Château de Luchat

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Château de Luchat
Début construction XVIe siècle
Protection Logo monument historique Classé MH (1994)
Coordonnées 45° 43′ 21″ nord, 0° 45′ 50″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente-Maritime
Commune Luchat
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Luchat
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime
(Voir situation sur carte : Charente-Maritime)
Château de Luchat

Le château ou logis de Luchat est situé à Luchat en Charente-Maritime, au nord du bourg. Il domine dans sa partie septentrionale la riche vallée de l'Arnoult, qui coule au pied de ses jardins.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le devoir auquel les seigneurs de Luchat étaient soumis sous l'ancien régime envers leurs suzerains, les barons Didonne, prouve que l'origine du fief de Luchat est antérieure aux années 1370. Cependant, le premier propriétaire connu est un certain Savary de Ransanne, en 1446 [1].

La terre, qui avait droit de haute, moyenne et basse justice, échoit au siècle suivant aux Saint-Martin[2], avant que Marie de Saint-Martin, héritière des lieux, ne l'apporte en dot à René Arnaud, seigneur de La Garenne, qu'elle épouse en 1595.

Devenue quelques années plus tard la propriété d'Isaac Le Tourneur, la terre de Luchat est vendue en 1638 à René Bauld, avocat à Marennes [3], puis en 1643 à Martin de Bergeron, directeur des fortifications de Brouage et des îles d'Oléron et de Ré [4], avant d'être cédée en 1645 à un gentilhomme parisien, François de Canto [5].

Mise en vente à la fin du règne de Louis XIV par Françoise de Canto, la seigneurie de Luchat est acquise en 1714 par Gérauld Galibert, conseiller du roi au présidial de Saintes[6], qui est aussitôt contraint de la céder à Jean-Pierre Labat, conseiller du roi, élu en l'élection de Saintes[7]puis conseiller référendaire en la chancellerie près la cour des Aides de Guyenne. Après sa mort, survenue en 1746, la terre de Luchat revient à son neveu, Pierre Darthez-Labat, lieutenant-général de l'Amirauté de Brouage, îles et côtes de Saintonge.

À la Révolution, le château reste aux mains de sa famille, malgré la mise en détention de sa veuve, Marie-Catherine Lardreau, renfermée à Brouage en 1794 [8]. Puis le domaine revient à ses enfants et à ses petits-enfants qui le vendent à leur tour, en 1809, à André-Pharamond de Saint-Légier (1763-1844), contre-amiral en retraite [9], issu de l'un des plus importants lignages nobles de Saintonge. Lui-même le cède, en 1824 [10], à Denis-René-Charles de Gigord (1776-1859), sous-préfet de Marennes (1816) puis de Saintes (1818).

Seule partie bénéficiant d'une reconnaissance historique, l'ancien colombier seigneurial est classé monument historique par arrêté du 2 septembre 1994[11].

Architecture[modifier | modifier le code]

L'ensemble des bâtiments du château délimitent une vaste cour rectangulaire bordée de dépendances sur les fronts est, sud et ouest. Construit entre la cour et un jardin à la française clos, composé de petites allées et de buis taillés, le corps de logis occupe le front nord. Il s'agit d'un sobre corps de bâtiment rectangulaire qui a été entièrement réaménagé après l'achat de 1714. Coiffé par une toiture à combles brisés couverte d'ardoises et curieusement dépourvue de lucarnes, il comprend deux niveaux.

Un désaxement par rapport aux dépendances et la présence à différentes endroits de pierres d'attente dans la maçonnerie laissent supposer que l'extrémité orientale du logis n'a pas été réalisée comme prévu. Ce constat est corroboré par une dissymétrie encore plus flagrante côté jardin, qui est induite par la réutilisation de l'ancien pavillon marquant l'angle nord-ouest du logis, pour y insérer une cage d'escalier dotée d'une élégante rampe en forgé réalisée au XVIIIe siècle.

Un ancien pigeonnier seigneurial circulaire et isolé se dresse au nord-ouest de l'ensemble des bâtiments. Datant de la fin du XVIe siècle, il est bâti en pierre de taille et possède, outre ses 400 boulins ou nids de pigeons en terre cuite, une coupole à assises concentriques, ainsi que trois lucarnes. Il est couronné par un élégant lanternon.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Enquête sur les limites du fief et seigneurie de Luchat, contre le sieur Savary de Ransanne, mentionnée dans l'inventaire des titres de l'Abbaye aux dames de Saintes, Archives départementales de Charente-Maritime, Q/193.
  2. contrat d'échange du 23 octobre 1553, mentionné dans les notes extraites d'une maintenue de noblesse de l'intendant Michel Bégon, médiathèque François Mitterrand de Saintes, Ms 107, p. 29-30.
  3. acte du 15 novembre 1638, reçu Suidre, notaire royal, Archives départementales de Charente-Maritime, 3.E. 20/266.
  4. acte de prise de possession du 5 février 1643, passé par devant Nicolas Bonnet, notaire à Nancras, Archives départementales de Charente-Maritime, 3.E 52/615.
  5. contrat de vente du 24 novembre 1645, passé par devant Desnoy et Caron, notaires à Paris, suivi d'un acte de prise de possession du 8 février 1646.
  6. acte de vente du 12 juin 1714, passé par devant Charles Gallard, notaire à Aulnay, Archives départementales de Charente-Maritime, 3.E. 27/327, f° 7.
  7. acte de retrait féodal du 23 novembre 1714, passé par devant Maréchal, notaire à Saintes.
  8. inventaire des meubles du château de Luchat, du 30 fructidor an II (19 mai 1794), suite à l'incarcération de Marie-Catherine Lardreau, Archives départementales de Charente-Maritime, Q/198.
  9. procès-verbal de mise en vente du 1er juin 1809 et adjudication du 28 juin 1809.
  10. acte du 25 mars 1824, passé par devant Huvet, notaire à Saintes.
  11. Notice no PA00132882, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]