, permet d'obtenir l'emprise du château et des anciens jardins. C'est le document le plus fidèle pour connaître les proportions réelles de l'ancien domaine.

Au XXe siècle[modifier | modifier le code]

La porte monumentale d’entrée sur le domaine était encore visible sur des photographies du début du XXe siècle.

De nos jours (XXIe siècle)[modifier | modifier le code]

Vue aérienne avec révélation des restes des soubassements du château de Fresnes, et mur de l'ancienne terrasse du grand parterre, 2020.

Le château, s’il ne reste plus rien du bâtiment aujourd’hui, a laissé des traces dans l’histoire tant par sa richesse architecturale que par la qualité de ses propriétaires et résidents.

Une vision aérienne permet de revoir l'emplacement des soubassements du château et des murs de la terrasse du grand parterre. Un chantier archéologique permettrait de retrouver toutes les caves du château, ainsi que les douves.

Galerie d'images[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Histoire prestigieuse », sur fresnes-sur-marne.fr (consulté le ).