Château de Vendôme

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Château de Vendôme
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Le château de Vendôme est un ancien château fort, de nos jours en ruine, dont les vestiges se dressent sur la commune française de Vendôme, dans le département de Loir-et-Cher, en région Centre-Val de Loire.

Les ruines du château font l'objet d'un classement et d'une inscription aux monuments historiques.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le château est bâti sur une puissante colline que vient lécher, en rive gauche, le Loir, sur la commune de Vendôme dans le département français de Loir-et-Cher. Le château domine la ville et contrôlait la grande voie de Chartres à Tours[1].

Historique[modifier | modifier le code]

La plus ancienne mention de l’existence d’un lieu fortifié à Vendôme se trouve dans le traité d’Andelot de 587.

La forteresse des comtes du Vendômois[modifier | modifier le code]

Bien qu'aux Xe siècle le Vendômois soit gouverné par le puissant comte Bouchard Ier dit le Vénérable, l’un des compagnons les plus fidèles du roi Hugues Capet, les sources relatives aux château lui-même manquent. Les premières traces de fortifications en pierre date du XIe siècle, sur l’emplacement du lieu appelé « capitainerie ».

Geoffroy II d'Anjou dit Martel.

Agnès de Bourgogne, épouse de Geoffroy II d'Anjou, comte du Vendômois depuis 1032, aurait fondé la collégiale Saint-George du château. La légende dit ainsi que celle-ci était lasse de devoir descendre chaque jour à Saint-Martin pour prier. On lui devrait aussi la construction de l’église Saint-Lubin, au sein même du château, destiné aux habitants du faubourg du même nom. Geoffroy Martel devient comte d’Anjou à la mort de son père Foulques III d'Anjou dit Foulques Nerra, marquant le début de la suzeraineté de l’Anjou sur le Vendômois.

Le début du règne de Geoffroy III (1102-1144 est marqué par une guerre contre Thibaut IV, comte de Blois. Sa femme Mathilde de Châteaudun rachète la seigneurie de Lavardin à Aymeric Gaymard vers 1130, et fonde en 1139 le couvent des Templiers.Il est possible d'imaginer que le château a été restructuré à cette époque, par l’élévation de l’enceinte primitive composée du donjon, des murailles, de la tour de Poitiers et de la tour Saint-Lubin[réf. nécessaire].

Jean Ier combat aux côtés d'Henri Plantagenêt, futur Henri II d'Angleterre. En 1170, il propose son château pour une entrevue entre le roi de France Louis VII et Henri Plantagenêt, qui permit d’amener à une trêve. L’année 1173 l’oppose à son fils aîné Bouchard de Lavardin, lequel a pris parti pour les fils révoltés d’Henri II, alliés pour un temps au roi de France. Bouchard occupe par la force le château de Vendôme et se rend maître de la ville, fermant les portes à son père. Jean Ier fait appel à Henri II pour libérer la ville et le château. Lors de sa croisade en Palestine en 1180, le comte Jean fait tout de même de son fils aîné le régent du comté[2]. Bouchard reste l'allié du roi de France et en 1188, il livre la ville à Philippe II Auguste qui tient prisonnier la garnison anglaise, sans se rendre maître du château.

Lit de justice du roi Charles VII réuni à Vendôme pour le procès du duc Jean d'Alençon (enluminure de Jean Fouquet, Boccace de Munich, vers 1459-1460), Munich, Bibliothèque d'État de Bavière.

Le donjon carré a disparu ; aux XIIIe et XIVe siècles, la colline est couronnée d'une vaste enceinte[1].

En 1458, le château accueille le procès du duc Jean d'Alençon pour lequel le roi Charles VII fait réunir son lit de justice.

Le château est au moins partiellement reconstruit, en ce qui concerne les logis de la façade nord, à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, sous l'impulsion de Marie de Luxembourg, comtesse de Vendôme[note 1][réf. souhaitée].

Un lent désintérêt[modifier | modifier le code]

Le château est progressivement délaissé.

Représentation du château de Vendôme au XVIIIe siècle (Source gallica.bnf.fr)

Il est rattaché à la couronne de France en 1712 mais n’en obtient pas plus d’attention. En 1791, la ruine du château est confirmée par sa vente à divers propriétaires.

Le cèdre majestueux, planté en 1807, témoigne toutefois de son renouveau en tant que parc d’agrément. En , l’effondrement d’une tour et d’une partie du mur d’enceinte explique la position de vestiges à mi-pente du talus.

Description[modifier | modifier le code]

Le château de Vendôme est malheureusement très endommagé. Le premier point fortifié au XIe siècle est un donjon quadrangulaire situé à la pointe nord-ouest du promontoire rocheux.

L’enceinte médiévale, dont les murs sont encore en partie visibles, date du XIIe siècle[note 2]. Cette grande enceinte est flanquée de tour au passage du XIIIe siècle (une tradition persistante veut que ces adjonctions étaient faites pour la venue du roi Louis IX, futur Saint Louis et de sa mère Blanche de Castille) qui couronne la colline est longue 170 m et large de 100 m. Le site est fermé à l'ouest par un vallon qu'escalade la route de Tours. Du côté plateau, la place est isolée par un profond fossé en arc de cercle qui en fait le tour[1].

La tour de Poitiers, tour maîtresse, domine toujours par sa taille cet ancien dispositif, renforcé au XIVe siècle. Elle fut munie au XVe siècle de cachot.

Des logis couraient sur le front nord, le peu de vestiges rend difficile une datation précise mais on peut supposer que ceci est étaient construits entre la fin du XIVe et le milieu du XVe siècle lorsque le château devint possession des Bourbon-Vendôme.

Une gravure du château au XVIIe siècle permet de visualiser l’ampleur des aménagements commandés par le duc César de Vendôme. Ce dernier fait réaliser une rampe d’accès et une porte d’entrée pour ouvrir le château vers l’extérieur. Des vastes logis construits deux siècles plus tôt, il ne reste que la base des tours qui dominent la rampe.

En contrebas, la rue Ferme constitue l’ancienne basse-cour du château, sorte de couloir de sécurité contrôlé par des portes fortifiées. Les demeures de la rue sont pour la plupart d’anciennes maisons des chanoines de la collégiale du château.

La collégiale Saint-Georges du château abrite, de sa fondation au XIe jusqu’au XVIIe siècle, les tombeaux des comtes et ducs de Vendôme, notamment ceux de Jean VII de Bourbon-Vendôme, Louis Ier de Bourbon-Vendôme, Jean VIII de Bourbon-Vendôme, ainsi que celle de Jeanne d'Albret et d’Antoine de Bourbon, parents d’Henri IV. Le démantèlement du château, après la Révolution, va de pair avec celui de cette nécropole des Bourbon-Vendôme, déjà mis à mal par deux assauts (en 1562 par les huguenots et en 1793 par les révolutionnaires). Les haies d’ifs (plantées en 1935) matérialisent in situ le plan de l’édifice.

La ville s'est établie à ses pieds, dans le coude du Loir, autour de l'abbaye de la Trinité[1].

Protection au titre des monuments historiques[modifier | modifier le code]

Le château est classé par la liste des monuments historiques protégés en 1840[3] tandis que sont inscrits, par arrêté du [3] :

  • les vestiges de l'ancienne tour-maîtresse ;
  • les courtines sud et ouest ;
  • la tour Saint-Lubin ;
  • les talus et fossés au sud et au nord, notamment la Montagne ;
  • la capitainerie ;
  • la poudrière et les sols et tréfonds associés ;
  • les murs de la rampe et les parcelles de sols correspondant aux vestiges.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette information est évoquée dans le livre d'heure de Catherine de Médicis, où est inscrit en face d'une miniature représentant Marie de Luxembourg : « Marie de Luxembourg bisayeule de henry 4 qui avoi fai bastir le chasteau de la fare (La Fère), et celuy de vendosme (Vendôme) ».
  2. André Châtelain indique la date des XIIIe et XIVe siècles[1].

Références[modifier | modifier le code]

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Vendôme#Le château et ses alentours » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d et e André Châtelain, L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen Âge, Éditions Publitotal, , 319 p. (ASIN B004Z1ACJ4), p. 36.
  2. Jean-Claude Pasquier, Le Château de Vendôme : Une histoire douce amère, Vendôme, , 301 p. (ISBN 2-904 736 18-2, lire en ligne), p. 11-13 ; 24.
  3. a et b « Ruines du château », notice no PA00098636, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Châtelain, L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen Âge, Éditions Publitotal, , 319 p. (ASIN B004Z1ACJ4).
  • Jean-Claude Pasquier, Le château de Vendôme: une histoire douce-amère, Editions du Cherche-Lune, (ISBN 978-2-904736-18-6)
  • Daniel Schweitz, « Sur l’invention scientifique du donjon féodal en Vendômois (XIXe – XXe siècles) », Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 2022, p. 19-32.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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